Le pirate McBarbemorveuse et l’invasion des limaces extraterrestres

Par Paul Whitfield

Avant de lire ce livre, vous devriez savoir ceci:

1 - Il y a un énorme mensonge dans ce livre!

2 - Ce livre est super, méga-effrayant. (Il est plus effrayant qu’un pirate de mauvaise humeur.)

3 - C’est parce que dans ce livre, on a des limaces extraterrestres, des robots tueurs et des vers géants.

Et encore plus effrayant que ça…

Ils sont dans l’espace!

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions AdA
• Date de sortie: 25 oct. 2019
• ISBN: 9782898038129

Aperçu du livre

UN ÉNORME MENSONGE

Il y a un énorme mensonge dans ce livre.

Essayez de le repérer.

Je vous donne un indice : il ne se trouve PAS dans la phrase suivante.

Des monstres-limaces extraterrestres ont kidnappé mes parents mercredi. Je sais que ça semble être un mensonge, mais ce serait un mensonge assez stupide.

Voici trois raisons pour lesquelles ce serait un mensonge stupide :

Si vous annoncez qu’un livre contient un énorme mensonge, alors la chose à ne pas faire est de partager le mensonge sur-le-champ.

Il est inutile de mentir à propos de monstres-limaces extraterrestres, parce que personne ne vous croira de toute façon

Les monstres-limaces extraterrestres kidnappent les gens le mercredi.

Vous ne saviez pas que c’est ce qui se passe les mercredis ?

Ne vous en faites pas. Je ne le savais pas non plus.

Voici le problème : mes parents ont été kidnappés un mercredi. Et ce sont les seules personnes à avoir été enlevées par des monstres-limaces extraterrestres.

Je crois que ce que je tente de vous dire est : MÉFIEZ-VOUS DES MERCREDIS !

NE LISEZ PAS CE LIVRE

Lorsque mes parents furent kidnappés, je dormais, ce qui n’est pas inhabituel. Je dormais aussi, la dernière fois qu’on a kidnappé mes parents.

Les monstres-limaces extraterrestres n’étaient pas les auteurs du premier kidnapping. C’était plutôt des PIRATES (qui sont tellement horribles qu’ils méritent des lettres majuscules). Plus précisément, il s’agissait du roi PIRATE McBarbemorveuse : le plus affreux, le plus odieux, le plus puant et le deuxième plus poilu du monde !

Avant que vous pensiez que vous avez repéré le mensonge, laissez-moi vous dire que tout cela est vrai. Il y avait vraiment un PIRATE portant le nom de McBarbemorveuse. Je dis « avait », car la dernière fois que je l’ai vu, il venait d’être frappé par la foudre, de glisser sur le long d’une tour et de plonger vers une mer déchaînée de plusieurs dizaines, voire centaines de mètres de profondeur.

Vous pouvez lire tout à ce sujet dans mon dernier livre. Si j’étais vous, cependant, je ne le ferais pas : c’est une histoire très effrayante. Mais elle n’est pas aussi effrayante que l’histoire contenue dans ce livre. C’est pourquoi vous devriez le remettre à sa place.

Allez.

Fermez le livre et remettez-le dans la bibliothèque. Vous dormirez mieux la nuit et n’aurez pas à sursauter chaque fois que vous entendrez un bruit inexpliqué dans la maison.

ENCORE EN TRAIN DE LIRE ?

Bon, j’aurai pris la peine de vous avertir.

Et puis, le point positif, c’est que certains aspects de ce livre ne sont pas si effrayants. Il y a une fillette de neuf ans qui est assez sympathique.

C’est moi : Émilie.

Il y a aussi un gamin de 11 ans qui porte le nom de William. C’est mon frère. Je l’appelle Will, et vous pouvez en faire autant. Il n’est pas effrayant, mais il peut être grincheux. Le voici :

On ne peut voir que l’arrière de sa tête, parce qu’il est devant son ordinateur. C’est l’endroit où il se trouve presque tout le temps depuis qu’il l’a reçu pour son anniversaire. Ne le dérangeons pas tout de suite. Il se met en colère, si on lui parle lorsqu’il joue. En fait, il se met en colère si on lui dit qu’il joue.

— Je ne joue pas, gronde-t-il. Je suis en train de coder.

— Ça ressemble à un jeu.

— C’est seulement parce que tu n’y connais rien.

C’est vrai. Mais je ne l’admettrais jamais. Mon frère pense déjà qu’il en connaît davantage que moi sur tout. Ça, c’est faux.

Par exemple, aucun de nous ne connaissait quoi que ce soit par rapport aux monstres-limaces extraterrestres.

MONSTRES-LIMACES EXTRATERRESTRES

Voici six trucs que vous devriez savoir sur les monstres-limaces extraterrestres :

Les monstres-limaces extraterrestres sont les pires, sortes d’extraterrestres au monde. Ils sont également les pires sortes de limaces. Et les pires sortes de monstres.

