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Manipulation: Roman policier
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Livre électronique455 pages6 heures

Manipulation: Roman policier

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À propos de ce livre électronique

Harry Tennan,après quatre mois dans le coma, hérite d'une affaire pleine de zones d'ombres et qui réveilleront de vieux démons...

Scotland Yard reçoit l’appel d’une femme signalant la disparition de son mari. Amnésique, elle a du sang sur les mains et de nombreuses blessures sur le corps. Cette affaire aurait-elle un quelconque lien avec une série de meurtres ? En réveillerait-elle une autre non élucidée vieille de 30 ans ? De retour après 4 mois de coma, le Commissaire Harry Tennan est chargé de l’enquête. Réussira-t-il à mettre en lumière les zones d’ombres tout en affrontant les démons qui le hantent depuis ce terrible jour, d’autant plus que la seule personne détenant des informations a disparu dans la nature.

Sergueï Bonal signe à nouveau un polar passionnant et très dense, aux personnages à la psychologie complexe et aux rebondissements inattendus. Un véritable coup de coeur pour ce jeune auteur !

EXTRAIT

Les yeux rivés sur le corps inanimé de Tony, Kathleen restait de marbre, paralysée, en état de choc. Ses tempes lui martelaient le crâne, son cœur au bord de l’implosion. Le visage blême, elle ne réagissait plus. Une partie d’elle disparaissait. Quelques minutes plus tard, leur fils attendait derrière l’encadrement de la porte, le regard rivé sur le corps de son père. Il s’approcha lentement de Kathleen. Elle attrapa le combiné du téléphone et dit d’une voix tremblante :
— Allo la police ! mon mari vient d’être assassiné ! c’est terrible !
Teddy prit sa mère par la main et la sortit hors de la cuisine afin de lui éviter la vue du corps. Toujours lucide, il la fit s’asseoir sur le canapé. Tout en lui tenant les mains, il souriait afin de l’apaiser. Mais après ce qu’elle venait de voir, rien ne pouvait lui redonner le sourire, la rassurer, pas même son fils.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sergueï Bonal, né à Saint-Petersbourg en Russie, est adopté dans sa sixième année. Passionné de musique classique et de jazz, il fait ses premières armes en littérature à onze ans. En 2011, il produit «Tout est question de choix» et en 2013, il gagne le prix « Orphée» graine de poésie.
LangueFrançais
ÉditeurEncre Rouge
Date de sortie31 oct. 2019
ISBN9782377892570
Manipulation: Roman policier

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    Aperçu du livre

    Manipulation - Sergueï P. BONAL

    cover.jpg

    Manipulation

    Roman, thriller

    Nombre de signes : 646 358

    Nombre de pages 240

    Sergueï.P BONAL

    07-83-09-63-76

    s.bonal15@gmail.com

    5 av roger rivière le bex 15130 ytrac

    Du même auteur

    L’enquête infernale (Editions France Libris 2015)

    La mort vent en musique (Edition France Libris 2015)

    L’auteur Maudit (Editions Maloloire 2017)

    Pour Diedouchka, ma plus grande source d’inspiration.

    Pour Annie pour ses conseils, son regard, son aide

    Pour Christiane, qui reprend mes erreurs, mes maladresses

    A ma mère qui me pousse à aller plus loin,

    même quand cela parait impossible

    A vous tous mes compagnons de voyage

     qui partagez ma vie, qui m’apportez beaucoup.

    Car pour une mère qui a perdu son enfant, c'est toujours le premier jour.

    Cette douleur-là ne vieillit pas. Les habits de deuil ont beau s'user et blanchir :

    Le cœur reste noir.

    Notre-Dame de Paris 

    [Victor Hugo]

    Would you know my name

    If I saw you in heaven?

    Would it be the same

    If I saw you in heaven?

    I must be strong and carry on

    'Cause I know I don't belong here in heaven

    Connaîtrais-tu mon nom 

    Si je te voyais au paradis ? 

    Ressentirais-tu la même chose 

    Si je te voyais au paradis ? 

    Je dois être fort et continuer à vivre 

    Car je sais que je n'ai pas ma place au paradis

    Tears in heaven (Eric Clapton)

    Première phase: Dénie : P 7

    Seconde phase : Colère P 81

    Troisième phase : Marchandage P 149

    Quatrième phase : Dépression P 182

    Cinquième phase : Acceptation P 220

    Première phase : Déni

    Parmi toutes nos cicatrices

     Les plus douloureuses sont celles qui ne se voient pas. 

