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Florence et moi…: Témoignage
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Livre électronique181 pages2 heures

Florence et moi…: Témoignage

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À propos de ce livre électronique

Le livre Florence et moi... est un fragment de révolution culturelle advenue dans l’authentique Florence de Dante. Une ville connue pour son art, ses excellentes originalités dans chaque domaine comme celui de la culture. Dans l’Italie d’aujourd’hui, il est assez difficile de trouver des étrangers encore plus de provenance africaine assumés un rôle public d’importance un peu à cause de la très récente histoire de l’immigration, un peu pour des clichés. Au contraire, c’est précisément ce qui est arrivé à l’auteur du livre Florence et moi…, François DJE, un personnage à découvrir. Un cas très rare comme les légendes urbaines, François DJE fut le premier contrôleur noir du transport public florentin, travaillant comme fonctionnaire au service de la ville. Quelle signification revêt cet événement historique et qu’est-ce qui a conduit l’auteur d’origine africaine à croiser son destin avec la grande civilisation juridique italienne ? C’est une histoire à vivre car elle se déroule dans de nombreuses parties et continents de la planète Terre. Il y a toujours eu une première fois pour chaque événement, mais celui de Florence mérite d’être lu ici et maintenant, car au-delà de la peau il y a des vies, des visages, des cœurs, des pensées, du sang, des rêves, des batailles, des victoires, des doutes, ombres et lumières, des étoiles.

EXTRAIT

J’avais 13 ans et j’avais une énorme envie d’étudier, d’apprendre, je voulais fréquenter la classe de 6e à la rentrée scolaire, mais je ne pouvais pas le faire à cause du manque d’argent. Mon père ne pouvait pas m’aider financièrement, ma mère non plus, et comme un malheur n’arrive jamais seul, il y avait une autre très mauvaise nouvelle qui m’attendait. En effet, ma mère nous annonça une grave décision : « Mes enfants », dit-elle, « je dois vous communiquer une chose qui ne va pas vous plaire. Depuis quelques années, le rapport entre votre père et moi n’est plus très bon. Cela s’est abîmé à cause de ma rivale, l’autre femme de votre père. Comme je suis fatiguée de me disputer continuellement et comme je ne veux plus de discussions ni de bagarre, j’ai donc décidé de me séparer de votre père. Ce n’est pas juste de continuer à souffrir. Dans quelques jours, je ne serai plus ici avec vous. Je m’en irai, je retournerai chez mes parents au village. Vous êtes désormais en âge de comprendre. Je porterai avec moi Claudia, la plus petite. »

À PROPOS DE L'AUTEUR

François DJE est citoyen italien, né en 1974, originaire de la Côte d’Ivoire. Technicien en publicité, il a une formation qui va de l’enseignement général et musical aux études de marketing-communication gestion d’entreprise. Il a été enfant de chœur à la Cathédrale Saint André de Yopougon en Côte d’Ivoivre, puis Candidat au conseil municipal de Florence pour les élections administratives du 25 mai 2014. Depuis 2009, il est le premier noir d’origine africaine, contrôleur des transports en commun. Il est le prix spécial « Firenze Libro Aperto », année 2017.
LangueFrançais
Date de sortie22 nov. 2019
ISBN9791037702166
Florence et moi…: Témoignage

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    Aperçu du livre

    Florence et moi… - François Dje

    Introduction

    Anne TRÉPANIER

    Une histoire extraordinaire et pourtant simple : un petit prince envoyé sur une autre planète pour faire réfléchir ses semblables, ça vous dit quelque chose ? Entre Abidjan et Florence a grandi un garçon, un apprenti agriculteur, un enfant de chœur, un jeune homme talentueux et ambitieux, un homme d’affaires, un amateur de musique country et un modèle d’intégration et d’élégance. Un récit évocateur de bien des réalités qu’ont connues tous ceux qui ont eu à changer de monde, de classe sociale et de pays. Avez-vous votre billet ? 

    Anne TRÉPANIER est professeur agrégée à l’École d’études autochtones et canadiennes et du département de français de l’université Carleton à Ottawa. Elle a assuré la révision linguistique de cet ouvrage.

    Chapitre I

    Le petit Djè

    Maman Marie fut transportée d’urgence à la maternité d’Adjamé « 220 logements ». Quelques heures après, à 6 heures 30 minutes précises, je lançai mon premier cri comme pour dire : « vous m’avez dérangé, j’étais si bien, là, dedans, protégé et étendu dans mon berceau… Ahi ! Mais quand même ! Ma tête, ahi ! Vous êtes en train de tourner mon cou à trois cents degrés, vous me faites mal ! Je veux retourner à ma place, là-dedans où j’étais, je vous en prie, laissez-moi y retourner ! »

    Finalement, on me tira avec délicatesse et me voici né ! C’était le 24 janvier 1974.

