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La Déesse à la Chouette
La Déesse à la Chouette
La Déesse à la Chouette
Livre électronique382 pages5 heures

La Déesse à la Chouette

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À propos de ce livre électronique

Un roman basé sur la théorie des 'anciens astronautes' de von Däniken selon laquelle les dieux seraient des voyageurs intergalactiques.

L'histoire se passe à l’époque préhistorique du Mésolithique; les principaux protagonistes sont la déesse Athéna jeune fille et Prométhée, un jeune indigène, qui vit dans des caves.

Le garçon regarda l'étoile tomber du ciel. Sa chute était très lente et ce n'était pas une lumière mais une multitude de lumières tournoyant paresseusement dans le ciel nocturne. Puis de grands poissons d'argent apparurent dans le ciel et d'autres lumières mystérieuses commencèrent à apparaître sur la montagne. Enfin, un grand coup de foudre frappa l'océan. Le son était plat, creux et incroyablement puissant, comme si un géant avait frappé du pied sur la terre. Et le signe de la déesse est apparu dans le ciel - le signe du champignon sacré. Ce sont les événements qui marquent l'arrivée de l'Atlantide, le vaisseau maudit, apportant de nouveaux dieux qui changeront à jamais la vie du garçon et de son peuple.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie14 sept. 2019
ISBN9781071507575
La Déesse à la Chouette

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    Aperçu du livre

    La Déesse à la Chouette - Jenny Twist

    La Déesse à la Chouette

    Jenny Twist

    ––––––––

    Traduit par B. Latour 

    La Déesse à la Chouette

    Écrit Par Jenny Twist

    Copyright © 2019 Jenny Twist

    Tous droits réservés

    Distribué par Babelcube, Inc.

    www.babelcube.com

    Traduit par B. Latour

    Dessin de couverture © 2019 Novel Prevue

    Babelcube Books et Babelcube sont des marques déposées de Babelcube Inc.

    Dédicace:

    Pour Kevin Ryall

    ––––––––

    « Mais dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre et des inondations extraordinaires, et, dans l’espace d’un seul jour et d’une seule nuit néfastes, tout ce que vous aviez de combattants fut englouti d’un seul coup dans la terre, et l’île Atlantide, s’étant abîmée dans la mer, disparut de même. » Platon (428/427 ou 424/423 - 348/347 BC)

    ­­­­­­­­

    Contents

    Prologue

    Chapitre Un

    Chapitre Deux

    Chapitre Trois

    Chapitre Quatre

    Chapitre Cinq

    Chapitre Six

    Chapitre Sept

    Chapitre Huit

    Chapitre Neuf

    Chapitre Dix

    Chapitre Onze

    Chapitre Douze

    Chapitre Treize

    Chapitre Quatorze

    Chapitre Quinze

    Chapitre Seize

    Chapitre Dix-Sept

    Chapitre Dix-Huit

    Chapitre Dix-Neuf

    Chapitre Vingt

    Chapitre Vingt-et-Un

    Chapitre Vingt-Deux

    Epilogue

    Remerciements

    À propos de l'histoire

    Les Dieux

    Les Mythes

    Interprétation

    Prologue

    La prêtresse était assise au plus profond de la grotte enfumée, le regard perdu dans le feu sacré. Ses aides attendaient dans l'ombre.

    Le feu crachotait et crépitait, projetant une lumière vacillante sur les murs, animant les hommes et animaux rupestres d'une vie factice. Malgré la chaleur dans la grotte, elle frissonna.

    L'une des assistantes s'approcha et jeta une poignée de champignons séchés sur les flammes. La prêtresse ferma les yeux et inspira profondément les émanations. La flamme s'intensifia un instant, détaillant son visage en un relief blême ; elle frissonna et poussa un long gémissement. Les aides retenaient leur souffle, attendant qu'elle parle.

    Quand elle le fit, ce fut la voix de la Grande Mère, profonde et puissante, qui résonna partout dans la caverne. « Il va arriver quelque chose. »

    Chapitre Un

    On entendit un petit clic sourd... puis... silence complet.

