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Dépendante: Se libérer d'une relation violente et toxique
Dépendante: Se libérer d'une relation violente et toxique
Dépendante: Se libérer d'une relation violente et toxique
Livre électronique198 pages2 heures

Dépendante: Se libérer d'une relation violente et toxique

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À propos de ce livre électronique

Ma définition de l'amour n'a strictement rien à voir avec la violence ou la manipulation. Dépendante dévoile avec transparence la descente aux enfers que j'ai connue avec un ancien conjoint. En plein coeur du chaos, j'ai dû comprendre les pièges de la dépendance affective et sexuelle qui m'ont poussée à me perdre dans cette relation toxique, destructrice et violente. Du harcèlement à l'avortement, j'ai appris à me tenir debout et à reconstruire ma vie dans la dignité, l'amour et le respect tout en reconnaissant ma part de responsabilité. Dépendante éveillera votre coeur à votre valeur d'être humain et à l'importance de choisir des relations saines pour vous-même. Ce livre est un message d'espoir pour ceux et celles qui cherchent à transcender les séquelles émotionnelles de relations nuisibles à leur épanouissement pour enfin retrouver une vie harmonieuse et libre de toute dépendance.
LangueFrançais
ÉditeurPerformance
Date de sortie18 oct. 2019
ISBN9782924941386
Dépendante: Se libérer d'une relation violente et toxique

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    Aperçu du livre

    Dépendante - Annie Deschesnes

    univers.

    CHAPITRE 1

    L’énigmatique coïncidence

    « Ton temps est limité, alors ne le gâche pas

    en menant une existence qui n’est pas la tienne. »

    —Steve Jobs

    Ma mère et moi posons les pieds sur le sol montréalais, de retour d’une semaine de repos à Cuba, ressourcement nécessaire à ma reconstruction intérieure. Les dernières semaines ont eu raison de moi sur le plan émotionnel, et ce voyage m’a permis de me pardonner mon extraordinaire naïveté, qui m’a fait croire pendant un temps que mon ex-conjoint était un homme équilibré.

    Sitôt arrivée à l’aéroport, j’allume mon cellulaire, que j’ai gardé fermé tout au long de ma semaine de vacances, et j’entends immédiatement le son retentissant des notifications m’annonçant les messages reçus. Tandis que j’attends en file pour récupérer mes bagages, je jette un œil aux messages qui entrent les uns à la suite des autres.

    Instantanément, mon cœur se met à palpiter, ma gorge se noue et mes mains deviennent moites… Toutes les communications proviennent de mon ex-conjoint. Je sens sa personnalité écrasante jusque dans mes tripes, tant j’ai souffert de ma relation avec lui. Anxieuse à l’idée d’être de nouveau la cible de ses critiques haineuses, j’ai de la difficulté à lire les mots tandis que mes yeux s’emplissent de larmes. Je suis figée dans l’horreur, effrayée à l’idée que mon cauchemar ne prendra jamais fin.

    De la menace aux excuses, j’ai du mal à suivre le rythme de ses messages, qui se sont bien sûr accumulés tout au cours de la semaine. Je suis là, au milieu des voyageurs, cellulaire à la main, tentant de contenir les émotions qui m’assaillent, comme une tempête en pleine mer. J’ai envie d’exploser de rage, de colère, de tristesse et de peur.

    Je ne veux pas pleurer et encore moins exploser, pas en public. Ma mère me regarde, surprise et inquiète de me voir dans cet état. Elle m’a accompagnée tout au long de mes épreuves et m’a suivie jusqu’à Cuba, histoire de s’assurer que je vais bien.

    À la vue des messages, elle comprend. Mon ex-conjoint tente désespérément de s’insinuer de nouveau dans ma vie et, face à mon silence, il est redevenu violent, écrasant, dévalorisant et destructeur. Ma mère me serre dans ses bras tout en me rappelant que je suis parfaitement capable de me protéger de cet homme. Tout ce que j’ai à faire est d’ignorer ses messages et de bloquer son numéro.

