À Demi-mot
Par Luc Delvaux
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Avis sur À Demi-mot
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Aperçu du livre
À Demi-mot - Luc Delvaux
978-2-312-00516-4
Première partie
De la Jeunesse
À demi-mot
Enfant de l’amour
Célébré, protégé, admiré
Qui nous survivra, que l’on aimera toujours
Mais enjeux de disputes dans le couple déchiré
À deux on l’a guidé sur le chemin de la vie
Avec nos parents on l’a surveillé
Puis le temps sur l’amour a sévi
Les paroles qui guérissent se sont tues, effrayées
Et peu à peu la haine de l’amour s’est fait le reflet
Les mots de blessants sont devenus cruels
On cherche dans l’autre ce qu’il a de plus laid
On rêve de rompre des années le rituel
Puis le couple se déchire
Chacun reprend ce qu’il pense être à lui
Oubliant qu’ils s’étaient unis pour construire
Et entre les deux, l’enfant, de l’amour le fruit
Ne pouvant le partager de manière équitable
C’est son cœur que chacun veut conserver
Commettant dans l’âme de l’enfant des dégâts irréparables
En voulant de l’autre détruire l’image qui y est préservée
Et quand finalement chacun reprend seul son chemin
Après s’être battu pour de l’enfant conserver la garde
Du petit on a brisé les lendemains
l’abandonnant sur une route sans rambarde
Et lors des visites, on poursuivra le travail de sape
Se détruisant l’un l’autre aux yeux de l’enfant
Dont le mal ira croissant dans un univers où tout dérape
Personne n’écoutant ce silence qui le défend
Et si les parents peuvent construire un autre amour
Repartir à zéro sur de meilleures bases
Lui à qui on a donné le jour
Avec le monde n’est plus en phase
Le mal introduit dans son cœur
A lentement fait son chemin
Détruisant toute source de bonheur
Lui dévoilant la face cachée de l’être humain
Cette face où amour rime avec haine
Où chaque phrase est à double sens
Chaque sourire atteint de gangrène
Un monde non fait de vérité, mais seulement d’apparence
Cet être sans défense victime du pire des combats
Né de la passion entre un homme et une femme
Ressemblant un peu à ces deux dont le cœur s’enflamma
Ne vivra plus une fois le couple sans âme
Qu’une vie entière de demi-mots
Un enfant comme les autres
C’était un enfant comme les autres, peut-être un peu plus rêveur, ou simplement plus lent. Il aimait jouer, rire et chanter, mais le temps de l’école et des difficultés est arrivé.
Un psychologue qui l’aurait examiné aurait sans doute conclu qu’il avait une intelligence spatiale, mais l’action pédagogique prompte à étiqueter ses élèves sans chercher à comprendre l’a classé parmi les cancres et les bons à rien ; tuant peu à peu l’enfant et l’homme en devenir.
Au début de sa scolarité, certains professeurs tentèrent de le soutenir, mais très vite tous l’abandonnèrent et on le considéra comme un imbécile. La violence symbolique fit le reste, le corps professoral se passait le mot d’année en année et il se trouvait toujours un de ces merveilleux enseignants tout imbus de leur savoir pour rappeler à l’enfant qu’il était stupide et que jamais il n’atteindrait les plus hautes marches du podium symbolisées par cette estrade où eux-mêmes se tenaient.
L’enfant se renferma, plus personne jamais ne le vit sourire ou ne l’entendit chanter et ses camarades se firent l’écho des réprimandes des professeurs sur un ton beaucoup plus méprisant.
L’autorité de l’école finit même par convaincre l’enfant que son crâne était vide et que si on l’ouvrait on n’y trouverait pas de cerveau, que son attitude était celle de ces animaux sauvages guidés par l’instinct.
Alors, lorsque son âge le libéra de l’obligation scolaire, on le laissa sortir sans aucune sorte de diplôme, ce qui lui fermait l’accès aux études supérieures et celui du monde du travail.
Condamné sans jugement à rester enfermé à perpétuité dans son statut d’enfant et d’imbécile, il passait ses journées devant la télévision, autre instance investie du pouvoir, et un matin il comprit enfin une leçon.
Il s’empara du fusil de chasse que son père dissimulait derrière la penderie de sa chambre et d’un pas tranquille il reprit le chemin de son ancienne école.
Comme ses héros à la télévision, ses mains s’activaient sur la culasse de l’arme, distribuant avec fracas les mauvaises notes à tous ceux qu’il croisait.
La dernière balle, il