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La protectrice des âmes: Roman fantastique
La protectrice des âmes: Roman fantastique
La protectrice des âmes: Roman fantastique
Livre électronique252 pages3 heures

La protectrice des âmes: Roman fantastique

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À propos de ce livre électronique

Emma, douze ans, est interpellée par un homme en costume qui semble la suivre. Appuyé sur sa canne, il lui sourit mais ne dit rien. Ne manquant pas de courage, elle va le voir et lui demande ce qu’il veut. Il se présente et dit se prénommer Noam. Ce dernier lui explique qu’il va l’entraîner pour devenir ce qu’elle est sans le savoir : une protectrice des âmes. Emma et lui devront alors défendre les humains et leurs âmes contre les forces des enfers.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1971, Emmanuel Rodier est un passionné de lecture. Il s’est lancé dans l’écriture par hasard. La protectrice des âmes est son premier roman.
LangueFrançais
Date de sortie17 mars 2021
ISBN9791037723055
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    Aperçu du livre

    La protectrice des âmes - Emmanuel Rodier

    L’annonce

    Emma vient d’avoir douze ans et les a fêtés avec ses amies. Elle est un peu casse-cou. Elle est jolie, brune, yeux noirs, des cheveux longs noirs, de taille plus petite que les filles de son âge, mais développe une intelligence supérieure à la moyenne. Elle n’essaye pas d’être le centre de l’univers ni même d’avoir toujours raison. Ses points d’intérêts sont ceux d’une fille de son époque. Les réseaux sociaux, les copines, les garçons… mais de loin, le maquillage, les chanteurs, les acteurs des séries et contrairement à ses amies de classe : les études. Elle a des facilités pour apprendre. Cela lui permet de survoler ses livres et d’en retenir la grande partie avec une rapidité déconcertante. Elle fait de la gymnastique et a fait de la danse classique, il y a quelques années. Elle porte un sourire pratiquement permanent sur son visage.

    Elle grandit avec ses parents dans une maison en banlieue. Emma a un royaume à elle dans cette bâtisse : sa chambre, où elle imagine des tas d’histoires. Son père et sa mère travaillent tous les deux et ils lui apportent amour et soutien dès qu’elle en a besoin. Ne manquant de rien, elle n’a pas besoin de demander pour recevoir mais elle n’est pas non plus pourrie gâtée. Elle vit des jours paisibles dans un environnement qui lui convient et qu’elle ne veut pas changer. Pourtant, tout va changer pour elle.

    Emma part vers son collège comme chaque jour de classe. Elle attend à l’arrêt de bus avec sa meilleure amie, qui est aussi sa voisine. Elle aperçoit, de l’autre côté de la route, un homme, grand, élancé, portant une sorte de costume trois-pièces gris et un chapeau. Il a une belle allure, de la prestance. C’est la première fois qu’elle le voit.

    En montant dans le bus, elle le voit. Il est toujours au même endroit. Il semble âgé même si elle ne peut lui donner un âge. Elle a une sensation bizarre mais elle ne dit aucun mot. Le bus démarre et elle fixe cet homme jusqu’à le perdre de vue, lorsque le transport scolaire tourne dans la rue suivante.

    — Il n’a pas bougé ! se dit-elle. C’est bizarre.

    Après quelques minutes de trajet, le bus se stationne devant le collège. Un établissement classique. Les surveillants sont devant les grilles. Des personnes font traverser les élèves pour leur sécurité. Emma va pour descendre et elle regarde de l’autre côté de la route. Elle est surprise de voir le même homme habillé en gris. Appuyé de ses deux mains sur sa canne, il ne bouge pas.

    Des jeunes passent à côté de lui comme s’ils ne le voyaient pas. Habillé comme ça, il doit attirer l’attention. Serait-elle la seule à le voir ?

    Elle descend et s’approche de l’entrée de son collège. D’un coup, elle se retourne et voit l’homme qui est toujours là, droit comme un i.

    « J’arrive tout de suite, dit Emma à son amie. Elle revient sur ses pas, traverse la route et se dirige vers ce mystérieux étranger. Elle n’a pas peur et a la sensation qu’il est là pour elle.

