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À la recherche de sens: 200 noms de dieux
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À la recherche de sens: 200 noms de dieux
Livre électronique698 pages6 heures

À la recherche de sens: 200 noms de dieux

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À propos de ce livre électronique

Pas moins de 200 témoignages d'invités prestigieux viennent clôturer l'histoire de l'émission télévisée "noms de dieux", d’Edmond Blattchen et Jacques Dochamps.

Pour changer le monde, il faut se changer soi-même. Alors par où commencer ? Après 24 ans d’antenne, l’émission télévisée «noms de dieux» d’Edmond Blattchen et Jacques Dochamps vient de s’achever sur les témoignages de 200 invités prestigieux issus de tous les courants de pensée. Une émission qui donne le temps de chercher du sens dans le tourbillon de l’actualité et l’envie d’aller un peu plus loin dans la découverte d’alternatives à nos besoins superficiels : des pistes possibles, plutôt que des réponses. Il n’est jamais trop tôt, ou trop tard, pour philosopher.
Quelques phrases seules pourraient changer la donne, ouvrir le débat, freiner nos égarements, notre indifférence, notre absence d’éthique et nos injustices criantes. S’intéresser à ce dont l’école et nos sociétés, en général, ne veulent ou n’osent plus parler : la philosophie. C’est le coeur des «noms de dieux». Êtes-vous prêts à faire votre «noms de dieux» ? Lancez-vous dans cette aventure infinie et enivrante. Pour plus d’informations, visitez www.recherchedesens.be

Lancez-vous dans l'aventure philosophique avec les "noms de dieux" ! Cet essai est un hommage rendu à une émission culturelle majeure qui cherche du sens dans le tourbillon de l’actualité et part à la découverte d’alternatives à nos besoins superficiels.

EXTRAIT

Quelle est ma place sur cette terre et celle des sept milliards «d’autres» avec lesquels je partage actuellement le sort de l’humanité ? Quel est notre rôle, notre responsabilité ? Mon rôle, ma responsabilité, mon avenir, notre avenir ?
Quel sens donner à notre existence, à ce très bref passage dans un univers de plus en plus infini et qui existe depuis 14 milliards d’années, si pas plus, voire beaucoup plus ? L’instant du «big-bang», les cosmologistes s’en rapprochent, pour expliquer ce qui s’est passé après. Mais avant ! Une autre histoire a-t-elle eu lieu ?
L’homme commence à comprendre, expliquer et même reproduire les lois qui régissent cet univers et son fonctionnement ; une petite partie seulement, car à chaque découverte, il entrevoit d’autres formes d’organisation, de nouvelles hypothèses sur la matière et son contraire, sans trouver les limites de l’infiniment grand, ni de l’infiniment petit.
En ce début de 21ème siècle, notre orgueil n’a d’égal que notre inconscience ; nous sommes incapables de nourrir, loger, soigner, éduquer plus d’une moitié des êtres humains. L’utilisation incontrôlée de nos inventions nous conduit vers la destruction de notre espèce, au même titre que toutes celles éradiquées définitivement ces cinquante dernières années.
Par tâtonnement, par erreur, par hasard, par intuition, l’homme explique, imite, mais n’a rien inventé qui n’existait déjà sur terre, à l’exception de «dieu», des «dieux».
Que savons-nous des «dieux» ?
LangueFrançais
ÉditeurEdiPro
Date de sortie29 mai 2019
ISBN9782512010456
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    Aperçu du livre

    À la recherche de sens - Jean Olivier

    D/2017/8406/14

    Remerciements

    Avant tout, je remercie Edmond BLATTCHEN et Jacques DOCHAMPS, pour la disponibilité qu’ils m’ont accordée dans et hors des studios de la RTBF mais surtout pour leur formidable travail en duo autour de la somme philosophique que représentent ces deux cents émissions.

    Je remercie aussi Mamou, Françoise, Jérôme et Benoît qui ont pris le temps de me relire (et de me corriger), et Olivier pour la recherche d'un éditeur.

    Je dédie cet opuscule à Jérôme, Catherine, Benoît, Sara, François, Cyril, Eliott, Samuel et Françoise, mes enfants, petits-enfants et ma compagne, afin qu’eux aussi se lancent dans l’exercice passionnant de faire leur «noms de dieux»…

    Enfin, je souhaite beaucoup de plaisir à toutes celles et tous ceux qui vont écrire leur propre «noms de dieux».

    «Que personne, parce qu’il est jeune, ne tarde à philosopher, ni, parce qu’il est vieux, ne se lasse de philosopher ; car personne n’entreprend ni trop tôt ni trop tard de garantir la santé de l’âme».

    Lettre à Ménécée. Épicure (-342 à -270 avant JC)

    Préface

    Par le professeur Steven Laureys

    Cet essai est un hommage rendu à une œuvre culturelle majeure : les 200 émissions «noms de dieux» produites et réalisées pour la RTBF par Edmond Blattchen et Jacques Dochamps entre 1992 et 2015.