    Mr & Mme Gibbs

    La famille Gibbs résidait à Fulham depuis presque dix-huit ans. Comme tous les autres habitants de ce charmant quartier, ils vivaient dans un certain confort, qui ne pouvait susciter que de la convoitise. Monsieur Gibbs, homme de quarante-six ans, à la carrure athlétique, pratiquait un sport de très haut niveau ! Il était courtier pour Louis Capital Markets{1}. Ses collègues enviaient ses qualités de vendeur et son charisme naturel. Son patron, Ed Mössen misogyne, sexiste et coureur de jupons invétéré, le considérait comme un dieu vivant. Il lui avait même attribué un surnom et une prime pour récompenser ces résultats spectaculaires. Depuis maintenant deux mois, tout le monde l’appelait Sir Trader. Tony se pavanait tel un coq dans sa basse-cour et se vantait d’avoir un bureau aussi grand que celui d’Edison. Monsieur Gibbs était un de ces hommes qui n’aiment pas l’argent, mais il aimait le pouvoir que celui-ci conférait.

         Comme chaque lundi, Tony arrivait le sourire aux lèvres, vêtu d’un sublime costume de chez Boss. Il surveillait ses entrées afin d’informer ses collègues de son arrivée. C’en était même devenu une tradition. Il arriva sur le dos d’un de ses collègues en brandissant le trophée du meilleur vendeur du mois. Il était, sans l’ombre d’un doute, un homme comblé. Il avait une femme charmante et un fils brillant. Selon le voisinage, ils étaient des gens formidables toujours prêts à rendre service. Tony Gibbs présidait le club de poker et organisait régulièrement des parties. Quant à Kathleen Gibbs, elle s’occupait des journées lectures. Monsieur et madame Gibbs donnaient de la couleur au quartier. Chaque dimanche, Kathleen assistait le père Tuttel à l’office. D’aucuns ne pouvaient penser du mal de cette charmante famille.

         Comme tous les dimanches, Kathleen Gibbs était à l’église. Dans sa famille il était inconcevable de ne pas aller à l’église. Selon Gloria, la mère de Kathleen, l’église est le pont entre Dieu et l’homme, le phare dans la nuit, le guide vers le paradis. Pourtant, étant plus jeune, Kathleen ne se préoccupait pas de religion qu’elle considérait comme une chose inutile et dépassée. Pour elle, l’église cherchait à s’enrichir en utilisant Dieu à des fins malhonnêtes. Ce n’est que bien plus tard qu’elle se tourna vers Dieu. Un soir, en rentrant du travail, elle trouva son père inanimé dans le canapé, foudroyé par une crise cardiaque. Près du corps, une bible, était-ce un message ? Depuis ce jour, elle se donnait à Dieu par l’intermédiaire de l’église.

         Pour Tony, Dieu n’existait pas ! Étant un homme pragmatique, qui ne faisait confiance qu’à la science, il ne voulait pas croire en un être supérieur. Il disait que Dieu avait été inventé pour manipuler les esprits faibles, ce qui faisait hurler Kathleen. Même s’il était serviable et bienveillant, Tony Gibbs n’était certainement pas romantique ni croyant, mais du genre à douter de tout et à vouloir tout vérifier. Il était certes très cultivé, mais étroit d’esprit au grand désespoir de sa femme. Dans la famille de Tony, seuls l’argent et la célébrité comptaient. Les sentiments et l’amour n’étaient que des barrières. Il était évident que parfois il usait de son charme pour parvenir à ses fins, mais en aucun cas il ne se laissait berner. Le père de Tony, un homme de droit, travaillait comme avocat spécialisé dans les divorces. Avec le temps, il était dégoûté de voir les ravages que pouvait causer un mariage. Quand Tony fut en âge de comprendre, il a modelé l’esprit de son fils afin de lui éviter des souffrances inutiles. Pour la famille Gibbs, le mariage n’était qu’un arrangement mutuel, une convention apportant un statut. Ce qui était certain, ce n’était pas l’amour qui avait réuni Kathleen et Tony Gibbs. Kathleen quant à elle cherchait désespérément à combler un vide dans sa vie insipide et sans avenir.

         Kathleen ne s’était jamais posé de questions sur ses sentiments, jusqu’ici. Assise au dernier rang, elle gardait les yeux rivés sur l’immense croix accrochée sur le mur du fond. Sa bible sur ses genoux elle s’adressa à Dieu.

    ‘’Seigneur tout puissant, entends ma prière, sonde mon âme. Est-ce là le chemin qui m’est destiné ? Cet homme est-il vraiment fait pour moi ? Je sais que durant une période de ma vie, je me suis égarée, mais je suis revenue vers la lumière.’’

    Il est évident que quand on épouse un homme par dépit, on finisse par se poser des questions ! Par moment, Kathleen laissait échapper de longs soupirs en levant les yeux vers le plafond recouvert de fresques. Un homme, tout de noir vêtu, s’approcha d’elle en prenant soin de ne pas l’effrayer. Un chapelet entre les mains, il s’installa sans faire de bruit.

