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Femmes et gosses héroïques: 1914-1915
Femmes et gosses héroïques: 1914-1915
Femmes et gosses héroïques: 1914-1915
Livre électronique187 pages2 heures

Femmes et gosses héroïques: 1914-1915

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À propos de ce livre électronique

Quel était leur quotidien lors de la Première Guerre mondiale ?

Femmes et gosses héroïques est un recueil d’écrits de circonstances, mots, réflexions et nouvelles de guerre, publié en 1915. Il présente l’originalité de donner la vedette à des femmes et à des enfants, qui apparaissent comme des exemples de courage et de patriotisme à imiter alors que la guerre s’installe dans le quotidien des Français.

L’ouvrage se caractérise aussi par une grande variété : dans la forme adoptée par les textes, la nationalité et la condition des personnages, ou encore les lieux où se révèle leur héroïsme – à l’arrière, au front, à Paris, en province, en Allemagne, en Pologne… Avec des récits tantôt dramatiques, tantôt pleins d’une savoureuse ironie, il permet d’apprécier le talent de nouvelliste d’un auteur davantage connu pour ses romans d’aventures.

Découvrez la vraie vie de ces femmes et de ces enfants, au front comme à l'arrière

EXTRAIT 

Lineke (diminutif affectueux d’Aline) est toute blonde et toute rose. Elle a grandi dans la Flandre catholique. Sa petite âme simplette et pure réprouvait naturellement la violence. Elle ne concevait que pardon, excuse, miséricorde, même pour les pires coupables.
Je la rencontre. Est-ce pour la taquiner ? Peut-être ; mais je lui dis :
— Vous avez lu… à tel endroit… cette hécatombe d’Allemands ?
Ses paupières palpitent. Elle pâlit un peu en murmurant :
— Et des nôtres ?
— Oh ! beaucoup moins. La proportion est de un à cinq.
Son visage s’éclaire. Elle joint les mains, et fervente :
— Que Dieu soit béni !

A PROPOS DE L'AUTEUR

Paul d'Ivoi est le nom de plume de Paul Deletre, né en 1856 et mort en 1915. Auteur de pièces de théâtre de boulevard, Paul d'Ivoi est surtout connu pour sa série Les Cinq sous de Lavarède et pour la série des Voyages excentriques, fortement influencée par Les voyages extraordinaires de Jules Verne.
LangueFrançais
Date de sortie10 juil. 2015
ISBN9782360589128
Femmes et gosses héroïques: 1914-1915

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    Femmes et gosses héroïques - Paul d'Ivoi

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    Cet ouvrage est proposé

    dans le cadre des ressources

    du Centre Rocambole

    accessible par Internet à l’adresse :

    www.lerocambole.net

    Edition électronique

    réalisée avec le soutien

    de la Direction Régionale

    des Affaires Culturelles de Picardie

    Bibliothèque du Rocambole

    Œuvres de la Grande Guerre - 7

    collection dirigée par Alfu

    Paul d’Ivoi

    Femmes et gosses héroïques (1914-1915)

    1915

    AARP — Centre Rocambole

    Encrage édition

    © 2013

    ISBN 978-2-36058-912-8

    Ivoi_GG_Tirailleur.tif

    Le tirailleur indigène

    (dessin de Jonas paru dans La Guerre des nations)

    Avertissement

    de Philippe Nivet

    Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Picardie

    Directeur du Centre d’histoire des sociétés, des sciences et des conflits

    Pendant la Première Guerre mondiale, la diffusion de la culture de guerre passe par différents vecteurs : la presse enfantine, à l’image du journal Fillette , la presse illustrée, comme L’Illustration ou Le Miroir , ou les estampes, à l’exemple de celles de Jean-Louis Forain.

    Le roman populaire, souvent publié d’abord en feuilleton, participe également de cette diffusion.