    Dans l’opuscule que vous allez lire, l’auteur raconte l’histoire de la genèse, du projet et de la conception de cette série de rencontres, unique dans le paysage audio-visuel. Il analyse la structure, la méthode et le style : cinq titres de 10 minutes, identiques pour les deux cents rencontres, durant 24 années. Jean Olivier les a toutes visionnées, étalonnées pour les 1.000 titres abordés et pris des centaines de pages de notes qui ont ensuite nourri ses réflexions, avant de faire son propre «noms de dieux».

    C’est pourtant l’analyse d’un citoyen «lambda» qui n’est, ni philosophe, ni ethnologue, ni sociologue, ni théologien mais curieux. Curieux de répondre aux questions qu’il se pose, comme beaucoup de femmes ou d’hommes, sur le sens de notre vie, l’origine de l’univers, l’existence d’une immanence ou d’une transcendance que les hommes ont choisi de nommer «(D)dieu(x)» ; curieux enfin de l’apport des sciences dans la compréhension de l’univers qui nous entoure.

    Sans remettre en cause son éducation et ses principes de vie, il n’attend pas des réponses religieuses. Il cherche un lien entre conscience et matière (sur base de nos connaissances actuelles), d’où la question centrale de son opuscule : «l’univers pourrait-il avoir une conscience ?».

    C’est la question qu’il m’a posée !

    Ma passion pour la conscience est née suite à une simple syncope ; cette perte de connaissance m’a donné l’envie d’en comprendre les mécanismes. Quand j’ai commencé l’étude du coma par la neuroimagerie, très peu s’y intéressaient. Trois équipes ont affiché la même volonté de se soutenir dans le même sens (New-York, Cambridge et Liège). Nous avons réécrit les livres de médecine et de neurosciences ; aujourd’hui il est admis d’étudier la conscience comme une contribution à la science.

    Les mystères de l’être, de la pensée, de la conscience, ce qui relève de l’esprit. Les états altérés de conscience, sur les fronts de la vie et de la mort, les expériences de mort imminente… Des concepts sur lesquels les religions ont des valeurs, des convictions mais aussi des tabous.

    Je suis contre les tabous.

    On peut admettre la discussion, les débats, les tensions, les échanges d’idées mais, ensemble, nous devons refuser l’émergence de la violence dogmatique qui nous menace. Nous devons pouvoir penser et publier, en toute liberté, pour chercher la complexité de la «réalité», de la «vérité» du moment.

    Le scientifique doit pouvoir travailler sans contrainte ou censure. Ce serait un drame, un changement inacceptable si demain on se (re) dirigeait, sous la menace, vers un monde où la liberté de publier était amputée par les dogmes sur des sujets comme les cellules-souches, les questions de fin de vie ; cela reste un questionnement pour les scientifiques eux-mêmes de séparer les activités de recherche avec leurs aspirations philosophiques. Il n’est pas facile d’être un scientifique rationnel et critique en semaine, et fidèle à des convictions philosophiques, spirituelles, religieuses ou pas, le reste du temps ! C’est une synthèse parfois complexe que chacun doit résoudre à titre personnel.

    Dans notre équipe du Coma Science Group au Centre de Recherches GIGA de l’Université et CHU de Liège, nous avons des collègues de toutes confessions : bouddhistes, juifs, chrétiens, musulmans, et beaucoup d’athées ou d’agnostiques, peut-être parce que le libre examen pratiqué en science y aboutit souvent ? Cela se passe bien. Chacun respecte chacun. C’est complexe, mais aussi enrichissant, pour toutes et tous, quand l’objectif reste d’accroître notre connaissance du fonctionnement cérébral résiduel des cas qui survivent à une atteinte sévère du cerveau.

    Ces patients posent des problèmes diagnostiques, pronostiques, thérapeutiques et… éthiques majeurs.

    A nous de les résoudre ensemble pour améliorer nos connaissances de la conscience humaine, avec tout ce qu’elle sous-entend comme développement de ce qui relève de l’esprit, de l’âme, de la pensée, des sentiments, de ce qui est conscient et inconscient.

    Questions déjà évoquées par des philosophes grecs, comme Socrate,

    il y a plus de 2.300 ans, fascinés par le fonctionnement de cette partie du corps qu’est le cerveau, une des sources de l’histoire de la philosophie.

    Sans verser dans l’arrogance scientifique, nous devons faire au mieux notre travail et accepter de n’être qu’un (petit) maillon de la chaîne dont nous ne voyons ni le début, ni la fin : donc j’ignore si l’univers a une conscience, et je ne sais comment ces millions de milliards de connexions de neurones produisent la conscience, même dans mon propre cerveau.

    Il me reste, comme le suggère l’auteur, à accomplir la même démarche ; écrire mon «noms de dieux» pour rendre à la philosophie la place qu’elle a perdue : la place publique.