    — Excusez-moi monsieur, est-ce que nous nous connaissons ?

    — Pas encore mademoiselle.

    — Pas encore ? Cela voudrait dire que nous allons bientôt nous connaître ?

    — Je le crains en effet.

    — Le craindre ? C’est pas rassurant.

    — Malheureusement, je vois pas d’autre mot à employer. Mais je ne veux pas vous faire peur.

    — Peur ? Pas encore mais je vous avoue que la situation devient très bizarre.

    — J’en conviens. Il faut en passer par là pour me permettre de vous aider par la suite.

    — M’aider ? Je vais avoir besoin d’aide ? Je ne crois pas.

    — Malheureusement oui.

    — Comment avez-vous fait pour être là avant le bus ?

    — Je vous l’apprendrais si vous désirez.

    — Non, merci. Pas besoin. Excusez-moi mais je dois aller en cours. Au revoir.

    — Au revoir et à bientôt. »

    Emma repart vers le collège. Elle ne comprend pas comment elle a pu traverser la route pour discuter avec un homme qu’elle ne connaît pas. De plus, que dire de cette discussion incompréhensible. En rajoutant ces deux faits, le tout lui semble encore plus énigmatique. Pourtant elle n’a pas peur.

    Elle passe sa journée au collège. Dès qu’elle sort, son premier réflexe est de fixer le trottoir d’en face. Toujours droit comme un i, l’homme en gris est là. Toujours dans la même posture du matin. Les deux mains posées sur le pommeau de la canne.

    — Tu vois l’homme de l’autre côté de la rue ? demande-t-elle à son amie.

    — Quel homme ?

    — En gris avec le chapeau !

    — Tu as fumé quelque chose, Emma ?

    — Laisse tomber.

    Emma se sent mal. Pourquoi voit-elle cet homme alors que personne semble savoir qu’il est là ?

    Arrivée à son arrêt de bus non loin de chez elle, l’homme en gris est déjà là. Elle ne comprend vraiment pas ce qu’il se passe.

    Emma accompagne son amie chez elle et voit que l’homme est toujours de l’autre côté de la route. Alors qu’elle s’apprête à traverser, il lui fait signe d’une main ouverte, comme pour dire stop. Elle s’arrête aussitôt et une voiture passe rapidement au ras de ses jambes. Elle fait un bond en arrière en poussant un cri de frayeur.

    Ouvrant les yeux, elle est assise sur la pelouse d’un jardin. Son amie accourt vers elle tandis que le chauffeur de la voiture lui demande si tout va bien. Emma n’a rien, aucune blessure, juste la surprise et la peur de ce qui aurait pu lui arriver.

    Malgré la demande du conducteur, elle décide de rentrer chez elle à pied. Elle n’habite pas loin. En se relevant, elle frotte ses vêtements pour enlever l’herbe. Elle jette un coup d’œil partout, il n’y a plus l’inconnu. Son regard le cherche à droite et à gauche mais il semble s’être volatilisé.

    En arrivant chez elle, Emma ferme la porte à double tour, elle scrute sans cesse la rue afin de voir s’il réapparaît. Elle n’a pas peur mais elle veut savoir.

    Comment fait-il pour se déplacer aussi vite ? Pourquoi est-il là ? Il m’a peut-être même sauvé la vie se dit-elle.

    Le repas du soir avec ses parents se passe comme d’habitude. Elle ne raconte pas l’incident car impossible d’expliquer la vision de cet homme. Elle monte dans sa chambre et effectue des recherches sur internet. Peut-être qu’un fou se promène habillé de la sorte pour faire peur aux gens, ou un rôdeur maléfique, un fou dangereux ? Mais aucune de ses recherches ne lui donne de réponse.

    La nuit de Emma est agitée. Ses rêves passent de la tenue grise de cet étrange bonhomme à la voiture frôlant ses jambes. Le bruit des pneus sur le trottoir, son cri et celui de son amie la réveillent en sursaut. Assise sur son lit d’adolescente, la sueur tombe de son front. Elle se lève et se dirige vers sa fenêtre. La chaleur de ce printemps ne doit pas l’aider à dormir. Ouvrant la fenêtre, l’air entre dans sa chambre. Le rideau commence à flotter indiquant qu’un courant d’air va rafraîchir la pièce. Emma se sent déjà mieux.

