Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Canigó d'amour et de sang: Un thriller au cœur des Pyrénées
Canigó d'amour et de sang: Un thriller au cœur des Pyrénées
Canigó d'amour et de sang: Un thriller au cœur des Pyrénées
Livre électronique134 pages1 heure

Canigó d'amour et de sang: Un thriller au cœur des Pyrénées

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Le chemin de plusieurs personnages se croise dans une affaire des plus mystérieuses...

En ce mois d'août 2008 le pays catalan baigne dans une atmosphère festive. Rosario Ramos, infirmière à l'hôpital Barcelonais « Dos de Maig » , marche vers une lumière rouge. Le signal clignotant se rapproche.
Dans une chambre, après une ultime injection de morphine, Claire serre une dernière fois la main de Rosario Ramos. La drogue est parvenue encore une fois à ses fins.
Pierre Molinier journaliste à l'Indépendant roule vers Argelès pour y retrouver sa sœur Céline.
Laurent prépare une rando dans le massif du Canigou.
Dernière minute : deux campeurs sauvagement assassinés !
Simple info pour Pierre Molinier ou le début d'un macabre engrenage...

Embarquez dans ce polar catalan qui ne manquera pas de vous surprendre !

EXTRAIT

Rosario termine à peine sa tisane de camomille, lorsque grésille la discrète sonnerie. Il est 3h 20 du matin. Au tableau, le voyant de la chambre 24 s’est allumé. C’est la petite Française… Instantanément, les battements de son coeur s’accélèrent. Une irrépressible angoisse la prend aux entrailles. Rosario sait bien le sens de cet appel à cette heure. Et il la bouleverse… Trop tendre sans doute, elle s’attache facilement à chacun de ses malades. Mais Claire, c’est différent… La tendresse qu’elle a pour elle, est un peu plus que de la tendresse. La même qu’elle porte à son fils Ricardo. La même qu’elle porterait à la fille qu’elle n’a pas eue… La tendresse d’une mère… Rosario se dirige vers la pénombre glauque du couloir. Là, dans l’oppressant silence, une unique veilleuse arrache quelques concessions à l’obscurité profonde. De part et d’autre, les chambres, comme autant de mouroirs, couvent leur mourant. Au fond, la lampe témoin de la dernière porte à droite est allumée… La chambre de Claire… Rosario ne parvient pas à hâter le pas. Les minutes qui viennent la tétanisent. Elle sait pourquoi Claire l’appelle.

À PROPOS DE L'AUTEUR

4ème enfant d'une fratrie de huit, Antoine Parra, Catalan natif de Capmany, découvre la Catalogne de France à St-Laurent de Cerdans où ses parents, d'origine andalouse, travaillent à la fabrique d'espadrilles. Cet enfant de l'Ecole de la République, comme il aime à se définir, très jeune se passionne pour la lecture. Devenu enseignant, le goût de lire annonce le plaisir d'écrire. Educateur à l'école de rugby, cet homme proche de la terre puise naturellement son inspiration au sein de son terroir haut en couleurs. Après Aubes Meurtrières à Argelès, il choisit le Canigou et son pays catalan, pour décor de ce second roman, à n'en pas douter un plaisir renouvelé pour ses lecteurs.
LangueFrançais
Date de sortie27 oct. 2017
ISBN9782350661582
Canigó d'amour et de sang: Un thriller au cœur des Pyrénées

En savoir plus sur Antoine Parra

Auteurs associés

Lié à Canigó d'amour et de sang

Livres électroniques liés

Roman noir/mystère pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Canigó d'amour et de sang

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Canigó d'amour et de sang - Antoine Parra

    d’oeil »

    I

    Rosario Ramos n’attend pas spécialement la fin de son service à 7 heures. Pour aller où ? Chez elle ? Affronter sa solitude dans son appartement au 4ème étage de la Calle de Padilla ? Pedro, son mari l’a quittée voilà 16 ans maintenant. 16 ans sans la moindre nouvelle. Elle a élevé seule Ricardo, leur fils unique. Avec tous les sacrifices qu’exigent de longues études. Certes, Ricardo les a brillamment réussies… Le voilà maintenant installé à New-York. Directeur du pôle financier de cette multinationale dont jamais, décidément, elle ne retiendra le nom. Quelquefois, Rosario se surprend à regretter de les avoir financées, ces satanées études. Non pas qu’il ne l’ait pas mérité; le petit fait tout ce qu’il peut pour faire plaisir à sa mère. Il l’appelle régulièrement ; deux à trois fois par semaine. Mais elle le voit si peu !… Et le savoir si loin !... N’aurait-il pas mieux valu finalement qu’il fût instituteur ou plombier ! Ou banquier soit !... Mais dans une de ces petites agences du quartier !

