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Sept larmes d'Obéron Les 06 Elysium
Sept larmes d'Obéron Les 06 Elysium
Sept larmes d'Obéron Les 06 Elysium
Livre électronique469 pages6 heures

Sept larmes d'Obéron Les 06 Elysium

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À propos de ce livre électronique

Les choses se précipitent. Avide de pouvoir comme jamais, William de Norfolk fonce vers Valrouge à la tête de son ost, soutenu par l'ensemble du collège magicatorial. Mais le prince-dragon ignore qu'une nouvelle menace pèse sur Nayr. En effet, après leur victoire contre les Gorgons, les Umohngus ont découvert l'existence de ce nouveau territoire et sont fermement décidés à l'annexer. Conscient du danger, maître Cornufle tente de rallier Tombelor pour sonner l'alarme. Pris au piège dans leur crypte, Judith, Thomas et Olnir Vorodine cherchent à fuir Syatogor, investie par les elfes noirs. Geoffroy, quant à lui, se lance à la recherche de Jolanthe, inquiété par son silence. Enfin, Brent, qui vient de traverser le miroir d'Aquafirma, apprend avec stupéfaction qu'il est de retour dans Nayr. Pendant ce temps, monseigneur Da Hora, qui a supplié Lucifer de l'emmener, échoue au coeur de la géhenne au moment où les troupes célestes choisissent d'en finir avec les hordes infernales. Dès lors, il n'a qu'un but : retourner sur Terre de quelque manière que ce soit, afin d'y préparer la lutte finale. Mais le destin se moque bien des visées humaines, et deux larmes manquent toujours au miroir d'Obéron. Deux larmes qui peuvent tout faire basculer du côté de l'ombre ou de la lumière.
LangueFrançais
Date de sortie15 avr. 2015
ISBN9782894856611
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    Aperçu du livre

    Sept larmes d'Obéron Les 06 Elysium - Davidts Jean-Pierre

    5, rue Sainte-Ursule

    Québec (Québec) G1R 4C7

    Téléphone : 418 692-0377

    Télécopieur : 418 692-0605

    www.michelbrule.com

    Distribution : Prologue

    1650, boul. Lionel-Bertrand

    Boisbriand (Québec) J7H 1N7

    Téléphone : 450 434-0306 / 1 800 363-2864

    Télécopieur : 450 434-2627 / 1 800 361-8088

    Distribution en Europe : D.N.M. (Distribution du Nouveau Monde)

    30, rue Gay-Lussac

    75 005 Paris, France

    Téléphone : 01 43 54 50 24

    Télécopieur : 01 43 54 39 15

    www.librairieduquebec.fr

    Maquette de la couverture et mise en pages : Paul Brunet

    Illustration de la couverture : Rielle Lévesque

    Direction éditoriale : Erika Fixot

    Révision : Élyse-Andrée Héroux

    Correction : Patricia Juste Amédée

    Les éditions Michel Brûlé bénéficient du soutien financier du gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC et sont inscrites au Programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour des activités de développement de notre entreprise.

    © Jean-Pierre Davidts, Les Éditions Michel Brûlé, 2015

    Dépôt légal — 2015

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque et Archives Canada

    ISBN : 978-2-89485-660-4

    978-2-89485-661-1 (ePub)

    RÉSUMÉ

    DES TOMES PRÉCÉDENTS

    La découverte d’une des sept larmes d’Obéron projette Brent Stillman dans le monde magique de Nayr où Judith Caron, sa compagne, le rejoint, uniquement pour tomber amoureuse du prince-dragon Ylian Vorodine. Brent ne lâche néanmoins pas prise et tente de la reconquérir. Au cours d’un combat, Ylian laisse lâchement choir Brent dans le gouffre sans fond qui longe Urbimuros, cité emmurée des Ubsalites. Pendant que Brent se démène pour sortir d’Anverrandroi, univers où hommes-insectes et hommes-plantes se livrent une lutte sans merci, Judith accouche de Thomas, son enfant mort-né. Un espoir de revoir celui-ci demeure cependant, car son double astral, ou akayne, a migré dans le corps comateux d’un garçon de onze ans vivant sur Terre. Maître Cornufle promet à Judith de le lui ramener. Mais au moment où il est sur le point de réussir, le mage est contraint de fuir la Terre pour Filigrane, monde peuplé des personnages issus de l’imagination humaine. Il y retrouve Thomas, avant de croiser la route de Brent, également échoué sur Filigrane avec le prince-dragon Geoffroy Montorgueil et d’autres compagnons. Après la restitution d’une quatrième larme au miroir d’Obéron, Brent doit se séparer de Thomas et de ses amis pour qu’ils puissent regagner Nayr en sécurité. Accompagné d’Hatsue, jeune Japonaise rencontrée dans Filigrane, Brent découvre Aquafirma, un univers aquatique gouverné par un potentat atteint de folie meurtrière. Il n’échappe aux griffes de ce dernier que de justesse, en rendant une cinquième larme au miroir et en gagnant la confiance d’un dragon d’eau appelé Edralun.