    Athénée se redressa soudain dans la pénombre, son cœur battant très fort. Qu'est-ce que... ? Elle s'efforça d'écouter, d'entendre le moindre bruit, mais plus rien. Un frisson de crainte glacé parcourut son corps.

    Papa ? Elle dirigea ses pensées vers lui. Mais il n'y avait aucune réponse. Son esprit explora tous les recoins du vaisseau, mais elle n'arriva pas à le joindre.

    « Lumière ! » commanda-t-elle. Rien. « Lumière ! » dit-elle à nouveau, sa lèvre inférieure se mit à trembler légèrement. Rien.

    Il y avait bien un interrupteur manuel quelque part, mais elle n'avait jamais eu à s'en servir jusqu'à lors. Elle tâtonna le long du mur et trouva un interrupteur. Elle eut un petit soupir de soulagement et actionna le bouton. Rien.

    Et puis, prise d'une terreur soudaine, elle réalisa ce qui n'allait pas. Justement ! Il n'y avait rien ! Absolument rien - pas un seul bruit - ni le son de l'air passant à travers les murs, ni celui de l'eau qui dégoulinait, ni même le murmure constant, en arrière-plan, des moteurs du vaisseau. Rien.

    Papa ?

    Elle capta une de ses pensées - très courte et morcelée. Quelque chose comme Oh, bon sang !

    Les lumières se remirent à briller un moment, plutôt faiblement. Leur lueur fluctuait, mais c'était, néanmoins, un peu de lueur. Ceci lui permit de faire son chemin jusqu'à l'armoire où elle enfila son costume. Son père lui avait toujours dit qu'en cas d'urgence la première chose à faire serait de mettre sa combinaison. Elle avait sa propre réserve d'électricité et d'air. La lumière s'éteignit à nouveau, alors qu'elle fermait la fermeture, et un autre fragment de pensée de son père lui arriva. Putain ! Tu ne peux rien faire ! Cet idiot....

    La pensée se désintégra, mais elle savait d'où elle venait. Il était sur le pont. Bon, enfin, bien sûr, rien d'étonnant à cela.

    Les lumières se rallumèrent encore un fois, mais ce coup-ci, cela fut accompagné d'un bip venant du système d'annonce, et la voix de son père - sa voix, pas seulement ses pensées. « Attention à tous ! Attention ! Tout personnel doit se vêtir de combinaison et se diriger vers la baie de transport. Prenez tout équipement essentiel, comme pour un exercice d'abandon de vaisseau. Attention ! Attention... »

    Athénée laissa sa voix se fondre dans l'espace, et se concentra sur ses pensées. Avec horreur, elle s'aperçut qu'il avait peur.

    Son esprit se figea, l'espace d'un moment. Elle n'avait jamais vu son père avoir peur, de quoi que ce soit. C'était son boulot de ne pas avoir peur. C'était lui le capitaine. C'était lui qui avait la charge du vaisseau. S'il avait peur, lui, qu'en serait-il des autres ?

    Puis, elle se raisonna, Mon boulot, c'est de le soutenir et d'être courageuse.

    Elle laissa courir son regard autour de la cabine, essayant de déterminer ce qui lui serait essentiel et combien elle pourrait, réalistiquement, emporter avec elle.

    Quand elle arriva à la baie de transport, la plupart de l'équipage était déjà là, tout le monde avait l'air pâle et tenait en main des sacs et des paquets de toute taille et forme. Elle avait finalement décidé de n'emporter que ses vêtements, tablette, et l'arbre-à-huile. C'était la seule parmi toutes les choses dont elle avait fait collection lors de ses expéditions, qui lui paraissait intéressante et sortant de l'ordinaire. « C'est juste une qualité d'olives, lui avait dit Déméter. Elles poussent sur Chénou. »

