La vie est multiple et infinie, commence à vivre !
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Toute petite, Elisabeth Giordano questionne l’existence et pose un regard intimiste sur l’essence divine. Une fois adulte, elle se passionne pour les écrits et la musique de Richard Wagner. Ses nombreuses lectures la conduisent à écrire des textes tels que Sophia Galactica, le jeune dieu, publié en 2010 par Atramenta et Moi, Petit H, confidences et réflexions d’un atome d’hydrogène, édité par Noun Éditions en 2023.
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Aperçu du livre
La vie est multiple et infinie, commence à vivre ! - Elisabeth Giordano
Avant-propos
Conscience : apprendre, savoir, connaître, être, vivre… le dire, l’écrire, le crier, le hurler, l’arracher de soi et puis se taire… Rien… Il n’y a rien… Rien que ce rayon de soleil qui m’enveloppe, me protège, me réchauffe, me pénètre, me réconcilie… Rien que le sol, souple et doux, ou dur et rugueux ; rien que le vent qui me souffle que mon corps est bien, ici et maintenant, et qu’il serait bien que j’y sois aussi ; rien que cette fleur et cette abeille pour me rappeler que la vie est douce, structurée, colorée, odorante, chantante, émouvante, dansante, laborieuse, émerveillante, cette émotion pour me dire que je l’aime… et reprendre mon souffle !
Non pas encore, être… être le soleil, le vent, la fleur et l’abeille. Si c’est facile ! Être doucement le vent chaud qui embaume mes ailes et mon petit corps fragile, être doucement affairée, enivrée de pollen, « pénétrer-être » la fleur offerte, brillante et tiède, m’abandonner dans l’air vibrant, ivre d’amour, recevoir et donner la précieuse semence avec délicatesse.
Oui, vivre ! En voilà une aventure ! Mais qui « vit » ? Je n’ai encore rencontré personne de vraiment vivant ! Et quand on a un petit bout de soi un peu différent, il faut bien le cacher pour ne pas le montrer aux autres, à ceux qui jouent avec application le rôle pour lequel ils ont été assignés. Un Être humain, un vrai, un authentique, un seul, juste pour le voir, pour l’entendre, peut-être, s’en faire un modèle, pour qu’elle/il donne un mode d’emploi de la vie, un véritable mode d’emploi, pas des faux comme ceux répandus par la société, les religions, les familles, les clans politiques, les banquiers… Non ! Juste comment faire pour être complètement en vie, et « rentrer chez soi ». Les vieux modèles, usés et éculés jusqu’à la corde sont toujours ceux qui font référence, ils sont devenus des « Dieux » complètement morts, dommage, je les aurais préférés vivants ! Un Être humain, un seul, vivant sur cette terre ! Pauvre fou, tu serais immédiatement réduit au silence, car il ne faut montrer que ce qui est mort ou source de mort, surtout ne pas faire apparaître la moindre once de vie.
J’étais une âme encore jeune qui s’imagine avoir besoin d’un modèle, un maître. Comme je n’en ai pas trouvé, c’est que je ne devais pas en avoir besoin…
Alors ? Alors, vivre, bien sûr, vivre en pointillés, entre les morts et les temps morts, le mors aux dents, en état de mort apparente. Et entre tout cela, exploser de vie… dans un angle mort !
Et j’écris comme je vis, un petit brouillon, très brouillon, quelques mots pour ne rien dire, un brin de rien, un zeste de nuage, une perle de lumière, un soupçon d’inconscience, un raz de marée d’émotion, de Compassion, d’Amour…
Et voilà un bon moment que je joue l’équilibriste sur le fil aiguisé de ma sensibilité, tendue comme une corde de violon prête à se rompre. Combien de gammes ai-je encore à parcourir ? Pourrai-je apprendre et transmettre quelque chose ? Ma pensée arrêtera-t-elle un jour de jouer les tornades autour de mon précaire équilibre ? Je rêve d’un ciel sans nuage, limpide, transparent, cristallin, brillant, et de moi devenu vacuité.
