Paix: Comment trouver le bonheur par des gestes empreints d’amour, de compassion, de bonté, de tolérance et de clémence

Par Tsem Rinpoché

LA PAIX EST ENTRE VOS MAINS

Dans cette compilation de ses courts enseignements, Tsem Rinpoché nous ramène aux fondements de ce que veut dire créer la paix et une harmonie durable tant en nous qu’avec les gens autour de nous. Il nous révèle des vérités étonnantes, nous offre de nouveaux points de vue rafraîchissants et nous propose des solutions pratiques pour faire face aux situations du quotidien.

À la lecture de ce livre, vous acquerrez les outils dont vous avez besoin pour faire entrer plus de bonheur dans votre vie et surmonter les obstacles. Vous apprendrez également comment agir pour que vos relations interpersonnelles soient solides et joyeuses, comment combattre vos démons et comment mettre en valeur ce bon potentiel qui est le vôtre dans tout ce que vous faites.

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions AdA
• Date de sortie: 24 avr. 2020
• ISBN: 9782897862411

Tsem Rinpoché

Bien-aimé pour son approche contemporaine non conventionnelle du dharma, Son Éminence Tsem Rinpoche est un toulkou, un lama réincarné de l’école bouddhiste tibétaine Gelug, comme l’a confirmé Sa Sainteté le Dalaï Lama. Il est aussi fondateur et guide spirituel de l’association bouddhiste Kechara, en Malaisie. Il a une présence active sur internet où il est suivi par plus de 180 000 adeptes sur Facebook et compte 2 000 000 de vues sur sa chaîne Youtube. Pour en savoir davantage sur le travail et la vie de Tsem Rinpoche, rendez-vous sur www.tsemrinpoche.com.

Aperçu du livre

public.

Première partie

LA PAIX COMMENCE…

Chapitre 1

LA PAIX COMMENCE…

… avec les personnes avec qui vous vivez

En ce moment, la véritable discipline pour nous tous consiste à apporter une harmonie incroyable à chaque personne qui entre en contact avec nous.

Je veux que vous soyez fanatique à votre sujet : votre esprit, votre relation avec les personnes que vous aimez et tous ceux qui vous entourent. C’est ça, la nature du dharma¹.

Le dharma, c’est l’amour, l’harmonie et la compréhension plus profonde d’une femme et de son mari l’un pour l’autre. C’est quand il y a moins de querelles entre une femme et son mari, entre cousins, entre frères et sœurs, entre les enfants et leurs parents. Le dharma rapproche les gens.

Le dharma pourra temporairement donner l’impression qu’il sépare les familles ou vous arrache aux personnes que vous aimez, mais je vous promets qu’à la fin il réunira tout le monde encore plus étroitement. Rien dans les enseignements du Bouddha ne parle de séparer les gens. Le dharma nous encourage toujours à aimer les autres, à pardonner à nos ennemis, à vivre en harmonie avec nos partenaires et à créer plus de paix. Il n’a jamais, jamais enseigné autre chose.

Je vous en prie, ne pensez pas que le Bouddha ne veut pas que les gens aient des familles et soient avec ceux qu’ils aiment. Le Bouddha n’essaie pas de faire de tout le monde des moines et des moniales ! C’était peut-être la méthode et la discipline qui prédominaient à son époque, il y a 2 500 ans, mais aujourd’hui la situation et les temps ont changé. Le Bouddha a formulé pour différentes époques différents enseignements qui conviendraient mieux aux gens à ce point précis de l’Histoire. Le XXIe siècle n’est pas une époque pour être moine et prononcer des vœux. Pour ceux et celles qui peuvent et veulent le faire, être moine ou moniale aujourd’hui est certes incroyable et magnifique, mais les principaux enseignements bouddhistes de notre époque portent sur la création de la paix intérieure et extérieure, parce que la paix est très importante pour nous tous, en dedans comme en dehors. En ce moment même, nous ne sommes peut-être pas capables d’agir sur ce qui se passe en dehors, mais nous pouvons agir sur ce qui est en dedans, ici et autour de nous.

De nos jours, le dharma consiste à créer de belles relations harmonieuses avec ceux qui nous entourent, à pardonner aux autres les torts qu’ils nous ont causés et à nous pardonner également les torts que nous avons causés. De là, nous devenons petit à petit des individus heureux, légers et insouciants, capables d’apporter cette lumière à d’autres. Nous devons nous rendre compte que tout ce que nous avons n’est là que pour très, très peu de temps. Et le plus important dans nos vies, ce sont les personnes qui se soucient de nous et qui sont restées à nos côtés en dépit de nos mauvaises habitudes, de notre mauvais caractère, de nos mauvaises paroles et de notre colère. Ce sont ces personnes — qui sont restées avec nous au fil du temps — qui sont importantes. Au bout du compte, nous pourrions tout perdre sauf elles.