    Mais Athénée n'était jamais allée à Chénou. Elle était née sur Atlantis. Elle n'avait jamais vu une olive avant et elle aimait le petit fruit brillant, qui naissait tout vert et se transformait, petit à petit, en noir-violet. Ce fruit était amer, mais Déméter avait dit que c'était un des fruits les plus utiles, parce qu'après l'avoir débarrassé de son amertume en le laissant tremper, on pouvait s'en servir pour faire de l'huile pour cuisiner ou faire des lampes. Athénée avait beaucoup aimé cette idée d'un fruit pouvant servir à faire à manger et permettant aussi de s'éclairer. Elle en avait donc ramassé pour sa collection, et Déméter l'avait aidée à préparer les cultures qui permettraient d'en sauvegarder les gènes. Elle lui avait aussi donné une pousse plantée dans un pot qu'elle pourrait garder dans sa cabine. Elle l'avait en sécurité maintenant, dans un sac scellé, au fond de son sac à dos, et les précieuses graines dans sa poche.

    « Athénée ?

    Arès faisait l'appel du personnel, debout, sur la passerelle de commandement.

    – Présente », dit automatiquement Athénée. Tout cela semblait tellement irréel. Tout se déroulait exactement comme tous les autres exercices auxquels elle avait participé dans sa vie. Elle se retourna et suivit Artémis docilement jusqu'à la navette.

    Quelques minutes plus tard, ils s'envolaient, à travers une nuit d'un noir d'encre, en direction d'une planète bleu pâle.

    « On dirait Chénou », murmura Déméter.

    ****

    Prométhée regarda l'étoile tomber du ciel. Sa chute était très lente, beaucoup plus lente que celle de n'importe quelle autre météore il eut observée jusqu'à lors. Alors que la trainée lumineuse se rapprochait, il s'aperçut que ce n'était pas juste une seule source de lumière, mais une multitude de point lumineux qui tourbillonnaient lentement. Incroyable !

    Il observa ce spectacle avec intérêt, jusqu'à ce qu'il disparaisse au pied de la montagne et qu'il ne puisse plus le voir. Il envisagea de marcher jusqu'au sommet de la crête voisine pour voir ce qu'il en était advenu, mais il savait que la distance qu'il aurait à parcourir ferait qu'il arriverait trop tard et que tout aurait probablement disparu quand il arriverait. Alors, il rebroussa chemin. Il ne remarqua pas l'étoile, bien plus petite qui continuait à flotter aux alentours de la haute montagne.

    ****

    Athénée se réveilla dans un monde blanc nacré. Elle eut la sensation de flotter comme si elle se trouvait dans un œuf. Elle écarquilla les yeux, son regard scruta son environnement frénétiquement. Murs blancs, plafond blanc, sol blanc couvert de matelas de sol. Une tente ! Bien sûr.

    Elle était si fatiguée la nuit passée qu'elle se souvenait à peine avoir atterri sur la planète bleue et d'avoir campé. Elle ne se souvenait absolument plus même de s'être couchée dans la tente.

    Il n’y avait personne. Ils devaient tous être dehors en train d'organiser les choses et elle manquait à l'appel. Elle s'extirpa du lit, raide et mal à l'aise dans son costume. Son costume ? Oui, c'était bien cela. Déméter lui avait dit de garder sa combinaison. Pourquoi ? La navette n'avait-elle pas activé le bouclier ?

    Quand elle sortit de la tente, elle comprit pourquoi. Au lieu d'être posée au centre du camp, offrant sa protection, la navette planait au-dessus de celui-ci, semblant sur le point de décoller.

    Le soleil brillait tant qu'elle dut se couvrir les yeux pour voir ce qui se passait. Machinalement, elle actionna le mode soleil de sa combinaison spatiale. Immédiatement, l'éblouissement diminua. Elle demeura immobile un moment, à faire le point.