    Avant-propos

    Quelle est ma place sur cette terre et celle des sept milliards «d’autres» avec lesquels je partage actuellement le sort de l’humanité ? Quel est notre rôle, notre responsabilité ? Mon rôle, ma responsabilité, mon avenir, notre avenir ?

    Quel sens donner à notre existence, à ce très bref passage dans un univers de plus en plus infini et qui existe depuis 14 milliards d’années, si pas plus, voire beaucoup plus ? L’instant du «big-bang», les cosmologistes s’en rapprochent, pour expliquer ce qui s’est passé après. Mais avant ! Une autre histoire a-t-elle eu lieu ?

    L’homme commence à comprendre, expliquer et même reproduire les lois qui régissent cet univers et son fonctionnement ; une petite partie seulement, car à chaque découverte, il entrevoit d’autres formes d’organisation, de nouvelles hypothèses sur la matière et son contraire, sans trouver les limites de l’infiniment grand, ni de l’infiniment petit.

    En ce début de 21ème siècle, notre orgueil n’a d’égal que notre inconscience ; nous sommes incapables de nourrir, loger, soigner, éduquer plus d’une moitié des êtres humains. L’utilisation incontrôlée de nos inventions nous conduit vers la destruction de notre espèce, au même titre que toutes celles éradiquées définitivement ces cinquante dernières années.

    Par tâtonnement, par erreur, par hasard, par intuition, l’homme explique, imite, mais n’a rien inventé qui n’existait déjà sur terre, à l’exception de «dieu», des «dieux».

    Que savons-nous des «dieux» ?

    Ce qui en est dit, ce sont des recherches humaines qui essaient de capter ce qui pourrait être «dieu»¹. Mais rien ne nous permet d’affirmer que quelqu’un tire les ficelles².

    L’objectif, en rédigeant cet opuscule, n’est pas de convaincre, dire, expliquer «dieu», mais de vous inviter à une aventure : ouvrir une porte vers l’extérieur et vers l’intérieur de soi, à la recherche de sens.

    C’est aussi la porte d’une bibliothèque infinie, à partir de 200 balades que sont les deux cents émissions «noms de dieux»³.

    Ce nom, «dieu», n’est qu’un concept, plus petit dénominateur commun donné par les hommes pour savoir de qui l’on parle, eux qui le cherchent depuis la nuit des temps, sans comprendre qui il est, ce qu’il est, où il est, ce qu’il fait et pourquoi, ou s’il existe tout simplement !

    Voici deux cents itinéraires balisés par cinq thèmes, pour y voir, éventuellement, un peu plus clair.

    Une œuvre magistrale, une somme de témoignages uniques, produits et réalisés depuis 24 ans par Edmond Blattchen, Jacques Dochamps et leur équipe⁴.

    Deux cents invités, de toutes confessions, professions ; des inconnus du grand public, des prix Nobel, mais pas seulement… Tous ces invités ont amené dans leurs valises, dans leur esprit, dans leurs écrits, dans leur cœur, des grands noms de l’histoire du monde, de nos jours à l’antiquité.

    Alors, en route pour un pari : «tout ce qui monte converge»⁵.


    1 Pierre de LOCHT (émission «noms de dieux» numéro 59 ou ndd 59).

    2 Jacques TESTART ndd 40.

    3 ndd = «émission noms de dieux».

    4 Voir la liste en annexe p. 493.

    5 Pierre TEILHARD DE CHARDIN.

    200 itinéraires à la recherche de sens

    «Il faut inventer notre chemin spirituel».

    Fabrice Midal

    Emil Cioran pensait qu’on ne devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu’on n’oserait confier à personne. Pour ma part, je n’avais ni la vocation, ni la formation, ni les compétences pour écrire ce que la vie m’inspirait comme réflexions, pour disserter sur la philosophie ou à propos de «dieu». Comme l’écrit François Perin⁷, «si, par scrupule intellectuel, on s’interdit de dire ou écrire quoi que ce soit sans, au préalable, avoir tout étudié, avoir lu tous les livres, sur tous les sujets, il faudrait plusieurs vies consacrées à toutes les disciplines possibles et imaginables pour avoir le droit de penser».

    J’avais non seulement, de longue date, un intérêt pour ces sujets, mais aussi l’envie de partager cette merveilleuse découverte qu’est l’émission de la RTBF «noms de dieux» et ses 200 invités.

    En 1992, tout à fait par hasard (je n’avais pas de téléviseur !), je suis tombé sur le premier numéro, diffusé le mardi 14 janvier : Edmond Blattchen recevait Bernard-Henri Levy. Intéressé par le concept inédit, original et par la qualité des invités j’ai tenté d’en voir d’autres (ou de les lire lors de leur parution éphémère). Ce n’était pas évident ! L’émission passait tard, la programmation était plus qu’aléatoire. J’ai attendu internet et les rediffusions pour enfin les voir toutes et devenir un accro inconditionnel et passionné.