    Je sais ce que je dois faire, ma tête le comprend parfaitement bien. Mon cœur, quant à lui, souffre à l’idée que j’aie à me battre encore et encore pour me faire respecter. Je suis à bout de nerfs d’avoir à affronter cet homme chaque fois qu’il revient à la charge.

    Vais-je retrouver la paix un jour?

    Une fois mes bagages récupérés, je bloque son numéro, puis je respire un bon coup et décide de me concentrer sur les souvenirs agréables de ma semaine dans le sud. Je refuse de donner le pouvoir à cet homme de me détruire. Je souhaite plutôt me reconstruire.

    Le corps raidi par l’angoisse, je me concentre sur l’air qui entre et sort par mes narines, tandis que ma mère et moi nous dirigeons vers la sortie de l’aéroport pour prendre le chemin du retour. Déjà, je me sens moins stressée au fur et à mesure des respirations conscientes.

    Devant chez moi, je remercie ma mère pour son extraordinaire soutien des derniers mois, en particulier l’effet guérisseur de sa présence sans jugement, à mes côtés. Je regarde sa voiture s’éloigner pendant que je cherche la clé de la maison, que j’introduis dans la serrure de la porte. J’entends alors une voix douce prononcer mon nom.

    C’est mon ex-conjoint.

    Il est là, planté devant moi. Il a pris ses airs de gentil garçon, la larme à l’œil, affichant sa plus belle sensibilité.

    Mon souffle se coupe et mon corps se tend. Je suis paralysée à la vue de cet homme qui débarque chez moi sans prévenir, sachant très bien le danger auquel je suis exposée. Un nœud douloureux se forme dans mon estomac et je sens mes jambes flancher comme de la guenille tellement je suis nerveuse.

    Je vois ses yeux qui se remplissent spontanément de larmes tandis qu’il s’approche de moi. J’observe la scène, qui se déroule au ralenti tandis que je reste là, terrifiée par la nébulosité de ses intentions. Au moment où il s’apprête à poser la main sur mon bras, je sors de ma torpeur pour lui hurler de stopper son élan.

    Affolée, je me dépêche d’ouvrir la porte de la maison. Je balance rapidement mon bagage à l’intérieur et verrouille la porte derrière moi. Je n’ai qu’une seule idée : téléphoner aux autorités policières et le faire arrêter.

    Aucunement séduite par son petit jeu de vulnérabilité forcée, j’écoute plutôt l’instinct de survie qui s’active en moi, comme si un lion était sur le point de m’avaler tout rond. Le dos appuyé contre la porte, je compose nerveusement le 911, les mains tremblantes, les larmes aux yeux et le cœur battant la chamade. J’ai le réflexe d’enclencher le haut-parleur, afin que mon exconjoint puisse clairement saisir mon intention de le faire arrêter.

    À l’extérieur, je l’entends soudain scander des injures, me traitant de folle, de menteuse, de manipulatrice et j’en passe. Face à ma réaction, sa douceur apparente s’est transformée impulsivement en agressivité, et la boule de stress qui m’envahit les tripes s’intensifie à mesure que s’amplifie la violence de ses mots. Je tremble. J’ai peur, terriblement peur, pour ma sécurité.

    Je me sens coincée par cet homme, incapable de rebâtir ma vie dans la quiétude, et j’en ai marre de me sentir envahie par la peur. J’ai pris des vacances justement pour laisser derrière moi cette fâcheuse « histoire d’amour », et voilà que le passé me rattrape contre mon gré.

    Effrayée, je fonds en larmes, désemparée d’avoir à vivre pareille situation, alors que j’ai fait tant d’efforts pour me sortir de cette relation toxique. J’ai déposé une plainte au poste de police, j’ai bloqué tous ses accès à mes réseaux sociaux, j’ai entamé une démarche thérapeutique et j’ai prévenu mon entourage du danger potentiel que représente cet homme. Malgré tout, il a l’audace de revenir chez moi pour me narguer.

    Je me sens impuissante, découragée et très en colère. Je m’en veux de lui avoir jadis ouvert mon cœur et je crains que ce genre de scène ne se reproduise encore et encore. Tout ce que je souhaite, c’est de pouvoir couper définitivement les ponts avec lui.

