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La bonté démystifiée: L’authenticité d’abord
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La bonté démystifiée: L’authenticité d’abord
Livre électronique295 pages4 heures

La bonté démystifiée: L’authenticité d’abord

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À propos de ce livre électronique

Cessez d’être toujours gentil et apprenez à être vrai Redécouvrez votre authenticité avec La bonté démystifiée, un guide qui vous donne les moyens de démanteler les faux liens entre la gentillesse et le mérite. Tout en exposant les dangers d’une vie dirigée par la culpabilité, la psychothérapeute praticienne Andrea Mathews partage des méthodes et des outils
de ressourcement novateurs. Elle vous montre, entre autres, à comprendre les émotions et à engager un dialogue avec elles, à améliorer votre intuition et votre discernement, et à prendre des décisions motivées par un désir et une compassion véritables.

Bénéficiant d’un avant-propos de Thomas Moore, auteur du Soin de l’âme, vous trouverez dans ce livre l’aide nécessaire pour embrasser votre moi authentique réel. Rempli d’exemples éclairants diversifiés, issus de l’expérience clinique d’Andrea, et offrant une exploration en profondeur du chemin de la guérison, La bonté démystifiée présente une approche inventive pour créer des relations authentiques et réveiller votre nature véritable afin de vivre en paix.
LangueFrançais
Date de sortie24 sept. 2018
ISBN9782897868260
La bonté démystifiée: L’authenticité d’abord
Auteur

Andrea Mathews

Andrea Mathews détient plus de trente ans d’expérience comme thérapeute. Elle est aussi conseillère professionnelle et conférencière spécialiste de la motivation et offre fréquemment des ateliers et des enseignements sur les qualités de chef et les relations fondées sur l’authenticité. Andrea est l’animatrice de l’émission de radio appréciée Authentic Living. Elle vit à Birmingham en Alabama.

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    Aperçu du livre

    La bonté démystifiée - Andrea Mathews

    Moore

    INTRODUCTION

    « JE DOIS LE FAIRE ; sinon je me sentirai tellement coupable ! » « J’ignore ce qu’il convient de faire dans une telle situation. » « Je me suis mis en colère et après la culpabilité m’a amené à retirer tout ce que j’ai dit. » « Je suis si fatiguée, mais ils ont besoin de moi ; je dois y aller. » « Je me sens constamment coupable ! » En surface, ces énoncés ne paraissent peut-être pas problématiques. Ce sont des phrases que prononcent beaucoup de mes clients qui s’identifient au modèle de la « bonne personne », au point d’ignorer qu’ils sont piégés dans une fausse identité. Ils ne savent pas qu’il existe un autre mode de vie, harmonisé à leur nature authentique, très différent de leurs efforts constants pour être « assez bons » qui semblent les définir. Ils n’ont pas d’idée de ce qu’ils veulent. Ils ne connaissent pas leurs besoins. Ils ne font pas la différence entre une obligation et la vraie compassion. À vrai dire, ils ignorent même qui ils sont. Ils sont complètement égarés dans cette identification à la bonté.

    Mais il existe un autre modèle — un mode de vie sain, inspirant et stimulant. C’est le modèle du Moi authentique. Le Moi authentique a la particularité de créer ses actions à partir de l’essence de l’âme. Tel un vieux chêne, il vit solidement ancré dans ses racines. Il ne se définit pas à partir d’une lutte menée pour se sentir digne d’estime, fondée sur des concepts échafaudés par la famille, la société, la religion et la culture. Il fonctionne organiquement à partir de ses racines, non de ses branches, et ses dons sont issus d’un processus naturel interne personnel. Nous aussi pouvons vivre selon notre propre processus naturel interne organique, en définissant et en intégrant notre vraie nature. Nous réagissons alors à la vie dans son ensemble à partir de notre essence véritable : le Moi authentique. Ce livre a pour but de faciliter notre éveil au pouvoir et à la présence de ce Moi.