    Comment partager cette passion, autrement que par un écrit ?

    Cet écrit pourrait être un rappel, pour les quelques milliers de fans de «noms de dieux» en Belgique, en France, en Suisse et au Canada ; un support pour des enseignants ou d’autres professionnels à la recherche d’informations sur les invités ou sur les thèmes abordés ; enfin un document qui ouvre des pistes donnant l’envie de découvrir ce beau témoignage de la pensée de 200 invités prestigieux et d’une certaine télévision, trop rarement à vocation culturelle.

    Simplement pour les voir ou les revoir, les regarder sans préjugé, sans penser que c’est trop sérieux de philosopher en n’étant pas théologien, psychanalyste ou anthropologue, ou mieux encore, croire que c’est une émission religieuse du dimanche matin.

    Inutile de les voir toutes. A la fin de cet ouvrage, vous trouverez un résumé de chaque émission : il vous permettra de choisir un ou une invitée, un des titres abordés.

    Mon objectif est de vous aider à aller au-delà : lancez-vous en vue d’entamer votre propre recherche. Si possible, voir l’émission, rechercher sur internet, voir la bibliographie, lire des livres, … mais gare à l’addiction ! On se prend vite au jeu ; il faut prendre son temps, comme pour un bon vin, y chercher les arômes et les subtilités, s’en imprégner et aiguiser son esprit critique.

    C’est une partie sans fin…

    Sans avoir fait exploser l’audimat, l’émission d’Edmond Blattchen et Jacques Dochamps a construit sa réputation au cours de vingt-quatre ans d’antenne. Certes, elle prendra quelques rides technologiques mais, si une production télévisée doit résister au temps, elle a toutes ses chances pour autant que l’on préserve ce joyau de la culture (pas seulement occidentale) du 20ème et du début du 21ème siècle.

    Et nous verrons, ou nous ne verrons peut-être pas, quelles invitées ou quels invités ont réussi leurs paris sur l’avenir de l’humanité à court terme.


    6 Fabrice MIDAL ndd 169.

    7 Franc-parler (Editions Quorum).

    «Dieu» n’existe pas, je l’ai vu !

    «… l’absolu n’a ni forme, ni nom…»

    A. Malraux

    C’est d’abord un clin d’œil au titre d’un livre d’André Frossard (1915-1995) : journaliste, essayiste, académicien français ; élevé dans un climat d’incroyance, il a reçu une éducation athée. Pourtant à vingt ans, en entrant par hasard dans une chapelle à Paris à la recherche d’un ami, il va vivre une conversion instantanée. En 1969, il publiera «Dieu existe, je l’ai rencontré» : beaucoup de ses livres traitent de sujets religieux.

    D’où mon titre : «Dieu» n’existe pas, je l’ai vu ! Cette phrase n’est pas née d’une réflexion métaphysique sur le sujet, ni d’un titre accrocheur, ni d’une provocation à l’égard de qui que ce soit. Le substantif dieu (ou Dieu), un nom qui désigne une chose ou, dans le cas qui nous occupe, une notion : je l’ai cherchée dans les différentes interprétations et commentaires vus chez un grand nombre d’invités, de toutes obédiences, dans les émissions d’Edmond Blattchen. Les trois religions principales monothéistes occidentales condamnent l’invocation du nom «dieu» par respect, pour ne pas restreindre, banaliser ou empêcher d’atteindre à l’absolu de «Dieu». Dans ces cas, on préfèrera d’autres noms comme «Jahvé», le Tétragramme (quatre lettres YHWH imprononçables), le «Père» ou même 99 Attributs et un Nom (Allah).

    Pire, j’ai tout bêtement pris mon ancien Petit Larousse des noms propres : il y a plus de 25.000 noms propres et ils ont oublié Dieu ! Pas de photo, pas d’illustration, aucune information. Par contre, il est dans les noms communs avec trois significations dont une… avec un

    «D» majuscule ! Dieu n’est qu’un nom, au singulier ou au pluriel, avec ou sans majuscule, il n’existe pas comme tel : c’est un concept derrière lequel chacun met (ou pas) sa propre vision.

    C’est pourquoi je l’écrirais avec des guillemets : «dieu» ou «Dieu» selon qu’on y joint ou non une part de sacré. A des âges ou des circonstances différents, la plupart des hommes (et des femmes) ont un jour utilisé le nom «dieu» pour affiner leurs propres réflexions sur le sens de notre passage sur terre, sur une possible immanence ou transcendance qui pourrait répondre aux questions que l’homo sapiens se pose depuis qu’il a pris conscience de son existence de femme ou d’homme.

    Le résultat de ces réflexions permet de les classer globalement :

    •Aux extrêmes, l’athée et le croyant convaincus, parfois sans analyse ou réflexion, c’est une évidence, comme un supporter, par atavisme et certaines formes de révoltes contre «dieu» lui confèrent une forme de reconnaissance (A. Camus).

