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La TRAVERSEE ET AUTRES NOUVELLES DE L'ETRANGE
La TRAVERSEE ET AUTRES NOUVELLES DE L'ETRANGE
La TRAVERSEE ET AUTRES NOUVELLES DE L'ETRANGE
Livre électronique124 pages1 heure

La TRAVERSEE ET AUTRES NOUVELLES DE L'ETRANGE

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À propos de ce livre électronique

Des nouvelles fantastiques qui ont du sens !

Qu’ont en commun un jeune homme qui se réveille à bord d’un paquebot, un type qui bourgeonne, un autre qui se perd en forêt à la suite d’un accident, une femme qui n’a peut-être jamais existé, un expéditeur qui fait une découverte archéologique inattendue, un convive inexistant, des extra-terrestres harceleurs, une forêt vivante, un écrasement d’avion en plein désert et un seigneur qui se croit tout-puissant ?
Tantôt brèves, tantôt plus longues, les nouvelles à saveur fantastique contenues dans ce recueil sont des métaphores de la vie, de la société, de certains travers psychologiques, pour ne pas dire pathologiques, de la mort, de nos peurs, de nos angoisses et de nos existences éphémères. À travers diverses histoires en apparence invraisemblables, Nelson Tardif porte un regard sur divers aspects de la vie en société, de la psychologie et de la vie intérieure.
LangueFrançais
Date de sortie7 mai 2020
ISBN9782925049173
La TRAVERSEE ET AUTRES NOUVELLES DE L'ETRANGE
Auteur

Nelson Tardif

Né à Rivière-du-Loup en 1961, Nelson Tardif a grandi à Cowansville dans les Cantons-de-l’Est. Il s’est établi à Montréal en 1997, où il a étudié à l’Université de Montréal, pour ensuite obtenir une maîtrise sur le thème de la violence sacrificielle de l’économie de marché publiée chez MNH en 2003, sous le titre : Au nom du marché. Il a récidivé en 2006 avec un essai intitulé: La vengeance du sang, écrit en collaboration avec Aldina da Silva et Jean-Marc Gauthier. À la fois artiste, auteur, poète, animateur, formateur et intervenant social, il a signé son premier roman en 2018 avec: Les Rebelles d’étain. La Traversée et autres nouvelles de l’étrange est son tout premier recueil de nouvelles.

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    Aperçu du livre

    La TRAVERSEE ET AUTRES NOUVELLES DE L'ETRANGE - Nelson Tardif

    Table des matières

    Remerciements 8

    La traversée  10

    L’homme végétal 19

    Mort de peur 25

    Nulle part 29

    Le dôme 35

    Le quatrième convive 42

    Sombres présences 44

    L’expédition 52

    Soupirs 60

    Le puits 63

    La traversée

    et autres nouvelles de l’étrange

    Nelson Tardif

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Titre: La traversée et autres nouvelles de l'étrange / Nelson Tardif.

    Noms: Tardif, Nelson, auteur.

    Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20200070967 | Canadiana (livre numérique) 20200070975 | ISBN 9782925049159 (couverture souple) | ISBN 9782925049166 (PDF) | ISBN 9782925049173 (EPUB)

    Classification: LCC PS8639.A729 T73 2020 | CDD C843/.6—dc23

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition.

    Conception graphique de la couverture: Jean-Marc St-Denis

    Direction rédaction: Marie-Louise Legault

    ©  Tardif, Nelson, 2020 

    Dépôt légal  – 2020

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque et Archives Canada

    Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

    Imprimé et relié au Canada

    1re impression, mars 2020

    Remerciements

    D’abord, merci à Carole Germain, la femme avec qui je partage ma vie, pour sa compréhension et sont soutien indéfectible lors de mes périodes d’écriture. Ensuite, merci à mon ami Jean-Marc Saint-Denis qui a réalisé l’illustration de la page couverture de ce recueil. Il est parvenu à rendre l’esprit de mes nouvelles au-delà de mes attentes. Enfin, merci à Marie-Louise Legault des Éditions La Plume D’or pour la confiance qu’elle m’a témoigné.

