Œuvres de la Grande Guerre
Par Jules Mary, Paul d'Ivoi, Capitaine Danrit et
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À propos de cette série
Paru dix mois après La Fin d’une Walkyrie, toujours dans L’Echo de Paris, Le Mystère de Ket-Even, grand roman d’espionnage inaugure les « Delly double », romans plus longs qui vont désormais alterner, dans l’œuvre de l’auteur, avec ses romans habituels. Pour ce format, Delly va plonger vraiment dans le roman populaire et bâtir une intrigue remarquablement prenante, sur un fait d’actualité documentaire contemporain, la Grande guerre en cours, avançant son explication personnelle, si l’on peut dire, du conflit, dont les racines sont à rechercher loin dans le prologue de l’avant-guerre, dans les réseaux sournois que nos cousins « germains » sont sensés avoir tissé dans notre pays trop confiant. Delly s’appuie en fait tout simplement sur la littérature de propagande dénonçant l’espionnage allemand installé en France.
Le crime, motif feuilletonesque essentiel, sature littéralement le récit, et la volonté criminelle est un moteur majeur de l’intrigue. Ici, cette volonté criminelle a comme nom le pangermanisme. De fait, les monstres moraux vont devenir de plus en plus noirs et monstrueux d’un roman dellyen à l’autre, dans une tentative sans cesse renouvelée d’atteindre à la noirceur sublime et totale, idéal toujours à surpasser, tandis que les anges de bonté opteront pour le chemin symétrique et inverse. Parcourir tous les échelons du Mal chez Delly semble être une source de délice pour cet auteur autant que pour ses lecteurs.
Suspense, histoires d'amour, secrets : tout est au rendez-vous pour séduire le lecteur tout au long de ce roman
EXTRAIT
Il pleuvait depuis le matin — petite pluie fine, serrée, que les marins appellent « crachin ». Elle noyait l’horizon, étendait son triste voile gris, humide, sur la mer sombre presque tranquille aujourd’hui, sauf autour des récifs contre lesquels, toujours, elle écumait en vagues pressées, rageuses, comme demandant aux rocs sournois la proie qu’ils lui avaient si souvent procurée, depuis des siècles.
La route conduisant au petit port de Conestel n’apparaissait pas cependant trop boueuse, grâce à son sol dur — un vrai sol de granit ! comme le répétait le colporteur qui avançait d’un pas lourd, en poussant devant lui une petite voiture recouverte d’une toile cirée.
C’était un homme d’environ quarante-cinq ans, plutôt petit, maigre, les cheveux blonds grisonnants. Des yeux d’un bleu vif brillaient dans sa face blafarde, aux traits mous. Une longue pèlerine en drap verdi tombait sur ses épaules, un large béret noir le coiffait. Des bottes solides montaient jusqu’à ses genoux, et leurs semelles épaisses, leurs talons ferrés martelaient le sol, qui rendait un son mat.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Derrière le nom de Delly se cache en réalité un frère et une soeur, Jeanne-Marie et Frédéric Petitjean de la Rosière. Ayant connu un succès retentissant, ces deux écrivains sont emblématiques de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle. Adoptant une attitude moraliste dans leurs oeuvres, leurs romans revêtent pour la plupart un caractère sentimental.
Titres dans cette série (10)
- Confitou: Roman historique de la Première Guerre mondiale
1
Quand un jeune Français se rebelle contre l'armée allemande Le jeune Confitou, fils d’un père français et d’une mère allemande, et plutôt enclin à suivre l’exemple de sa mère, change totalement de sentiments lorsque les Allemands arrivent. Il va même prendre les armes pour trahir sa mère et son oncle, officier allemand, et aider à la libération de son village… Ce court roman, paru en feuilletons quotidiens, inaugure les textes « de guerre » de Leroux qui monte au front littéraire. Le thème des « atrocités allemandes » est au centre de l’œuvre. Un roman historique rythmé qui vous replongera au coeur de la Première Guerre mondiale EXTRAIT — Comment va Mme Raucoux-Desmares, mon cher maître ? On ne la voit plus ! — Elle est un peu souffrante, répondit évasivement le célèbre professeur Raucoux-Desmares à la petite Mme Lavallette qu’il avait croisée dans le vestibule de son fameux institut de Saint-Rémy-en-Valois, transformé, sur son initiative, en hôpital militaire ; et il hâta le pas vers la sortie. Il venait de passer encore une nuit blanche, car le dernier train du Nord avait laissé à Saint-Rémy une douzaine de grands blessés qui avaient dû être opérés d’urgence. Depuis trois jours il n’avait pas dormi huit heures. Enfin, il allait être cinq heures du matin ; on attendait d’autres blessés à onze heures. Il n’avait pas de temps à perdre et son repos devait être aussi précieux aux autres qu’à lui-même. C’est sans doute ce qu’il aurait désiré que la petite Mme Lavallette comprît bien ; mais elle courut derrière lui. A PROPOS DE L'AUTEUR Gaston Leroux est né en 1868 et mort en 1927. Figure majeure du roman policier aux nuances fantastiques au XIXe siècle, Gaston Leroux commença sa carrière en tant que chroniqueur judiciaire, après s'être fait remarqué pour sa version du procès d'Auguste Vaillant. Ses succès notoires sont Le Mystère de la Chambre Jaune avec le célèbre reporter Rouletabille, et Le Fantôme de l'opéra. Gaston Leroux a également milité de nombreuses fois dans ses écrits contre la peine de mort.