    •Les mêmes, qui après réflexion, se sont «reconvertis» à la suite d’un événement personnel : ils ont changé de camp ou se réservent de le faire dès qu’ils posséderont d’autres preuves, par exemple scientifiques. Dans une interview, Edmond Blattchen déclare : «J’ai découvert des libres-penseurs pétris de spiritualité, comme Georges Van Hout, un homme extraordinaire qui a animé pendant quarante ans les émissions laïques de la télévision belge»⁹. À l’inverse, il y a dans les Églises des matérialistes qui s’ignorent, des «fonctionnaires de Dieu», comme les qualifie Eugen Drewermann¹⁰.

    •Au milieu, il y a différentes catégories d’agnostiques. Agnostiques tout court ; il n’y a pas de réponse à cette question! D’autres le sont par «modestie intellectuelle» ; conscients que leurs connaissances sont infimes et limitées, ils refusent de trancher, ils poursuivent une recherche sans engagement, mais parfois avec une prédilection, un pari sur l’une ou l’autre option. Parmi les athées et les agnostiques, il en est qui se réfèrent à une culture (juive, musulmane ou chrétienne) mais sans adhérer à la religion, à une église et à ses dogmes.

    •Enfin des «fidèles», ceux qui suivent des institutions, laïques ou religieuses en respectant (plus ou moins) les dogmes de ces «Églises».

    •Une dernière variété, sont ceux qui adhèrent à de très anciennes religions polythéistes (hindouisme), à des philosophies sans dieu créateur (bouddhisme),

    Mais, comme le fait remarquer Michel Beaud¹¹, «il est difficile de vivre sans Dieu : il faut assumer une grande liberté, choisir ses règles et sa propre éthique».


    8 Extrait de François PERIN : Essai, Dieu est-il mort ? Le Vif-L’Express, 8/09/2000. ndd 50.

    9 CLES. Décembre 2010.

    10 Eugen DREWERMANN ndd 23.

    11 Michel BEAUD ndd 58.

    L’orgueil de l’homme

    «Chaque atome reconstitue la totalité de l’univers».

    Pierre Chaunu

    ¹²

    Tous les «dieux» ont en commun le fait qu’ils sont une invention de l’homme ; pour Stéphanie Janicot¹³, il y a autant de dieux que d’êtres humains qui pensent «dieu».

    L’orgueil de l'homme a ainsi créé des «dieux» à son image, ou un «Dieu» lui aussi anthropomorphique… sur un nuage avec une barbe et des longs cheveux (ou le crâne rasé).

    Orgueil de l’homme ?

    Et pourquoi pas une femme ou une part de féminité : des déesses ont existé ou existent encore dans certaines religions ou croyances. «Miséricordieux», en hébreu et en arabe, ce sont deux noms féminins ; «rah amin», c’est le sein maternel, la tendresse qui en est issue, celle pour son peuple, pour les pauvres et les petits. Le même mot en arabe, «rahâm», la matrice, qui signifie «recevoir, garder, transmettre la vie» : Dieu, source de toute vie, est la matrice universelle de la création¹⁴ et devient en latin «misericordia» (malheur et cœur) sensible au malheur, qui a le cœur rempli de compassion.

    Les trois religions du livre ont oublié, occulté ce principe de féminité, le Yin et le Yang. Il n’y a pas cette part d’amour, de compassion, de paix quand ne s’expriment que la parole et la volonté du mâle (mal ?) : c’est l’orgueil de l’homme, au sens du genre masculin.

    Les évangiles canoniques ont effacé le message de Jésus (voir les évangiles apocryphes). Selon les gnostiques, Jésus est venu pour rendre à la femme sa place et faire le procès du mâle guerrier, hypocrite, qui se cache derrière la loi, les rites et les institutions quand la femme apporte l’amour¹⁵.

    Même si nous étions une parcelle de «dieu», devrait-il nous ressembler pour autant ? Avec un brin d’humour, de modestie et un peu d’imagination, on pourrait nous comparer aux 100.000 milliards de bactéries (dix fois plus que nos propres cellules) qui vivent à l’intérieur de notre corps, jusqu’à faire partie de notre identité biologique¹⁶. Ces êtres vivants, unicellulaires cherchent-ils aussi une transcendance à ce monde indescriptible que nous sommes pour eux ? Chacun vivant de l’autre, sans aucune autre complicité que celle de la nature du vivant.

    Ces «dieux» que nous avons inventés, est-ce pour éviter de prendre nos responsabilités dans la poursuite de la création, dans le respect de la nature et des êtres vivants qui nous entourent, dans l’amélioration des conditions de vie de toutes les femmes et de tous les hommes présents sur cette terre ? Certains peuples ont suivi cette démarche, beaucoup ont disparu physiquement ou ont été «éduqués», tirés de leur «sauvagerie». L’orgueil de l’homme, encore : ses religions, ses intérêts économiques et politiques nous ont si souvent gaiement maintenus dans l’erreur la plus profonde, emprisonnant, tuant, excommuniant ceux qui prônaient une idéologie, une théologie ou un mode de vie différent.