    Pendant ce temps, dans Nayr, la situation continue de se dégrader.

    Après avoir réuni Thomas et Judith, maître Cornufle tombe sous l’emprise de l’elfe Alsinor, l’ancienne flamme d’Ylian, qui le force à se jeter du haut des falaises d’Ambre. Thomas et sa mère doivent fuir lorsque la même Alsinor livre le château aux elfes noirs, qui en massacrent les habitants. À Tombelor, le prince-dragon William de Norfolk, toujours assoiffé de pouvoir, resserre sa toile. Il lance un assassin aux trousses de Shu-Weï Sang-Noir, maîtresse de la commanderie de Ryu-Gin, et de l’enfant qu’elle porte. Parallèlement, il soudoie Lollifer Urcante pour qu’elle usurpe la place de Jolanthe à la tête de la Magicature. Enfin, il amène le dragon Frogmir à rompre le pacte qui le lie à Ylian, tout en gardant ce dernier sous sa coupe. Ignorant tout de ces événements, Geoffroy rentre à Valrouge en vue d’y monter une armée avec laquelle il entend forcer William de Norfolk à renoncer à ses ambitions. Finalement, monseigneur Da Hora, qui éprouve bien des difficultés à faire rayonner la foi dans Nayr tout en y combattant la magie, apprend qu’Armageddon, l’ultime bataille entre le Bien et le Mal, est sur le point d’éclater.

    Deux larmes manquent toujours au miroir d’Obéron pour qu’il retrouve son intégrité. Deux larmes qui pourraient tout faire basculer, du côté de l’ombre ou de la lumière.

    I. QUI RÉJOUIRA LES COPROPHILES ET ÉPOUVANTERA LES

    APOPATHODIAPHULATOPHOBES

    Était-ce ainsi que cela devait finir ? Francisco refusait de l’admettre — de l’accepter encore moins. Une souillure glissa de ses cheveux, sinuant sur sa joue, attirée vers le bas par la gravité. Du revers de sa main valide, il l’écarta avant qu’elle atteignît la commissure de ses lèvres. La merde lui montait à la taille. Une mer d’excréments visqueux mêlés de glaires bilieuses et de vomissures acides auxquelles il avait ajouté les siennes à trois reprises déjà. Des bêtes vivaient dans cet océan pestilentiel. Des vers et des larves immondes, de la taille de couleuvres, lui frôlaient parfois les jambes. D’autres aussi, peut-être plus dangereuses, et dont il ignorait la nature véritable. Il en avait senti la morsure à plusieurs reprises, mais là était le cadet de ses soucis.

    Ses forces le quittaient. L’épuisement le gagnait un peu plus à chaque pas. S’il cédait, s’il renonçait, abandonnait, c’en serait terminé de lui. Mourir noyé dans un lac d’étrons ! Pouvait-on imaginer fin plus pitoyable ? S’arrêtant un instant, monseigneur Da Hora balaya l’horizon à la recherche de l’îlot aperçu plus tôt, qui semblait avoir disparu. Partout le regard ne rencontrait que l’étendue brune ponctuée de taches tantôt jaunes, tantôt verdâtres, à la surface de laquelle germaient, gonflaient puis éclataient de monstrueuses bulles de gaz.

    Francisco s’était retrouvé près de l’une d’elles lorsqu’elle avait crevé, et il avait failli périr asphyxié. Depuis, il s’éloignait à la hâte dès que la pression des gaz soulevait la pellicule graisseuse nappant la nauséabonde bouillie. Où se trouvait l’îlot ? Et le lac avait-il vraiment une autre rive ou s’était-il leurré là aussi ? Ce ne serait pas la première fois. Il retint le blasphème qui lui pendait au bout des lèvres. Mais non ! Aussi vaste que fût ce lac démoniaque, il avait une berge, il ne pouvait en aller autrement. Pour la repérer — et pour savoir s’il avançait dans la bonne direction —, Francisco devait se hisser au-dessus de la masse.

    Jusque-là, il s’était borné à marcher droit devant, gardant l’œil rivé sur l’espèce de monticule qui marquait approximativement le centre de la gigantesque fosse d’aisances. Malheureusement, son unique point de repère avait disparu quand le sol avait commencé à s’enfoncer sous lui. Le prélat avait persévéré dans la bauge tant qu’il avait pied, se fiant à sa bonne étoile (une étoile qui brillait bien timidement, ces derniers temps), dans l’espoir de voir ressurgir l’îlot salvateur. L’air troublé de miasmes et l’éclairage rougeâtre ne facilitaient pas l’observation. Néanmoins, son obstination eut un résultat. Il crut apercevoir une élévation à quelques dizaines de mètres, légèrement sur sa droite. Reprenant courage, il bifurqua de ce côté, se frayant avec peine un passage à travers la pâte marron.