    Se dirigeant vers son lit, elle s’arrête et fait demi-tour. Un pressentiment, une obligation, elle doit regarder dehors. Et s’il était là ? Elle s’approche doucement vers la fenêtre et scrute au-dehors mais il n’est pas là. Elle est plutôt rassurée. Cela serait plus que bizarre qu’il soit là sous le lampadaire.

    Le reste de la nuit est paisible. Cela devait venir de la chaleur, c’est très certainement cela. Elle déjeune comme d’habitude avec ses parents. Elle est enchantée lorsque son père l’invite à la déposer au collège en voiture. Il peut l’emmener car il partira travailler un peu plus tard.

    En sortant de la maison, l’homme en gris est présent. Toujours dans la même posture. Il prend le rebord de son chapeau et en inclinant la tête légèrement, il fait un signe avec un sourire comme pour lui dire bonjour. Emma ne sait pas comment réagir. Même s’il ne lui fait pas peur, ce n’est pas naturel.

    Elle monte dans la voiture et demande à son père.

    — Nous avons de nouveaux voisins ?

    — Ah bon ? Où ?

    — Je ne sais pas, je te demande.

    — Non pas que je sache. Personne n’a vendu sa maison et j’ai pas entendu quelqu’un dire que de nouvelles personnes étaient arrivées dans le quartier.

    — D’accord. Et tu connais des gens qui mettent des costumes gris, avec une canne et un chapeau comme avant ?

    — Non ma chérie ! Je ne connais personne s’habillant comme ça. Même pas durant mes réunions au travail. Tu vas bien ? Tu ne sembles pas dans ton assiette ? répond son père en riant.

    — Ça va papa, ça va.

    Emma ne dira plus rien durant le trajet. L’homme était là à son départ, elle sait qu’il sera devant son collège à son arrivée. Pourquoi, comment ? Elle ne peut pas l’expliquer mais il sera là, elle en est sûre.

    Il est bien là ! Debout face à l’entrée de son collège. Le même sourire que tout à l’heure. Elle ne dit rien et sort de la voiture.

    — Bonne journée, ma chérie !

    — Au revoir, papa.

    Dès que la voiture de son père n’est plus visible, elle traverse la route et va voir cet étrange personnage.

    — Vous allez me suivre tous les jours ?

    — Bonjour, mademoiselle. Je crois que oui. C’est ma mission.

    — Votre mission ?

    — Oui. Comme je vous l’ai dit hier, il va le falloir malheureusement.

    — Malheureusement. J’aime pas comment vous dites ce mot.

    — J’en suis désolé.

    — Au fait merci pour hier.

    — Normal. Ce n’est pas le bon moment.

    — Le bon moment ? Mais vous ne faites que des énigmes dans vos phrases.

    — Pas forcément. Cela dépend des questions que l’on me pose.

    — Vous pouvez me dire votre nom ? Et là où vous habitez ?

    — Je le peux en effet. Je me nomme Noam. Vous dire où j’habite ne vous aiderez pas.

    — Bonjour, Noam, je suis…

    — Emma. Je le sais déjà.

    — Et vous le savez déjà, pourquoi ?

    — Je vous l’ai dit c’est ma mission.

    — Quelle mission ? Et sans le mot malheureusement dans votre réponse !

    — Je ne peux pas vous dire tout mais pour faire simple…

    — Simple oui. S’il vous plaît.

    — Vous allez avoir du mal à comprendre mais je fais partie d’un groupe très ancien qui est là pour sauver les âmes.

    — Sauvez les âmes ? La partie que l’on a dans la tête qui part au paradis ou en enfer ? Ah ah, vous êtes fou. Bonne journée, dit-elle en faisant demi-tour.

    — Je vous l’avais dit que ce n’était pas simple. Bonne journée, mademoiselle.