    — Trouvez-vous les réponses à vos questions ? Parfois, il m’arrive de m’asseoir sur un de ces bancs sans chercher à lui parler. Je m’installe, et j’attends. Je le regarde sur cette croix et je fais le vide en moi. Cette maison n’est pas qu’un lieu où l’on peut poser toutes ses questions, mais c’est aussi fait pour se détendre, ne penser à rien. Nous sommes là dans cette immense bâtisse, nous nous sentons si petits, c’en est presque effrayant ne trouvez-vous pas ?

    —Je ne sais pas mon père, je ne me suis jamais posé cette question. 

    — Savez-vous pourquoi je suis rentré dans les ordres ? Étant plus jeune, je me posais trop de questions qui n’avaient pas de réponse. Plus les années passaient, plus cette frustration grandissait. J’ai donc décidé de me tourner vers l’église afin de trouver des réponses.

    — Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ? demanda Kathleen en esquissant un petit sourire.

    — Absolument pas, mais en voulant aider mon prochain, toutes mes questions ont disparu ! J’ai vu que ce n’était pas aussi important que ça. Pourquoi à tout prix chercher quelque chose ? Il est plus simple de se satisfaire du peu que nous avons.

    En se relevant, il posa délicatement sa main sur l’épaule de Kathleen en signe de soutien. Kathleen quant à elle, était toujours dans le doute. Une fois de retour à la maison, elle oublia totalement ses problèmes. Avait-elle trouvé les réponses à ses questions ? Sur une musique de Vivaldi, elle prépara un jambon braisé sur un lit de pomme de terre, le plat préféré de Tony.

    Leur fils de douze ans, Teddy, déjà dans l’adolescence, restait enfermé dans sa chambre. Depuis quelques mois, il s’isolait pour écouter du Métal, au grand désespoir de ses parents.  Tout le monde était à table. Un silence de mort plana pendant dix bonnes minutes. Mal à l’aise, Tony s’exclama en souriant :

    — Notre partie de poker s’est bien passée ; encore une fois, c’est monsieur Turner qui a gagné.

    Il n’eut pour seule réponse que le silence. Madame Gibbs partit dans la cuisine.  Ne voyant pas sa femme revenir, il décida de la rejoindre. En règle générale, Kathleen cachait ses problèmes ainsi que ses émotions : elle était experte dans l’art de la dissimulation. Était-ce la pudeur qui la retenait ? Elle éludait les questions qui fâchent, afin d’éviter tout conflit. Mais cette fois-ci elle devait y faire face. Bloquant la porte, Tony était bien décidé à découvrir la vérité. Lors des disputes, Tony ne lésinait jamais sur les moyens, il trouvait toujours la solution pour faire céder Kathleen. Son but n’était pas de stopper la crise, mais de faire craquer sa femme le plus vite possible ! Bien évidemment, tous les coups étaient permis, c’était généralement à celui qui était le plus inventif que revenait la victoire. Un jour Tony avait simulé un malaise pour ne pas avouer qu’il couchait avec une collègue de bureau.

         Tony ne la ménageait pas. Quelques minutes plus tard, un événement terrible interrompit la dispute. Tony Gibbs, étendu sur le carrelage blanc, se vidait de son sang. 

    Il gémissait en regardant sa femme. Il n’avait rien vu, il avait seulement senti une lame le transpercer. Lentement, le sang rouge vif se répandait dans la cuisine. Kathleen suivait la progression du liquide sombre sans sourciller. Elle était comme dans un état second, elle n’était plus qu’un corps immobile. Tony, affaibli, mourant, tentait de parler, mais les mots sortaient péniblement de sa bouche sèche. Contrairement à ce que les gens pensent, il ne voyait pas sa vie défiler devant lui, mais plutôt le quitter. Il sentait son cœur ralentir. Pour ne pas succomber, il comptait chaque battement de cœur, preuve qu’il était encore vivant. Il avait peu de chance de survivre, la lame était plantée trop profondément. Sans être un grand expert, en voyant tout le sang qu’il perdait, Tony savait qu’un organe vital avait été touché. Même dans ses derniers moments, il était persuadé que Dieu ne pourrait rien faire pour lui. Pourquoi y croire ? À moins d’un miracle, ce qui était peu probable, son avenir était très clair ! Il allait finir dans un caisson six pieds sous terre et dans la rubrique nécrologique. La respiration saccadée, Tony tentait de se raccrocher au semblant de vie qu’il lui restait.

    — Chérie aide-moi !