    Il lui fallut près d’une heure pour atteindre ce qui ne s’avéra être, somme toute, que quelques bouts de bois échoués sur un monticule. De quoi ? Il préférait ne pas le savoir. Comment ces planches étaient-elles arrivées là ? Peu importe. Le principal était qu’il réussît à s’extirper de la puante gadoue et à poser le fondement sur une latte qui, à défaut d’être propre, avait le mérite d’être sèche.

    Enfin assis, Francisco sentit la fatigue affluer dans ses membres. Il scruta les environs de la minuscule hauteur. La rive qu’il avait quittée pour s’engager dans l’abject marigot n’était plus visible et celle qui lui permettrait d’en sortir ne l’était pas encore, bien qu’au loin, une ligne plus sombre laissât présager la fin de l’épreuve.

    Mince consolation.

    Si ce trait annonçait l’autre rivage, la distance à franchir avait de quoi faire frémir. Francisco fouilla dans une des poches de sa veste. Avant son départ, il avait troqué la soutane contre sa tenue de para, héritage du temps où il était aumônier dans l’armée. Il ne regrettait pas l’échange, même s’il avait d’abord hésité en constatant combien sa carcasse avait pris du volume et qu’il ne glissait qu’avec difficulté dans le pantalon, devenu trop étroit. Ce n’était plus le cas désormais. Il flottait presque dans ses frusques, du fait des privations qu’il endurait depuis son arrivée dans ce monde maudit que les habitants duquel appelaient Élysium.

    Le sachet de plastique qu’il extirpa de sa poche renfermait quatre biscuits aussi secs qu’ils étaient censés être nourrissants. Heureusement, la pourriture ambiante ne les avait pas atteints. Francisco essuya ses doigts du mieux qu’il put après les avoir humectés d’un copieux jet de salive et préleva un des insipides rectangles en prenant soin de ne pas toucher les trois autres, afin de ne pas les contaminer, puis il en croqua un morceau. Jamais repas ne lui avait paru aussi succulent. Il grignota le biscuit du bout des dents, en savourant chaque miette. Ici, tout ce qui s’avérait comestible soit avait un goût de fange, soit dégageait un relent de soufre qui n’incitait guère à la gourmandise. Francisco se prit à rêver d’un bifteck juteux, cuit à point, et de son cortège de légumes ruisselants de beurre, le tout arrosé d’un grand cru. Les mets parfois étranges qu’on lui servait dans Nayr eux-mêmes auraient été un ravissement pour le palais, comparativement à la nourriture peu ragoûtante qui constituait son ordinaire depuis quelque temps. Mais il ne devait pas s’attarder à pareilles futilités. Son confort personnel passait loin derrière le but de sa quête, qui avait toujours été et serait toujours de vaincre la magie pour que triomphât la foi.

    Un des morceaux de bois dont était fabriqué l’îlot artificiel remua. Entre les planches vermoulues apparut la tête blafarde d’un ver. Aussi grosse que le poing, elle se tortilla à la recherche d’un appui pour s’approcher de Francisco. Ce dernier corrigea la hardiesse de l’invertébré d’un coup de botte qui fit éclater sa chair gélatineuse.

    Comment en était-il arrivé là ? Comment avait-il échoué dans ce cloaque ?

    Ses pensées revinrent malgré lui en arrière, et il se revit dans le presbytère de sa cathédrale, à Tombelor, quand l’anti-Ève qui avait pour nom Lilith avait laissé tomber les mots : « Armageddon a sonné.  »

    II. OÙ L’ON REMONTE DANS LE PASSÉ POUR MIEUX ÉCLAIRER LE PRÉSENT

    Monseigneur Da Hora, Aloysius et Lucifer venaient de s’attabler quand Lilith fit irruption dans la pièce, escortée de deux démons et d’un Nith-Haïah en piètre état, se traînant à ses pieds, à quatre pattes, au bout d’une chaîne. Elle eut du mal à reconnaître le Prince des Ténèbres, mais une fois convaincue qu’il s’agissait bien de lui et non du frère Mellitus, dont il avait emprunté l’aspect, et après lui avoir rendu la mémoire, elle lâcha brutalement la bombe.

    — Armageddon a sonné.

    — La lutte finale ! ? s’exclama Lucifer dont les prunelles se rétrécirent pour devenir des billes d’acier.

    Lilith hocha lentement la tête.

    — C’est Michel. Il a envoyé un émissaire nous lancer un ultimatum. La bataille aura lieu en terrain neutre, dans la Frange.

