LE GOÛT DU PASSÉ n’épargne personne. Bret Easton Ellis fut jadis l’enfant terrible des lettres américaines, l’alter ego de Jay McInerney au sein du Brat Pack, lancé par Moins que zéro (1985) et consacré par American Psycho (1991). Le provocateur pop n’était alors âgé que de 27 ans. Sa silhouette s’est arrondie, ses cheveux ont blanchi. Depuis le très mauvais Suite(s) impériale(s) (2010), Ellis n’avait plus publié de roman. Que devenait-il ? Il avait dévoilé une autre facette de son talent avec l’essai White (2019) : en moraliste goguenard, héritier du Tom Wolfe du Gauchisme de Park Avenue, il brocardait la gauche caviar hollywoodienne et les jeunes d’aujourd’hui (la « génération chochotte »). Notre monde ne semblait plus être le sien. C’est donc tout naturellement que Les Eclats, qui signe son retour fracassant au roman, est un pavé de 600 pages situé exclusivement en 1981, année chérie de ses 17 printemps.
Bret Easton Ellis : American rétro
Mar 09, 2023
5 minutes
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