    MON HISTOIRE

    En tant que psychothérapeute praticienne détenant plus de 30 ans d’expérience dans le domaine de la santé mentale, j’ai travaillé avec de nombreuses personnes qui ont mené leur vie entière en s’efforçant d’être bonnes pour pouvoir dire à la fin qu’elles ont servi à quelque chose. Ces gens viennent de milieux familiaux, religieux, sociaux et culturels où ils ont appris à se définir comme de bonnes personnes. Ils s’obligent à cette bonté d’une manière qui finit par leur être néfaste. Ils doivent être bons à tout prix — et ce prix est souvent élevé.

    Tôt dans ma carrière, je me suis mise à remarquer ce type de clients. Ils étaient tellement nombreux que cela m’a poussée à étudier les éléments psychologiques et spirituels de leur interaction dynamique avec la bonté. En premier lieu, il m’est apparu clairement qu’ils venaient aussi bien de milieux familiaux dysfonctionnels que de foyers qui semblaient, du moins en surface, fonctionnels et même sains. Ainsi, au début, je ne comprenais pas comment ils avaient pu s’identifier aussi profondément à la bonté, au point de croire qu’être bons équivalait à la survie elle-même. Toutefois, à mesure que de plus en plus de clients révélaient les profondeurs de leurs luttes, le récit de l’identité de bonne personne a commencé à prendre forme. Au fil du travail thérapeutique, tant mes clients que moi-même avons commencé à comprendre qu’une réappropriation du Moi authentique était la clé pour soigner cette identité.

    L’identité de bonne personne se crée tôt dans la vie, quand un enfant adopte la bonté en tant que moyen de survie. La « bonne personne » peut être un homme ou une femme (tous mes exemples sont applicables aux deux sexes), mais quel que soit le sexe, cette identité exclut le Moi authentique de la conscience. Le chic type, la chic fille, se définit comme un être gentil qui s’efforce constamment de devenir meilleur, faisant de cette quête le thème central de sa vie, tout le reste devenant secondaire. Il doit incarner la bonté et être perçu comme tel. Cette identité est un masque, un déguisement. Pourtant, très peu de gens ignorent les avoir revêtus et souvent ne se rendent pas compte d’avoir fait de cette identité la motivation principale de leur vie. Dans les chapitres de ce livre, j’expliquerai et illustrerai clairement comment cette identité se crée et les types de pensées, d’émotions et de comportements qui s’y rattachent.

    Au fil des ans, j’ai souvent eu le privilège de participer au processus d’éveil qui se produit quand un client prend conscience qu’il existe une différence énorme entre l’authenticité et l’identification à la bonté. J’ai eu la chance d’observer le Moi authentique de clients qui, soudain, entre dans la pièce et prend part à la conversation. J’ai aussi été témoin du pouvoir impressionnant que génère ce changement dans la vie d’une personne qui s’éveille complètement et se met à réfléchir, à exprimer ses sentiments et à agir à partir du Moi.

    J’ai moi aussi été fortement liée à ce concept de bonté et cela m’a bien sûr incitée à vouloir le comprendre. Selon ma propre analyse, la religion a été ma manière à moi de devenir une personne méritoire. Le sentiment d’indignité qui m’a habitée durant ma jeunesse allait s’estomper, pensais-je, lorsque je serais enfin assez bonne pour me sentir digne d’estime. Et je me suis aperçue que l’authenticité — affirmer mon Moi authentique — était la guérison que je recherchais.

    Durant les années de ma croissance personnelle et professionnelle, en parlant de bonté avec mes amis et ma famille, j’ai compris petit à petit que nous entretenions tous un certain lien psychologique avec elle. Nous venons tous d’un monde où nous sommes élevés pour devenir de bonnes personnes et faire le bien. Toutefois, en regardant de plus près nous constatons que certaines personnes adoptent cette idée au point de s’enfermer dans une identité qui les amène à éprouver de douloureux sentiments de culpabilité, à prendre des décisions qui ne tiennent pas compte d’elles-mêmes, ou qui sont même autodestructrices. Dans ma pratique privée, j’ai vu tellement de ce genre de personnes qu’il m’est apparu évident qu’un livre devait leur être consacré. Ce livre doit les aider à percevoir les problèmes d’une identification à la bonté, mais aussi à trouver un ressourcement. Ce sont les objectifs de ce livre.

