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Rêve de livre noir
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Livre électronique170 pages2 heures

Rêve de livre noir

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À propos de ce livre électronique

Dans les méandres d’un monde bouleversé par les tumultes de la pandémie, une histoire singulière s’illustre, tissée de fils autobiographiques teintés de l’encre vive de la fiction. Suivez le récit envoûtant d’une mère et de ses enfants, voguant entre la France et le Sénégal. Entre rires et larmes, espoirs et désillusions, Rêve de livre noir est un voyage initiatique empreint de bravoure et de résilience face à l’adversité. Dienaba Kakou Diawara, tel un guide bienveillant, distille savamment les informations cruciales de la Covid dans le monde. Pourtant novice, l’auteure entrelace avec maîtrise les éléments factuels et le tissu de son récit, créant ainsi une expérience de lecture riche et immersive. Chaque étape de cette traversée est l’occasion d’explorer les multiples facettes de cette crise sans précédent, tout en offrant une lueur d’espoir. Dans ce tourbillon d’émotions, l’essence même de la vie émerge, plus vibrante que jamais, comme un phénix renaissant de ses cendres. Car c’est dans les épreuves que se révèle la force de l’âme humaine. Ce récit, plus qu’une simple histoire, est un hymne à la vie, une ode à la beauté de l’existence, même sous la toile sombre de la Covid.
LangueFrançais
Date de sortie24 juin 2024
ISBN9791042222222
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    Aperçu du livre

    Rêve de livre noir - Dienaba Kakou Diawara

    Le confinement

    Vendredi 15 mai 2020

    Deux mois après le premier confinement et toujours en vie, je spécule que nous avons vécu cela comme la plupart des gens : bouffe, télé et presque pas de sorties comme beaucoup de peureux. Ali, mon cher époux passionné de cuisine, nous concocte des plats, un gâteau, des amuse-bouches à chaque fois qu’il veut chasser l’ennui. Nous avons tous fini par prendre des kilos à la date de la première phase de déconfinement, le 11 mai 2020. Ce matin-là, il reçut un courrier lui avisant que son salaire allait être réduit de 15 %, les 85 % du chômage partiel décrété par le gouvernement à l’annonce des mesures en mars 2020. Pourtant, il croyait être épargné parce qu’exerçant dans un grand hôtel de luxe, le patron avait promis d’honorer l’intégralité des rémunérations. Il a tenu cet engagement pendant les deux premiers mois. Au troisième, comme le secteur de l’hôtellerie n’avait toujours pas le droit d’exercer d’après les dernières déclarations du Premier ministre, son employeur ne voulait plus verser le reliquat et se dit obligé de placer tout le personnel au chômage partiel. Il s’est inquiété en recevant ce message. Il était ravi comme moi de profiter du repos imposé chez soi et de recevoir sa paie en totalité. Il s’est empressé de téléphoner à son supérieur qui lui expliqua qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, c’était juste une simple formalité et que l’entreprise continuera de régler ses salariés sans déduction. Il m’informa du courrier et parla de la riposte du chef. Cela ne m’a guère rassurée et avec la comptabilité qui sommeille en moi, je n’ai pas pu m’empêcher de faire la déduction express dans ma tête afin d’évaluer dans quelles difficultés cela pourrait nous entraîner ou quel projet cela pourrait gâter ou retarder. Je redoute toute mauvaise surprise surtout en matière de finances. Mais j’ai convenu de garder mon calme depuis qu’on s’est retrouvés confinés à la maison afin de ne pas rendre l’atmosphère invivable et vivre cet isolement comme si on était en prison.

