« Notre monde est encore endormi. Pour ne réveiller personne, on avance en silence jusqu’à la salle de bains. La lumière n’est pas flatteuse et quelques heures de nuit manquent à notre éclat. En nous brossant les dents, on ressent une certaine forme de lassitude. On trouve nos cheveux un peu trop plats, sans doute qu’un masquemène cette posture sacrificielle? Peut-on vraiment estimer qu’elle nous élève? S’oublier, est-ce la seule façon d’être à la hauteur? Et si, au contraire, notre salut passait par une véritable bienveillance à notre égard? Car au fond, c’est curieux d’observer qu’avec les autres, la plupart de nos tensions viennent du fait qu’on ne se sent pas assez reconnu, entendu, respecté ou considéré. Nous épuisons nos ressources en voulant déployer notre perfection illusoire. Nous nous remplissons d’amertume car les réactions ne sont pas celles que nous aurions aimé avoir. Mais aussi légitimes que soient nos émotions, il y a une question qu’on ne se posera sans doute jamais assez, bien plus fondamentale qu’elle n’y paraît: avons-nous exprimé nos besoins? Sommes-nous capables de les identifier? Philosophiquement, un besoin n’est pas un caprice. C’est un manque de ce qui est nécessaire à notre nature pour qu’elle puisse “fonctionner”, continuer à exister et accomplir ce qu’elle accomplit. À la différence de l’envie, qui est transitoire, changeante et superflue, le besoin est de l’ordre de la nécessité, il est ancré dans notre nature. Le mettre en péril revient à entamer peu à peu nos fondations. S’en apercevoir est le premier pas pour apprendre à prendre soin de soi sans culpabiliser et à poser des limites sans blesser. Et si, ce matin, on retournait se faire un masque dans la salle de bains? »
LE MANTRA DE MARIE “ET SI ON S’OCCUPAIT DE SOI AUTANT QU’ON S’OCCUPE DES AUTRES?”
May 04, 2023
2 minutes
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