    QUE VOUS APPORTERA CE LIVRE

    Il est difficile de parler de la bonté comme étant problématique, puisqu’elle est, euh, bonne. Lorsqu’il s’agit d’énumérer les divers problèmes de ce monde, généralement la bonté ne figure pas en tête de liste. Voilà précisément pourquoi cette discussion est nécessaire. Il s’agit d’exposer la nature de ce problème ainsi que ses conséquences courantes et de voir comment nous pouvons le résoudre. Dans les chapitres ultérieurs, nous examinerons en profondeur cette identité de bonne personne ; pour l’instant, comprenons que cette identification constitue un moyen de devenir quelque chose. Ce que nous devenons ainsi a pour but de nous aider à survivre dans un monde qui semble exiger que nous adoptions une identité afin de nous protéger d’une certaine manière sur le plan psychologique et même physique. Ceux qui prennent cette identité de bonne personne doivent incarner la bonté elle-même.

    Cependant, en réfléchissant bien au sens du mot bonté, il faut admettre qu’il n’existe pas de définition claire et objective, uniformisée dans tous les pays, toutes les cultures, toutes les religions, toutes les familles. Ce qui est bien pour un groupe de gens peut être mal pour un autre. Ainsi, au fond, une personne qui s’identifie à la bonté adopte la version de ce concept avec laquelle elle a grandi. Cette identification devient alors plutôt problématique, puisqu’un enfant peut assimiler une grande diversité de choses, incluant ce qu’une famille dysfonctionnelle peut considérer comme bien. Que de telles définitions biaisées puissent forger une identité, pour les nombreuses personnes qui s’identifient à la bonté, servir les autres et se sacrifier pour eux devient le principal moteur de leurs pensées, de leurs sentiments et de leurs comportements. Pour ceux d’entre nous qui adoptent cette identité de bonne personne, ces façons d’être bons semblent prouver leur valeur en soi.

    Le principal problème ici, c’est que lorsque toutes les pensées, tous les sentiments et comportements d’une personne tournent autour du bien-être des autres, sa capacité de discerner les pensées, les sentiments et les comportements authentiques a tendance à disparaître. Il devient alors facile de tromper, de manipuler et d’utiliser cette personne. Comme nous le verrons plus loin, la tentative d’incarner une image de la bonté rend difficile de s’éveiller à ce qui se passe réellement.

    C’est précisément cette capacité de reconnaître les pensées, les émotions et les comportements authentiques qui sera en fin de compte la source de guérison de cette identité de bonne personne. Toutefois, pour que cette reconnaissance puisse se produire, il faut d’abord pouvoir distinguer les pensées, les émotions et les comportements authentiques de ceux qui résultent d’une fausse identification à la bonté. Ce livre vous aidera à différencier clairement le faux et le véridique et restaurera cette identification erronée en favorisant l’éveil au Moi authentique.

    COMMENT UTILISER CE LIVRE

    Ce livre vous sera utile dans la mesure où vous accepterez qu’il vous remue et enclenche une démarche intérieure au fil de votre lecture. La première partie de cette démarche sera traitée dans la Partie 1, où nous apprendrons ce que signifie devenir authentique et découvrirons peu à peu d’où provient ce besoin de nous identifier à la bonté. À partir de là, nous verrons comment une identité se forge par l’intermédiaire des dynamiques psychologiques de la projection (l’attribution inconsciente de vos propres pensées, émotions, croyances et attitudes interdites à d’autres personnes en guise de mécanisme de défense ou d’adaptation) et de l’introjection (l’assimilation inconsciente d’idées, de croyances, d’émotions et d’attitudes appartenant à d’autres personnes). Nous verrons comment un système familial peut parfois (sciemment ou non) pousser un enfant à s’identifier à la bonté et découvrirons les fondements (les pensées, les émotions et les comportements) de cette identification. Nous apprendrons aussi comment l’empathie et le subtil pouvoir émotionnel du marchandage jouent un rôle dans le maintien de cette identité durant toute une vie. Finalement, dans le chapitre 4 nous aurons un premier aperçu du processus de réalisation de soi, l’évolution d’une personne qui commence à vivre en étant motivée par son Moi authentique, et apprendrons aussi les termes qui appartiennent à ce domaine spécifique. Ce processus a pour but de guérir les blessures qui ont créé en premier lieu le besoin de s’identifier à la bonté.