- L'Espionne de la marine: Et autres récits de la collection "Patrie"
2
Souvenirs, témoignages et chroniques de la Grande Guerre De 1917 à 1921, Rouff fait appel à des romanciers populaires pour alimenter sa collection « Patrie », dédiée aux récits et témoignages de guerre. Ce volume reprend les cinq titres signés de Gustave Le Rouge, alors correspondant de guerre, qui propose, tour à tour, des témoignages indirects : journal d’un otage ou souvenirs d’un prisonnier, ou encore relation sur la ville de Reims, victime des bombardements ennemis ; mais aussi un témoignage vécu au front, avec la mort d’un confrère, journaliste du Petit Parisien. Enfin, un récit d’espionnage sur les côtes anglaises qui est plus dans la veine du romancier. Ces divers écrits relatent tour à tour différents épisodes de la Première Guerre mondiale EXTRAIT — Il y a un siècle que je ne vous ai vue, Mme Gervais !… Reims n’est pourtant pas une grande, grande ville, mais malgré cela, dès que l’on n’habite plus le même quartier, on arrive à négliger ses amies !… J’avais, justement, une course à faire ce matin, à l’Hôtel de Ville, c’est ce qui me permet d’avoir la bonne fortune de vous rencontrer ! — Moi, je vais avenue de la Paix, j’ai une commission pour Marthe… — C’est vrai !… Vous devez être très occupée, en ce moment !… Toutes mes félicitations !… J’ai reçu le faire-part, je ne manquerai pas d’assister à la bénédiction nuptiale… C’est pour le 3 août, n’est-ce pas ? A Saint-Rémi ?… — Oui… Saint-Rémi est notre paroisse. Deux femmes causaient ainsi, sur la place Royale, le matin du 30 juillet 1914. A PROPOS DE L'AUTEUR Gustave Le Rouge est né en 1867 et mort en 1938. Auteur de nombreux romans d'aventures empreints d'une touche de fantastique, Gustave Le Rouge s'est illustré dans plusieurs genres, notamment le théâtre, les essais et la poésie. Il se lie d'ailleurs d'amitié avec Paul Verlaine et Blaise Cendrars, qu'il rencontre lorsqu'il est reporter au Petit Parisien.