    La traversée

    Le jeune homme s’éveille lentement. Il revient d’un sommeil profond, plus qu’on ne saurait le dire. Un silence obscur s’abat sur son esprit encore endormi. Il ouvre les paupières, mais ébloui par la lumière, il les referme aussitôt. Après un moment, ses yeux douloureux s’entrouvrent lentement sur un éclairage jaunâtre et vacillant. Étendu sur un mauvais matelas, il reste embourbé quelques instants dans le brouillard de son esprit. Il peine à sortir de sa torpeur.

    Une impression de nouveauté printanière habite ses sens. Doucement, sa conscience prend possession de ses membres engourdis. Il se redresse et s’assoit sur le bord du lit, comme on découvre le pourtour du monde. Avec une avidité juvénile, il remplit ses poumons d’un air lourd. Le regard aiguise sa curiosité sur les moindres recoins de la salle blafarde. Où est-il? Dans une pouponnière? Que fait-il là? Qui est-il? Sa mémoire aurorale n’en a aucun souvenir.

    Doucement, il s’arrache du lit. Une sensation d’y être fossilisé lui demande un surplus d’efforts. Il se lève comme si c’était la toute première fois qu’il accomplissait un tel acte. «Curieux», se dit-il. Il y a une première fois pour tout. En un sens, c’est toujours la première fois. Il n’y a que le présent qui est vraiment réel. Le passé n’est plus qu’un étrange souvenir fugace et le futur, le lieu de tous les possibles, mais sans réalité tangible.

    Enfin debout! Il vacille sur ses jambes et s’agrippe au dossier d’une chaise. Ses muscles sont douloureux. Un pas, un deuxième, puis un troisième. L’étonnement le gagne. Serait-il atteint d’une maladie qu’il ignore? Une porte se dresse devant lui. Combien en a-t-il déjà franchi? Il n’en sait rien. Aucune, peut-être. Il l’observe comme s’il s’agissait de la toute première qu’il allait traverser. Étrange perception. Il avance à pas de tortue, avec circonspection. L’atmosphère lui semble singulière, hors du temps. La porte donne accès sur un couloir d’une longueur impressionnante. Perplexe, il reste là quelques instants, perdus dans ses pensées, le regard interrogateur, comme s’il devait prendre le temps d’assimiler chaque nouvelle information.

    Des fenêtres! L’un des murs du passage est régulièrement ponctué de hublots. Il s’avance. Par l’ouverture circulaire, il aperçoit une vaste étendue d’eau. Une mer sans fin, sans horizon. Le calme contemplatif de la nappe bleu vert ressemble à une invitation à explorer l’univers… Le sien, peut-être.

    Il emprunte le corridor. Plusieurs portes percent la cloison opposée à celle des hublots. Laquelle emprunter? Elles se ressemblent toutes. Choisir. Le difficile dilemme. Il se décide à franchir le seuil d’une autre porte pareille à toutes les autres. Ce n’est qu’une apparence, car il devine qu’elles cachent des trésors de différences. Une fois à l’intérieur de la pièce, il cherche une source de lumière. À tâtons, il trouve un commutateur qu’il s’empresse d’actionner.

    Surprise! Une salle de jeux, spacieuse, envoûtante, tant elle contient une grande quantité de jouets. Un sourire enfantin se dessine sur son visage ravi. Un désir fou s’empare de lui. Jouer! Rien d’autre que jouer. Une orgie de joujoux rien que pour lui. Des oursons, un train miniature, des modèles réduits de voitures, d’avions, de bateaux. Des jeux empilés jusqu’au plafond! Des révolvers de cow-boy, des arcs et des flèches, des autos miniatures, des soldats de plomb et des marionnettes peuplent cet univers féérique. Comme si cela ne suffisait pas, des bonbons, des chocolats, des réglisses, de nombreuses variétés de grignotines ainsi qu’une panoplie affriolante et délectable de friandises garnissent une série d’étagères. Une envie irrésistible monte en lui. Se vautrer dans toutes ces sucreries.

    Rien ne le retient. D’interdits, il n’en connaît aucun. Il s’empiffre allègrement. Bientôt, un amoncellement d’emballages jonche le sol. Il touche à tout, déballe le moindre jouet, essaie chaque babiole qui lui tombe sous la main. La salle se transforme rapidement en un véritable capharnaüm.