    Exemple notoire : dans L’Eclat d’obus, roman de Maurice Leblanc, initialement publié dans les colonnes du Journal en 47 feuilletons quotidiens à l’automne 1915, on trouve ainsi de multiples dénonciations de la « guerre à l’allemande », marquée par les violations du droit des gens : « Assassiner et espionner, c’est pour [les Allemands] des formes naturelles et permises de guerre, et d’une guerre qu’ils avaient commencée en pleine période de paix ». Guillaume II y est présenté comme « le plus grand criminel qui se pût imaginer », tandis que les actes commis par les soldats allemands lors de l’invasion y sont résumés de manière saisissante : « Partout, c’était la dévastation stupide et l’anéantissement irraisonné. Partout, l’incendie et le pillage, et la mort. Otages fusillés, femmes assassinées bêtement, pour le plaisir. Eglises, châteaux, maisons de riches et masures de pauvres, il ne restait plus rien. Les ruines elles-mêmes avaient été détruites et les cadavres torturés ».

    Si son insertion, en 1923, dans la série des Arsène Lupin a donné à ce roman une audience particulière, les thématiques qu’il développe se retrouvent dans d’autres textes de Maurice Leblanc et dans ceux de la plupart des auteurs populaires du temps, depuis Gaston Leroux jusqu’à Delly, en passant par Jules Chancel ou les auteurs des brochures de la collection « Patrie », tel Gustave Le Rouge ou Léon Groc.

    Encrage Edition et le Centre Rocambole (centre de ressources international fondé par l’Association des Amis du Roman Populaire) ont la judicieuse idée d’exhumer ces documents et de les republier dans cette période marquée par la célébration du Centenaire de la Première Guerre mondiale. Le lecteur de ce début du XXIe siècle y verra comment étaient célébrés les soldats français, héroïques quels que soient leur âge et leur parcours antérieur, dénoncés les espions travaillant de longue date au profit de l’Allemagne et condamnées les atrocités de l’invasion. C’est toute une culture de guerre, assimilée par certains à un « bourrage de crâne », que l’on retrouve.

    Préface

    de Marie Palewska

    Publié chez Flammarion en 1915, Femmes et gosses héroïques offre une autre facette du talent de Paul d’Ivoi, surtout connu jusque là pour ses romans d’aventures exotiques, avec en particulier la collection de ses « Voyages excentriques » (1894-1917).

    Selon l’auteur lui-même, dans le préambule à ce recueil, l’heure ne se prête plus à des récits légers : en 1915, la guerre s’installe dans le quotidien des Français et elle le touche personnellement par la présence au front de son fils Henri-Paul Deleutre d’Ivoi. Ce sont donc des textes de circonstances, nourris du contexte de guerre, qu’il décide ici de livrer à des lecteurs adultes.

    Trois caractéristiques générales s’en dégagent. La première est qu’ils mettent en avant deux catégories particulières de la population : les femmes et les enfants. Ce parti pris de Paul d’Ivoi est conforme à la place de choix qu’il octroie aux unes et aux autres dans l’ensemble de son œuvre. Cependant, dans des récits de guerre, ne pas privilégier le soldat mobilisé est original. La deuxième caractéristique de ces textes est que la plupart sont censés constituer un florilège de propos ou de lettres dont l’auteur se serait trouvé le témoin ou le confident, ce qui accentue à la fois leur apparence d’authenticité et leur charge émotionnelle. Enfin, troisième trait marquant, qui assure l’unité du recueil : c’est une lecture édifiante qu’il propose, les figures héroïques mises en scène se voulant des exemples à admirer, voire à imiter.

    L’ouvrage s’organise en trois parties, que le découpage opéré dans cette édition met en lumière.

    On y trouve d’abord une série de « Mots de guerre » précédemment publiés dans Le Matin les 30 octobre, 8 et 13 novembre 1914.