    Kathleen ne lui répondait pas, elle demeurait droite devant son corps. Quelques minutes plus tard, elle se laissa tomber près du corps maculé de sang. Tony tendit sa main pour la poser sur son visage humecté de larmes. Kathleen esquissa alors un sourire en prenant la main de son mari. Enfin ils se retrouvaient, mais à quel prix ! Tony dans un dernier effort embrassa Kathleen qui fondit en larmes de plus belle. Quelques secondes plus tard, Tony se laissa tomber en arrière, le regard vide, mort. Kathleen pleurant à chaudes larmes, le secouait, mais en vain.

    En mourant, Tony Gibbs se demanda, si ses amis, ses collègues, allaient le pleurer. Toute sa vie, il avait œuvré dans le seul but de se faire remarquer. Même le jour de sa mort, il voulait marquer les esprits. C’était chose faite, sa femme le voyait mourir sous ses yeux ; il est difficile de faire plus marquant ! De plus, il avait fait noter sur son testament qu’il voulait un enterrement à son image.

    Les yeux rivés sur le corps inanimé de Tony, Kathleen restait de marbre, paralysée, en état de choc. Ses tempes lui martelaient le crâne, son cœur au bord de l’implosion. Le visage blême, elle ne réagissait plus. Une partie d’elle disparaissait. Quelques minutes plus tard, leur fils attendait derrière l’encadrement de la porte, le regard rivé sur le corps de son père. Il s’approcha lentement de Kathleen. Elle attrapa le combiné du téléphone et dit d’une voix tremblante :

    — Allo la police ! mon mari vient d’être assassiné ! c’est terrible !

         Teddy prit sa mère par la main et la sortit hors de la cuisine afin de lui éviter la vue du corps. Toujours lucide, il la fit s’asseoir sur le canapé. Tout en lui tenant les mains, il souriait afin de l’apaiser. Mais après ce qu’elle venait de voir, rien ne pouvait lui redonner le sourire, la rassurer, pas même son fils.

    Quelques minutes plus tard,

    La police n’arrivait toujours pas. Kathleen, assise sur le canapé, droite, les yeux rivés vers la cuisine, délirait.

    — Où est Tony ? Il devrait être déjà rentré.

    Les mains tremblantes, elle regardait de temps en temps vers la porte, en espérant voir son mari entrer. Pourtant, elle voyait les pieds de Tony dans l’encadrement de la porte, mais elle ne réagissait pas.

    — Il y a un homme dans ma cuisine, ce n’est pas normal ! Où est Tony ?

    Les secondes couraient sur la pendule murale. Kathleen sombrait peu à peu dans la folie. Plus rien ne lui semblait réel, refusait-elle d’admettre que son mari venait d’être assassiné ? Elle ne voulait pas y croire, admettre la mort de son mari lui était insupportable.

    — Je ne comprends pas, que se passe-t-il ? Où est Tony, pourquoi suis-je là ? Oh ! mince, j’ai oublié d’aller à l’église.

    Rien n’avait de sens, elle ne différenciait plus rien, son esprit était perdu, déconnecté. D’un bon elle partit vers la cuisine, d’une voix joyeuse elle dit à son mari inanimé sur le sol.

    — Bon Tony, j’ai une solution pour notre vie de couple, pourquoi ne pas partir en week-end en amoureux ? Tu es d’accord ? Je vais préparer les bagages !

    Sans prêter attention au corps, elle partit vers la chambre afin de préparer les valises. Comme transformée, elle irradiait de bonheur.

    — Nous n’allons être que tous les deux, chéri. Nous allons y arriver, ensemble !

    Une fois prête, Kathleen contempla la photo de mariage accrochée au mur, au-dessus du lit conjugal. Les yeux pleins de larmes, elle souriait en sanglotant, les mains toujours maculées de sang.    

    Harry Tennan

    Premier sur le lieu du crime, Harry entra dans la maison d’un pas nonchalant. Le temps lugubre lui rappelait qu’il n’était plus aussi jeune qu’avant et qu’il devait se ménager. La radio accrochée à sa ceinture lui indiquait que trois patrouilles de police allaient arriver. Cette habitude d’être le premier le tenait depuis son entrée à Scotland Yard. Harry Tennan était connu de tous les services de police, non pas pour ses états de services exemplaires, mais pour ses méthodes d’investigation atypiques. Pour celui qui viendrait de faire sa connaissance, Harry passerait pour un dépressif. En effet, cet homme de cinquante ans ne parlait pas beaucoup. Toutes les personnes qui ont eu la chance où le malheur de travailler avec lui ne supportaient plus ses longs silences. Son dernier coéquipier l’avait abandonné par épuisement, il n’en pouvait plus de parler à un mur. Harry justifiait son comportement en disant d’une voix lente et grave :

    — Je ne vois pas l’intérêt de parler pour ne rien dire !

