«Je te laisse, il faut que j’aille récupérer mon fils chez MON nounou», m’a lancé ma copine Pearline. «TA nounou plutôt!», je rectifie. «Non! MON nounou. Mon nounou s’appelle Jérôme!», lance mon amie en dégainant pas peu fière une photo de Nounou Jérôme (sosie officiel de mon conseiller bancaire), qui tient dans ses bras son fils d’un an et demi.
Comme je suis bien élevée et par principe open (mais lâche), j’ai dit «Ah! T’as une nounou mec! Mais c’est géniaaaal». Alors qu’en vrai, en entendant «Nounou Jérôme» j’ai flippé. L’association d’un prénom masculin avec cette fonction réservée (dans les cerveaux) au genre féminin, ça fait bizarre. J’avoue, sur ce coup-là ma réaction n’allait pas avec ce que j’aspire à être: une nana friande de démarches alternatives, ouverte sur les possibilités du monde.
«Jérôme… Nounou Jérôme» Mhhh… pas raccord avec l’assistante maternelle qu’on nous vend à coups de carnet de liaison pour consigner selles et diversification alimentaire, dessins monochromes, et photos envoyées toutes les deux heures.
Non mais c’est vrai, ça