- Du lycée aux tranchées: Roman historique de la Première Guerre mondiale
3
Un roman destiné à la jeunesse valorisant les actions des jeunes soldats français face à l'armée allemande Dès le début de la Grande Guerre, Jules Chancel s’engage comme beaucoup d’autres de ses confrères dans une littérature militante antigermanique, dénonçant les crimes allemands et valorisants le courage et l’audace des jeunes Français. Le titre de son premier roman dans cette veine — appartenant à la série « Les Enfants à travers l’Histoire » — est à lui seul un programme Du lycée aux tranchées. Il paraît chez Delagrave en 1917 — illustré par Louis Bombled. Lorsque la guerre est déclarée, Guy d’Arlon vient de terminer sa classe de troisième, à Senlis, avec deux premiers prix, en narration française et en gymnastique. Dès septembre, la ville est envahie par l’ennemi et son père, adjoint au maire, est fusillé. Guy le venge immédiatement en abattant l’officier responsable de l’exécution et, dès lors, fait le serment de tuer à lui seul dix Allemands ! D'inspiration autobiographique, cette fiction relate de nombreux épisodes de la Première Guerre mondiale EXTRAIT Hennequeville, le 25 juillet 1914. Guy d’Arlon : 1er prix de narration française ; Guy d’Arlon : 1er prix de sports ! Telles sont les deux nominations que j’ai obtenues cette année dans ma classe de troisième. Je n’en étais pas d’abord très fier, car je m’avouais à moi-même que j’avais été assez paresseux durant l’année scolaire ; mais, en constatant l’accueil qui me fut fait par ma famille et mes professeurs le jour de la distribution, je commençai à comprendre que le résultat de mes modiques efforts était supérieur à celui que j’attendais. Ce prix de français accouplé à ce triomphe sportif constituait, paraît-il, un ensemble parfait, et très moderne. Après avoir deviné le contentement de mes parents au moment où ils m’embrassèrent, en posant de travers sur ma tête la couronne symbolique ; après avoir surpris sur les lèvres de mes maîtres des sourires satisfaits à mon égard, je conçus instantanément le petit orgueil qui convenait, paraît-il, à un lauréat de français et de gymnastique. Et quand le préfet des études dit à ma famille : « Voilà donc notre futur homme de lettres ! », je ne protestai pas et trouvai même cette prédiction toute naturelle. A PROPOS DE L'AUTEUR Jules Chancel est né en 1867 et mort en 1944. Correspondant de guerre et journaliste, Jules Chancel s'est illustré principalement pour ses romans destinés aux jeunes lecteurs. Il fut récompensé de nombreuses fois par l'Académie française.
- La Fin d'une Walkyrie: Histoire d'amour à l'époque de la Première Guerre mondiale
4
Une romance au temps de la Grande Guerre... La Fin d’une Walkyrie — publié à partir de novembre 1915 dans l’Echo de Paris, puis chez Plon en 1916 — est un « Delly » de facture « classique » qui comprend cependant des éléments insolites, dus à la période de rédaction et de publication, la Grande Guerre de 1914-1918. Le conflit apparaît clairement comme un tournant et une rupture dans l’œuvre de Delly, le début d’une expansion thématique qui se développera dès le titre suivant, Le Mystère de Ker-Even. Une fiction historique captivante qui mêle habilement sentiments et conflit militaire. EXTRAIT Une lampe électrique, coiffée d’un abat-jour couleur de pourpre, éclairait le petit fumoir décoré avec un goût sobre. Dans la clarté douce, un peu rosée, se détachaient le visage énergique et froid du comte Boris Vlavesky, avec ses yeux songeurs, souvent ironiques, toujours énigmatiques, et près de lui la pâle et mince figure du comte Cyrille, son cousin germain. Ils appartenaient tous deux à une race ancienne et très noble. Le père de Boris avait dilapidé au jeu une grande partie de sa fortune, et sa mère avait vu la sienne diminuée par de mauvais placements. La comtesse, veuve depuis une dizaine d’années, administrait le domaine de Klevna, dont elle versait à son fils les revenus. Ceux-ci, bien qu’assez considérables encore, semblaient peu de chose à un homme tel que le comte Boris, élevé dans le luxe, ayant reçu la plus brillante éducation et possédant tous les goûts du grand seigneur. Néanmoins, on ne lui avait jamais connu de dettes. Il détestait les cartes, ne pariait pas aux courses, et nul ne se souvenait de l’avoir vu prendre du champagne plus que de raison, au cours des parties fines entre jeunes officiers. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Avec La Fin d'une Walkyrie, c'est un véritable roman russe, admirablement « senti » et documenté, qu'a écrit la célèbre romancière. - Migdal, Babelio À PROPOS DE L'AUTEUR Derrière le nom de Delly se cache en réalité un frère et une soeur, Jeanne-Marie et Frédéric Petitjean de la Rosière. Ayant connu un succès retentissant, ces deux écrivains sont emblématiques de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle. Adoptant une attitude moraliste dans leurs oeuvres, leurs romans revêtent pour la plupart un caractère sentimental.