    Dans la partie 2, le processus nous amène à comprendre les diverses faussetés qui ont été transmises et conservées de génération en génération, tels des bastions d’une vérité qui à la fin se révèle fautive. En effet, nous avons vécu pendant des siècles si fortement liés au paradigme du bien et du mal que nous avons omis de remettre en question le concept du vrai et du faux. Ne remettant généralement pas en cause ce paradigme du bien et du mal, les faussetés deviennent alors le mantra hypnotisant de l’identité de « bonne personne », amenant l’individu à croire qu’il est bon parce qu’il suit la voie indiquée par ces mensonges. Dans cette partie du processus se produit l’éveil au paradigme du vrai et du faux, où nous pouvons trouver la vérité à l’intérieur du Moi authentique. Le parcours allant de la fausse identité au Moi authentique est profondément émouvant et actif, uniquement axé sur la vérité du Moi. C’est cette vérité que nous cherchons dans ce livre.

    Dès que nous prenons conscience que nous avons été induits en erreur et, par conséquent, que nous avons fait fausse route, nous avons envie de découvrir peu à peu la vérité, ce qui est vrai en nous. Nos émotions sont une voie libre vers notre Moi authentique. Cependant, certaines sont considérées comme « négatives » et se trouvent associées à la faiblesse, à l’incapacité, à l’apitoiement sur soi ou même au mal. Nous verrons que ces émotions difficiles font en fait partie de notre système d’orientation interne et peuvent favoriser une réelle guérison. Dans la partie 3, l’éveil au Moi authentique peut s’accélérer. Vous y apprendrez à profiter de l’aide et de la compréhension éclairée que nous offrent les émotions difficiles.

    Une fois que nous comprendrons comment les émotions difficiles peuvent nous éveiller, nous pouvons aussi prendre conscience de nos pouvoirs personnels. Chaque chapitre de la partie 4 explore un pouvoir en particulier : l’intuition, le discernement et le désir. Quelque part au cours de notre histoire, les trois ont été écartés pour la simple raison qu’ils sont issus de l’être intérieur et non du monde extérieur. Depuis des siècles on nous inculque que notre savoir et notre compréhension de la vie doivent venir du monde extérieur, là où nos enseignants, nos parents, nos chefs religieux et autres figures d’autorité ont une influence directe. Pourtant, nous découvrirons ici que ces pouvoirs de notre système d’orientation interne nous permettent de percevoir la voie de l’authenticité et de vivre dans cette perspective. C’est en prenant conscience de ces pouvoirs et en les intégrant à notre vie que nous pouvons réparer notre identité de « bonne personne ».

    La partie 5 offre une vue réaliste des possibilités du processus de guérison. Pas de promesse de bonheur éternel ici, mais ces chapitres mettent en lumière le parcours normal menant à l’éveil au Moi authentique et à la plénitude de l’être. Nous distinguons le vrai du faux et intégrons la vérité à notre nature la plus vraie, ce qui nous amène à connaître les pouvoirs inhérents au Moi authentique. Chacun de ces pouvoirs spécifiques se révélera comme faisant partie du processus d’éveil et d’un mode de vie authentique.