    — Et l’Éternel l’a laissé faire ?

    — L’Éternel ! s’esclaffa la loubarde. Si tu veux mon avis, Il s’est fait la malle depuis longtemps. Écoute, nos troupes sont désorganisées et ce n’est pas Belzébuth ni les autres abrutis à leur tête qui mettront de l’ordre dans cette pagaille. Nous avons besoin de toi.

    Lucifer n’avait pas de mal à le croire. En Enfer, la règle était : chacun pour soi et tant pis pour les autres. Quand les capitaines des légions infernales réussissaient à maintenir une certaine cohésion dans leurs rangs, c’était entre eux qu’ils se chamaillaient. Après Satan, Lucifer était le seul à avoir assez de poigne sur les démons pour les amener à faire corps, sans doute parce qu’il leur donnait la trouille. Cette peur cimentait le ramassis de vauriens, d’idiots et d’incapables qui formaient le gros de l’armée infernale.

    La cape magique qui enveloppait le Prince des Ténèbres d’une bure monastique se mua en pourpoint rouge à crevés noirs. L’effet aurait été saisissant si l’habit n’avait recouvert la carcasse en barrique du frère Mellitus. Au lieu de quoi, la métamorphose déclencha une cascade de rires chez la démone bardée de cuir.

    — Je comprends que le dépravé que tu es se soit attaché à sa défroque de moine, mais ne crois-tu pas que…

    Lucifer grogna.

    — Tu devras t’en contenter pour l’instant. Il s’avère que la magie possède une puissance que je n’imaginais pas. Elle m’empêche de quitter ce corps que tu trouves si grotesque pour réintégrer le mien.

    À l’air goguenard de Lilith succéda une moue dubitative.

    — Sous cette forme, on ne peut pas vraiment dire que tu fasses figure d’autorité.

    Les jets de flammes qui fusèrent des mains du Roi des Menteurs frôlèrent la chevelure d’ébène de la Première Femme.

    — Celui qui sera tenté de contester mon autorité ferait mieux d’y réfléchir à deux fois.

    Lilith haussa les épaules.

    — Après tout, puisque tu as gardé le principal…, fit-elle en s’avançant pour palper les attributs mâles du moine à travers ses chausses.

    — Maintenant que j’ai ton approbation, railla Lucifer, partons.

    Mû par une intuition subite, monseigneur Da Hora choisit ce moment pour intervenir.

    — Je viens avec vous !

    Un cercle de regards étonnés et interrogateurs fixa le prélat.

    — Hors de question, trancha Lilith.

    Ne lui accordant aucune attention, Francisco s’adressa directement à Lucifer.

    — Vous devez m’emmener.

    — Pourquoi ? rétorqua celui-ci. Qu’iriez-vous faire dans la géhenne ?

    — Les anges disposent d’un moyen pour aller sur Terre. Les démons également. Or, pour moi, cette porte s’est refermée ici. Je ne vous demande que de m’y renvoyer. Le véritable Armageddon n’est pas tant la lutte qui vous oppose que celle qui dresse la foi contre la magie. Je dois absolument retourner sur Terre pour aider mes semblables à s’organiser et à juguler le flot de magie avant qu’il soit trop tard.

    — Je ne vois pas en quoi cela me concerne.

    — Ne venez-vous pas de dire que la magie est plus puissante que vous le pensiez, qu’elle vous empêche de retrouver votre forme première ?

    — Ici ! Sur ce monde que régit la magie. Tout rentrera dans l’ordre en Enfer.

    — Que vous dites. Rien ne le prouve. Des anges ont été tués, des démons aussi. Ont-ils repris vie ? Permettez-moi d’en douter. Songez à celui que vous aviez chargé de protéger le vieux Vorodine de Celle-qui-aurait-dû-être-morte, et qui gît à présent sous le sable au pied des falaises d’Ambre. Il est là pour y demeurer. Jamais vous ne le reverrez. Imaginez que la magie vienne à déborder en Enfer ou au Paradis ? Non, mon combat est aussi le vôtre. Nous avons tous intérêt à voir la magie disparaître au plus vite.

    Lucifer convint que le raisonnement se tenait. Jusqu’à preuve du contraire. Il se tourna vers Lilith.

    — Qu’en penses-tu ?

    — Ma foi, mon chien se sent bien seul, répondit-elle en tapotant la tête de Nith-Haïah. Et je n’ai encore jamais tourmenté de cardinal. Ce pourrait être amusant.

    — Très bien, fit Lucifer. Êtes-vous prêt ?

    — Accordez-moi seulement un instant, que je me change.