    Alors qu’il est sous le charme, le temps semble ne pas exister, ne pas avoir d’emprise. Un an pourrait aussi bien en représenter dix. Quelle différence cela ferait-il? S’amuser et dévorer, voilà la seule réalité. Celle-ci l’accapare complètement, jusqu’au réveil brutal. Il sort abruptement d’une illusoire somnolence. Le voilà malade. La tête veut lui fendre, le ventre est lourd comme s’il avait avalé un énorme rocher, le cœur va lui sortir par la bouche. Affolé, il se cache dans un coin, mais la nausée ne lui laisse pas de répit. Il a la fâcheuse impression de vomir plus que ce qu’il a avalé. 

    Un écœurement bien senti se glisse dans les soubassements de ses entrailles malmenées. La seule vue des gâteries lui soulève maintenant le cœur. Il ferme les yeux. La modération prend alors tout son sens. L’envoûtement premier fait place au désir irrépressible de fuir, de sortir de cette salle pour n’y plus revenir.

    De retour dans le corridor, il s’empresse de s’éloigner de la chambre aux amusettes souffre-douleur, comme il vient de la baptiser. Fatigué, il s’étend à même le sol et glisse dans un sommeil légèrement agité, mais combien reposant! À son réveil, il a l’étrange sensation d’avoir quelque peu vieilli. Le temps est d’une relativité mystérieuse. Certains moments semblent sans fin, alors que d’autres apparaissent éphémères. Se relevant, il ouvre une autre porte au hasard.

    Un escalier en colimaçon se déroule devant lui. Il gravit les marches jusqu’à un palier. Une autre porte. Il l’ouvre et entre dans ce qui ressemble en tous points à une salle de cours. Un navire à bord duquel on y donne des leçons pour les enfants de l’école primaire et secondaire, peut-être même de niveau supérieur! Ce doit être un bateau d’importance, mais où sont les passagers? Le jeune homme prend conscience de son isolement. Il n’a encore croisé personne.

    Une impulsion le pousse cependant à s’asseoir à l’un des pupitres. Il soulève machinalement le couvercle du bureau. Des livres de lecture, des cahiers de travail et du papier vierge se dévoilent à son regard étonné. Le goût d’apprendre s’empare de lui. Une fébrilité de petit rongeur l’accapare totalement. Il se met à la lecture, au calcul et à diverses tâches d’apprentissage de niveau élémentaire. Cela devient une véritable frénésie. Ses yeux ne se détachent plus des diverses pages qu’il parcourt sans relâche. Il passe progressivement à des activités de niveau secondaire, puis collégial. Le temps fuit.

    Les lectures qu’il entreprend, les travaux exécutés et les rédactions s’avèrent de plus en plus complexes. Bientôt, il s’attaque à Camus, Proust, Dostoïevski, Koestler et bien d’autres. Il s’enferme dans l’intellectualisme, au point de ressembler à une grosse tête sur deux jambes. Rien d’autre n’existe que les livres, les théories et l’écriture. Il rédige des lettres, des essais, des thèses. Pour qui? Il n’en sait trop rien, mais ne peut s’en empêcher. Prisonnier de sa tour d’ivoire, il est son propre public. Une forte impression d’être maître du savoir le rend arrogant, hautain et imbu de sa personne. Il est celui qui sait et ce savoir lui donne un fort sentiment de puissance. Il comprend le monde à travers les prismes déformants des théories et des courants de pensée.

    Parallèlement à son surdéveloppement intellectuel, des maux de tête, d'abord anodins et distants les uns des autres, puis plus percutants et fréquents, l’assaillent. Une fatigue de fin du monde lui tombe dessus et s’agrippe à tous ses muscles. Que se passe-t-il? L’entêtement qu’il met à étudier, à dévorer les livres et à rédiger des textes de longueurs plus que respectables le gruge de l’intérieur. Cette situation d’enfer devient insupportable. Sa nouvelle carapace mentale d’intello se fendille. 

    Les yeux bouffis par tant de zèle et de démesure, il finit par s’endormir, le visage enfoncé au creux d’un bouquin. À son réveil, une migraine l’étreint douloureusement. À la vue des nombreux volumes qui l’entourent telle une muraille, l’envie subite de courir le plus loin possible l’envahit. Les muscles de ses bras endoloris par la position inconfortable dans laquelle

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