En attendant d’y être, je suis malheureusement quelque chose et le pire de tout, un quelque chose de « pensant ». La pensée, hélas ! Pourquoi ? L’homme « pense », on voit le résultat ! L’homme se souvient et comme l’a dit Prévert :
Tout ce qui est mort dans leurs têtes
Pour rien au monde ils ne voudraient l’enlever
Parce que
Dans leurs têtes
Pousse la fleur sacrée
La sale maigre petite fleur
La fleur malade
La fleur aigre
La fleur toujours fanée
La fleur personnelle
… La pensée…
Les Orientaux, ça les fait (ou plutôt les faisait) sourire, car ils ont perdu tout cela ! Pendant des siècles, ils ont cultivé l’art de « non penser ». C’est vrai ! Le fameux Penseur de Rodin, tendu, soucieux, n’inspire ni le calme ni la sérénité qu’aurait dû lui apporter notre super technologie alors naissante ! Mais finalement, existe-t-il une portion du monde en profonde harmonie ? Où trouver un semblant d’équilibre, équilibre, tout simplement, acrobatiquement indiscipliné et précairement fugitif, à n’en pas douter !
Un jour, je suis née…
Et un jour je suis née… mais ce n’était pas le premier ! Pas le premier ? Certainement, oui, le premier jour de cette vie-ci, mais un jour comme un autre où une grande majorité, surtout en Occident, pense qu’il n’y a que le premier et le dernier. Est-ce pour autant un début et une fin définitive, ou simplement une longue continuité, un va-et-vient incessant entre naissance et mort ? Il y aurait, dit-on, un premier jour pour tout : la première bactérie, le premier et le dernier souffle, la première dent, les premiers pas, le premier homme, la Première Guerre, la première conscience… Les êtres humains n’en finissent pas de compter, classifier, déclarer, etc., et du coup ils en oublient de vivre, englués qu’ils sont dans leurs certitudes. J’ai tendance à penser que la vie n’est faite que de hasards, c’est simplement ce que nous en faisons ensuite qui peut nous faire croire qu’il n’existe pas ; la physique quantique ne dit pas autre chose !
Alors, un jour, j’ai décidé de chercher, parce que précisément, depuis ce que je pensais être le fameux « premier jour » pour moi, je me demandais ce que je faisais ici ! Oui, dans ce monde-là ! Que me souhaitait-on personnellement ce même jour qui revenait immanquablement avec un an de plus ?
C’est le récit de cette quête que j’invite le lecteur à partager, puisse-t-il en apprendre quelque chose pour sa propre évolution. Je reprends donc des textes écrits à cette époque, il y a plus de trente-cinq ans. Il s’agit du récit de mes expériences et « voyages » dans les zones les plus reculées de ma conscience, et ce récit, avec le recul, me fait parfois sourire.
J’ai donc appelé « Témoignages », des extraits relatant les voyages que j’ai pu effectuer dans ce que l’on appelle « les vies antérieures », et qui bien sûr ont eu un retentissement sur ce que je suis devenue ; il est vraisemblable que je ne serais pas tout à fait la même sans ces expériences ! Le chemin ne fut pas facile, je m’en rends compte en parcourant ces lignes ; je ne m’étendrai pas outre mesure sur mes états d’âme qui ne présentent aucun intérêt, parce que d’une affligeante banalité (c’est ce que j’appelle les « histoires humaines ordinaires », sujets pourtant favoris de beaucoup de gens).
L’instant présent est dans le défilement d’un temps qui peut, selon les circonstances, donner une impression de longueur ou de furtivité selon ce que l’on est en train de vivre. Une fois dans le passé et devenu souvenirs, il se passe une sorte de contraction, d’aplatissement du temps, et ce qui avait pu nous paraître une interminable attente s’aplatit comme une crêpe ! Et dans le cas contraire, si un moment d’extrême bonheur fut vraiment trop court à notre goût, notre souvenir va lui permettre de reprendre le volume, la dimension dans laquelle nous aurions voulu rester une éternité.