    Monseigneur Da Hora se rendit à la grande armoire qui occupait un coin de la pièce pour en sortir la tenue de para qui y était suspendue. Se délestant vivement de sa soutane, il enfila en un éclair le pantalon, un peu serré à son goût, le treillis et la chemise, chaussa ses robustes godasses et endossa sa veste tout en palpant discrètement ses poches pour s’assurer que sa trousse d’urgence s’y trouvait toujours (un chapelet, des hosties consacrées, une fiole d’eau bénite et d’autres babioles), de même que le Glock et les balles que renfermait encore son magasin. Ce type d’arme n’aurait aucun effet sur les créatures divines, cependant, savait-on jamais ? Il termina ses préparatifs en se couvrant le chef de la casquette qui l’avait accompagné sur tous les fronts où il avait servi dans l’armée.

    Habillé de pied en cap, il s’approcha d’Aloysius qui observait la scène en silence, de ses grands yeux chevalins, afin de lui faire ses adieux.

    — Aloysius, dit-il en prenant l’Ubsalite par les épaules, soyez mon diacre. Je vous confie cette église. Prenez-en soin comme vous avez su le faire par le passé. La mission que nous avons commencée doit se poursuivre. La magie doit être stoppée. Je compte sur vous pour me remplacer à la tête du troupeau durant mon absence.

    — Vous aviez promis de me montrer votre monde.

    — Le moment n’est pas venu pour cela. Mais lorsque je reviendrai et que la situation sera rétablie, je vous emmènerai à Rome. Vous verrez, c’est une ville fabuleuse. Je vous présenterai le pape. Je suis sûr que vous l’intéresserez. C’est un homme d’une grande curiosité. Je sais que ma confiance est bien placée. Promettez-moi que vous vous occuperez de la congrégation, que vous continuerez le combat. Il faut tenir le fort.

    — Je le ferai. Je surveillerai ce qui se passe à la Magicature, puisque personne n’a encore songé à appliquer le sort d’hermétisme au sol.

    — Excellent. J’étais sûr de pouvoir compter sur vous.

    — En as-tu fini avec tes messes basses, curaillon de mes fesses ? grogna Lilith, agacée par ce conciliabule.

    — J’arrive.

    — Viens ici, toi ! râla alors la garce en tirant violemment la chaîne qui tenait Nith-Haïah prisonnier.

    L’ange émit un hoquet quand son collier l’étrangla et perdit l’équilibre pour s’étaler par terre, ce qui fit s’esclaffer les deux gardes du corps de Lilith.

    Monseigneur Da Hora aida la Domination à se relever en lui prenant le coude. La créature céleste faisait pitié à voir. Ses plumes étaient d’un gris fuligineux et Francisco crut voir des poux se faufilant entre les rémiges. L’aube de l’ange s’avérait si crasseuse que même plusieurs lavages viendraient difficilement à bout de la saleté. Les boucles d’or d’autrefois n’étaient guère plus que des mèches de cheveux filasses que cimentait un suint gommeux, à la désagréable odeur de beurre rance.

    Monseigneur Da Hora nota des traces de sévices. Des zébrures sur les bras de Nith-Haïah témoignaient de l’usage répété d’un fouet.

    — Vous y êtes ? s’impatienta Lucifer lorsque Francisco se fut rapproché.

    — Oui.

    — Bon. Allons-y.

    Les démons serrèrent les rangs autour de l’ange et de l’humain, puis Lilith appuya sur ce que le prélat avait pris pour un cabochon à son doigt et un tourbillon ardent les enveloppa.

    Ils se retrouvèrent presque sans transition dans une espèce de cube aux parois noires et luisantes à l’intérieur duquel une dizaine de personnes auraient pu tenir à l’étroit. Une porte coulissa aussitôt, révélant un démon à tête de bouc, assis à un pupitre sur lequel clignotaient de mystérieux voyants. Il les dévisagea d’un regard morne. Ils sortirent de la machine pour se retrouver sur une plateforme de granit, au milieu d’une terre désolée où bouillonnaient çà et là des mares de poix et d’autres d’une boue jaunâtre, tels de monstrueux bubons dégorgeant leur pus. Un puissant remugle de soufre fouetta les narines du prélat tandis qu’un air acide lui faisait monter les larmes aux yeux.

    Francisco s’était attendu à un Enfer grouillant d’âmes et empli de hurlements. Or, les lieux se révélèrent étrangement déserts et silencieux. Étonné, il s’en ouvrit à Lucifer.

    — Moins d’âmes qu’on le pense aboutissent ici. Et pas davantage au Paradis, commenta le démon. Pour tout dire, il y a pénurie de petit personnel. La foi n’a plus la cote.

    Puis, s’adressant à Lilith :

    — Je dois parler à Belzébuth, le faire rentrer dans les rangs.

    — Bonne chance. Ils sont nombreux à s’être ralliés à lui depuis ton départ. Tout cela à cause de ce foutu cul-bénit.