    Le soleil n’a jamais tourné autour de la terre. L’homme descend d’autres espèces animales. Nous sommes les premiers à voir notre terre photographiée depuis l’espace : plusieurs milliards d’êtres humains sur la photo, tellement minuscules, aussi invisibles que des microbes. Oublions donc cet orgueil qui nous habite et nous incline aussi à penser que nous sommes les seuls êtres vivants intelligents dans ces milliards de galaxies où les lois physiques et chimiques sont pourtant les mêmes.

    Ce n’est pas pour autant que n’existe pas ce que nous ignorons. Nelson Mandela disait : «les choses paraissent impossibles, jusqu’au jour où quelqu’un les réalise».

    Aujourd’hui, l’utilisation incontrôlée de nos connaissances devient la plus grande menace d’anéantissement de notre propre espèce. L’ordre naturel se charge de corriger les dérapages pour conserver ce qui convient le mieux : plutôt que d’y «réintroduire les dieux», serait-il préférable que l’homme disparaisse de la terre ?

    Mais alors si «dieu» n’est qu’un nom, c’est l’ordre naturel qui est la conscience de l’univers ? Parce que l’univers, lui, «je le vois quand même un peu… comme si j’étais une bactérie dans mon ventre qui cherche et regarde autour d’elle…»

    La «conscience» ! Un autre beau sujet : nous en parlons souvent mais, de quoi s’agit-il ? Comment fonctionne-t-elle et où est-elle ? Toutes ces questions pour définir ou tenter de définir un concept, un peu comme «dieu».

    La «conscience» nous permet de nous percevoir subjectivement et objectivement, d’analyser, de juger et d’adapter nos comportements. Comment expliquer cette réalité que nous percevons comme une image irréelle de nous-mêmes, d’où vient-elle ?

    Notre corps est essentiellement composé de six éléments : l’oxygène, le carbone, l’hydrogène, l’azote, le calcium et le phosphore. Seulement six éléments ! Ils existent dans tout l’univers (visible) et représentent 98,5% de notre masse corporelle (y compris les deux kilos de bactéries) plus quelques métaux rares pour compléter le tout. Rien de bien original.

    Sauf que tous ces éléments, inertes séparément, s’organisent en de multiples combinaisons nécessaires à nos cellules : les atomes en molécules d’eau, en sucre ou en chaînes moléculaires de plus en plus complexes pour des acides aminés, des protéines, des enzymes, les neurotransmetteurs ou l’ATP (adénosine triphosphate) que l’on retrouve dans les organismes vivants. Elle fournit l’énergie nécessaire à notre métabolisme, dans des réactions biochimiques dont certaines n’ont pas encore révélé tous leurs secrets.

    Avec ses milliards de neurones, notre cerveau régule ces mécanismes d’échanges biochimiques capables de donner vie à la matière. Cette machine vivante, le cerveau, avec l’aide des neurones et de nos sens, va générer une dimension abstraite de sa réalité : la conscience de soi, mais… un peu de modestie, quand bien même l’être humain a conscience qu’il est et qu’il vit, sa physiologie et la complexité de ses fonctions vitales échappent à sa propre volonté !

    Sur le sujet de la «conscience», notre orgueil récurrent nous a fait croire que nous étions aussi les seuls à posséder une conscience. Des expériences montrent que certains animaux (singes, éléphants, dauphins, pies…) sont capables, devant un miroir, d’avoir des attitudes particulières parce que le sujet est conscient de se voir lui et pas un(e) congénère. Pourquoi pas ? Ils sont faits des mêmes éléments et soumis à des mécanismes biochimiques identiques, même si ce genre de conscience ne les a pas conduits vers des questions philosophiques ou métaphysiques.

    Neurologue, professeur, directeur du CSG - Coma Science Group-, Steven Laureys (Université de Liège) fait partie des meilleurs spécialistes mondiaux qui étudient les états de conscience altérée. «Nous pensons, sans avoir compris le mécanisme causal, que ces interactions physiques constituent notre état de conscience»¹⁷.

    A l’heure actuelle, tous ces chercheurs tentent d’expliquer des états de conscience partielle (chroniques ou post-lésionnels) ou de non conscience (coma). Dire ce que la conscience n’est pas, ou n’est plus…C’est ainsi que des théologiens ont aussi tenté de définir «dieu», en disant ce qu’il n’était pas (théologie apophatique).

    Y a-t-il un rapport entre «dieu», «Dieu» et la «conscience» ?

    Ce n’est pas la science, actuellement, qui lèvera le voile mais «dans cette aventure, tout est possible»¹⁸.

    Et pourquoi pas la conscience d’une galaxie, de l’univers ?