    Un mois après, coup de théâtre : Emmanuel Macron et Gérard Philippe décrètent trois semaines avant la fermeture officielle des écoles pour les grandes vacances scolaires que tous les enfants doivent retourner à l’école. Nous ne savons pas exactement pourquoi une telle décision, car, à part les marchés hebdomadaires, les supermarchés, les supérettes, les boulangeries et autres structures qui ont un rapport avec l’alimentation, rien n’est réellement ouvert, même pas les organismes de l’État comme : la Sécurité sociale, certaines postes, la CAF, Pôle emploi, etc. Les bars, les restaurants, les hôtels, les boîtes de nuit, les cinémas et salles de spectacle sont aussi restés fermés. Mais on veut que l’on dépêche nos chers petits à l’école ? C’est comme dans une guerre : on nous ordonne d’envoyer nos enfants au front en première ligne et qu’ils nous apportent le danger sur un plateau d’argent, nous qui sommes tranquillement en train de bronzer ou nous ronger les ongles à la maison. Cela sert à quoi qu’on nous impose de rester chez nous dans ce cas ? « Il faut vraiment arrêter de nous prendre pour des jambons », pour être un peu polie, me suis-je dit sur le coup. Si vous comprenez quelque chose dans ce verdict, moi j’en suis restée stupide. La première idée que j’ai eue c’est qu’Emmanuel Macron n’a pas de descendant, donc ne peut sentir l’importance d’un enfant pour ses parents ; c’est pourquoi il nous ordonne une telle chose. Mais c’est son Premier ministre Gérard Philippe et la Première dame Brigitte Macron, ancienne professeur d’école, qui ont consenti à cette idée, présage qu’il y a un fait imminent pour qu’ils concordent tous, sans citer les autres membres du gouvernement, à une si étrange décision. Mais qu’est-ce qui a de plus important qu’un enfant, que nos enfants ? Si c’est pour l’économie ou pour rétablir les choses dans leur contexte, on s’en fiche de toute évolution, toute lésinerie qui engendre le risque de perdre nos enfants ou qu’ils nous filent le virus qu’ils ont contracté à l’école et finissent par nous perdre finalement. Si c’est pour qu’ils ne séjournent pas trop longtemps à la maison, ce qui peut les frustrer, les adultes savent bien cela et chacun doit savoir manœuvrer pour éviter cela. Si c’est pour secourir les parents qui n’ont pas l’habitude de rester à longueur de journée avec eux et qui se prennent la tête, je déclare simplement qu’ils ne devraient pas en avoir, car c’est cela être parent : c’est-à-dire savoir gérer ses enfants, pas quand on veut, mais quand cela se doit. J’ai beau chercher le pourquoi d’une telle sentence du côté du gouvernement français, je ne vois rien qui vaille la peine que nos gamins soient des porteurs, des transporteurs du virus SARS-CoV-2, même si cela ne les affecte que peu ou pas. Ce dernier point, est-ce la vérité ou pas ? Seul l’avenir nous le dira. Si la maladie touche leurs parents, c’est tout aussi dangereux que si le virus les infectait. Aucun enfant ne souhaite perdre son père, et/ou sa mère à cause de n’importe quel apprentissage. Donc si on est à la maison, beaucoup ont quitté leur travail pour réduire la chaîne de contamination, pourquoi les expédier à l’école ? Cette dernière est-elle plus importante que nos vies, à nous parents des élèves, celles des professeurs, celles de tous les auxiliaires de vie dans l’éducation nationale ?

    Sous cet ordre, nous avons envoyé nos petits à l’école tout en ayant la peur au ventre tous les matins en les abandonnant devant l’établissement scolaire et tous les soirs en les recevant à nouveau à la maison. J’avais un rituel : les envoyer directement aux toilettes pour se laver les mains dès qu’ils intègrent le domicile, avant de déposer leurs affaires de l’école, avant de toucher quelque chose à la maison ou de donner un bisou aux parents, à leur petit frère Moussa qui ne part pas encore à la maternelle. Une manière de me réconforter sans les isoler ou m’isoler et esquiver ce virus que l’on ne maîtrise toujours pas. Le gouvernement ne nous a pas laissé le choix au final. Pourtant au début, le président de la République et son Premier ministre ont tenté de jouer la carte de la finesse, évoquant que chaque famille fait ce qu’elle veut en quelque sorte : c’est-à-dire, nous prenons nous-mêmes la responsabilité de les envoyer à l’école ou pas. Mais comme ils ont constaté d’après les sondages que la majorité des parents d’élèves n’ont pas l’intention de laisser leurs gamins y retourner, que beaucoup d’établissements scolaires n’ouvriront pas leurs portes pour les recevoir parce qu’ils estiment comme nous que c’est beaucoup trop risqué pour les parents, pour les enfants, et le personnel des écoles pour pas grand-chose, pour ne pas dire pour rien comme l’a insinué un directeur d’école dans l’Hérault interrogé sur le journal de TF1 : « C’est prendre trop de risques pour rien, car les faire regagner l’école que pour deux semaines, qu’est-ce qu’on va leur inculquer vraiment en deux semaines » ? La vérité est que l’exécutif a voulu forcer et marquer cette réouverture des classes, mais tous les parents peuvent attester qu’ils n’ont rien appris pendant ces deux semaines de reprise. Les miens étaient contents de retrouver leurs camarades de classe, les professeurs ont procédé à une fermeture des écoles en bonne et due forme : les enfants ont vidé leurs casiers, récupéré leurs affaires et dit au revoir à leurs camarades, les dames de la cantine, les professeurs. Ils ont eu l’impression d’avoir repris une vie normale, ce qui leur a fait beaucoup de bien, il faut l’admettre. Ce dernier point reste le seul côté positif de cette reprise que l’on a remarqué sur le moment. Cependant, c’est avéré que des écoles n’ont pas pu aller jusqu’au bout de ce raccommodage parce que les directeurs ou les mairies ont refusé d’accueillir les petits à cause de protocoles et de restrictions trop compliquées à gérer. Ils ne pouvaient pas garantir et respecter toutes les exigences grevées par l’État pour assurer la sécurité des enfants ou la leur. Au bout de quelques jours, certains des établissements qui ont démarré ont dû fermer à cause du coronavirus qui a été signalé dans les lieux. Les deux semaines sont passées sans que cela porte énormément de préjudices comme on le craignait pour le bonheur de tous. Les dirigeants se félicitent d’avoir réussi à déconfiner l’école avant la fermeture officielle. Avec cet éloge, le Président accélère le pas dans ce qu’il appelle « Première phase de déconfinement » et ordonne la réouverture des plages, des restaurants, des bars, des parcs, des magasins hors secteurs alimentaires durant l’été. Les professionnels concernés se sont hâtés à encourager cet élan afin de sauvegarder leurs entreprises. L’État ne peut assister à la déliquescence de l’économie au quotidien, à l’interruption irrévocable de plusieurs institutions dans ces domaines. Cela serait fatal à la population, mais au détriment de quoi ? De subir une deuxième vague, que l’on compte encore 300 ou 800 morts par 24 heures comme ces dernières semaines pendant que le gouvernement et les médias tentent de nous faire négliger en nous montrant des plages, des restaurants, des hôtels, des centres de loisirs qui se sont accommodés afin d’accueillir à nouveau les vacanciers et les clients. Il y a à peine quelques jours encore c’était : « Il faut rester chez vous. » Le slogan se divulguait partout. Maintenant, c’est plutôt : « Il faut que ces entreprises se redressent sinon l’État ne sera pas en mesure de sauver toutes ces firmes ou rétribuer éternellement les salariés qui sont au chômage partiel. » Donc il faut nous dire clairement : « Sortez, prenez des risques, et tant pis pour ceux qui vont y rester dans les semaines, les mois à venir ; ils ne seront que des charges de moins pour le pays. » Et tout le monde a moins peur du virus du moment qu’on a compris qu’il tue en majorité les personnes âgées et ceux qui ont des maladies longue durée comme le diabète, l’hypertension, etc., et que cela affecte moins les enfants. Mais ce dernier sujet est au cœur du débat. L’enfant de 9 ans décédé à Marseille pendant cette période a suscité beaucoup d’interrogations, de confusions et de frayeurs. Le personnel hospitalier et les journalistes nous ont parlé de la maladie de Kawasaki : « La maladie commence par une fièvre généralement supérieure à 39 °C qui augmente et baisse sur une période de 1 à 3 semaines. La température de l’enfant ne revient à la normale que si des médicaments qui diminuent la fièvre (comme le paracétamol et l’ibuprofène) sont administrés. » (Santé publique France)