    « Bienvenue au monde ! » m’ont dit les sages-femmes. « Je vous remercie. » J’avais pleuré pour avoir été retiré de mon « berceau ». La sage-femme me prit par les pieds et Crac ! Me tourna la tête en bas. J’avais pleuré encore plus fort et quand elle me porta vers la poitrine de ma mère, qui me prit dans ses bras ; alors je cessai de pleurer. J’étais étendu sur la poitrine de ma mère, ma tête entre ses seins. J’avais pensé d’être encore dans son ventre. Ses mamelles étaient très douces. J’ouvris mes yeux pour les voir et petit à petit je levai ma tête vers l’être humain qui venait à peine de me donner la vie. Mes yeux s’ouvrirent de plus en plus et je vis pour la première fois le visage de ma mère ! Je lui fis un sourire pour lui dire « merci de m’avoir donné la vie, merci, ma déesse ! »

    Maman Marie m’accoucha sans grande douleur, moi qui fus le fruit de son troisième accouchement. On me nettoya, on m’habilla et on me mit dans le berceau dans une autre salle de l’hôpital. Je voyais encore flou et j’entendais très peu. Arriva le moment de prendre le lait du sein. Quelle émotion de goûter mon premier repas ! Ma mère mit son mamelon dans ma bouche. Le goût était différent par rapport à ce que je mangeais quand j’étais encore dans son ventre. Je bus le liquide, puis j’avalai de nouveau… Ce fut mon tout premier petit-déjeuner !

    Avec nous, dans la salle d’accouchement, il y avait une autre femme, c’était la voisine de lit de ma mère. Elle était étendue sur le lit, fatiguée et encore éprouvée par le travail. Elle se confia à ma mère en lui disant que son accouchement avait été très douloureux. « Je suis désolée », lui dit ma mère, « nous les femmes nous souffrons en chaque circonstance, même pour donner la vie ; c’est la loi divine de la nature. » La dame était seule sur son lit, sans son nouveau-né.

    « Madame, votre bébé… comment va-t-il ? » lui demanda ma mère. « Oh ! Pour l’instant, je n’en sais rien, mais j’espère qu’il se porte bien, il est encore en traitement dans l’autre salle », répondit la dame. Elle félicita ma mère pour avoir accouché d’un beau garçon. Puis elle lui demanda « Comment l’avez-vous appelé ? » « Il s’appelle François et il est mon troisième enfant », répondit ma mère. Et la dame d’ajouter : « mon mari s’appelle aussi François. Ceux qui portent ce nom sont des personnes généreuses. Ce bébé sera un enfant tranquille, il ne créera pas trop de problèmes, il sera aussi très intelligent et affectueux. » Première prophétie sur moi ? Ma mère remercia la dame en lui disant : « Que Dieu entende vos paroles. Le nom François a été emprunté au meilleur ami de mon mari qui s’appelle François. En hommage à la grande amitié qui lie les deux hommes, mon mari a décidé de donner ce nom à l’un de ses fils. » La conversation entre les deux femmes était devenue amicale.

    Arriva le moment des visites et peu de temps après, je rencontrai les autres membres de ma famille. J’aurai connu mon père, quelle émotion !

    Papa Victor provient de la famille Djè de la tribu Gouro, un des peuples les plus anciens de Côte d’Ivoire. Le peuple Gouro est un groupe ethnique du centre-ouest de la Côte d’Ivoire appartenant au groupe linguistique Mande du sud et est installé sur les rives du fleuve Bandama. Les Gouros sont particulièrement connus pour leurs masques traditionnels, vraiment très colorés. L’histoire nous dit que le peuple Gouro n’a jamais connu de règne et qu’il ne pratique que la chefferie. Le chef du village est appelé « Diili » ou « duuti ».

    Suivant la tradition gouro, mon père n’assista pas à l’accouchement. Dans beaucoup de pays africains, le père ne doit pas être présent à l’accouchement parce qu’il est entendu que ce serait un risque pour l’homme de perdre l’attirance sexuelle envers sa femme. L’accouchement est ainsi considéré comme une « affaire de femmes ». En Occident, au contraire, la présence du père au moment de l’accouchement est fréquente. Le père peut également couper le cordon ombilical. Mon père, lui, resta en dehors de la salle d’accouchement.