    Un violent coup de pied propulsa monseigneur Da Hora en avant et celui-ci ne dut qu’à son sens de l’équilibre de ne pas finir à plat ventre dans une flaque de fange, ce qui fit ricaner les démons les escortant.

    — Reprendre le contrôle ne devrait pas être trop difficile, répliqua Lucifer sans paraître accorder attention à ce qui venait de se produire. J’ai encore des alliés.

    — Espérons-le.

    Ils sinuèrent entre puits de flammes et lacs de vase. Le groupe allait d’un bon pas et Nith-Haïah peinait à les suivre, alourdi par la chaîne sur laquelle Lilith tirait impitoyablement dès que l’ange faisait mine de ralentir. Monseigneur Da Hora n’avait jamais eu en grande estime la Domination dont il avait pu jauger la naïveté, une naïveté qui frôlait l’imbécillité, cependant, en pays ennemi, alors qu’on était cerné de toute part, le plus benêt des benêts pouvait devenir un allié précieux. Nith-Haïah connaissait les lieux. D’après le peu que Francisco en savait, l’Enfer et le Paradis communiquaient. L’ange pourrait lui indiquer le chemin. Tout en marchant, monseigneur Da Hora s’efforça de rassembler ce qu’il connaissait de la géographie céleste.

    Si les documents et les avis divergeaient, chaque auteur ayant sa propre interprétation des Écritures, dans l’ensemble, on s’accordait pour dire que l’Enfer se divisait en neuf cercles et le Paradis, en sept ou neuf ciels. Une montagne dite du Purgatoire était censée séparer les deux pôles de l’univers divin, encore que la chose ne fût rien moins que certaine, le Purgatoire ayant pour ainsi dire été « inventé  » par l’Église au XIIe siècle, à l’instar des Limbes, lieu présumé où se rassemblaient les âmes de ceux qui n’avaient pas eu la chance d’être illuminés par la doctrine chrétienne. Francisco croyait également se rappeler un certain pont du Jugement dont le centre était aussi mince et effilé qu’une lame de rasoir. Il devait néanmoins reconnaître que cette cartographie sommaire reposait sur bien des conjectures et ne l’aiderait en rien s’il ignorait quelle direction prendre. Y avait-il seulement un nord dans ce monde absurde dont il était l’hôte désormais ?

    Au bout d’une heure de cheminement pénible, ils virent s’élever un bâtiment qui, à mesure qu’ils approchaient, sema la consternation dans le cœur de monseigneur Da Hora.

    — Qu’est-ce que c’est que cette horreur ? interrogea-t-il alors qu’ils n’en étaient plus distants que de quelques centaines de mètres.

    — Mon palais grand-ducal, se borna à répondre Lucifer.

    — Ça ? Vous voulez rire ?

    — Vous n’aimez pas l’architecture bavaroise ? Vous croyez qu’elle n’est pas propice au mal ?

    Francisco se tut. L’édifice avait beau singer vaguement les constructions du sud-est de l’Allemagne, là s’arrêtait la comparaison. Ce qu’il avait devant lui évoquait un monstrueux chalet suisse au centre duquel auraient poussé de façon anarchique les graciles tours de Neuschwanstein. Bien que l’ensemble fût d’un ridicule consommé, le prélat s’abstint de formuler un commentaire. Sa présence était au mieux tolérée et la courtoisie, si ce n’est la prudence, exigeait qu’on ne critiquât pas les goûts du loup en matière de décoration quand on en visitait la tanière.

    La démesure des lieux se confirma sitôt qu’ils eurent franchi le portail en bois sombre que flanquaient deux créatures aussi saugrenues que répugnantes : la première avait une tête de sanglier juchée sur un corps d’éphèbe tapissé de pustules purulentes, tandis que la seconde arborait celle d’un vieillard édenté, posée sur un tronc bouffi dont la toison était si touffue et si grasse qu’on aurait cru une moquette trempée dans de l’huile à friture. Des couilles qui auraient convenu à un pachyderme ballottaient entre les jambes torves du vieillard, alors que l’homme-sanglier se campait sur des pattes ressemblant à s’y méprendre à celles d’un rapace.

    L’intérieur du palais avait davantage l’aspect d’un harem ottoman que celui d’un nid d’aigle. Lits, fauteuils, divans et autres meubles invitant à la détente encombraient chaque coin dans une débauche de couleurs où prédominaient curieusement le bleu et le vert, là où Francisco s’était attendu à une explosion de rouge et de noir. Le prélat suivit ses guides à travers une série de pièces qui traduisaient l’extrême fantaisie de l’architecte : aux salles dont l’ampleur rivalisait avec la galerie des glaces de Versailles succédaient des pièces guère plus grandes qu’un cagibi, et l’on pouvait grimper un escalier pour se retrouver dans l’équivalent d’une cave donnant sur un balcon qui débouchait lui-même sur un bain romain.