    Il aurait pu, ainsi, apporter un peu de vie à la sienne. Au lieu de ça, le voilà là-bas au bout du monde… Quelquefois… l’espace d’un instant…elle se surprend à le regretter… Voilà pourquoi aussi, elle n’attend pas spécialement la fin de son service. Ici au moins, dans l’unité de soins palliatifs où elle exerce comme infirmière depuis trente deux-ans, elle se sent un peu utile. Pas pour guérir les gens ! Non ! Ici on ne guérit pas ! Dans cette petite aile du sous-sol de l’hôpital « Dos De Maig » de Barcelone, on ne guérit pas ! Ici on vient pour mourir. On vient quand lutter devient absurde ; qu’espérer ne suffit plus. Pour tous ceux-là, oui, Rosario se sent utile. A ceux-là, elle apporte sa tendresse ; apaisant par sa douceur l’âpreté de leur combat ; accompagnant jusqu’à son terme leur défaite inexorable.

    Rosario termine à peine sa tisane de camomille, lorsque grésille la discrète sonnerie. Il est 3h 20 du matin. Au tableau, le voyant de la chambre 24 s’est allumé. C’est la petite Française… Instantanément, les battements de son cœur s’accélèrent. Une irrépressible angoisse la prend aux entrailles. Rosario sait bien le sens de cet appel à cette heure. Et il la bouleverse… Trop tendre sans doute, elle s’attache facilement à chacun de ses malades. Mais Claire, c’est différent… La tendresse qu’elle a pour elle, est un peu plus que de la tendresse. La même qu’elle porte à son fils Ricardo. La même qu’elle porterait à la fille qu’elle n’a pas eue… La tendresse d’une mère… Rosario se dirige vers la pénombre glauque du couloir. Là, dans l’oppressant silence, une unique veilleuse arrache quelques concessions à l’obscurité profonde. De part et d’autre, les chambres, comme autant de mouroirs, couvent leur mourant. Au fond, la lampe témoin de la dernière porte à droite est allumée… La chambre de Claire… Rosario ne parvient pas à hâter le pas. Les minutes qui viennent la tétanisent. Elle sait pourquoi Claire l’appelle. Elles en ont parlé. De longues heures. L’état de la jeune fille n’a cessé de se dégrader. Ces derniers jours elle s’est enfoncée en enfer. Chacun des souffles d’air qu’elle inspire lui déchire les poumons. Bien qu’à doses massives, la morphine n’y peut plus. Et encore, si elle l’acceptait !… Mais Claire la refuse tant qu’elle peut. Ce poison lui embrouille les pensées dit-elle. Et ça, elle ne le veut pas. « Quand la mort viendra à moi, qu’elle s’adresse à ma conscience ! » C’est cette force aussi, dans une désarmante dignité, cette étourdissante intelligence dans une infinie douceur chez une fille de 23 ans, qui émeuvent tant Rosario. Nul doute, que pour sauver sa vie, elle donnerait la sienne ; qui compte si peu... Mais la mort ne marchande pas !

    Rosario pousse la porte et pénètre dans la chambre. La lampe veilleuse est allumée maintenant la pièce dans une semi-obscurité. Claire est immobile. Ses yeux sont grand ouverts, fixes, scrutant le plafond haut.

    - Claire… murmure Rosario comme pour ne pas la réveiller.

    Suit un long silence, comme si le temps, autant que Claire et Rosario s’était figé. Puis, dans un souffle : « Rosario… »

    Dans le même temps, le corps toujours immobile, les yeux de Claire se tournent vers l’infirmière. Un fragile sourire se dessine au coin des lèvres de la jeune fille lorsqu’elle l’aperçoit. Un battement des paupières, lent, prononcé, signifie à Rosario de s’avancer. Tremblante, à pas pesés, la femme s’approche tout près de la jeune fille. Malgré les tubulures compliquées fixées aux narines et aux bras, malgré ce corps décharné, ce visage osseux et livide, Rosario la trouve belle. Impressionnante de force aussi. Comment a-t-elle pu résister jusque-là ? Sans aucun doute, cette lettre qu’elle a écrite. Ou plutôt cette lettre que Rosario a écrite sous sa dictée, l’a maintenue en vie. Que de fois elles l’ont recommencée ! « Non disait Claire, ce n’est pas ça ! Déchire ! On recommencera demain. Il faut que je réfléchisse. » Celle d’hier aura été la bonne. Elle est là, dans son enveloppe, sur la tablette de nuit.

    - Qu’est-ce que tu as, Claire, mon petit… Tu ne dors pas ? Je vais te donner…

    - Rosario ! coupe-t-elle dans un murmure, tandis qu’une violente quinte de toux l’empêche de poursuivre. Rosario murmure-t-elle à nouveau. Ses yeux s’ouvrent grand. Ils paraissent démesurés dans ce visage osseux et livide. Dans un regard d’une infinie tendresse, ils fixent l’infirmière : « Rosario, ça suffit. Ca suffit,…tu le sais. » C’est bien ce qu’elle redoutait.