Nous avons peut-être vécu beaucoup de mauvaises expériences avec quelques-unes de ces personnes, mais ça n’a pas à rester ainsi pour toujours : nous pouvons changer les choses. Et ce changement commence par de tout petits pas dans ce que vous faites déjà, peu importe ce que c’est. Ce n’est pas quelque chose de monumental et d’inatteignable ! Si vous avez une querelle de moins avec votre partenaire, c’est du dharma. Si vous avez un attachement de moins, c’est du dharma. Si vous maîtrisez votre colère une fois par jour, c’est du dharma. Si vous pardonnez à votre partenaire, c’est du dharma. C’est ça, la nature du dharma : réunir les gens.

Le dharma est affaire d’harmonie, d’amour, de soin et de pardon. La chose la plus importante que nous devons apprendre à faire est à lâcher prise. Nous avons tous des attachements très, très forts qui ont apporté une forme de disharmonie dans nos familles, avec nos maris, nos femmes, nos enfants, nos amis ou nos partenaires d’affaires.

La disharmonie peut provenir seulement de quelques facteurs, comme les maladies et les maux proviennent seulement de quelques causes. En général, si nous connaissons la cause de la maladie, nous pouvons entreprendre de la traiter. De la même manière, il n’y a qu’un petit nombre de choses capables de faire naître la disharmonie dans nos familles ou avec ceux que nous aimons : la malhonnêteté, être en colère contre nos partenaires et ne pas les laisser l’emporter dans une dispute, la cupidité ou l’avarice. C’est peut-être parce que nous exploitons nos partenaires, ou que nous vivons à leurs crochets, ou que nous les laissons être responsables de nous, et que nous ne le savons même pas.

Nous devons vraiment faire le bilan de nos vies et nous demander ce qui nous reste : juste la mort et peut-être quelques personnes autour qui nous soutiendront, nous aimeront et prendront soin de nous. À présent, ce qu’il nous faut faire, c’est entreprendre d’agir avec nos partenaires et nos amis comme nous avons trouvé difficile de le faire jusqu’ici.

Par exemple, si vous vous querellez souvent avec votre femme, vous devriez arrêter de penser : « Pourquoi ma femme est-elle comme ça ? » et commencer à penser à la place : « Pourquoi est-ce que je réagis comme ça face à ma femme ? », pour ensuite lâcher prise et changer de comportement. Après tout, votre femme ne deviendra pas un Bouddha du jour au lendemain.

Pour l’instant, il ne nous servirait à rien de parler de la paix dans le monde, du karma², de l’Illumination, des vies futures, etc. Nous devrions plutôt juste parler de maintenant et de l’harmonie que nous pouvons apporter à nos vies et dans nos familles. Si nous sommes pour prier pour le monde et lui faire du bien, nous devrions commencer par les personnes avec qui nous vivons. Nous devrions chérir ceux avec qui nous sommes — je vous ai donné l’exemple d’une femme ou d’un mari, mais vous pouvez appliquer le même enseignement aux enfants : les enfants devraient appliquer cet enseignement à leurs parents et à leurs frères et sœurs.

Arrêtez de rester assis là à rouspéter et à vous plaindre de ce que vous n’avez pas. Vous ne l’aurez peut-être jamais d’ici la fin de votre vie ; voulez-vous passer le reste de votre vie à vous plaindre de ne pas l’avoir ? Ou apprendre à accepter et à rendre les autres heureux autour de vous ? Nous devrions arrêter de nous plaindre de nos partenaires, de nos amis, de nos enfants et de la vie. Nous devrions arrêter de rester assis à attendre d’empocher une grosse fortune pour passer à autre chose dans la vie. Nous n’aurons peut-être jamais ce que nous voulons d’ici la fin de nos jours, mais nous devons conserver ce que nous avons déjà en ce moment.

Arrêtez de chercher de l’argent, arrêtez de chercher les rentrées d’argent inattendues, arrêtez de vous attendre à ce que l’autre change, arrêtez de chercher une transformation à l’extérieur — regardez à l’intérieur et transformez-vous immédiatement. Changez-vous, pas l’autre. L’acceptation des autres est une transformation. Nous pourrons parfois être étonnés de voir ce que nous recevons en retour : quand nous changeons, l’autre change sans même que nous nous y attendions.

