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Juillet
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Livre électronique20 pages16 minutes

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À propos de ce livre électronique

Nouvelle. À la suite d'une rupture, un écrivain fait le point sur sa vie. Parti à la recherche de son passé, il succombe à ses obsessions, au souvenir de la femme aimée maintenant disparue mais il résiste à la solitude et il reprend goût à la vie. Il s'éprend d'une autre femme, garde ses souvenirs pour la nuit, pour chaque mot qu'il écrit.
Extrait : « A Paris, j'affectionnais tout particulièrement les terrasses des cafés, les restaurants, arpenter les boulevards, la foule. A certaines heures, la ville me manquait terriblement et j'en revenais toujours aux dernières heures de mon départ, à cette journée-là, pas si lointaine, qui n'était pas encore un souvenir, comme si j'étais arrivé la semaine dernière alors que le calendrier disait deux mois. C'était une histoire comme j'avais l'habitude d'en lire et d'en écrire, rien de plus qu'une histoire, ou la pièce était finie, le rideau était tombé. C'était l'heure de partir et de trouver dans ma poche le ticket du vestiaire, d'aller prendre mon manteau au milieu de la bousculade, d'échanger des sourires et des poignées de main, puis de rester un instant devant le théâtre grisé par la foule et les lumières, avant les boulevards, le café, et appeler Henri, Martial ou Ben.
Ici, j'apprenais la solitude.
Il y avait des moments de doute, de l'incertitude, une très grande peur parfois, mais il y avait aussi des moments d'espoir et dans l'ensemble, la solitude était supportable. Elle était comme les heures, dolente et patiente, comme les paysages, comme le soleil, elle avait quelque chose de l'éternité, une éternité vagabonde, oisive, bonne malgré tout.
J'occupais toutes ces heures comme je le pouvais et je pensais beaucoup à l'oubli. Celui qui viendrait. Que je voudrais éloigner un jour. Défaire. Tôt ou tard.
Je pensais aux lettres que je connaîtrai par cœur, aux photographies qu'un jour je voudrais jeter. Et je les jetterai. Mais pour le moment, je ne voulais pas encore y croire. C'était une légende, un conte, je pouvais encore compter ses mots et les miens. Les jours et les nuits. Aligner les photographies, les reprendre une à une et les lever dans la lumière, chercher un détail, une ruse, un masque, le temps qui passe. »

LangueFrançais
ÉditeurNathan
Date de sortie11 févr. 2015
ISBN9781311995056
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    Juillet - Thomas Brandao

    JUILLET

    THOMAS BRANDAO

    ****

    ISBN 978 1311995056

    © 2015 Thomas Brandao. Tous les droits réservés.

    ****

    1.

    J'étais arrivé en toute fin d'après-midi mais l'été, c'est un détail sans importance...

    Il faisait chaud dans le compartiment de deuxième classe et j'avais regardé sans les voir les paysages qui passaient sur la vitre, me demandant constamment si j'avais bien fait de partir. Si je supporterais la solitude. D'être loin. Même si je n'allais pas si loin. Sans être absolument seul. Guillaume m'attendait. D'ailleurs, il serait là, sur le quai de la gare, le col de sa chemise serré par une cravate et sa veste sur le bras.

    A l'arrivée, Paris était loin. Et Guillaume, qui paraissait moins grand que dans mon souvenir, moins solide, ne ressemblait ni à sa voix, ni à son écriture nerveuse.

    Nous nous serrâmes la main comme deux étrangers, et nous échangeâmes quelques mots, des banalités.

    La ville était une ville de province, la province comme on la voyait toujours depuis Paris.

    Nette et ensommeillée, des maisons bien alignées, un kiosque à musique couleur rouille dans un parc aux allées sablées, les bancs à l'ombre des érables et des terrasses de café désertées, quelques promeneurs, des portes closes.

    Après avoir longé le parc, la voiture s'engagea dans une rue. En ligne droite,

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