    Sauver les âmes ? Il est fou ? Gentil, propre sur lui, mais fou.

    Les cours se suivent sans qu’Emma soit vraiment très concentrée. Elle ne peut pas s’enlever de la tête cet échange avec le dénommé Noam. Comment sauver une âme ? Et puis, elle ne savait même pas qu’elles peuvent être sauvées. Cela ne se fait pas directement après la mort ? Le paradis, le purgatoire ou l’enfer ?

    Dès la sonnerie de la fin des cours, un regard sur le trottoir d’en face, lui permet de voir que l’homme mystérieux est toujours là. Emma indique à ses amies qu’elle a deux courses à faire. Qu’elle rentrera seule et qu’elle ne prendra pas le bus. Un aurevoir rapide et laisse Emma partir en traversant la route.

    — Bonjour, Noam !

    — Bonjour, mademoiselle.

    — Emma

    — Mademoiselle Emma.

    — Enlevez le « mademoiselle » s’il vous plaît.

    — D’accord.

    — Les autres vous voient ?

    — Non.

    — OK. Alors, marchons. Car sinon ils vont me prendre pour une folle à parler dans le vide.

    — Certains l’ont pensé hier.

    — Quoi ?

    — Cela n’a pas d’importance. Marchons !

    — Alors vous êtes gardien des âmes ?

    — Pas tout à fait. Pas gardien mais plutôt protecteur.

    — D’accord. Protecteur. Cela consiste en quoi ?

    — C’est un travail qui est très prenant et qui consiste à protéger certaines âmes qui sont importantes pour nous.

    — Importantes ? Pour nous ?

    — Oui importantes pour nous. Pour notre groupe très ancien.

    — J’aime comment vous ne répondez jamais à mes questions.

    — Je ne peux pas pour l’instant vous répondre. Il manque des éléments. Certains points ne sont pas encore arrivés.

    — Pas arrivés ? Vous lisez dans l’avenir.

    — Euh non pas tout à fait. Mais…

    — Vous savez ce qui va m’arriver ?

    — Non. Ce n’est pas aussi simple. Je sais certaines choses mais pas votre avenir si c’est le but de votre question.

    — C’était ça oui mais je ne comprends pas quand même. Que savez-vous au juste ?

    — Faisons les choses dans l’ordre voulez-vous ?

    — Oui. Mais je saisis rien à l’ensemble de ce que vous dites.

    — Laissez-moi vous expliquer et pensez que les gens vous regardent parler dans le vide.

    — OK, je me tais et je vous écoute. Je poserais mes questions à la fin.

    — Je suis Noam. Ma mission est de vous protéger, de vous éduquer et vous apprendre à devenir une des nôtres. Depuis des siècles, mon groupe protège les humains des attaques diverses qu’ils peuvent subir sans même qu’ils en soient conscients d’ailleurs. Les attaques venant d’eux même, mais aussi d’autres personnes, comme l’enfer par exemple.

    Emma se retourne vers Noam en le dévisageant.

    — Laissez-moi finir, Madem… Emma. Les enfers existent bel et bien. Les âmes des êtres humains sont liées entre elles, malgré le fait que depuis quelques siècles, les gens n’y pensent plus. Vous pensez que l’âme est la partie allant auprès de Dieu ou quel que soit le nom que vous lui donnez en fonction de la religion. Dieu, Allah, Jéhovah, Bouddha, etc. Vous avez compris ce que je voulais dire. Le rôle de mon groupe est de faire qu’elles ne se perdent pas. Nous protégeons certaines d’entre elles. Car elles sont soit en danger, soit capitales pour entraîner les autres vers le bon endroit. Voire encore car elles sont importantes pour le monde qu’il soit terrestre, spirituel voir les deux réunis. Nous permettons aux âmes de rester connectées entre elles malgré votre oubli de le faire. Pour vous donner un exemple, lorsque vous n’êtes pas bien, vos parents viennent vous aider pour soulager vos maux ou vos pensées négatives. C’est une partie de mon travail que de leur faire ressentir ce besoin d’aller vous aider.

    — Donc à chaque fois que je suis triste vous m’observez pour m’envoyer mes parents ?