    Le camp se trouvait sur un plateau à flanc de montagne. Dans la distance, très, très loin en bas, se trouvait la mer, une immense étendue bleue étincelante. Elle n'y discernait aucun vaisseau. Avait-il coulé ? Elle eut un moment de panique en pensant à son père. Elle laissa son esprit s'étendre aussi loin que possible, mais elle ne put percevoir aucun écho de lui. Mais il y avait autre chose. Au dessus de la mer, à toute vitesse, l'autre navette approchait. La première navette fit demi-tour et survola la mer, dépassant la seconde et accéléra  en se dirigeant vers l'eau libre.

    En attendant que la nouvelle navette atterrisse, elle jeta un coup d'œil sur le camp. Le plateau s'étendait à perte de vue dans toutes les directions. On avait laissé le centre libre. Pour les navettes, pensa-t-elle. De son côté du plateau, on avait monté une demi-douzaine de tentes en ligne droite. A côté de celles-ci se trouvait la cuisine du camp, où Hestia s'affairait, remuait des casserole, touillait des plats. Du côté opposé se trouvaient des piles de cartons et d’équipement, on y voyait des gens, apparemment occupés à les trier, se déplacer parmi tout cela.

    Ils dépouillent le vaisseau, pensa Athénée, et ils se servent des deux navettes, donc, nous n'avons pas beaucoup de temps. Toutefois, la première navette attendit que la seconde soit en vue avant de décoller. Qu'est-ce que ça pouvait bien signifier ?

    Elle se dirigea vers les autres, prenant soin d'éviter la zone centrale où la navette allait atterrir.

    « Où est-ce que tu crois aller comme ça ?

    C'était Hestia, agitant une spatule d'un air vaguement menaçant.

    – J'étais juste..., commença Athénée, sachant, avant même d'avoir commencé, que c'était sans espoir.

    – Viens ici. J'ai préparé ton petit-déjeuner. Malheureusement ce ne sont que des rations de campagne. Ils n'ont pas encore déballé mes provisions.

    Athénée regarda Hestia avec un mélange d'affection et de frustration. Hestia était comme une mère pour elle, et elle l'aimait de tout son cœur, mais, tout comme une vraie mère, elle intervenait sans cesse dans sa vie et l'empêchait de faire ce qu'elle voulait.

    Avec un petit haussement d'épaules, elle céda et s'assit au comptoir devant Hestia.

    – Alors, ils pensent que le vaisseau va couler, dit-elle. Ce n'était pas une question.

    – Qu'est-ce qui te fait croire ça, mon enfant ? dit Hestia, mais elle avait l'air mal à l'aise et son regard fuyait de l'autre côté du camp, comme si elle pensait y trouver de l'aide.

    – Ils utilisent les deux navettes, dit simplement Athénée. Ils n'en ont pas laissé une pour faire un bouclier. Et, continua-t-elle, pointant sa fourchette vers la navette qui s'approchait, ils ne sont pas sûrs que nous soyons en sécurité ici.

    Hestia la regarda, les sourcils froncés.

    – Que veux-tu dire ?

    – La navette attend que l'autre soit proche avant de s'éloigner ... elle s'interrompit et mâcha pensivement un moment, à moins que..., elle observa le visage de Hestia, à moins qu'ils ne pensent que le vaisseau va exploser et qu'ils ne veulent pas que les deux navettes soient trop près lorsque cela se produira. »

    Hestia grimaça.

    Athénée arrêta de mâcher et posa sa fourchette. Elle avait soudain perdu l'appétit. Son père était en danger. Il était resté avec le vaisseau pour organiser l'évacuation des réserves. Athénée regarda à nouveau les gens dans le camp. La plupart du personnel essentiel était ici. Il s'était assuré qu'ils soient tous en sécurité et maintenant, il veillait à ce qu'ils récupèrent le plus possible de ce que le vaisseau pouvait fournir. Il resterait jusqu'à ce que tout ce qui puisse être transporté ait été transporté. Ou jusqu'à l'explosion du vaisseau.

    Hestia commença à remuer ses casseroles bruyamment comme un professionnel affairé aux fourneaux, son visage détourné du regard d'Athénée.