    Après tout, ce que nous sommes a toujours existé : nous ne sommes… que des poussières d’étoiles¹⁹.


    12 Pierre CHAUNU ndd 9.

    13 Stéphanie JANICOT ndd 192.

    14 Karima BERGER «Les Attentives». Albin Michel ndd 194.

    15 Philippe ANNABA : «Bienheureux les enfants de la mère». Les Presses du midi, 2007.

    16 Le microbiome.

    17 Steven LAUREYS «Un si brillant cerveau». Editions Odile Jacob, 2015.

    18 Steven LAUREYS «Un si brillant cerveau». Editions Odile Jacob, 2015.

    19 Hubert REEVES ndd 18.

    L’émission «noms de dieux»

    «Arrêter la bêtisation culturelle des émissions».

    Pierre Somville

    ²⁰

    En 1991, le réalisateur Jacques Dochamps est intéressé par un projet d’Edmond Blattchen de produire une émission de réflexion sur l’avenir de nos valeurs en cette fin de siècle, et à l’aube d’un nouveau millénaire. Le parcours de ces deux grands professionnels de la RTB (Radio Télévision Belge) les prédestine à travailler ensemble. Avec l’appui de certains responsables des programmes, en janvier 1992, va se concrétiser la production d’une nouvelle émission unique dans le paysage télévisuel.

    Vingt-quatre ans plus tard s’achève une œuvre dont les fidèles téléspectateurs mesurent la valeur à l’aune des femmes et hommes remarquables, de toutes cultures, qui ont répondu à l’invitation²¹.

    Certains détracteurs diront qu’il s’agit d’un concept radiophonique et non télévisuel…C’est mal connaître les conditions exigeantes que requiert l’enregistrement de cette émission pour le présentateur, le producteur, son équipe et l’invité. Pourtant, imaginer que l’on puisse écouter une interview de Pascal, Montaigne ou de Victor Hugo, de Kant, Marx ou Hegel… ce serait génial ; mais les voir et les entendre durant 50 minutes exposer leur conception de la société, de l’homme ou des valeurs qu’ils défendent : quel témoignage visuel historique !

    Un décor minimaliste, un temps de parole suffisant pour aborder les cinq thèmes communs : un concept simple, original.

    Toutes les émissions commencent par la phrase d’André Malraux, à l’origine de cette émission : «Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu’ait connue l'humanité, va être d'y réintégrer les dieux»²². Elle est lue par le comédien Roland Langevin (Professeur d'Art Dramatique au Conservatoire Royal de Bruxelles) ; c’est souvent lui qui se charge de la lecture du 3ème titre «la phrase».

    Une introduction musicale pour piano accompagne le titre de l’émission «noms de dieux» : une musique grave, solennelle, les premières mesures des études – tableaux, opus 33 n° 9 de Sergei Rachmaninov, le nom, ou le nom et la photo de l’invité (différentes présentations entre 1992 et 2015).

    Apparait enfin le visage (barbu ou glabre au fil des années) d’Edmond Blattchen et… : «Madame, Mademoiselle, Monsieur, bonsoir…». Depuis 1992, ces quatre mots annoncent la présentation des personnalités invitées. Deux cents textes peaufinés, sérieux, parfois teintés d’humour à la manière d’Armand Bachelier, rédigés avec l’amour des mots, une des passions d’Edmond ! Quelques minutes de belle écriture, avant d’attaquer le plat de résistance : les cinq titres traditionnels déclinés par l’invité, avec ses choix personnels !

    Cinquante minutes, au cours desquelles on assiste, non pas à un duel, mais à un duo journaliste et invité. Edmond Blattchen a le grand mérite de laisser parler ses invités, et le don de tirer discrètement le meilleur d’eux-mêmes, grâce à une préparation méticuleuse. D’autant qu’il y a peu de contacts préalables avec les invité(e)s ; ils ne communiquent, en général que leur choix personnel des cinq «titres» et quelques explications indispensables, pour donner à l’entretien un maximum de spontanéité lors de l’enregistrement. A Edmond Blattchen de poser les bonnes questions, de réagir en une fraction de seconde, de citer des références, de solliciter une précision ; de voir une image ou entendre un extrait musical ; de lire une phrase dans la bibliographie d’un auteur ou celle de l’invité si tel est le cas. Sinon, fait rarissime en télévision… un silence !

    La prestation d’un grand professionnel, qui, à son tour, est devenu un exemple à suivre dans cet exercice journalistique.

    Ce contexte demande une préparation importante et spécifique : beaucoup de recherches et des conditions d’enregistrement particulières. Edmond et Jacques n’oublient jamais d’associer les collègues du centre de production de Liège qui ont participé à cette aventure, certains depuis la première émission²³.

    Alors, pour mieux comprendre l’origine d’«une émission qui nuit à la bêtise», c’est le moment de découvrir le parcours du producteur-présentateur et du réalisateur.