- Le Soldat blessé: Et autres contes héroïques
5
Au front, à l'arrière, le conflit militaire est partout En mars 1915, le père d'Arsène Lupin est sollicité pour apporter lui aussi sa contribution à la rubrique des contes de guerre du grand quotidien national Le Journal, et il entame sa série des Contes héroïques, publiée durant un an. Dans ces contes, Maurice Leblanc montre comment la guerre a bouleversé les rapports sociaux, les mœurs, les relations interpersonnelles, et remis en question l’égoïsme individuel ou mondain, qui prévalait avant la guerre et qui fut le sujet de nombre de ses propres contes. Face au drame collectif que constitue la guerre, qui s’installe dans la vie de tous pour longtemps, conduite avec des méthodes nouvelles ancrées dans la durée et la dureté, chacun des personnages réagit de façon inédite en réveillant une part enfouie de vertu, qui s’appelle héroïsme, abnégation, sacrifice, honneur, simplicité, courage. Qu’il ait été criminel, vagabond, infidèle, couard, ou seulement citoyen ordinaire, la guerre fait office de révélateur. Un roman historique qui permettra d'évaluer les conséquences sociales et psychologiques de la Première Guerre mondiale EXTRAIT Vers minuit, on vint frapper à la porte de la petite cellule qu’Yvonne Dalbrecq occupait au troisième étage de l’hôpital. — Vite ! vite ! madame Yvonne, un convoi de blessés qui arrive ! Elle ne dormait pas. Bien qu’à bout de forces au soir de ses longues journées d’infirmière, si laborieuses et si émouvantes, elle avait encore des insomnies où l’assiégeaient tous les mauvais souvenirs de sa vie brisée ; les trahisons de son mari, les pardons inutiles, les humiliations, et puis, après vingt ans de martyre, la fuite de l’infidèle, de l’infidèle aux cheveux gris qui s’éprenait bêtement d’une fille quelconque. Depuis six mois c’était fini. Au cœur d’Yvonne il n’y a plus d’amour pour celui qu’elle méprise. Elle ne souffre même plus. Mais parfois, durant les heures où l’on s’oublie à remuer le passé, quel goût d’amertume lui montait aux lèvres ! — Allons, dit-elle en s’habillant, un peu de fatigue encore. Tant mieux ! Sous la blouse d’infirmière, coiffée du bonnet qui encadrait si joliment son doux visage à peine touché par la souffrance, elle descendit dans les anciens parloirs du rez-de-chaussée que l’on avait transformés en lavabos. L’un d’eux lui était réservé. Une demi-douzaine de soldats s’y trouvaient déjà étendus sur des matelas, et les deux infirmiers de service commençaient à les dévêtir et à les laver, avant qu’ils ne fussent conduits dans les salles de visite. A PROPOS DE L'AUTEUR Maurice Leblanc est né en 1864 et mort en 1941. Mondialement connu pour être le père d'Arsène Lupin, le genre de prédilection de Maurice Leblanc fut le roman policier et d'aventures. Repéré par Jules Renard et Alphonse Daudet, il a inspiré de nombreux écrivains, notamment Gaston Leroux et les auteurs de Fantômas.
- Femmes et gosses héroïques: 1914-1915
7
Quel était leur quotidien lors de la Première Guerre mondiale ? Femmes et gosses héroïques est un recueil d’écrits de circonstances, mots, réflexions et nouvelles de guerre, publié en 1915. Il présente l’originalité de donner la vedette à des femmes et à des enfants, qui apparaissent comme des exemples de courage et de patriotisme à imiter alors que la guerre s’installe dans le quotidien des Français. L’ouvrage se caractérise aussi par une grande variété : dans la forme adoptée par les textes, la nationalité et la condition des personnages, ou encore les lieux où se révèle leur héroïsme – à l’arrière, au front, à Paris, en province, en Allemagne, en Pologne… Avec des récits tantôt dramatiques, tantôt pleins d’une savoureuse ironie, il permet d’apprécier le talent de nouvelliste d’un auteur davantage connu pour ses romans d’aventures. Découvrez la vraie vie de ces femmes et de ces enfants, au front comme à l'arrière EXTRAIT Lineke (diminutif affectueux d’Aline) est toute blonde et toute rose. Elle a grandi dans la Flandre catholique. Sa petite âme simplette et pure réprouvait naturellement la violence. Elle ne concevait que pardon, excuse, miséricorde, même pour les pires coupables. Je la rencontre. Est-ce pour la taquiner ? Peut-être ; mais je lui dis : — Vous avez lu… à tel endroit… cette hécatombe d’Allemands ? Ses paupières palpitent. Elle pâlit un peu en murmurant : — Et des nôtres ? — Oh ! beaucoup moins. La proportion est de un à cinq. Son visage s’éclaire. Elle joint les mains, et fervente : — Que Dieu soit béni ! A PROPOS DE L'AUTEUR Paul d'Ivoi est le nom de plume de Paul Deletre, né en 1856 et mort en 1915. Auteur de pièces de théâtre de boulevard, Paul d'Ivoi est surtout connu pour sa série Les Cinq sous de Lavarède et pour la série des Voyages excentriques, fortement influencée par Les voyages extraordinaires de Jules Verne.