    Même son patron, William Hurl, ne le supportait plus. Il l’avait menacé plusieurs fois de l’envoyer chez un psy, mais sans jamais rien faire. Il admettait au fond de lui qu’Harry faisait son travail consciencieusement et avec dévotion. Il savait que cet homme imposant, taillé comme une armoire à glace, rasé à la militaire, avait eu un passé difficile. William était aussi souple avec Harry, car ils avaient servi dans le même régiment à l’armée. Tous deux savaient que la guerre pouvait changer un homme. Tout comme Harry, William Hurl était un homme de principes. Il savait qu’il ne pouvait rien faire contre Harry, il était son meilleur agent. Harry avait un don de l’observation qui dépassait l’entendement. Il pouvait passer un temps considérable à observer la scène de crime afin d’en tirer un maximum d’informations.

         En parcourant la maison des Gibbs, il fit une brève analyse. Les mains dans les poches, il prit soin de ne rien toucher. Madame Gibbs descendit l’escalier valises dans les mains. Le maquillage coulait sur son visage humecté de larmes. Elle laissa tomber les valises en voyant le commissaire Tennan dans le salon.

    — Que faites-vous chez moi ? s’exclama Kathleen d’une voix forte sans montrer qu’elle venait de subir un grave traumatisme.

    — Je suis le commissaire Harry Tennan, chargé de l’enquête concernant la mort de votre mari.

    Stupéfaite, madame Gibbs montra la porte en verre avec écrit dessus Bureau Tony.

    — Mon mari va très bien, je vous remercie ! Je ne sais pas qui vous a dit une telle horreur. Tony ! la police voudrait te parler, lança-t-elle tournée vers le bureau.

    Harry posa sa main velue sur son arme de service tout en se dirigeant vers le bureau. Madame Gibbs le suivit de près.

    — Tony, tu es là ? La police voudrait te parler. 

         Harry fit signe à madame Gibbs de rester à l’écart. De sa main libre, il ouvrit délicatement la porte qui grinça. Il devait attendre les renforts, mais il préféra agir seul. Il découvrit Tony Gibbs assis sur son fauteuil, inanimé. Une odeur étrange planait, une odeur de mort. Il sentit également l’odeur du sang, qu’il ne connaissait que trop bien. Durant la guerre des Malouines et la guerre du Golfe, il avait vu beaucoup de camarades tomber sous l’impact des balles. À chaque fois qu’il voyait un cadavre, il repensait aux champs de bataille. Il sentait encore cette odeur métallique sur son visage. Même s’il n’était plus dans l’armée, ses mains et son corps s’en souvenaient encore.  Il sentait son estomac se nouer, il n’arrivait jamais à s’y faire. Madame Gibbs, terrorisée, fondit en larme en voyant le corps de son mari maculé de sang. Elle se précipita vers le corps ensanglanté de Tony au visage livide et au regard mort.

    — Chéri, réveille-toi ! Tony c’est moi Kathleen !

         En voyant Kathleen secouer frénétiquement le cadavre de Tony, Harry ressentit de la peine pour elle. Il la comprenait mieux que quiconque. Il était accoutumé à cette douleur irrépressible, celle de perdre un proche. Il se souvenait également de la première fois où il avait vu un ami tomber au combat. À cette époque, il n’avait que dix-sept ans, la guerre des Malouines était déclarée. Il partait défendre son pays, fier, ravi de servir le royaume. Il ne savait pas ce que représentait véritablement l’enjeu de la guerre et ce qu’elle provoquait. Il était comme beaucoup de jeunes de son âge, insouciant. Il n’imaginait pas que la guerre pouvait le transformer, le détruire. Ce n’est que des années plus tard qu’il découvrit les affres de la guerre. Il sentait son cœur s’emballer à chaque fois qu’il entendait un coup de feu. Une nuit sur deux, il était pris de terreurs nocturnes, il visualisait en détail les scènes d’horreur qu’il cherchait à enfouir au plus profond de sa mémoire. Même les réunions d’anciens combattants ne parvenaient pas à l’apaiser. Il disait être irrévocablement brisé. Depuis la mort de Geralt Morrison, premier camarade qu’il avait vu tomber, une partie de lui était morte avec lui. Pourtant, il savait lors de son incorporation qu’il allait côtoyer la mort fréquemment, mais entre le savoir et le vivre…

    Sans attendre, il extirpa son arme de service et la braqua vers Kathleen Gibbs effondrée.

    — Madame Gibbs, veuillez lâcher monsieur Gibbs et me suivre dehors ! vociféra-t-il sans la lâcher du regard.

    — Appelez une ambulance, vite ! rétorqua Kathleen affolée.