    Tout au long du livre, certains termes sont mis en valeur, que nous reverrons en détail dans le chapitre 30, La pratique devient processus. Chacun représente une pratique que vous pouvez mettre en œuvre dans votre routine quotidienne et qui finira par faire tout bonnement partie de votre vie axée sur le Moi authentique. Dans le dernier chapitre, vous ferez connaissance avec le pouvoir de la paix, qui vous guidera vers la vérité du Moi authentique. Cette paix n’est pas une simple attitude insouciante. Il s’agit plutôt d’une paix puissante qui change notre vie au moment de la découverte d’une profonde vérité intérieure. Et comme nous le verrons, cette paix devient notre guide principal dans la vie.

    PARTIE 1

    Pourquoi laisser tomber la « gentillesse » au profit de l’authenticité

    AVEC TOUS LES EFFORTS que nous déployons pour être de bonnes personnes, nous oublions que la gentillesse manque souvent d’authenticité. En fait, bonté et authenticité sont deux concepts distincts. C’est ce que nous examinerons dans la partie 1, ainsi que tous les dommages psychologiques que peut causer cette forme de bonté. Nous verrons aussi que l’authenticité est la voie de la guérison.

    1

    L’AUTHENTICITÉ

    L’authenticité est l’expression du Moi réel, la personne que vous êtes vraiment. Ce sont les pensées, les émotions, les expressions verbales, le langage corporel et les comportements issus de votre essence la plus profonde. C’est la conformité entre la pensée, l’émotion, la parole et l’acte qui, tous, vont dans le même sens. Quand une personne est authentique, tous les aspects de l’être œuvrent conjointement en harmonie. Il n’y a ni masque ni costume ; c’est l’âme authentique — le Moi authentique essentiel — qui se révèle dans la pensée, l’émotion et l’action.

    Cependant, ce que la plupart d’entre nous ignorent, c’est que ce Moi essentiel est souvent exclu de nos interactions quotidiennes avec les autres, avec la vie, et même avec nous-mêmes — même quand nous faisons tout notre possible pour être bons. En fait, quand nous faisons tout notre possible pour être bons, cela peut même nous empêcher d’être authentiques. Mais la plupart des gens l’ignorent ou ne savent pas qu’il y a une différence entre être authentiques et s’efforcer d’être bons. La majorité d’entre nous mène sa vie en tentant de correspondre à l’image de ce que nous croyons devoir être, du moins jusqu’à ce que nous n’en puissions plus d’agir de la sorte. C’est alors que nous nous ouvrons temporairement et, à cet instant, faisons quelque chose que plus tard nous qualifions d’étrange de notre part. Puis, nous reprenons notre train de vie habituel, tentant de correspondre à l’image de ce que nous croyons devoir être. Parfois la vie devient une sorte de réactivité automatique répétitive, qui ne fait que reproduire les mêmes choses, puisqu’il faut bien continuer. L’authenticité est différente. C’est une vie épanouie, la plus profonde et chargée de sens qui soit. C’est incarner qui nous sommes venus être ici : un cœur, une âme et un esprit authentiques. C’est vivre comme un être authentique, motivé par cet élan puissant et profond.

    Voici une analogie qui illustre la différence entre la vie motivée par le Moi authentique et l’identification au concept de bonne personne. Imaginons un chêne garni de nombreux glands qui regarde le pin du voisin et souhaite produire les mêmes jolis petits cônes épineux. Pourquoi, mais pourquoi donc n’ai-je pas reçu la capacité de fabriquer des pommes de pin ? Que dois-je faire pour devenir un arbre meilleur afin de pouvoir produire des pommes de pin au lieu de ces petits glands ridicules ? Évidemment, cette analogie est plutôt humoristique. Nous ne sommes pas des arbres, n’est-ce pas ? Par contre, comme les arbres, nous sommes des organismes naturels — des êtres naturels — même si assez souvent nous adoptons une position plutôt contre nature pour arriver à nous considérer comme dignes d’estime ou assez gentils. Pourtant, comme cet arbre, nous n’avons pas vraiment besoin de juger si nous sommes dignes d’estime — il nous faut simplement évoluer vers qui nous sommes réellement.