    Je rage de me sentir ainsi prise au piège. Je suis bouleversée et terrorisée de ne plus pouvoir me sentir en sécurité même dans mon quartier, dans ma rue, chez moi.

    Que se passera-t-il ensuite?

    J’en ai assez. J’ai besoin de me sécuriser une fois pour toutes en mettant un terme à ses petits jeux perfides. Il faut que j’aille jusqu’au bout, que je me relève et que je me batte pour ma liberté, pour ma sécurité et pour ma santé.

    Je lutte depuis des semaines contre la crainte de croiser cet homme un peu partout sur mon chemin, tout en tentant d’éviter de me cloîtrer chez moi. Je ne veux plus lui donner le pouvoir de dominer ma vie, de m’écraser en laissant la peur décider de mes faits et gestes, mais sa venue aujourd’hui ne fait qu’amplifier ma terreur et nourrir l’effroyable sentiment d’angoisse qui m’habite.

    Tout au long de notre relation, je l’ai vu passer de plus en plus rapidement de la passivité à l’agressivité. Le voir basculer de la douceur à l’arrogance en quelques minutes m’angoisse au plus haut point, tant je crains qu’il s’en prenne à moi physiquement. Non pas qu’il ne m’ait jamais frappée, mais je reste persuadée à ce jour que c’est simplement parce que je l’ai quitté avant qu’il n’en vienne aux coups.

    Cette fois, c’en est trop. Je ne peux plus accepter de vivre dans la crainte de le voir surgir à tout moment chez moi. Je dois me défendre, pour ma sécurité et pour celle de mon fils. Je dois agir, trouver en moi la force de me tenir debout face à cet homme.

    En entendant arriver la police, mon ex-conjoint déguerpit, mais j’ai la ferme intention de me protéger coûte que coûte. Je suis exténuée mais, aussi, bien décidée à me battre jusqu’au bout pour mon bien-être. Je rebâtirai ma vie, un pas à la fois, peu importe le temps et l’énergie que je devrai déployer.

    Enfin, je retrouve le courage, la force et la détermination dont j’ai besoin pour recouvrer ma liberté. D’autant plus qu’avant cette dernière relation, j’en ai connu une autre tout aussi toxique, dans laquelle j’ai complètement perdu de vue mes limites. À travers le temps, je me suis vue plonger, cœur premier, dans des relations affectives nuisibles. Pourquoi? Je croyais m’être sortie de ces comportements de dépendance…

    La rencontre

    Par un bel après-midi d’été, je me rendis au Starbucks de ma localité pour travailler à mon site Web et me changer les idées. Je m’étais installée confortablement face à la vitrine afin de pouvoir regarder le soleil qui illuminait la ville, me laissant imprégner de la douce chaleur de ses rayons sur le visage.

    Au bout d’un moment, je sentis une étrange sensation m’envahir, une impression de fébrilité et d’excitation à la fois, comme si la vie tentait de m’envoyer un message. Je cessai immédiatement d’écrire pour observer ce qui m’arrivait. Fermant les yeux, je vis en esprit un jeune homme assis derrière moi et j’eus le sentiment que je devais absolument me retourner.

    Cette sensation énergétique me quitta aussi spontanément qu’elle m’était venue. J’ouvris lentement les yeux et me retournai pour regarder derrière moi. Étonnée, j’aperçus le même jeune homme qui venait de m’apparaître en esprit! Il était assis à quelques mètres de moi, concentré dans sa lecture. Nerveuse et surprise à la fois par cette expérience pour le moins inusitée, je restai là à le fixer du regard, jusqu’à ce qu’il lève la tête et que ses yeux croisent les miens.

    Je sentis un frisson me parcourir de la tête aux pieds. C’était vraiment étrange comme sensation, comme si la vie me présentait ce jeune homme pour une raison bien particulière.

    Je ne pouvais expliquer rationnellement cette expérience, mais dans mon cœur, je savais que je devais parler à cet homme afin d’honorer ce sentiment de déjà vu, de magie en quelque sorte. Il m’était arrivé d’avoir ce genre d’expérience par le passé et j’en avais chaque fois retiré un important message, comme si la vie m’indiquait la voie à suivre pour me rendre à l’étape suivante de mon évolution. Timide, mais aussi portée par cette énergie, je décidai d’écouter mon intuition et j’allai m’asseoir tout près de lui.

