Stephen King s’était préparé à un déferlement de haine avant la sortie de son nouveau roman, Holly, en septembre dernier (début 2024 en France). “Je pense que beaucoup de gens ne vont pas l’aimer, affirmait-il. Je m’attends à ce qu’une partie des lecteurs – en particulier ceux qui sont dans l’autre camp du Covid et du camp Trump – vont très mal le noter sur Amazon. Mais tout ce que j’ai envie de dire à ceux-là, c’est: ‘Faites-vous plaisir.’”
Si l’on peut trouver curieux que l’un des auteurs de romans d’horreur les plus prolifiques et couronnés de succès de tous les temps s’attende à de mauvaises critiques avant publication, eh bien… c’est le signe d’une époque où tout ne tourne pas rond. Et à l’inverse de nombreux romanciers qui ont sorti des ouvrages ces dernières années, King – comme il en a l’habitude – ne recule pas devant le malaise contenu dans Holly, qui suit la détective privée qu’il a créée pour la série “Mr. Mercedes”, alors qu’elle tente de résoudre une série de disparations en plein cœur de la pandémie de Covid.
Quand nous retrouvons Holly, elle assiste, via Zoom, aux obsèques de sa mère, une négationniste du Covid, et réussit enfin à se dégager de l’influence de cette femme dominatrice. Comme nous l’avons vu dans et en 2018, Holly a passé la plus grande partie de sa vie seule chez elle, coupée du monde, avant de s’associer à l’inspecteur de police à la retraite, Bill Hodges, dans l’agence Finders Keepers, afin d’exploiter son talent naturel pour résoudre des énigmes criminelles. Dans nous la voyons enfin voler de ses propres ailes et entrer dans un monde plus terrifiant que jamais: un monde dans lequel la maladie rôde dans les moindres recoins, où des hommes noirs sont assassinés