Syllabes d'automne: Essai littéraire
Par Louis Vallère
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À propos de ce livre électronique
On ne sait pas qui suivre. On peut savoir la fin tôt et ne jamais vraiment comprendre comme on peut comprendre et se nier à soi-même, à chacun son mal du siècle. C’est de la simplicité très complexe, perdre et trouver. On y verrait peut-être le thème du suicide, c’est aussi une naissance. Le monde a su depuis toujours se métamorphoser. C’est tantôt un excès de zèle et aussi un charnier de littérature. J’ai écrit mon inconscient, n’y voyez aucun sens que celui d’une vérité pure.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Louis Vallère est déterminé à devenir un grand nom de la littérature. Il ambitionne de proposer un nouveau style riche, imaginé et teinté de réalisme, où se mêlent rythmique et contemplation. Syllabes d’automne marque son entrée dans le monde de l'écriture.
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Avis sur Syllabes d'automne
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Aperçu du livre
Syllabes d'automne - Louis Vallère
Trahison printanière
À l’aube, le ciel me parle encore de toi, je reste là et j’écoute, attendri par des chaleurs qui naissent. Je repense, perplexe, à quelques souvenirs d’une fleur qui jadis s’épanouissait dans un jardin pourvu d’abeilles et d’amour. Comme l’incarnation complexe d’une âme heurtée par des trahisons printanières, j’écris et plus tard je mourrai. Le cycle des saisons est un ballet qui s’accélère au printemps et qui meurt à son équinoxe, ainsi, cet ébat dansant laisse au cœur le temps de se consumer dans un été aride, au milieu d’un désert sentimental. Le premier jour du printemps est toujours froid, la rosée semble attaquer le pied de la rose et le vent attise une atmosphère austère et acariâtre. Cette transition laisse paraître les stigmates de l’hiver. Puis très vite, les jours suivants s’immiscent dans les jardins comme une douce brise, le soleil s’allie à la rosée, laissant à l’ensemble une certaine fraîcheur, ce petit miracle forme chaque année une promesse que le printemps ne tient pas. En fond, derrière, les oiseaux chantent les prémisses d’un tumulte amoureux. Ce sont les mêmes oiseaux qui se taisent à la fin juin quand l’échine de l’être est transpercée par l’épée de la rupture et, dans un fracas assourdissant, le cœur se brise, laissant la nature témoin d’un drame passionnel. Après ça, on se dit qu’au printemps, jamais on ne fera la même erreur, mais les effluves des femmes sont transportés dans un nuage délicat qui pleut sur nos têtes à tromper la raison.
J’ai vécu, petit, dans un royaume où mes parents étaient les servants du Roi Lionnet. Chaque mois, ils donnaient de l’argent à ce maître qui gentiment nous prêtait un de ses logis. Lionnet en avait, lui, des logis et il baignait dans l’écu, comme disait mon père. La vie dans la demeure n’était pas triste. L’hiver, maman préparait les bons repas et j’essayais de lire les récits aventureux de quelques bonshommes. Le printemps, j’allais et jouais dans le champ à côté, capté par l’appel d’un vieux tronc qui minait l’asphalte de ses quelques histoires intemporelles.
« Le vieux, un jour, fut attaqué par le gel », dit mon père… Ce fut triste et désespéré, je sortis, gagnai l’arbre et fis le serment chevaleresque de veiller sur le fragile du mieux que je le pourrais.
J’accomplis mon devoir avec une once de brio. Jamais plus le gel n’avait attaqué. Les soirs de printemps au temps des vacances, je sortais. J’escaladais un petit mur pour passer dans le domaine des hautes herbes, le muret m’entaillait toujours un peu la jambe car j’étais pressé de contempler le spectacle qui se tenait par-delà cet amas de pierres.
L’orchestre naturel défiait l’artistique dans ses représentations singulières, je contemplais un tableau vivant de milliers de peaux finement perpétuelles. J’allais à l’arbre et du regard, je scrutais l’horizon, stupéfait des choix de l’artiste quant à la couleur du ciel. J’étais jeune et mes yeux débordants d’innocence, j’apprenais l’irrégularité spectrale dans laquelle je grandissais. Le peintre d’en haut s’autorisait à jouer de son panel et m’offrait le privilège d’une ébauche exclusive. J’avais mille choses encore à apprendre et ce soir, le bleu était rose. J’eus comme surprise d’ailleurs de ne pas être seul. Une jeune fille était tapie là, près de l’arbre. Par usage et bonne coutume, je m’avançai puis je déclinai mon identité. Lisa vint se présenter à moi comme Lisa. Je trouvais effrayant de n’être que Lisa, une beauté pareille, je sentais comme un mensonge envelopper les lèvres de la fillette. Elle s’approcha de moi et quand elle vit qu’à la jambe je saignais, simplement, Lisa partit, prit quelques herbes et revint pour me les tapisser autour de la plaie. J’avais compris alors que Lisa était une sorcière et qu’elle ne voulait ni me soigner ni me dire qui elle était, car son but en fait était d’accaparer