Mais le temps existe-t-il ? Oui, juste pour nous, et il commence à se dérouler à notre incarnation. C’est un peu comme si nous tombions à notre naissance dans de petites bulles qui déploient le temps devant nous pour le compacter derrière, bulles dans lesquelles nous tournons comme un poisson dans son bocal, pour ressortir exactement au même endroit par l’étroite encolure si nous n’avons rien appris durant notre vie, et revenir au même point, encore et encore… Et selon notre état d’âme : il vaut mieux ne pas se complaire (ça plaît au con ?) dans les lamentations, dépressions et autres burnout ! Si nous sommes déjà dans une certaine sagesse, chaque épreuve franchie devrait nous grandir en ouvrant considérablement notre champ de vision à la découverte d’autres paysages…
On parle beaucoup de NDE, ou EMI, Expérience de Mort Imminente. D’aucuns diront que les « expérienceurs » n’étaient pas vraiment morts, puisqu’ils sont revenus à la vie ! Soit, mais au cours des siècles, il est facile de retrouver de tels témoignages, tant dans la peinture que dans la littérature et même la musique. Les techniques de réanimation permettent maintenant à un nombre croissant de personnes de faire une telle expérience. Le premier à avoir vraiment étudié ce phénomène, et surtout à l’avoir diffusé au grand public, est le docteur Moody dans son livre « La vie après la vie » paru en anglais en 1975, et en français en 1977. Si les premières personnes à parler de ce vécu si particulier passaient pour des « allumées » ayant mal supporté leur réanimation, l’afflux des témoignages donne maintenant de plus en plus de crédit à ces expériences dont on peut facilement tracer un plan commun. Mon but n’est pas là, ne l’ayant pas moi-même vécu de cette manière, mais c’est très bien documenté et il est maintenant facile de les trouver sur Internet. Je voulais juste préciser certaines choses, pour les sceptiques qui pensent qu’il n’y a pas de preuves « scientifiques ». En effet :
que des centaines de milliers de rapports sur ce sujet de la part de personnes n’ayant aucun intérêt particulier (si ce n’est de passer pour « dérangées »), n’est pas une preuve scientifique,
que la mort, pour les « expérienceurs », n’est plus effrayante, que la peur disparaît et leur conception de la vie (et de la mort) change complètement, n’est pas une preuve scientifique,
que les quelques expérienceurs ayant une vie malfaisante qui trouvent une sorte « d’enfer » de l’autre côté, changent complètement leur façon de vivre, n’est pas une preuve scientifique,
que les expérienceurs, revenant avec ce genre de souvenir d’une tentative de suicide, ne réitèrent jamais leur geste, comprenant que ce qu’ils cherchent à fuir sur terre n’est pas pour autant réglé et s’est même plutôt aggravé de l’autre côté, n’est pas une preuve scientifique,
que les personnes, après une brève incursion de « l’autre côté », ne rencontrent que des personnes mortes (contrairement aux rêves ordinaires, où morts et vivants se mélangent allégrement), même si elles ne savent pas que celles-ci sont mortes. Dans un accident familial, certains meurent sur le coup et bien souvent, ceux qui sont sauvés ne sont pas au courant du décès de leurs proches et les rencontrent de « l’autre côté » au cours de leur brève incursion avant d’être réanimés n’est pas une preuve scientifique.
Le célèbre témoignage de Pamela Reynolds, jeune Américaine opérée d’un grave anévrisme dont l’expérience de mort imminente s’est déroulée alors que son électroencéphalogramme était complètement plat et son corps à une température de 15° pendant plusieurs heures, n’est pas une preuve scientifique.
Qu’un nombre croissant de scientifiques, et surtout de médecins, prennent très au sérieux le phénomène, n’est pas une preuve scientifique, alors en effet, laissons les sceptiques à leur scepticisme un peu cynique, et tentons de voir comment il est possible d’apporter encore un peu plus d’eau au moulin qui commence vraiment à agiter ses pales.