    Au terme d’une multitude de tours et de détours, ils aboutirent dans une pièce aux dimensions spacieuses dont l’aménagement aurait rappelé le Bureau ovale de la Maison-Blanche, n’eût été le hamac qui se balançait devant les fenêtres offrant une vue panoramique des cercles inférieurs de l’Enfer. Leur escorte ne traversa pas les robustes portes de bronze qui y donnaient accès. Lilith prit possession d’un récamier sur lequel elle s’allongea avec langueur pendant que Nith-Haïah, tel un chien docile, s’accroupissait à ses pieds. Lucifer quant à lui poussa un soupir de satisfaction quand il laissa le corps replet du frère Mellitus se couler dans le filet dont les mailles se tendirent sous son poids. Indécis, Francisco resta debout un instant avant d’opter pour un sobre fauteuil capitonné, qu’il éloigna de la loubarde afin de l’approcher du Seigneur des Ténèbres.

    — Je suis vanné, j’ai soif et j’ai faim, lâcha ce dernier.

    Il n’avait pas terminé de prononcer ces mots que les battants d’airain se rouvrirent devant un cortège de jeunes gens aussi avenants que dévêtus. Chacun tenait un plateau d’or couvert de victuailles et ils les déposèrent tour à tour sur une monumentale table en acajou verni.

    Ses hôtes ne se donnèrent pas la peine de se servir. Une jouvencelle apporta un plat et un gobelet de vin à Lucifer pendant qu’un adonis faisait de même pour Lilith. Celle-ci tripota sans vergogne le vit de l’adolescent tout en rongeant le pilon d’une volaille ; Francisco ne détourna le regard que pour découvrir Lucifer trifouillant l’intimité de sa servante.

    — Quel sera votre bon plaisir, Francisco ? railla le Roi des Menteurs. Mâle ou femelle ?

    — Ni l’un ni l’autre, je me servirai moi-même. Vous voulez quelque chose, Nith-Haïah ?

    L’ange secoua la tête. Dans ses yeux ne se lisait que la résignation.

    Lilith ricana.

    — Monsieur est trop fine gueule. Il préfère le lait et le miel. Ah ! Et aussi une bite bien dure dans le cul !

    Son rire résonna de nouveau haut et clair.

    Monseigneur Da Hora refusa de prêter attention à ces grivoiseries. Provoquer, tel était son jeu. Mais la démone ne réussirait pas avec lui. Il ne lui donnerait pas la satisfaction de le voir perdre son sang-froid et ainsi devenir son pantin.

    La plupart des mets qui garnissaient la table en étaient de viande, une viande dont les effluves ne lui disaient rien qui vaille. Francisco préféra jouer la carte de la prudence et se rabattit sur un ou deux plats d’aspect anodin. La macédoine s’avéra pâteuse et lui arracha la gueule, tant elle était poivrée ; la salade, en revanche, n’était qu’amertume et ses feuilles avaient la viscosité des algues. Le tout laissa dans sa bouche un arrière-goût indéfinissable.

    Comme il revenait à son siège, la conversation que Lucifer et son égérie tenaient à voix basse s’interrompit brusquement. D’un geste, le Prince des Ténèbres signala aux domestiques en costume de peau de vider les lieux.

    — Vous devez être fatigué, Francisco. Quelqu’un va vous conduire à vos appartements. Malheureusement, je crains que l’Enfer ne soit pas doté des commodités auxquelles vous êtes accoutumé. Quoi qu’il en soit, vous pourrez vous rafraîchir et prendre un peu de repos.

    — Cette machine grâce à laquelle nous sommes arrivés, est-ce avec elle qu’on accède à la Terre ?

    — Nous en reparlerons plus tard, Francisco. Des affaires plus urgentes réclament mon attention.

    Mais monseigneur Da Hora ne lâcha pas prise si facilement.

    — Si c’est le cas, vous pourriez me renvoyer. Cela ne prendrait qu’une minute et vous n’entendriez plus parler de moi, plaida-t-il.

    — Ferme-la et contente-toi de faire ce qu’on te dit, face de carême ! aboya Lilith.

    Si Francisco espérait que Lucifer remette la virago à sa place, il en fut pour ses frais. Le sourire sardonique qui éclairait le visage du frère Mellitus en disait long sur le plaisir que le Prince des Ténèbres tirait de ces empoignades.

    Comme Francisco reposait son assiette, un démon fit son apparition. Chauve, hormis une frange de cheveux sales auréolant une tête au groin de cochon, son front bas et fuyant et ses yeux porcins ne reflétaient pas une grande intelligence. À l’instar de la plupart des démons que le prélat avait vus ou avec qui il avait eu l’occasion de traiter, celui-ci donnait l’impression de s’habiller dans un dépotoir. Le justaucorps de velours mauve dont il était affublé n’était que lambeaux. Trop étroit, il couvrait à peine un tronc massif aux muscles flasques, planté sur les jambes grêles d’un rachitique.