         Harry, d’un geste brusque, attrapa madame Gibbs et l’emmena à l’extérieur. Des agents couraient vers eux. En quelques secondes la rue bruissait d’une agitation fébrile. Des voisins, curieux avides de potins, accouraient au 10 Fulhaim Street. Certains observaient la scène de leur perron espérant passer inaperçu. Cette pratique honteuse, Harry ne parvenait toujours pas à la comprendre. Pourquoi, quand il arrive un drame, faut-il qu’il y ait un public ? Est-ce jouissif de voir des gens souffrir ? Né dans une bonne famille, protestante et respectable, Harry ne vivait qu’au travers de principes et de codes moraux. Et jamais, il n’y dérogeait, grand Dieu non ! Son père, ancien militaire lui aussi, lui avait inculqué le sens du respect.

         Harry d’un geste froid et agacé fit reculer les spectateurs. Madame Gibbs supplia Harry de la laisser rejoindre son fils. Mais à peine eut-il le temps de réagir qu’elle se libéra de son emprise et partit rejoindre Teddy. Des agents la suivirent de près. Harry se dirigea vers deux policiers tout de bleu vêtus.

    — Vous êtes chargés de la sécurité, personne n’entre dans la maison, est-ce clair ? Et nom de Dieu, éloignez-moi tous ces rapaces !

         Il entra de nouveau dans la maison en quête de preuves. Il espérait en trouver, pour pouvoir clore cette enquête le plus vite possible afin d’assister au match de rugby affrontant les Saracens contre London Wasps lors de la fameuse coupe d’Angleterre. Depuis tout petit il était un grand supporteur des Saracens, tout comme son père. Planté au centre de l’imposant salon, décoré dans un style baroque mêlé au postmodernisme, Harry retenait tout ce qu’il voyait. Il avait une mémoire photographique frisant le surnaturel. Il avait également une seconde faculté, et pas des moindres : il savait toujours trouver les informations utiles. Il avait un sens de l’observation hors du commun, capacité qu’il a découverte à l’armée. Durant la guerre du Golfe, il a vu à quel point il lui était aisé de traquer les indices et les faire parler. C’était pour cette raison qu’il avait décidé d’entrer à Scotland Yard ; pour mettre à profit ses capacités durement acquises. Il savait même faire parler des témoins récalcitrants juste par des jeux de regard. Le salon ne lui parlait pas, il cherchait un détail qui sortirait de l’ordinaire, mais en vain. Ce n’est qu’en allant vers la cuisine qu’il trouva de quoi assouvir sa curiosité. Plus tôt, en voyant le corps de Tony, Harry savait qu’il avait été déplacé. Mais il ne savait pas d’où et pourquoi. La porte de la cuisine était fermée, mais une large tache de sang se répandait sur le tapis blanc du salon. Sa main se rapprocha de la poignée en fer. Encore une fois, il sentit un profond malaise monter en lui. Même s’il savait ce qu’il allait y découvrir, il imaginait le pire à chaque fois. Il se voyait entrer dans une pièce maculée de sang du sol au plafond, des morceaux de cadavres jonchant le sol et autres atrocités.

         Du sang, trop de sang, c’était tout ce qu’il voyait. Le sang, ce liquide rouge vif, au goût métallique, amer et qui maintient tout être en vie. Harry ne supportait plus d’en voir. Mais sa profession l’obligeait à en voir régulièrement, un peu trop même selon lui. La cuisine était dans un état déplorable, un véritable capharnaüm, l’agression devait être musclée se disait Harry. À ce stade de l’enquête, Harry ne pouvait s’en tenir qu’à des supputations, des hypothèses, rien de fiable. Selon la flaque de sang coagulée, la victime s’était vidée de son sang et avait longuement souffert. De plus, vu la quantité, un organe devait être touché. Seul le légiste était en mesure et en droit de le déterminer. Non loin de la mare de sang, un objet en métal redonna enfin des couleurs au commissaire : l’arme du crime. Un couteau de cuisine maculé de sang attendant d’être ramassé. Trop facile, pensa Harry en fixant le couteau avec de grands yeux, il devait attendre l’arrivée des scientifiques. Il ne pouvait que regarder en prenant soin de toucher le minimum de chose pour ne pas y laisser d’empreintes. Il était comme soulagé, libéré. Trouver l’arme du crime n’était pas chose aisée en général. Il ne restait plus qu’à trouver des empreintes du tueur, s’il y en avait ! Le légiste arriva, comme attiré par les indices. Sans hésitation, il se dirigea vers la cuisine.

    — Qu’avons-nous Harry ? La scène du crime a-t-elle beaucoup de choses à nous apprendre ?