- Les Poilus de la 9e: Roman historique de la Première Guerre mondiale
6
Revivez une odyssée incroyable au cœur des tranchées ! Durant la Grande Guerre, Arnould Galopin (1863-1934) devient correspondant de guerre et se rend sur le front. Il en ramène la matière de nombreux articles — dont certains seront repris en librairie dans Sur la ligne de feu (Carnets de campagne d’un correspondant de guerre) chez De Boccard, en 1917 — et de plusieurs romans qui paraissent en feuilletons dans la grande presse quotidienne. Dans Les Poilus de la 9e, il met en scène une escouade — de la 9e compagnie du 388e régiment d’infanterie (VIe armée, 37e division) — dont on va suivre l’odyssée, rapportée par l’un de ses membres, le soldat Jules Parizot — ouvrier parisien dans le civil. Ce roman est un excellent exemple du « roman de tranchée » populaire qui conserve la verve des récits d’aventures traditionnels tout en évoquant la terrible réalité du moment : un conflit dont on ne connaît pas encore — ni de sitôt — l’issue. Un roman historique de la Grande Guerre qui vous tiendra en haleine EXTRAIT D’abord, que je vous présente les poilus de la 9e. Ils sont quinze en tout et pour tout… pas un de plus, pas un de moins… Les autres sont restés là-bas, dans les plaines de Belgique, de la Marne, ou ailleurs ! De ceux-là nous ne parlons plus — à quoi bon chanter des de profundis ? — mais nous y pensons quelquefois. On ne s’est pas battu un mois ensemble sans se lier un peu d’amitié, n’est-ce pas ? Le sergent Robin, qui est un dur à cuire — il a rempilé deux fois, — prétend qu’il ne faut jamais pleurer les disparus parce que ça enlève tout courage… Si l’on doit parfois songer à eux, c’est uniquement pour tâcher de les venger. Drôle de corps, le sergent Robin ! Grand sec, le nez pointu, la moustache effarée, il court sans cesse, en agitant le bras droit, comme s’il sabrait quelque chose d’invisible. Au demeurant le meilleur garçon du monde. Il en est encore à donner une punition, et Dieu sait cependant, s’il pourrait en distribuer des « crans », car il y a, parmi ceux de la 9e, trois farceurs de Parisiens qui ont failli le rendre fou avec leurs montages de bateaux. A PROPOS DE L'AUTEUR Arnould Galopin est né en 1863 et mort en 1934. Salué par la critique et par ses pairs, en remportant le Grand Prix de l'Académie française pour Sur le front de mer, Arnould Galopin s'illustre dans le genre de la science fiction et du policier et dédie quelques-unes de ses oeuvres à la jeunesse. Il est notamment le créateur de Ténébras, l'adversaire farouche de Fantômas, du célèbre Allan Dickinson, mais aussi d'Edgar Pipe, personnage infuencé par Arsène Lupin. On remarquera également un style d'écriture commun à celui de Jules Verne et de H. G. Wells. Arnould Galopin est aussi l'auteur de quelques poèmes.