    « Bonjour! Je sais que cela peut te paraître étrange, » lui disje doucement, le visage rougi par la timidité, « mais j’ai senti le besoin de venir te parler. Je ne sais pas pourquoi, ni ce que je vais te dire, mais je devais le faire, tout simplement! Je m’appelle Annie, et toi? »

    Il rougit à son tour, mais ce sont ses yeux d’un bleu profond, comme j’en avais rarement vus auparavant, qui retinrent mon attention. Il resta quelques secondes silencieux avant de me répondre d’un air contemplatif : « Je m’appelle David* et je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que tu allais venir me parler. »

    De nouveau, je fus parcourue d’un frisson en sentant que je me trouvais au bon endroit, au bon moment, à discuter avec ce David. Nous avions tous deux été animés du même sentiment, avant même d’établir le moindre contact et sans même nous connaître. Je ne restai à ses côtés que quelques minutes, à discuter de tout et de rien, histoire de faire connaissance. Au bout d’un moment, nous échangeâmes nos numéros de téléphone afin de garder contact.

    Je quittai le café, animée d’un sentiment de joie, de gratitude et de curiosité, intriguée par cette étrange rencontre qui m’avait bouleversée. La dernière fois que j’avais senti cela, c’était lors de ma rencontre avec Adam, un ancien conjoint que j’avais connu sept ans auparavant. Je restai imprégnée du reste de la journée d’une sensation particulière de bien-être en rappelant sans cesse ce bel inconnu à mes pensées.

    Deux ou trois jours plus tard, je contactai David par texto. J’étais fébrile à l’idée de lui parler de vive voix, mais je me sentais tout de même suffisamment attirée par lui pour donner suite à notre rencontre. Nous échangeâmes quelques messages, mais je sentis que la connexion était différente entre nous. David m’expliqua qu’il était en transition de carrière et qu’il souhaitait se consacrer au démarrage de son entreprise plutôt que d’ouvrir la porte à la possibilité d’une nouvelle relation affective.

    Il me demanda de ne plus entrer en contact avec lui.

    Du coup, je fus déçue, ne pouvant croire que mon intuition m’avait si mal guidée. J’étais persuadée que j’avais rencontré David pour une raison bien précise, dont j’ignorais encore le sens. J’ai toutefois lâché prise, certaine que je découvrirais bien un jour le sens caché de cette rencontre.

    David était-il mon âme sœur? Je n’en savais rien, mais ma rencontre avec lui me confronta à un problème important. Célibataire, je revoyais à l’occasion mon ancien conjoint, Adam.

    Malgré notre rupture, j’avais en effet pris la mauvaise habitude de combler mes besoins affectifs par des rencontres sexuelles avec lui. Bien campée dans mon rôle de maîtresse sans attachement émotif, je trouvais dans ces rendez-vous torrides une réponse à mon besoin d’amour, de tendresse, d’affection et de sexualité. Dans ses bras, je me sentais vibrante et heureuse, ce que j’arrivais difficilement à ressentir seule.

    Adam et moi avions vécu ensemble pendant plusieurs années avant que je le quitte. Le mensonge, l’adultère, les flirts avec d’autres femmes et ses comportements à tendance narcissique m’avaient fait fuir cet homme. Cependant, depuis notre séparation, j’avais du mal à gérer mon célibat de façon saine et équilibrée. Vivre seule me confrontait à mes démons intérieurs, à la tristesse de la solitude, au manque de tendresse et d’affection dans ma vie et à ma peur intense de ne pas être à la hauteur d’un homme respectueux.

    Plutôt que d’accueillir ces émotions et de les reconnaître pour ce qu'elles étaient, je les fuyais, inconsciemment, dans mes rencontres avec Adam. Dans ces moments de corps à corps, je m’imprégnais de l’intensité de nos relations, stimulant du même coup mon sentiment d’exister et d’être importante aux yeux d’un homme. J’étais consciente de mon dysfonctionnement, et cela me faisait mal, mais je n’arrivais pas pour autant à m’en

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