         Harry demeura muet, il se contenta de montrer la seule preuve trouvée ainsi que la flaque de sang qui séchait de plus en plus vite. Le légiste sortit toutes ses affaires une par une. Il y avait des outils dans toute la cuisine, qui était déjà bien assez en désordre. Harry le laissa travailler et poursuivit son inspection. Sans hésiter, il alla vers le bureau de Tony, où il avait été retrouvé. Il y avait peu de sang à l’inverse du carrelage blanc de la cuisine. Harry suivit les trainées rouge sombre sur le lino gris. Devant le bureau en acier chromé, des taches de sang, ainsi que sur le fauteuil. En voyant le fauteuil, Harry se fit une remarque des plus pertinentes : ne jamais acheter du blanc ! L’ordinateur était allumé, en fond, Facebook. Harry afficha une sombre mine ; il avait en horreur ce site web. Il estimait et à juste raison, qu’il était le site privilégié des pervers sexuels et des terroristes. Selon lui Facebook, était également un défouloir pour pré pubères cherchant à exhiber leur vie insipide. Mais heureusement pour lui, la famille Gibbs avait Facebook. La page qui était mise en avant était celle de Cloé James. Cloé James était une jeune peintre sculptrice de trente-trois ans, dotée d’une poitrine avantageuse ainsi que d’un corps de rêve, une coiffure à la garçonne de couleur verte : elle n’avait pas peur du ridicule. Sa forte personnalité lui permettait d’oser porter toutes sortes de choses aussi atypiques les unes que les autres. Il lui était arrivé de porter, en guise de bas, un simple boxer multicolore et un haut chic sorti de chez Thierry Mugler. En plus d’un style vestimentaire unique, elle avait un mode de vie tout aussi provocant. Comme l’indiquait sa page officielle Facebook, elle était bisexuelle et l’assumait, le revendiquait même, sans complexe. Elle avait deux sœurs, Jane et Jinnie qui vivaient toutes les deux en colocation à Berlin. Toutes ces informations n’avaient pas d’importance aux yeux d’Harry, comparées à la photo de profil de Cloé. Elle était dans les bras de la victime, Tony, qui était actuellement dans une housse mortuaire dans un fourgon de Scotland Yard. Harry enregistrait tout ce qu’il voyait sur la page de Cloé. Même s’il n’était pas un expert en informatique, il savait imprimer une photo. Il regarda longuement la photo du couple, car pour Harry, c’était une certitude, ils étaient ensemble ! Le légiste derrière lui déclara d’une voix triste pour madame Gibbs :

    — Encore un mari infidèle ! Pauvre épouse.

    Pourtant une chose chiffonna Harry quand il regarda la date de la photo. Il ne pouvait s’empêcher de se poser des questions : pourquoi attendre trois ans avant d’agir ? Tony la trompait depuis maintenant trois ans, le savait-elle depuis longtemps ? Cloé savait-elle que Tony était marié ? À peine l’enquête ouverte, il y avait déjà des questions en suspens. Ce qu’Harry redoutait et qui devenait de plus en plus certain, il allait louper la finale des Saracens…

    Mme Gibbs

    Kathleen Gibbs attendait avec son fils près d’une voiture de police. Deux agents étaient chargés de les surveiller. Du mascara noir coulait sur ses joues, son maquillage disparaissait de minute en minute. Teddy regardait avec attention les agents de police, il posait un tas de questions à l’agent près de lui, qui prenait soin de ne pas répondre. Pour beaucoup d’agents, il était très clair que l’assassin ne pouvait être que madame Gibbs. Le mobile devait être confirmé, mais la vengeance était en haut de la liste. Pour Harry Tennan, il n’y avait pas plus dangereux qu’une femme trompée. Sous l’effet de la colère et du chagrin, elles étaient capables du pire. N’ayant plus rien à voir sur la scène du crime, Harry devait aller parler à la famille, ce qu’il détestait. Il était du genre à mener son enquête seul, en prenant soin d’éviter les contacts humains. Il laissait toujours les sales besognes à ses coéquipiers, quand il en avait. Son pas était anormalement lent, le regard braqué sur madame Gibbs et son fils. Pour ceux qui le côtoyaient régulièrement, ce regard exprimait un profond agacement mêlé au désespoir ! Son chef de service le savait, mais il estimait qu’un peu de contact humain ne lui ferait que le plus grand bien. Afin d’aborder au mieux la famille, Harry observa avec attention les réactions de Kathleen et de Teddy. Madame Gibbs était distraite, son comportement changeant. Elle passait d’un état à un autre en l’espace de quelques minutes. Par moment, elle pleurait puis elle souriait en répétant :

    — Nous allons partir en voyage Tony et moi, pour consolider notre couple, nous recentrer sur l’essentiel.