- Sur les routes sanglantes: Roman historique de la Première Guerre mondiale
8
Revivez les premiers épisodes de la Grande Guerre ! Lors de sa publication dans Le Petit Parisien au début de l’année 1915, Sur les routes sanglantes de Jules Mary est qualifié de « récit de la Grande Guerre ». L’action se déroule en effet pendant le conflit : elle commence début juillet 1914, ce qui permet à l’auteur de mettre en scène la déclaration de guerre, la mobilisation, l’arrivée des soldats face à l’ennemi, les combats en Belgique, et l’épilogue se déroule en octobre 1914 près du village de Vailly dans l’Aisne, non loin du Chemin des Dames (où a eu lieu la première bataille de la Marne, fin août-début septembre 1914). Dans ce contexte particulier, Jules Mary développe une intrigue complexe comme il aime à en nouer dans ses récits. Soulignons la maîtrise narrative d’un romancier qui écrit pendant le déroulement de la Grande Guerre, vraisemblablement fin 1914, et parvient à y situer un récit qui relève tout à la fois de l’enquête policière, du récit d’espionnage, du drame familial et sentimental, et, bien sûr, du roman de guerre. Un roman historique au suspense haletant grâce à son intrigue d'espionnage EXTRAIT Au printemps de cette année-là, l’état-major achevait un voyage d’études sur les lignes de l’Oise, de la Somme et de l’Aisne. Les autos s’étaient arrêtées au pied d’un coteau, entre Vailly et Craonne. Les officiers avaient monté la côte et, la jumelle aux yeux, admiraient le joli paysage de fraîcheur et de verdure qui s’étendait à perte de vue en un panorama sur lequel s’abaissait lentement le déclin du soleil. Sur le versant des côtes, Chavignon, Vailly, Berry-au-Bac étalaient leurs maisons couvertes d’ardoises des Ardennes, et le filet de l’Aisne serpentait à leurs pieds en longs et multiples anneaux qui semblaient garder, en descendant vers Soissons et Compiègne, les reflets des sombres frondaisons de la forêt d’Argonne. Sur le haut du plateau où les officiers venaient de s’arrêter, le Chemin des Dames profilait sa régularité parfaite parallèlement à la rivière, en frôlant la ferme d’Heurtebise et la tour du vieux moulin à vent de Vauclère, d’où Napoléon suivit les détails de la bataille en 1814. Vers le sud, un étroit repli de cette vallée d’ombre, de fraîcheur et de repos est traversé par le ruisseau du Ployon et se barre du côté de l’Aisne par un long talus naturel appelé bois des Couleuvres. Là, est le village de Craonnelle… Au long du Ployon, des moulins. A PROPOS DE L'AUTEUR Jules Mary est né en 1851 et mort en 1922. Officiant en tant que franc-tireur pendant la guerre franco-prussienne, l'écrivain se lie d'amitié avec Arthur Rimbaud qu'il rencontre au cours de son séminaire à Charleville. Membre de la Société des Gens de Lettres et décoré de la Légion d'Honneur, Jules Mary fut fortement influencé par le mouvement littéraire du naturalisme, et en particulier par la fresque politique et historique de Victor Hugo, Les Misérables. L'un des thèmes principaux de ses romans est "l'erreur judiciaire".
- La Guerre souterraine: Robinsons souterrains
9
La sublimation des forces de l'armée française face à l'invasion allemande En 1912, le grand écrivain militaire Emile Driant, dit capitaine Danrit, rédige un roman dont le cadre est un conflit entre son pays et l’Allemagne, profitant de l’occasion pour valoriser une arme d’élite : le génie. Initialement publié dans le Journal des Voyages, ce roman qui a pour titre Robinsons souterrains et relate l’odyssée d’un groupe de sapeurs au cours de l’attaque d’un fort tenu par l’ennemi, va connaître une destinée surprenante, du fait du déclenchement du premier conflit mondial. Il est reproduit dans un grand nombre de journaux, au cours des premiers mois de la guerre, essentiellement les quotidiens de province, ce qui incite Danrit à le revoir, avant tout à cause de l’attaque en règle qu’il contient contre les pacifistes, au premier rang desquels les instituteurs. Aussi trouve-t-il le temps, non pas réécrire son roman, mais du moins de lui apporter quelques modifications. Danrit meurt au combat, devant Verdun, au début de l’année 1916. Même si son dernier roman — rebaptisé La Guerre souterraine — n’est pas, à proprement parler, un roman de guerre écrit durant le premier conflit mondial par un militaire de carrière, comme le seront ceux d’un Georges de Lys, il a bien sa place dans cette collection car il en contient le thème principal, la guerre, et traduit l’esprit de l’époque, celle de l’Union sacrée face à l’invasion allemande. Un roman d'aventures historique de l'époque de la Première Guerre mondiale qui ne manque pas de rythme ! EXTRAIT — Non, encore une fois, non que je vous dis ! — Voyons, mon adjudant !… — Inutile d’insister. Jamais je ne vous donnerai une autorisation pareille, quand c’est votre tour de prendre le service. — Mais puisque je serai revenu à temps pour le prendre, mon service ! — On ne sait jamais. Et puis la consigne est formelle : défense d’aller dans les villages voisins ; il y a encore trop de patrouilles allemandes qui passent la Moselle la nuit et qui viennent rôder par ici : ce serait du propre de vous faire pincer le jour de votre arrivée… — Oui. Mais il y a toujours moyen de se défiler… Je suis sûr que le capitaine ne me refuserait pas, mon adjudant, si je lui expliquais… — Le capitaine est à l’ambulance avec un éclat d’obus dans la jambe ; le lieutenant est à la tranchée jusqu’à demain matin, et moi je suis seul à la compagnie et je vous dis non… Est-ce compris ? — C’est bien ! A PROPOS DE L'AUTEUR Sous le nom de plume de Capitaine Danrit se cache l'officier militaire Emile Driant, né en 1855 et mort à Verdun en 1916. Emile Driant développe très tôt une prédisposition pour une carrière dans l'armée, s'illustrant particulièrement lors de ses études à Saint-Cyr. Brillant officier, Emile Driant devient parlementaire libéral lorsqu'il prend sa retraite militaire. Il utilisa le pseudonyme "Capitaine Danrit", anagramme de son nom, afin d'éviter la censure. Ses romans d'aventures militaires, influencés par le style de Jules Verne, ont connu un succès considérable.