    – Tu as toujours eu une imagination débordante, mon enfant, dit-elle un peu sèchement. Et une bien grande sagesse pour quelqu'un de ton âge, pensa-t-elle. Tu es bien la fille de ton père.

    ****

    Prométhée était assis au flanc de la montagne et regardait les grands poissons d'argent voler dans le ciel. D'étranges choses se passaient dans les cieux. D'abord l'étoile filante et maintenant les poissons. Il y avait des dieux là-haut et ils préparaient quelque chose. Il fallait le faire savoir à la tribu.

    Mais ils l'avaient chassé et avaient continué sans lui. Il se leva et jeta son baluchon sur son épaule. Puis il se mit en route, en suivant le chemin par où ils étaient passés.

    ****

    Pendant cinq jours, les navettes firent leurs allées et venues, les membres de l'équipage se précipitant à chaque atterrissage, prêts à décharger la précieuse cargaison. La pile de boites et coffres était devenue tellement haute, et sa base s'allongeait tant à présent qu'il était difficile de croire qu'autant de choses aient pu être stockées dans un seul vaisseau. Pourtant, personne n'avait encore entrepris de construire quelque chose de plus permanent. Ils campaient, déchargeaient et triaient, puis se laissaient aller à une sorte d'apathie.

    Athénée traînait dans les environs de conversations, essayant de tout savoir sur la situation et, plus particulièrement, sur ce qui se passait avec son père. Elle avait bien étudié les allées et venue des navettes et pensait avoir compris le programme immédiat au moins. Son père n'avait toujours pas apparu. Il a du rester à bord. À moins qu'il ne soit mort, pensa-t-elle tristement. Elle ne pouvait pas vraiment croire qu'il était mort. Même s'il était trop loin pour qu'elle puisse capter ses pensées, elle était sûre qu'elle saurait s'il était mort.

    Artémis, Aphrodite et Hermès pilotaient les navettes à tour de rôle. Aucun signe d'Hadès ou Poséidon, ils étaient sans doute restés à bord pour aider à charger.

    Au moins, Apollon ne faisait rien de dangereux. En tant que médecin de l'équipage, Apollon était trop précieux pour le risquer en missions dangereuses.  C'était l'homme le plus beau qui n'aie jamais existé et elle avait décidé de l'épouser quand elle serait assez grande.

    Malheureusement, il ne l'avait jamais vraiment remarquée et elle n'avait jamais eu l'opportunité de lui parler, car elle n'était jamais malade. Elle s'entendait bien avec sa sœur, Artémis, mais cela ne servait pas à grand chose, car il ne passait pas grand temps avec elle. Elle était encore en train d'essayer de réfléchir à comment régler ce problème, quand - merveille des merveilles ! - la deuxième navette arriva alors que la première était encore à terre.

    La porte s'ouvrit et son père en sortit, Hadès et Poséidon derrière lui. Il avait l'air fatigué, son teint gris. Le reste de l'assemblée applaudit et un cri s'éleva : « Zeus ! Zeus ! Zeus ! »

    Il eut un sourire las et agita la main pour les calmer, son regard ratissant la foule.

    – Athénée ! cria-t-il. Athénée s'élança avec joie et se jeta dans ses bras.

    – Papa ! s'écria-t-elle, ses bras étroitement enlacés autour de sa taille et sa tête enfouie dans sa poitrine. Elle n'avait pas vraiment réalisé à quel point elle avait eu peur, avant de le voir sain et sauf. Zeus la retint contre lui et poussa un grand soupir. Un instant, il fut trop accablé pour parler puis il se tourna vers la foule impatiente.

    Sa voix résonna, forte et puissante.

    – Nous avons dépouillé le vaisseau de tout ce que nous pensons pouvoir utiliser et nous avons envoyé un message aux nôtres. Je vous ferai un compte rendu complet dans quelques heures, quand nous serons reposés. »

    Il se tourna vers Aphrodite.