         Les agents chargés de les surveiller n’osèrent pas lui dire l’effroyable vérité. Ils se contentèrent de compatir en esquissant des sourires gênés. Contrairement aux deux agents, Harry ne se laissa pas intimider, encore moins attendrir par les pleurs d’une femme et de son enfant. Il était loin d’être insensible, mais lors d’une enquête, Harry faisait tout pour être fort, imperturbable. Il en était de même dans la sphère privée, il ne succombait que très rarement aux pleurs et aux jérémiades. Seules les larmes de crocodile de sa fille pouvaient l’émouvoir. Agacé, désemparé, Harry extirpa brusquement un carnet en cuir de sa veste. Il inscrivit en gros :

    Mme Gibbs (suspecte)

         Tout en faisant signe aux deux agents de partir, il salua madame Gibbs d’un signe de tête. Il n’était pas franchement amical, c’était plus par convention et politesse, montrer qu’il la soutenait ! Harry se moquait bien de savoir comment elle allait, en revanche, il faisait plus attention à Teddy.

    — Salut bonhomme, comment vas-tu ? Je suis vraiment navré pour ton père ! Si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas, dit-il d’une voix calme, presque tremblante.

    Même s’il avait une fille, il ne savait jamais comment aborder les enfants. Il ne supportait pas leurs regards, leurs questions gênantes. Madame Gibbs, stoïque, réagit au commentaire d’Harry.

    — Mon mari est chez des amis pour jouer au poker, je ne sais pas de qui vous parlez, mais évitez de dire ce genre de choses !

         Harry la regarda d’un air stupéfait, limite soupçonneux. Comment pouvait-elle occulter ainsi la mort de son mari ? se demanda-t-il. Harry ne comprenait pas ce genre de réaction. Étant un ancien militaire, il n’était pas dans sa nature d’éluder les problèmes. Bien au contraire, il ne pesait jamais ses mots et assumait tous ses actes. Même petit, il s’efforçait de suivre les principes moraux de son père.

    — Avant toute chose, je vous présente toutes mes condoléances, madame Gibbs. Je n’ai pas eu le temps tout à l’heure, dans le vif de l’action. J’ai quelques questions à vous poser. Pouvez-vous me dire, pour commencer, ce qu’il s’est passé ? demanda Harry d’une voix atone, dénuée d’émotion et d’empathie.

    Madame Gibbs changea de nouveau de comportement, elle fondit en larmes, ce qui laissa Harry de marbre.

    — Comme chaque dimanche, je suis allée à l’église afin de faire le vide. Teddy a passé son après-midi chez un voisin et Tony, lui, a joué au golf avec des amis. Je suis la première à être rentrée. Étant toute seule, je pouvais préparer le repas sans être dérangée. Sur les coups de onze heures, Teddy est rentré et s’est enfermé dans sa chambre jusqu’à l’heure du repas. Enfin à midi dix, Tony est rentré du golf et nous sommes passés à table. Tony et moi étions dans la cuisine, nous parlions de choses et d’autres. Durant quelques minutes, j’avais le dos tourné…

    Kathleen n’eut pas le temps de terminer sa phrase, qu’elle sanglota à nouveau. Harry ne réagissait toujours pas. Teddy en guise de soutien prit la main de sa mère.

    — Et l’assassin ? reprit Harry sans attendre, impatient d’en finir.

         Teddy esquissa un petit sourire gêné en regardant sa mère, le visage humecté de larmes. Harry fit signe de la main, pour éloigner Teddy de sa mère. Le commissaire au visage renfrogné couvert de balafres, preuves d’un passé mouvementé et douloureux, plongea son regard ténébreux dans les yeux clairs de Kathleen. Gênée, intimidée, elle détourna son regard. Elle sentait le poids de ce regard froid et intense.

    — Monsieur, je n’ai pas vu l’assassin, tout est allé si vite. J’ose à peine le croire ! dit-elle tout en sanglotant.

    — Vous l’avez tué ! affirma Harry sans ménagement.

         Ces mots firent l’effet d’une balle. Le ton était froid et sinistre, ne laissant aucun doute possible, il savait ! Sans progresser dans l’enquête et sans étudier les preuves, Harry en son âme et conscience savait que Kathleen Gibbs venait d’assassiner son mari. Il n’était pas bavard certes, mais il savait observer, et le visage de madame Gibbs n’inspirait que de la tromperie. Derrière ces larmes de femme effrayée, choquée, se dissimulait de la noirceur.

    — Je n’ai… Enfin ! Comment pouvez-vous penser une chose pareille ? J’aime mon mari. Nous avions quelques différends par moments, mais rien de sérieux, comme tous les couples.

         Sa voix était tremblante, hésitante, elle sentait le regard glacial d’Harry posé sur elle. Mal à l’aise, intimidée, elle avait d’autant plus de mal à trouver ses mots ce qui ne la rendait que plus suspecte. Teddy, au loin, regardait sa mère aussi morte d’inquiétude que lui. Il lui était impossible de bouger, deux agents le surveillaient.

    — Madame Gibbs, laissez-moi vous donner

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