Nous nous heurtons à une « science » dure qui a remplacé les évangiles (qui n’ont que le mérite de prendre en compte un certain irrationnel et de positionner l’être humain au cœur de la création), sans aucun horizon spirituel et totalement hermétique à toute expérience qui sort de sa « sainte » rationalité. Il faut « croire » en la science, sinon vous êtes, soit un allumé bon pour l’asile psychiatrique, soit un complotiste !
Ceci n’est encore qu’un témoignage, mais pour mon compte personnel, j’ai fait le voyage dans l’autre sens. Et il corrobore ce que vivent les expérienceurs ! Ce n’est donc pas après la vie que je suis allée dans cet « au-delà », mais avant, avant ma naissance, ma gestation, ma conception, et comme nous allons le voir, avec quelques passages entre deux vies…
Grandir physiquement, cela se fait tout seul, grandir en discernement, en conscience, en sagesse est une tout autre paire de manches. Alors, passons sur l’adolescence qui est rarement le meilleur, sauf exception, et arrivons au stade de la maturité, quand on a voulu ressembler aux autres, rentrer dans le cinéma de la vie sans vraiment y parvenir ; ce ne sont que de banales histoires humaines ordinaires, qui pour mon compte ne me passionnent guère…
Le déroulement du récit sera simplement ponctué de commentaires récents écrits de ce caractère-ci, ainsi que la fin et toujours précédés !
Pourquoi, comment, d’où, vers où ?
Ouverture
La vie ! Pourquoi, comment ? Interrogations qui semblent avoir taraudé nombre d’êtres humains depuis des temps immémoriaux. Que de tentatives de réponses n’ont-elles pas été proposées à une humanité en quête de vérité ? Et cette Vérité, véritable Graal, ne serait-elle pas la somme de toutes les propositions de cette liste antédiluvienne ? Tout, absolument tout, semblerait participer à enrichir ce vaste principe de Réalité. Nous verrons comment un chemin de vie peut amener à la conscience quelques embryons de réponse à ces grandes énigmes…
Pour mon compte, et cela depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours porté un regard très désabusé sur ce monde qui me semblait bien bizarre ! Alors, même si ma naissance corporelle proprement dite fut sans problèmes, je n’avais aucune envie de venir sur terre, et depuis toute petite déjà, une drôle de sensation par rapport à mon incarnation me suivait. La grande question se résumait en ces quelques mots ; « qu’est-ce que je fais là ? ». Question récurrente dont la réponse était encore bien lointaine. Un jour vers quatre ans, et ceci est mon souvenir, personne ne me l’a raconté, j’ai quand même demandé à ma mère pourquoi m’avoir fait naître, car moi, je n’avais pas envie de venir ici ! La pauvre ! J’ai posé la question plusieurs fois, mais devant sa mine dépitée et son incapacité à me répondre, je n’ai plus jamais rien demandé. Oui, car en plus toute la famille attendait une fille avec amour, et voilà que justement j’en étais une ! et une belle petite fille, ça tombait plutôt bien ! Et moi, j’étais là, avec mes questions, toujours un peu triste… Zut ! Bon, j’ai quand même grandi, en pensant que j’allais bien finir par trouver un jour quelque chose qui puisse m’expliquer…
***
Voilà ce que j’ai écrit il y a une trentaine d’années ! C’était l’âge d’or du « nouvel âge », et c’est drôle, ce texte me paraît un peu « démodé » ! Surtout dans les temps que nous vivons, temps de grands changements. Une bonne partie d’entre nous a fait du chemin depuis, et je constate avec joie que nous sommes très nombreux avec ces préoccupations « métaphysiques ». Il arrive une période (dans laquelle je suis maintenant) où je vois la fin (de ma vie) approcher avec un certain soulagement. Et les différences de ressenti à cette approche sont parfois bien opposées ! Combien de personnes regrettent leur jeunesse, et rêveraient d’avoir de nouveau vingt ans ! Sur un monde pareil, merci bien, sauf si ces grands changements arrivent enfin ! Même si je n’ai pas épanoui ma vie comme je l’aurais voulu, je suis néanmoins très contente de voir que j’ai parcouru le plus long… Beaucoup de gens, ne pouvant nier le fait de mourir, car personne n’y échappe (c’est