Les cadeaux n’ont pas nécessairement à être matériels. Parfois, vivre en paix avec nos partenaires, nos amis et notre famille, et ne pas hurler et se disputer, est un cadeau en soi. Si nous sommes capables de passer une journée et une semaine sans nous disputer et crier, sans disharmonie, c’est un gros cadeau. Nous ne devons pas attendre que l’autre commence. C’est à nous de commencer. Et je vous en prie, ne pensez pas que l’affaire est réglée une fois que vous avez apporté un bouquet de fleurs à votre femme et fait votre part. Votre effort pour faire régner l’harmonie dans votre famille doit être constant.

Vous savez ce que vous êtes intérieurement. Vous connaissez vos qualités, qui sont nombreuses, et vous connaissez vos petits défauts. Commencez à mettre le dharma en pratique aujourd’hui en transformant vos petits défauts. C’est d’arrêter d’être froid, calculateur et en colère, d’arrêter de s’accrocher au passé. C’est de commencer à pardonner, à se défaire de l’envie et des attentes, et d’arrêter de condamner les autres et de leur faire porter le blâme.

Je ne vous demande pas de faire plus de psalmodies ni de réciter plus de prières et de mantras³ ; je vous demande de mettre en pratique un dharma de la vraie vie. En ce moment, la véritable discipline pour nous tous consiste à apporter une harmonie incroyable dans nos familles et à chaque personne qui entre en contact avec nous. Commencez par là.

Notre capacité et notre motivation à créer l’harmonie ne viennent pas d’un quelconque signe mystique, comme le Bouddha nous apparaissant en rêve. La motivation vient du fait de savoir que la vie est très courte et que nous avons déjà commis beaucoup d’erreurs. Elle vient de la conscience de nos propres défauts et du fait que nous savons que si nous ne faisons rien, ils ne feront que devenir plus forts et plus gros. Mais quand nous affrontons et surmontons ces défauts et que nous sommes gentils avec les gens, qu’ils le soient ou pas avec nous, c’est du dharma.

Chapitre 2

LA PAIX COMMENCE…

… même si tous ceux qui vous entourent sont un cauchemar

La discipline spirituelle consiste à être gentil et patient avec ceux qui ne sont pas gentils avec vous.

Je suis certain que vous êtes nombreux à avoir des maris ou des femmes cauchemardesques, des enfants cauchemardesques, des partenaires et des amis cauchemardesques — en fait, que tous ceux qui vous entourent sont un cauchemar ! Je suis certain que beaucoup d’entre vous aimeraient bien partir en retraite un moment, dans un endroit où ils pourraient être seuls, loin du reste du monde, ou envoyer leurs amis et leurs partenaires cauchemardesques en retraite !

Fantasmons un moment. Commencez par penser à quelqu’un qui vous irrite vraiment. Disons que nous lui conseillons de partir en retraite⁴ trois ans, trois mois et trois jours⁵, et que nous inventons une histoire selon laquelle cette retraite l’amènera à l’Illumination. Si la personne ne croit pas au Bouddha ni à l’Illumination, nous pourrions lui dire que le but de la retraite est la chance et qu’elle lui attirera une fortune colossale.

Ensuite, nous partons tous pour l’Himalaya, nous trouvons une montagne inhabitée et creusons une grotte. Nous l’aménageons douillettement pour la « retraite » de la personne : nous construisons une petite toilette intégrée, nous décorons la grotte avec des rideaux, nous installons le chauffage et une source d’approvisionnement en eau, nous faisons venir l’électricité dans l’Himalaya depuis Katmandou, nous installons une génératrice et nous nous assurons que la personne reste là-haut à l’aise et au chaud. Nous installons même une vidéosurveillance pour qu’elle puisse voir ce que nous sommes en train de faire à la maison. Pour finir, nous enfermons la personne à double tour dans la grotte comme on le fait dans les retraites de style tibétain. Nous sommes les seuls à avoir la clé et il n’y a pas de serrurier dans l’Himalaya !

Visualisez la scène : l’aire d’atterrissage de l’hélicoptère est là-haut, et nous sommes tous en train de monter à bord. À présent, nous sommes tous à bord de l’hélicoptère avec cette personne que nous aimerions envoyer en retraite et nous sommes sur le point de décoller. Il faut 16 heures de vol pour se rendre dans les montagnes de l’Himalaya, mais nous sommes heureux de le faire : nous supporterions n’importe quoi pour le dharma.

Nous atterrissons au sommet du mont Everest et nous descendons de l’hélicoptère. Nous ouvrons la petite porte de la grotte et nous montrons à la personne son nouveau logis dans l’Himalaya. Nous sommes tellement emballés que nous nous évanouissons presque ! Nous faisons entrer la personne dans la pièce et nous tournons la clé pour l’enfermer à double tour. Nous retournons en courant à l’hélicoptère, nous grimpons à bord et nous retournons à Kuala