    Les premiers visiteurs à entrer dans la salle furent les parents de l’autre parturiente, la voisine de ma mère. La première personne parmi ses parents à l’embrasser fut une femme, rapidement suivie d’autres parents. Ma mère et moi recevions quatre visiteurs : ma tante, l’amie de ma mère, ma sœur de quatre ans mon aînée et mon père. C’étaient les seules personnes autorisées à entrer en salle.

    La sage-femme, accompagnée par un médecin, s’approcha de la voisine de ma mère pour lui donner les nouvelles de son nouveau-né. La sage-femme lui dit : « Madame Akissi, comment allez-vous ? Le travail n’a pas été facile, c’est vrai ? » Akissi répondit avec la tête, en souriant « oui, madame, et je suis très fatiguée. » « D’accord, nous sommes venus pour vous annoncer que le travail a été fait dans de bonnes conditions. Votre bébé est né avec des problèmes, mais soyez tranquille, nous voulons vous rassurer que la vie de votre bébé n’est pas en danger, et qu’il sera hospitalisé ici à la maternité pour des soins. » « Excusez-moi, madame la sage-femme, je voudrais savoir si on peut quand même voir le bébé », demanda une parente de dame Akissi. La sage-femme répondit : « Non ce n’est pas possible vu que le nouveau-né est en thérapie intensive, nous sommes désolés ! » Alors Akissi se mit à pleurer en disant : « Non, je veux voir mon bébé. » Elle fut alors calmée par le médecin qui lui fit entendre raison.

    Toute joyeuse, ma tante entra la première dans la salle et salua ma mère en dialecte : « Igno ! ». Elle était suivie par l’amie, qui salua, contente elle aussi. Les trois femmes se sourirent amicalement, me saluèrent, me caressèrent et me souhaitèrent la « bienvenue ». Ma grande sœur fut contente, mais non sans malaise… Elle n’avait jamais vu un bébé nouveau-né. « Jeannette, viens saluer ton petit frère », dirent les trois femmes à ma grande sœur qui s’approcha de moi et notre mère. Elle nous salua et caressa mes petites mains. Papa Victor ensuite entra dans la salle et salua tous ceux qui étaient là. Il s’approcha de ma mère, l’embrassa et lui dit en patois gouro : « I bò! » (« Merci ! ».)

    Il y avait une grande émotion dans la salle. Mon père fit les choses dans l’ordre : il me caressa d’abord la tête puis les lèvres… En Afrique, à la naissance, le bébé fait l’objet de beaucoup d’attention et tant de gens prévoient de faire en sorte à le protéger contre les mauvais esprits. Mon père me prit dans ses bras et se mit à me chuchoter à l’oreille : c’était sa prière de bénédiction.

    Le jour d’après, je laissai non sans enthousiasme ce lieu magnifique où naissent de nouvelles vies.

    Chapitre II

    L’école primaire

    Les années passèrent et toute la famille se transféra à Yopougon, la plus grande commune de la Côte d’Ivoire. Yopougon est formée de plusieurs quartiers populaires et se trouve dans la ville d’Abidjan. La ville est composée de dix communes : Plateau, Abobo, Attécoubé, Cocody, Koumassi, Marcory, Port-Bouet, Treichville, Yopougon. Considérée comme le carrefour culturel de l’Afrique de l’Ouest, Abidjan connaît une croissance perpétuelle caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation constante. C’est la ville la plus peuplée de l’Afrique francophone de l’ouest.

    En octobre de cette année, il y aurait la rentrée scolaire. C’était aussi le mois des achats de fournitures où les parents achètent les effets scolaires de leurs enfants, qu’ils soient élèves à l’école ou étudiants universitaires.

    Mon père venait à peine de finir les emplettes qu’il me tendit un livre d’histoire-géographie : « François, tu ne dois pas abîmer ce livre, prends en soin. » « Oui papa ! » Lui répondis-je. Chaque matin, avant d’aller à l’école, j’aimais manger une bouillie de riz pour le petit-déjeuner. Mon école n’était pas loin de la maison, quelques centaines de mètres m’en séparaient. On y allait ensemble avec mes grands frères qui fréquentaient la même école. Avant de sortir de la maison, je prenais mes affaires et je m’assurais d’avoir mis dans mon sac le livre d’histoire-géographie que mon père m’avait acheté. On s’habillait et on allait à pied.