    A l’époque, les « Mots », brefs traits d’esprit ou d’humour, alimentent souvent les rubriques des « Echos », récurrentes dans les journaux. Ils sont ici successivement mis dans la bouche de jeunes filles, puis d’épouses et de mères, et enfin d’enfants, chacun de ces trois groupes de l’arrière révélant une sensibilité et une vocation particulières. Les jeunes filles se montrent admiratives des soldats et dévouées aux blessés. Les épouses et les mères font preuve de solidarité dans l’épreuve et rappellent chacun à son devoir. Quant aux « Mots de guerre des gosses », ils manifestent combien la vie de tous est affectée, jusqu’aux plus jeunes, dont les jeux mêmes attestent le patriotisme, naïf mais attendrissant chez les plus petits, et déjà élan d’un cœur généreux.

    Une seconde partie du livre regroupe quinze nouvelles qui toutes donnent la vedette à des femmes et dont quelques-unes sont des reprises de textes précédemment parus en 1901 dans le journal Le Français et modifiés pour être adaptés à la situation de guerre.

    On y voit des Françaises se conduire avec héroïsme alors qu’elles se trouvent confrontées à toutes les souffrances possibles : frappées dans leurs enfants, tombés au front ou victimes civiles des Allemands (Une mère, La folle de Soissons), veuves (Le miracle de la fleurette tricolore), otages (La gosse alsacienne), atteintes dans leur intégrité physique (L’œil de verre) ou dans leur être moral (Veuves volontaires). « La valeur n’attend point le nombre des années » — « la gosse alsacienne » n’a que 13 ou 14 ans — et l’on rencontre des femmes admirables dans tous les milieux : une fermière (Une mère), des commerçantes (Veuves volontaires), une célèbre actrice de théâtre (Le tirailleur indigène), une jeune bourgeoise (L’œil de verre)… En des lieux variés — à l’arrière, dans les hôpitaux militaires, et jusque dans les tranchées (L’héritage) — chacune est amenée à donner le meilleur d’elle-même quels que soient son âge, sa condition ou ses convictions religieuses. L’héritage véhicule en particulier un idéal de charité chrétienne et de tolérance religieuse cher à l’auteur. Ce dernier s’applique aussi à varier l’origine géographique de ses héroïnes de façon signifiante. Les « provinces perdues » en 1871 se trouvent ainsi à l’honneur dans les deux nouvelles de La gosse alsacienne et Veuves volontaires. Deux autres histoires, particulièrement dramatiques, saluent le courage de martyres serbes et polonaises.

    Face à ces victimes, la représentation de l’ennemi est sans nuances. Les Allemands — Teutons, Boches ou Schwobs — apparaissent systématiquement comme des barbares sans foi ni loi. Ce sont des traîtres qui, avant même le conflit, ont su s’introduire comme espions partout où les y engageaient leurs intérêts (Veuves volontaires). Ce thème de l’espion infiltré allemand s’est développé dans la littérature populaire de la première décennie du XXe siècle. On le trouve déjà alors chez Paul d’Ivoi, par exemple dans La Patrie en danger !, écrit avec le colonel Royet et publié en 1904-05. Mais il y a bien pire. L’ennemi de Femmes et gosses héroïques est grossier, soudard, cruel. « Traités, frontières, humanité, honneur sont pour lui des mots vides de sens. » (La gosse alsacienne) Il n’a ni parole (Une Serbe), ni respect des frontières (La gosse alsacienne) et se livre aux pires atrocités — froides exécutions, tortures de vieillards ou d’enfants, mutilations, viols…

    La femme allemande se montre bien digne de ses compatriotes masculins. Trois histoires, aux titres maniant l’antiphrase — « Premier », « Deuxième » et « Troisième héroïsme teuton » — opposent des contre-exemples à l’idéal féminin prôné ailleurs. Pleins d’ironie, ces trois récits satiriques campent des personnages aux antipodes de la Française, la jeune fille pure et charitable, la bonne épouse et la bonne mère. Débauchée, infidèle, égoïste, coquette sans cervelle et sans cœur, l’Allemande a bien plutôt pour devise : « Aimante ne puis, maman ne daigne, poupée je suis, et poupée de Nuremberg » (Une héroïque Saxonne). Une telle caricature est là pour manifester que le véritable héroïsme ne peut être l’apanage que des femmes françaises, ou de leurs sœurs serbes et polonaises, qui souvent même en remontrent aux hommes (La gosse alsacienne).