    - Allons Claire. Voyons ! Il faut juste que tu dormes un peu…

    - Rosario … coupe-t-elle à nouveau. Tu le sais ! Pas un mot, pas un son ! Un dialogue muet d’une intensité inouïe circule par leur regard. Elles se dévisagent, silencieuses, de longues secondes. Les yeux de Rosario se gorgent de larmes qui très vite ruissellent le long de ses joues. Claire sait que ces larmes disent oui. Sur ses lèvres se dessine un sourire infiniment doux. L’infirmière reste là, figée, de longues secondes encore. Puis, en des gestes mesurés, prend dans la poche de sa blouse une seringue qu’elle remplit d’un liquide translucide.

    Désormais, son corps agit seul.

    Précautionneusement, elle débranche le fin tuyau du goutte à goutte. Là, une longue hésitation. Le regard en quête d’un signe de Claire qui lui dirait d’abandonner. La jeune fille la fixe. Son lent battement des paupières, comme si déjà elle ressentait le soulagement qu’elle espère, ne laisse aucun doute. Rosario alors, les lèvres tremblantes, injecte dans le fin tuyau le contenu de la seringue. Claire observe chacun de ses gestes de son beau regard tendre. Elle tend à Rosario sa main ouverte.

    - Serre-la très fort.

    L’infirmière prend la main de la jeune fille et la porte à ses lèvres.

    - Merci, Rosario, murmure la jeune fille.

    Rosario, serrant très fort les frêles mains entre les siennes, s’agenouille au pied du lit, pose sa tête sur les draps blancs et laisse aller ses sanglots. A nouveau le regard de Claire se fige au plafond tandis que deux fines gouttes de pleurs perlent à ses paupières.

    - Rosario, murmure-t-elle à nouveau,…la lettre, la lettre, penses-y.

    Celle-ci, en guise de réponse, serre davantage encore sa main. Très vite, une douce chaleur gagne le corps de Claire. La douleur qui étreignait chacun de ses pores va s’évanouissant. Peu à peu, même les brèves inspirations ne la font plus souffrir. Un bien-être profond l’envahit. Maintenant, elle ne sent plus son corps, elle ne sent plus ses membres. Ni la main de Rosario serrant très fort la sienne. Elle ressent au contraire, cette étrange sensation de son corps qui se détache et la libère du carcan qui la tenait enserrée. Comme si elle quittait son enveloppe de chair et, en apesanteur, flottait au-dessus d’elle-même. Petit à petit, ses pensées s’évanouissent. Maintenant, une lumière blanche d’une intensité inconnue l’enveloppe.

    Elle se sent infiniment bien.

    Et cette incroyable légèreté de son corps… Comme un nuage de bien-être. Si c’était ça l’éternité…

    Mais soudain, cette terreur que tant elle redoutait… Cette terreur qui la panique, qui la prend et la submerge…

    Et maintenant ? Et maintenant ?... se dit-elle. Tandis que son cœur donne son dernier battement.

    II

    Les cendres encore chaudes exhalent sporadiquement des spasmes de fumée. Les longs filets vaporeux s’élèvent verticalement dans la fraîcheur de la nuit. Des pierres grises circonscrivent le petit foyer. Encore sur son grill, un reste de saucisse achève sa lente carbonisation. Témoin muet de la tranche de vie qui s’est déroulée ici quelques heures plus tôt. Ci et là, des gobelets et des canettes de bière gisent sur le sol. Une bouteille de whisky, vide, repose sur une pierre. Les étoiles scintillent avec vigueur. Par milliers, elles ont envahi le ciel. La lune trône en majesté céleste ; fière, l’espace d’une nuit, de sa circularité parfaite. L’obscurité est hésitante. L’air vif, saisissant. Ici, à quelques 2000 mètres, une fantaisie des forces géologiques a offert à ces pentes escarpées des hauteurs du Canigou, un petit plateau de quelques dizaines de mètres. Un petit plateau recouvert d’un épais tapis vert. Un paradis pour deux jeunes couples en quête d’espace et de bonheur. L’endroit idéal pour y planter une tente à l’écart du monde. Ces deux petits dômes, identiques d’ailleurs, que l’on aperçoit au pied de la face verticale de l’imposant éperon rocheux. Ces deux petites tentes dans lesquelles Rachel, Jérôme, Christine et Théo ont étendu leurs 20 ans. Gorgés d’amour, d’alcool, de cannabis et de chansons. C’est la deuxième nuit qu’ils passent ici, dans ce trou de verdure, au cœur de l’immensité silencieuse. Au bout de leur petit plateau, le flanc du massif replonge vertigineusement et disparaît dans l’insondable profondeur des brumes de la vallée. Ils se l’étaient promis, dès la fin des examens de leur licence d’économie, ils partiraient. Tous les quatre. Loin de Perpignan ; de cette vie qui vous tient et vous étouffe, d’obligations en interdits. Ils partiraient bivouaquer tous

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1