    — Pas tout à fait. Certaines personnes le ressentent naturellement. Les altruistes ressentent la présence de leur âme pour soutenir les autres et permettre le bien-être de tous. Pour d’autres encore, il faut leur donner un petit coup de pouce. Enfin pour une bonne partie, cela devient un miracle pour qu’ils sentent leur âme et donc protéger le monde autour d’eux.

    — Et moi dans tout ça ?

    — Vous, Emma, vous allez devoir nous aider. Une guerre s’annonce et vous allez devoir jouer un rôle très important.

    — Une guerre ? Vous savez l’âge que j’ai ?

    — Oui. Douze ans. Et c’est depuis votre anniversaire que vous pouvez me voir.

    — C’est dingue. Comment voulez-vous que je croie que tout cela soit vrai ? Je parlerais à quelqu’un que je ne vois pas. Qui me raconte que l’enfer va venir faire la guerre sur terre. Que j’ai une âme, etc., etc. Comment y croire ?

    — Grâce à l’arrivée prochaine de ce que j’appelle des éléments obligatoires ?

    — Ils me permettront de tout comprendre ?

    — C’est certain. Ils vous éviteront de douter de mes propos.

    — Eh, bien ! vivement qu’ils arrivent car j’ai du mal, vraiment du mal à pouvoir tout imaginer. Ou alors je commence à devenir folle.

    — Non Emma. Ils vont arriver bientôt et vous pourrez comprendre pratiquement tout ce que je viens de vous expliquer en une seule fois.

    — Alors, attendons.

    — Avant que cela n’arrive. Regardez cette vitrine. Votre reflet est identique à ce que vous êtes dans la vraie vie.

    — Ça, je le comprends

    — Pourtant lui n’est ni vivant ni rempli d’une âme.

    — C’est déjà plus facile à piger. Mais bon…

    — Le premier élément obligatoire arrive. Cela ne devrait plus être long.

    — Juste une question si vous permettez ?

    — Dites-moi.

    — Cela ne fait pas mal quand même ?

    — Pratiquement pas !

    — Comment ça pratiquement pas ? répond Emma les yeux écarquillés.

    Noam prenant le bord de son chapeau, entre son pouce et son index, s’incline vers Emma. Dans le même mouvement, il la fixe dans les yeux et avec un petit sourire gêné lui dit :

    — C’est maintenant.

    Emma entend, derrière elle, un bruit de crissement de pneus. Derrière son reflet dans la vitrine du magasin, une voiture fonce vers elle. Redoutant le choc et la douleur, elle ferme les yeux et le véhicule vient la percuter de plein fouet. Tel un pantin, son corps est projeté au travers du verre. Le bruit et la violence de l’accident lui font perdre connaissance. Elle termine sa course à l’intérieur du commerce entre les mannequins sans vie et les meubles de présentation. Le sang d’Emma est présent partout avec les morceaux de verre.

    — Désolée Emma ! lance Noam.

    La jeune fille est transportée dans un état très grave à l’hôpital. Les médecins ne lui donnent que peu de chances. Elle a de multiples fractures. Durant de longues heures d’opération, ils tentent tout pour la sauver. Ses parents sont présents dans le couloir, au plus près possible, de la salle où elle se trouve.

    Elle est entre la vie et la mort, l’équipe médicale s’emploie et fait le maximum. Emma ouvre les yeux et aperçoit les gens autour d’elle. Ils sont flous et elle n’arrive pas à les voir correctement. Cependant, elle voit très bien que Noam est là. Contrairement aux autres en blouses, masques et gants… Lui est dans son costume gris, chapeau et appuyé sur sa canne.

    — Viens avec moi Emma !

    — Mais je ne peux pas.

    — Si, viens me voir. Viens !

    Sans un effort, la jeune fille se lève à son grand étonnement. Plus précisément, son âme sort de son corps qui reste sur la table d’opération. Les docteurs sont toujours occupés à essayer de la sauver. Elle s’approche de Noam hésitante avec une peur légitime.

    — Je vais… mourir ? dit-elle en les regardant.

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