    – Pour l'amour de Dieu, met le bouclier en place, qu'on puisse enfin sortir de ces combinaisons. Ouvrant légèrement le col de sa combinaison, il se dirigea vers les tentes pour dormir.

    Un éclair de lumière aveuglante éclaira le ciel au-dessus de la mer, suivi presque immédiatement d'un roulement bruyant, et d'une explosion. Zeus se retourna, son visage aussi blanc que de la craie. Tout le monde se leva et regarda silencieusement le nuage s'élever lentement sur la mer et s'étendre, prenant la forme sinistre d'un énorme champignon. Zeus retourna vers Aphrodite.

    – Est-ce que le bouclier... ?

    – Le bouclier est en place, dit Aphrodite. Air en phase recyclage.

    Zeus laissa échapper un lent et long soupir de soulagement et la foule qui l'observait lui fit écho, d'un soupir collectif.

    Athénée regarda le spectacle avec le reste, une sensation de désespoir au creux de l'estomac. Le vaisseau avait disparu. La seule maison qu’elle ait connu - l’Atlantis - perdu à jamais, englouti par les vagues scintillantes de cette vaste étendue océane.

    Elle leva les yeux vers son père. Il regardait la mer, les yeux plissés, mâchoire contractée.

    – Vitesse et direction du vent ? dit-il.

    – Vingt-cinq, nord nord-ouest, répondit la voix d'Aphrodite.

    – Et bien, enfin, c'est notre premier coup de chance  dit Zeus tristement satisfait.

    – Le premier coup de chance ? Déméter intervint. Et le fait que le vaisseau soit tombé en panne en orbite d'une planète habitable ? Et le fait que nous soyons tous sortis avant qu'il n'explose ? Et que notre capitaine ait anticipé le danger et agi aussi rapidement ? Je dirais que nous avons déjà eu plus que notre part de chance.

    Il y eut un murmure d'approbation parmi la foule rassemblée.

    Zeus baissa la tête, épuisé. Il pensait qu'il aurait peut-être pu faire mieux, qu'il aurait pu prédire tout cela plus tôt et empêcher le vaisseau de tomber en panne en premier lieu.

    Athénée ressentit cette idée et lui serra la main.

    – Tu n'aurais pas pu faire mieux, papa, dit-elle. Tu nous as tous sauvés. Tu es un héros. »

    ****

    Prométhée marchait au bord de la mer, suivant les traces de la Tribu. Ils n'étaient pas si loin maintenant - peut-être à une demi-journée seulement.

    Soudain, le ciel entier s'embrasa et presque immédiatement un grondement sourd de tonnerre jaillit depuis la mer. C'était un son étrange, plat, qui se termina brusquement. Cela ne ressemblait à aucun éclair qu'il ait vu auparavant. Quelque chose d'innommable se passait en mer, là où l'étoile était tombée.

    Pris de panique, il courut se cacher dans une grotte. Un autre animal avait déjà occupé ces lieux avant lui. Il pouvait sentir le musc de sa fourrure. Quelque chose de dangereux - un ours ou un loup peut-être. Ses cheveux se hérissèrent, d'un réflexe de peur atavique, mais il était plus effrayé encore par les horribles choses qui se passaient à l'extérieur et il s'enfonça dans la grotte jusqu'à ce qu'il parvienne à un solide mur de roche. Là, il s'assit parmi les os de petits animaux et trembla dans le noir.

    Chapitre Deux

    Zeus dormit un jour et une nuit puis il se leva, pris un copieux petit-déjeuner et retourna dans sa tente, où il invita les différents membres de son équipage, un par un, pour écouter leurs rapports. Athénée passa la matinée à traîner misérablement dehors, écoutant parfois les pensées de son père, mais elles étaient si ennuyeuses qu'elle abandonna bientôt.

    « Athénée, te voilà ! C'était Déméter, portant un grand sac, qui se dépêchait à travers l'enceinte du camp. Veux-tu bien m'aider à semer ? On pourra planter ton olivier aussi si tu veux. C'est tellement dommage de le laisser dans un pot maintenant que nous avons enfin de la terre.