    20 Pierre SOMVILLE ndd 99.

    21 Voir en annexe la liste des 200 invités par ordre alphabétique, page 473.

    22 L’Express 21 Mai 1955.

    23 Voir en annexe le générique avec la liste des collaborateurs ayant travaillé sur l’émission, page 493.

    Jacques DOCHAMPS

    Le réalisateur

    Jacques Dochamps est l’homme de l’ombre de l’émission «noms de dieux», un pilier de la RTBF Liège, auteur de très nombreuses réalisations télévisuelles et de films documentaires de création.

    Né à Liège en 1952, ses parents sont tous deux issus de familles commerçantes : l’une en Féronstrée et l’autre à St Léonard. Lui a vécu toute sa jeunesse à Embourg. Il fera ses études primaires à l’école…communale de Méhagne, compromis à la belge entre son papa protestant de culture (mais non pratiquant) et sa maman chrétienne, tendance Teilhard de Chardin, qu’il accompagne à l’église tous les dimanches.

    A douze ans, après sa «grande communion», il entame ses humanités à l’athénée de Chênée, section latin-maths, et continue à accompagner sa maman aux offices jusqu’à l’âge de 15, 16 ans ; le décès mal vécu d’un grand-père, l’esprit de «mai 68» un choc intellectuel, qui restera marqué dans ses gènes, mais surtout Jean Yanne, lourde concurrence le dimanche matin en radio, dans les faux sermons de Bossuet («quand j’entends le mot culture, je sors mon transistor…»), vont l’amener à déserter l’église de Méhagne.

    C’est aussi l’époque où il va découvrir sa grande passion pour le 7ème art !

    Il fréquente le cinéma «Lumière», première salle d’art et d’essai rue de la Sirène, à Liège. Il va y découvrir «les plus grands» : Ingmar Bergman (Persona), Federico Fellini (huit et demi), Pier Paolo Pasolini (Théorème).

    A la télévision, il regarde «Ciné-club» l’émission de Dimitri Balachov, et découvre d’autres chefs d’œuvres comme «Hiroshima mon amour» d’Alain Resnais et plus encore celui qui le laisse groggy, ahuri, un choc métaphysique pour cet adolescent : «le Procès» d’Orson Welles. à son avis, ces films n’ont jamais été dépassés, et lui n’a plus éprouvé les mêmes chocs esthétiques.

    En 1970 il est en rhéto ; il pense s’orienter vers l’enseignement, les maths ou le français ? Un jour dans la cour de l’école, il ramasse par hasard un folder, un tract de l’INSAS, une école récente qu'il ne connaît pas du tout mais c’est la révélation… «C’est ça que je veux faire» déclare-t-il à ses parents ! Curieusement ses parents acceptent, ils le savent atteint du «syndrome du cinéma». Ils avaient aussi repéré qu’il écrivait des histoires dans le feuillet de son école et qu’il avait adressé des textes au journal «Spirou».

    L’INSAS, à cette époque, est encore une jeune institution avec des professeurs issus du terrain ; parmi eux, André Delvaux, Hadelin Trinon et dans ses condisciples Philippe Geluck. En 1974, il termine quatre années formidables. Deux de ses professeurs, Henri Vaume et Arlette Dupont l’informent que la RTB cherche un réalisateur pour le centre de production de Liège ! La télévision, ce n’est pas son «affaire», son modèle c’est Buñuel, l’absurde, le surréalisme… Mais, face à la perspective du chômage et d’une vie à conduire des taxis, il se décide…

    Deux mois après la fin de son cursus, il débarque à Liège, étonné de tomber dans un milieu anarcho-gauchiste, avec des gens sympas, un peu déjantés. Il fera équipe avec Mamine Pirotte durant près de 10 ans. à l’époque on travaille en tandem : un journaliste producteur et un «réal» ; des duos explosifs, fusionnels…

    Avec elle, puis avec Guy Lemaire, Arlette Vincent, Robert Neys, Patrick de Lamalle, il travaille sur des magazines de défense des consommateurs, «Minute Papillon», «Cinéscope», «Télé tourisme», «l’Écran témoin», «Wallonie», etc.

    Après 10 ans, il se cherche, veut se diversifier, et faire des trucs «perso» comme maître d’œuvre. Il réalise plusieurs documentaires dont «C’est notre terre» sur les indiens du Québec. Entretemps, Jeanine sa compagne lui a fait découvrir la littérature indienne, «Pieds nus sur la terre sacrée» une compilation de textes magnifiques de chefs indiens de la plaine, des discours sur la fin du monde indiens, des textes d’une noblesse, d’une beauté «à pleurer». Un nouveau choc dans sa vie, aussi fort que mai 68 ou le «Procès» de Welles. Après des années d’athéisme et une attirance situationniste, il découvre une vision du monde dont il ignorait l’existence : la spiritualité amérindienne. Cela les conduit tous deux à beaucoup de questions, à

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