    Comme dans toute la Côte d’Ivoire, le port de l’uniforme était obligatoire. L’école primaire publique « Epp Sicogi II » de Yopougon que je fréquentais ne faisait pas exception. L’uniforme des élèves était réglementé. Composé d’une chemise blanche à manches courtes et d’un pantalon court de couleur beige pour les garçons, c’était une robe bleue à carreaux pour les filles.

    Pour accroître la diffusion de l’information dans le pays, les autorités publiques ivoiriennes introduisirent dans les années 1970 un programme d’éducation télévisuelle visant l’éducation parascolaire et le primaire. Les émissions étaient transmises sur l’ensemble du territoire ivoirien. Malheureusement, le projet prit fin à peine treize ans plus tard ; les émissions de télévision destinées aux écoles primaires cessèrent à la fin de l’année scolaire 1981-1982.

    Le matin à 8 heures, il y avait beaucoup d’élèves dans la cour de l’école. Au son de la cloche, tous se précipitaient vers les salles de classe. « Bonjour la classe ! » « Bonjour, monsieur ! » « Comment allez-vous ? » « Bien monsieur ! ». Le premier jour, le maître nous dit : « parfait, aujourd’hui nous étudierons l’histoire et la géographie de notre pays, la Côte d’Ivoire, mettez vos livres sur le banc » je sortis de mon sac le livre que ma mère avait soigneusement préparé. C’était ma première leçon d’histoire géographie de la classe CE1. Mon livre était flambant neuf et parfumé. Le maître procéda à l’appel des élèves. Une fois l’appel terminé, il dit : « bien ! Vous êtes tous présents donc on peut commencer. Qui de vous a quelque chose à dire sur la Côte d’Ivoire ? Lève la main. » Je levai la main le premier et dis : « moi, monsieur. » « Oui François, nous t’écoutons, vas-y ! ». Je me mis à parler : « la Côte d’Ivoire est un pays africain. Il y a beaucoup d’ethnies, mais, puisqu’elles ne réussissent pas toutes à se comprendre entre elles, alors ils parlent le français. » « Très bien ! » Me dit le maître. Immédiatement, je relevai la main et je dis : « excusez-moi monsieur, je voudrais ajouter… » « Oui François, parle, nous t’écoutons. » « Merci, monsieur, je voulais ajouter qu’on y mange aussi pas mal de chocolat. » Le maître apprécia ma réponse et dit : « bravo, François, je dirais que pour un garçon de ton âge la réponse est bonne, mais je vous enseignerai tout de suite l’histoire et la géographie de la Côte d’Ivoire, notre pays. Écoutez attentivement. La Côte d’Ivoire est le premier et le plus grand producteur mondial de cacao destiné à l’industrie du chocolat. La République de Côte d’Ivoire est un État de l’Afrique occidentale. Elle est limitée à l’ouest par le Liberia et la Guinée, au nord par le Mali et le Burkina Faso, à l’est par le Ghana et au sud par l’océan Atlantique. La Côte d’Ivoire, ancienne colonie française, a obtenu l’indépendance le 7 août 1960. Son président fondateur est Félix Houphouët-Boigny. La langue officielle de la Côte d’Ivoire est le français, qui est parlé par environ 70 % de la population. Le drapeau de la Côte d’Ivoire est un tricolore composé de trois bandes verticales de même dimension : orange, blanc et vert. Les couleurs ont une signification symbolique : l’orange symbolise la terre, la savane de la partie septentrionale du pays et la fertilité ; le blanc symbolise la paix ; le vert symbolise l’espérance et les forêts de la partie méridionale du pays. La devise nationale de la Côte d’Ivoire est Union, Discipline, Travail. Sa superficie totale est de 322.462 km2. Elle a deux villes principales : Abidjan, la capitale économique, crée en 1943, et Yamoussoukro, la capitale politique, crée en 1983. La Côte d’Ivoire présente une grande diversité religieuse : musulmans et chrétiens y vivent en parfaite harmonie. Il y a aussi beaucoup d’habitants qui restent attachés aux religions traditionnelles. En ce qui concerne l’immigration, près d’un tiers de la population est constituée d’immigrants ou de fils et petits-fils d’immigrants… »

    Bon élève, j’aimais tant étudier pour que, quand je serai grand, je m’imaginais être enseignant ou… manager commercial. Deux personnes m’inspiraient à suivre ces deux voies : la première était mon père, pour sa sagesse et sa façon d’éduquer les enfants. À moi et à mes frères et sœurs, notre père nous a appris le partage et la cohabitation paisible ;

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