Les scientifiques n’ont pas encore prouvé l’existence des monstres-limaces extraterrestres. Cela dit, ils n’ont pas cherché à le faire non plus.

Les monstres-limaces extraterrestres ont approximativement la taille d’un joueur de basketball. C’est une taille énorme pour une limace, mais assez standard pour un monstre.

Les monstres-limaces extraterrestres ont d’énormes dents pointues, mais ils mangent principalement des plantes. Cela dit, les requins mangeurs d’hommes ont également d’énormes dents pointues et mangent principalement du poisson, alors le terme principalement n’est pas très réconfortant en matière de dents pointues.

Les monstres-limaces extraterrestres sont mondialement reconnus (mais pas sur la terre) pour leur substance gluante, qui se présente sous deux formes : Glissante et collante. Les deux sont dégoûtantes.

Tous ces renseignements, je les ignorais avant mercredi matin.

Pire encore : j’ignorais que pendant la nuit des monstres-limaces extraterrestres étaient entrés dans ma maison, avaient grimpé les escaliers en laissant une couche de substance gluante, s’étaient glissés dans ma chambre pour m’observer dans mon sommeil avant d’aller kidnapper mes parents.

Je ne savais rien de tout ça : comme je l’ai déjà dit, je dormais.

AGRES-SEL

J’aurais bien continué à dormir, mais je rêvais qu’une personne à l’haleine de poisson me frottait le visage avec du papier abrasif.

J’ouvris les yeux et je vis le visage d’un chat qui me léchait la figure.

— Ummpf, marmonnai-je en le repoussant. Aïe ! ajoutai-je lorsqu’un objet dur atterrit sur ma tête.

Le chat avait apporté une salière.

— Ron-ron, fit Eiffel le chat.

Puis il se retourna et commença à se nettoyer.

C’était étrange.

Je ne fais pas référence au nettoyage. Les chats font toujours ça. Mais Eiffel me rend rarement visite. Et il ne laisse JAMAIS tomber de vaisselle sur ma tête.

J’aurais probablement dû prendre le temps de réfléchir à cet événement, mais j’étais encore très endormie et je n’étais pas d’humeur à réfléchir.

— Tu veux sortir ? marmonnai-je en saisissant la salière.

Je glissai les pieds hors du lit et les posai sur le sol mouillé.

Je crois que nous serons tous d’accord pour dire qu’un sol mouillé est aussi étrange. Et si je n’avais pas eu si sommeil, j’aurais pris le temps de réfléchir à ça également.

Et si j’avais pris le temps d’y réfléchir, je me serais épargné beaucoup de douleur au début du prochain chapitre.

Mais j’étais très endormie. Alors, plutôt que de réfléchir, je me levai… brièvement.

PLAN D’URGENCE A ! B ! C ! D ! ETC. !

Mes pieds se dérobèrent sous moi, et je frappai le sol d’un splash et d’un claquement. D’un splaquement.

— Aïïïe, dis-je en gémissant depuis le plancher.

Je levai un bras pour me frotter la tête. Une goutte d’une substance gluante verte tomba de ma main et atterrit sur ma joue.

Bon, j’ignore quel genre de gamin ou de gamine vous êtes. Peut-être que vous faites partie de ces enfants ordonnés dont mes parents me parlent en permanence. Moi, je ne suis pas une enfant ordonnée. Alors, le plancher de ma chambre est généralement recouvert de quelque chose. Souvent, il est recouvert de vêtements, alors que d’autres fois, il s’agit de Lego ou de feuilles d’arbre. J’adore faire la collection de feuilles d’arbre.

Le truc, c’est que ce n’est jamais une substance gluante verte qui recouvre le plancher de ma chambre.

Et il y en avait partout sur le plancher.

Pour la première fois ce matin-là, je pris le temps de réfléchir. Et je pensai : « Il est temps d’enclencher le plan d’urgence A. »

— Maman ! Papa ! criai-je.

J’attendais les pas qui annonceraient mon sauvetage, mais la maison resta silencieuse.

Je passai au plan B.

— Maman ! Papa ! criai-je encore plus fort.

Vous aurez peut-être remarqué que mon plan B ressemble beaucoup au plan A. En fait, le plan C, le plan D, le plan E et tous les autres plans jusqu’à Z sont identiques. Je me rendis au plan G avant de réaliser que j’allais devoir me sauver moi-même.

GLISSANT ET GLUANT

Au départ, je tentai de me tourner pour sortir de ma chambre. Ça ne fonctionna pas. Puis j’essayai de me tortiller, de gigoter et, finalement, de me balancer à droite et à gauche. Mon progrès était comparable à celui qu’aurait une baleine sur une motocyclette.

Je regardai à l’arrière pour voir si je pouvais utiliser le lit pour me déplacer, mais j’étais trop loin. D’un œil semi-ouvert, le chat me regardait, assis confortablement