    Athénée regarda autour d'elle, le rocher du sol, puis se tourna vers Déméter.

    – Mais il n'y a pas de terre.

    – Pas encore. Je vais faire un carré surélevé et chercher de la terre plus bas, dans la montagne. Nous allons faire pousser des plantes de chez nous là où il fait frais, puis nous rechercherons des plantes plus tempérées à planter plus bas. Elle posa le sac et resta un instant, les mains sur les hanches, scrutant le complexe et les pentes de la montagne. C'est la beauté d'une montagne, dit-elle d'un ton satisfait. Il y a tellement de climats différents. »

    Athénée travailla avec Déméter toute la matinée. Elle aimait bien être en compagnie de Déméter. La plupart de ce qu'elle faisait était intéressant. Rien à voir avec les travaux qu'elle faisait pour Hestia, qui consistaient généralement à nettoyer les tables, récurer les surfaces et éplucher les légumes. Hestia n'avait jamais accepté l'idée que les robots soient capables de faire toutes ces tâches correctement et elle avait la fâcheuse habitude d'embringuer quiconque était à sa portée dans les travaux de cuisine, le plus souvent Athénée. Elle était contente de travailler avec Déméter, loin du regard d'Hestia.

    Ensemble, elles prirent une petite navette pour descendre le long du flanc de la montagne, jusqu'à la limite des arbres. Là elles mirent pied à terre. Déméter tendit une pelle à Athénée pour ramasser du compost de feuillages, et ensemble, elles remplirent le sac.

    « Ce sera parfait, déclara Déméter.

    – Mais, allons-nous rester assez longtemps pour que cela en vaille la peine ?

    Déméter se tourna vers Athénée, son expression était devenue sérieuse.

    – Quoi qu'il arrive, Athénée, nous allons rester ici longtemps, dit-elle. Même si notre message est reçu immédiatement, il faudra des mois pour équiper un vaisseau et des années encore pour arriver jusqu'ici et nous trouver. Je pense que nous devons nous résigner à une très longue attente.

    Athénée attrapa la pensée non-formulée de Déméter. D'habitude, les seules pensées qu'elle pouvait capter de façon relativement claire, étaient celles de son père, mais de temps en temps, si elle était suffisamment proche et très concentrée, elle pouvait en capter d'autres.

    – Et si le message ne leur parvient pas ?

    Déméter fronça les sourcils. Elle trouvait parfois la capacité d'Athénée à comprendre certaines choses plus que ce qui aurait était normal un peu déconcertante.

    – Alors, nous pouvons soit nous résigner à rester ici pour toujours, soit nous construisons un autre vaisseau.

    – Pouvons-nous faire cela ? Athénée était émerveillée.

    Déméter pressa ses lèvres l'une contre l'autre.

    – Oh oui, je pense bien. Mais cela prendra très, très longtemps.

    Un petit bip sonore retentit en stéréo et les deux filles levèrent les yeux simultanément, leurs regards se croisèrent.

    – Mon père, dit Athénée.

    – Zeus, dit Déméter. Mieux vaut rentrer. On dirait que la réunion ne va pas tarder à commencer. »

    Elle balança le sac de terre dans la nacelle, elles embarquèrent toutes les deux et le petit véhicule monta vers le plateau. .

    ****

    Prométhée, accroupi dans le noir, écoutait. Il n'entendait rien et se demanda d'abord si le terrible grondement de l'explosion l'avait rendu sourd, mais quand il remua ses doigts entre les os par terre, il entendit clairement les petits grattements. Pas sourd alors. Juste le silence.

    Il se demanda jusqu'où il s'était avancé dans les entrailles de la montagne. Suffisamment loin pour ne plus pouvoir entendre les bruits de l'extérieur ? Il avait du mal à le croire, mais c'était peut-être le cas. Il s'assit et frissonna, essayant d'imaginer quelles créatures terribles parcouraient le monde, dehors. .