    Curieusement, elle se présente presque identiquement que le virus en cours. Et si c’était réellement le coronavirus et non cette autre maladie ? L’hôpital de Marseille qui s’est battu éminemment dans ce combat contre la maladie de covid comme énormément d’autres en France, ne peut-il pas assumer que l’enfant est mort à cause du virus SARS-CoV-2 comme ceux qui souffrent de maladies graves, des ALD ou de rien du tout qui happent le virus et qui décèdent ? Pourquoi vouloir tenter de contourner ce qui est presque flagrant ? Mais cette révélation n’arrange guère ceux qui prônent que le virus ne touche pas les petits ou s’ils sont atteints, les effets seront moindres. Pourquoi cette hypocrisie française se dévoile-t-elle dans tous les secteurs ? Dans tous les domaines, on retrouve des acteurs qui essaient de nous berner tout en œuvrant pour que l’on ne saisisse pas qu’on est biaisé. La maladie de Kawasaki, c’est presque drôle dans ce contexte, car il a fallu que la covid arrive pour que des incultes la découvrent… Enfin, c’est ce que je me suis dit sur le moment.

    Et pour ce qui est des bons vivants, les pères, les mères de famille qui auront la malchance de mourir pendant cette période, c’est triste de noter que dans d’autres pays européens ou dans le reste du monde, c’est plus funeste. En d’autres termes, on doit continuer de vivre, préserver la vie de ceux qui auront la chance d’être sauvés sans pour autant oublier les opérations essentielles, les institutions et autres activités. Ce qui veut dire qu’il faut aussi tenter de prémunir les entreprises qui peuvent tenir et celles qui essaient de se relever avec ce chamboulement. Je ne dirais pas que les administrations qui veulent coûte que coûte sauver les institutions tout en hasardant de protéger leurs compatriotes s’en fichent à l’heure actuelle des conséquences de leurs ukases. Parce qu’elles persévèrent malgré les polémiques sur leur cohérence en espérant prochainement une issue pour cette perturbation tout en ne sachant pas qu’elles feront peut-être aussi partie des victimes. Croisons tous les doigts pour que l’on ne nous compte pas sur la liste des disparus jusqu’à la fin, ou que nous ne serons pas dans le lot de ceux qui contempleront les proches

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