    — Brogneth vous conduira, reprit Lucifer en désignant du menton le nouveau venu. Je vous prierai de rester dans votre chambre jusqu’à ce que je reprenne contact avec vous.

    — Si je peux vous être de quelque conseil…

    — Le seul conseil qui nous intéresserait, c’est comment te clouer le clapet, rétorqua sèchement Lilith.

    Monseigneur Da Hora trucida la roulure du regard en ravalant l’insulte qui lui montait aux lèvres. Mieux valait jouer profil bas. Il trouverait bien le moyen de s’entretenir en privé avec Lucifer. Tant que cette folle resterait pendue à ses basques, cependant, il n’obtiendrait jamais gain de cause. Bien que cela lui en coûtât, il salua donc son hôte et emboîta le pas au cochon humain muni d’une hallebarde qu’on lui avait assigné pour guide.

    Brogneth laissait dans son sillage un chapelet de flatulences auquel aurait difficilement résisté le nez le plus obstrué. Même en respirant par la bouche, Francisco éprouvait le plus grand mal à réprimer une nausée. À côté de ces miasmes, l’atmosphère soufrée du monde infernal paraissait aussi agréable qu’un chèvrefeuille en fleurs. Monseigneur Da Hora laissa se creuser l’écart entre eux sans que le démon parût s’en soucier. Peut-être aurait-il pu s’éclipser, mais ensuite ? Ce monde lui était totalement étranger. Son objectif — retourner sur Terre — semblait temporairement compromis. Il devrait prendre son mal en patience. Il était persuadé que, puisque les démons et les anges allaient et venaient sans difficulté du plan céleste au plan terrestre, rien n’interdisait, en théorie, qu’il en fît autant pourvu que quelqu’un acceptât de l’aider.

    Ils descendaient un escalier en colimaçon, si étroit que monseigneur Da Hora frôlait sans cesse la pierre grise des épaules. Brogneth, dont la corpulence n’avait rien à envier à celle d’une bête promise à l’abattoir, ne devait son passage qu’à la sueur que distillait son épiderme et qui maculait les murs d’une trace nauséabonde à hauteur de l’abdomen. Francisco se demanda si Lilith n’avait pas passé outre les désirs de Lucifer en commandant à son guide de l’enfermer dans un cul-de-basse-fosse, tant ils s’enfonçaient dans les entrailles du palais, mais le prélat fut stupéfait de découvrir qu’au terme de cette infernale descente, la porte au pied de l’escalier débouchait sur une vaste pièce pourvue d’un balcon donnant sur la région environnante. Se retrouver à pareille hauteur alors qu’ils n’avaient — semblait-il — cessé de s’enfoncer au plus profond du château dépassait l’entendement. Quand le prélat voulut interroger le démon à ce sujet, il avait disparu.

    La chambre était pourvue de tout ce qui était susceptible de rendre un séjour plus agréable en pareilles circonstances et n’aurait pas déparé un hôtel de charme, si ce n’était qu’elle était dépourvue d’électricité et d’eau courante. Les flammes crachotées à divers endroits sur les murs assuraient néanmoins un éclairage suffisant pour qu’on pût lire les ouvrages garnissant la bibliothèque qui occupait un pan entier de la pièce. En dehors de l’immense lit couvert de peaux, celle-ci était meublée d’un secrétaire, d’une table, de deux chaises et d’un fauteuil au rembourrage aussi moelleux qu’un matelas. Une baignoire emplie d’eau tiède et une vasque flanquée d’un grand miroir faisaient office de salle d’eau. Seule la décoration était d’un mauvais goût consommé, consistant à parts égales en scènes d’une cruauté ou d’une lubricité inouïes.

    On cogna à la porte. Lorsque monseigneur Da Hora ouvrit, entra une démone aux formes plantureuses, sommairement vêtue d’un pagne. Une pile de vêtements et des serviettes de bain lui encombraient les bras.

    — Bonjour, mon joli, fit la diablesse en lui décochant une œillade. Où veux-tu que je dépose ça ?

    — Le lit ira très bien, répondit Francisco, sur le qui-vive.

    Ses chairs affriolantes se trémoussèrent jusqu’à l’endroit indiqué, puis la catin revint vers lui.

    — Que puis-je d’autre pour ton plaisir, mon lapin ? interrogea-t-elle en parcourant de la main son entrejambe.

    Il repoussa la main baladeuse.

    — Je ne suis pas votre lapin et j’ai tout ce dont j’ai besoin, merci.

    — Comme tu voudras. Si jamais tu changes d’avis, tu n’as qu’à tirer le cordon

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