    Mais comment savoir qui nous sommes vraiment dans un monde, une culture et un modèle familial qui insistent depuis notre enfance pour que nous nous identifiions à la bonté afin de répondre aux besoins du système en jeu ? Et puis, que nous arrivera-t-il si tout à coup nous devenons authentiques dans ce monde, cette culture, cette famille où nous trouvons un sentiment de survie en nous conformant à ce programme ? L’ensemble de ce livre s’articule autour des réponses à ces deux questions.

    LA DIFFÉRENCE ENTRE LA BONTÉ ET L’AUTHENTICITÉ

    Nous avons presque tous été élevés pour devenir de « bonnes personnes », par l’intermédiaire de certaines idées vaguement précisées, mais vite assimilées ayant pour but de faire de nous des êtres bons. (Ce processus sera élaboré dans les prochains chapitres.) Nous avons presque tous appris qu’être bons était ce qu’il y avait de mieux à faire dans la vie. Exister sans être bons, c’est ne pas être dignes d’estime, du moins jusqu’à un certain point. Cette idée qu’il faut être bon est tellement imprégnée en nous qu’elle paraît presque essentielle à notre existence. Ainsi, la plupart d’entre nous ne sont pas conscients du poids imposé par ce fardeau. Cette volonté d’être bons, nous la percevons plutôt comme essentielle à notre bien-être. Cependant, la bonté se présente toujours assortie de son opposé, le mauvais ou le mal. On ne peut concevoir la bonté sans considérer cette polarité. D’une certaine manière, la bonté devient alors une lutte contre le mal ; faire le bien, c’est éviter de faire le mal. Ainsi, s’efforcer de faire le bien est un combat jusqu’à un certain point. Nous devons faire notre possible pour être bons, car sinon nous pourrions devenir mauvais et donc indignes.

    La plupart d’entre nous ont pourtant appris qu’il s’agit d’une sorte de combat positif qui forme le caractère et nous rend meilleurs. Mais en vérité, plus nous nous identifions à la bonté, plus notre énergie psychique se concentre sur cette lutte de pouvoir interne entre le bien et le mal. Au fil du temps, cette énergie psychique se concentre de moins en moins sur l’authenticité. Non seulement devons-nous constamment agir comme de bonnes personnes, mais aussi en nous coupant presque totalement de notre plus profonde authenticité. De plus, il est plutôt fréquent pour nous de faire rapidement de fortes associations avec les récompenses et les conséquences du bien et du mal. Ces associations restent en nous, même lorsque nous prenons conscience qu’elles ne s’appliquent pas toujours et que bien souvent elles ne sont pas du tout logiques.

    Notre perception du bien et du mal prend une énorme importance pour nous. Nous croyons que ce sont des concepts concrets, mais le bien et le mal ne sont pas des choses mesurables. À bien y réfléchir, il nous apparaît assez clair que ce qu’une famille, une culture ou une société considère comme bon peut être mauvais pour une autre. Pourtant, comme nous le verrons, de nombreuses personnes jugent leur valeur à partir de ces concepts plutôt abstraits et immesurables. Puisque le bien et son antipode — le mal — ne peuvent se mesurer ou se définir à partir d’un critère sûr, ce sont en réalité des concepts intellectuels perpétués par un contexte social, dont nous avons fait notre vérité.

    En appliquant à ces termes une définition de référence, nous courons le danger de nous séparer d’autres parties de nous-mêmes. Par exemple, si je pense qu’être gentil c’est de ne pas dire comment je me sens à quelqu’un qui me marche sur les pieds chaque semaine quand nous nous rencontrons, je continuerai de tolérer ce comportement et je refoulerai tout ce que je ressens réellement quand je le subis, au nom de la gentillesse. Je me dis qu’il serait impoli ou peu aimable envers cette personne de lui demander d’arrêter. Comment rester gentil tout en s’affirmant ? Voilà une énigme pour tous ceux qui croient que la

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