- Le Mystère de Ker-Even: Roman d'espionnage sous fond d'histoire d'amour
10
Romances et mystères en Bretagne Paru dix mois après La Fin d’une Walkyrie, toujours dans L’Echo de Paris, Le Mystère de Ket-Even, grand roman d’espionnage inaugure les « Delly double », romans plus longs qui vont désormais alterner, dans l’œuvre de l’auteur, avec ses romans habituels. Pour ce format, Delly va plonger vraiment dans le roman populaire et bâtir une intrigue remarquablement prenante, sur un fait d’actualité documentaire contemporain, la Grande guerre en cours, avançant son explication personnelle, si l’on peut dire, du conflit, dont les racines sont à rechercher loin dans le prologue de l’avant-guerre, dans les réseaux sournois que nos cousins « germains » sont sensés avoir tissé dans notre pays trop confiant. Delly s’appuie en fait tout simplement sur la littérature de propagande dénonçant l’espionnage allemand installé en France. Le crime, motif feuilletonesque essentiel, sature littéralement le récit, et la volonté criminelle est un moteur majeur de l’intrigue. Ici, cette volonté criminelle a comme nom le pangermanisme. De fait, les monstres moraux vont devenir de plus en plus noirs et monstrueux d’un roman dellyen à l’autre, dans une tentative sans cesse renouvelée d’atteindre à la noirceur sublime et totale, idéal toujours à surpasser, tandis que les anges de bonté opteront pour le chemin symétrique et inverse. Parcourir tous les échelons du Mal chez Delly semble être une source de délice pour cet auteur autant que pour ses lecteurs. Suspense, histoires d'amour, secrets : tout est au rendez-vous pour séduire le lecteur tout au long de ce roman EXTRAIT Il pleuvait depuis le matin — petite pluie fine, serrée, que les marins appellent « crachin ». Elle noyait l’horizon, étendait son triste voile gris, humide, sur la mer sombre presque tranquille aujourd’hui, sauf autour des récifs contre lesquels, toujours, elle écumait en vagues pressées, rageuses, comme demandant aux rocs sournois la proie qu’ils lui avaient si souvent procurée, depuis des siècles. La route conduisant au petit port de Conestel n’apparaissait pas cependant trop boueuse, grâce à son sol dur — un vrai sol de granit ! comme le répétait le colporteur qui avançait d’un pas lourd, en poussant devant lui une petite voiture recouverte d’une toile cirée. C’était un homme d’environ quarante-cinq ans, plutôt petit, maigre, les cheveux blonds grisonnants. Des yeux d’un bleu vif brillaient dans sa face blafarde, aux traits mous. Une longue pèlerine en drap verdi tombait sur ses épaules, un large béret noir le coiffait. Des bottes solides montaient jusqu’à ses genoux, et leurs semelles épaisses, leurs talons ferrés martelaient le sol, qui rendait un son mat. A PROPOS DE L'AUTEUR Derrière le nom de Delly se cache en réalité un frère et une soeur, Jeanne-Marie et Frédéric Petitjean de la Rosière. Ayant connu un succès retentissant, ces deux écrivains sont emblématiques de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle. Adoptant une attitude moraliste dans leurs oeuvres, leurs romans revêtent pour la plupart un caractère sentimental.
Lié à Œuvres de la Grande Guerre
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