    Alliance latine, la dernière de ces quinze histoires, relatant la mésaventure d’un Français aux prises avec la Maffia argentine, tranche avec celles qui précèdent. Il s’agit en effet d’un « récit d’avant-guerre », déjà publié dans le Journal des voyages, sous le titre Un maffioso de La Plata, du 3 au 24 novembre 1901. Une modification significative intervient dans sa reprise : le chef de la Maffia n’est plus un certain Jose Antaclista — dont le nom subsiste une fois par erreur dans le texte d’Alliance latine — mais l’allemand Hermann Flush. La fin est aussi adaptée aux circonstances avec la mobilisation du héros français en 1914 et le parallèle fait entre le couple qu’il forme avec sa femme italienne, qui l’a aidé contre Flush, et l’alliance pleine de promesses des nations France et Italie dans la guerre contre l’Allemagne.

    Enfin, dans une troisième partie, Paul d’Ivoi met dans la bouche d’un Gavroche générique, frère de tous les titis parisiens et ketjes belges, une série d’observations et d’anecdotes, sous la forme de lettres destinées à montrer la mentalité des gamins de Paris dans le contexte de la guerre. L’identité du narrateur permet d’allier argot pittoresque et esprit frondeur. Et par son entremise l’auteur peut glisser quelques réflexions personnelles qu’il tient à publier. Gavroche poursuit le salut adressé aux alliés de la France dans les nouvelles Christmas et Alliance latine, où intervenaient un Anglais généreux et une Italienne énergique. Avec lui, on rencontre des Belges (La Belge), et non des moindres (La reine Elisabeth). On le voit aussi s’enthousiasmer pour Joffre ou Clemenceau et dépeindre le kaiser comme un mégalomane fou que sauront tourmenter les hallucinations du remords. Mais il ne se prive pas non plus d’émettre diverses critiques de ses compatriotes, concernant par exemple les affectations de soldats loin du territoire qu’ils connaissent, ou le refus de certains propriétaires de participer à l’effort général en acceptant une baisse des loyers.

    Le livre s’achève sur la peu glorieuse figure d’un Marseillais dont la « blessure de guerre » rappelle une galéjade du héros Massiliague de Marseille des « Voyages excentriques ». Le ridicule du personnage qui suscite la moquerie, autant que l’indignation, fait se terminer l’ouvrage sur une note plus enjouée.

    Dans la variété de son contenu, Femmes et gosses héroïques révèle bien le talent de nouvelliste de Paul d’Ivoi, avec des récits tantôt dramatiques et poignants, tantôt pleins d’esprit et d’une ironie savoureuse. Parmi les plus réussis, relevons Le tirailleur indigène, hommage aux troupes coloniales engagées dans la guerre, précédemment paru dans le numéro 3, du 1er mars 1915, de La Guerre des nations, et l’émouvant Polonaises ! Mais ce recueil est aussi intéressant par tout ce qu’il montre des mentalités, des épreuves et des problèmes des Français dans les années 1914 et 1915.

    Paul d’Ivoi donne également en ce temps de guerre un nouveau roman d’espionnage au journal L’Information politique, économique et financière : La Route du 75. On y retrouve au cœur du conflit de 1914-1915 le reporter rencontré sous un autre nom dans la trilogie des aventures de L’Espion X 323 (Méricant, 1909 et 1912), précédemment reprise dans

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