    ****

    L’équipage s’était réuni dans la clairière devant les navettes et Zeus se tenait sur un rocher plat comme s’il s’agissait d’un podium. Il tenait a tablette devant lui et la consultait de temps en temps alors qu'il parlait.

    « Bienvenue, commença-t-il. J'ai convoqué cette réunion pour vous mettre à jour sur notre situation. Je suis sûr que vous êtes tous au courant de ce qui s'est passé lorsque le vaisseau a sombré. Nous étions en orbite autour de cette planète lorsque le générateur principal est tombé en panne. Nous avons réussi à le réinitier suffisamment longtemps pour lancer les navettes et évacuer, mais nous n’avions aucune confiance en un rétablissement permanent du générateur qui nous permette de poursuivre notre route. En fait, nous avions très peur d'une explosion. Ici, sa voix trembla légèrement et il baissa les yeux sur sa tablette.

    – Nous avons donc décidé de trouver un endroit sûr pour camper et de vider le vaisseau de tout ce qui pourrait nous être utile, nous pensions pouvoir travailler sur le générateur plus tard. Malheureusement, comme vous le savez, le vaisseau a explosé juste après que nous ayons terminé cette phase. Il leva les yeux et scruta les visages du groupe devant lui. Voici donc notre situation. Nous sommes coincés sur une planète à vingt ans de voyage de chez nous.

    Un soupir s'éleva de l'équipage.

    – Mais nous avons toutefois été incroyablement chanceux. Cette planète est presque identique à Chénou. L'atmosphère est légèrement plus dense, mais nous pouvons la respirer et la température y un peu plus élevée. Nous sommes actuellement dans la saison la plus chaude pour cette région, donc cela devrait s’améliorer plutôt que d’empirer. Pour minimiser la différence, nous avons choisi de camper sur une montagne où l'air est un peu plus raréfié et la température plus fraîche. Il est toutefois possible de respirer et de vivre assez confortablement au niveau de la mer et nous nous adapterons probablement très rapidement.

    Il jeta de nouveau un coup d'œil à sa tablette.

    – Déméter m'a dit qu'il y a beaucoup de variétés de plantes comestibles que nous pourrions cultiver et de son côté Artémis dit qu'il y a une faune abondante. Nous ne savons pas encore si ces animaux sont comestibles, mais cela semble probable, étant donné la ressemblance de cette planète avec la nôtre.

    – Incroyable.. et là, Zeus s'autorisa un petit sourire, même le calendrier est presque identique au notre. Cette planète a une journée de vingt-quatre heures au lieu de vingt-cinq et trois cent soixante-cinq jours par an, par opposition à nos trois-six-neuf. On me dit que les chances d'une telle ressemblance sont à environ de millions sur un. D'après Aphrodite nous ne devrions absolument avoir aucune difficulté à nous habituer au nouveau système et...

    Il fut interrompu par un cri.

    – Et rentrer ? Tu n'as rien dit sur la façon dont tu vas nous ramener chez nous ! »

    C'était Héra. Elle s'était frayé un chemin vers l'avant et s'était levée, les bras croisés, en fronçant les sourcils.

    Zeus soupira. Sa relation avec sa femme n’avait jamais été confortable et le long voyage n’avait pas vraiment amélioré la situation. Héra et lui étaient en conflit plus ou moins continu depuis au moins dix ans. Plus que cela, pensa-t-il. Ils étaient en désaccord depuis la naissance d’Athénée. Il leva les yeux au ciel et dit : « Nous avons commencé à envoyer un message continu du vaisseau dès que nous avons su que nous avions des problèmes. Lorsque nous avons monté le camp, notre priorité a été de mettre en place un mât de communication, qui est en ce moment même, en train d'envoyer un message vers Chénou.  Comme tu le sais très bien, ajouta-t-il mentalement. Que pourrions-nous faire d'autre ? Peut-être que

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