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Le baiser de la mort: Quand les mots prennent vie et que les passions se déchainent
Le baiser de la mort: Quand les mots prennent vie et que les passions se déchainent
Le baiser de la mort: Quand les mots prennent vie et que les passions se déchainent
Livre électronique183 pages2 heures

Le baiser de la mort: Quand les mots prennent vie et que les passions se déchainent

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À propos de ce livre électronique

Bienvenue à un village mystérieux du sud-ouest de la France, un lieu paisible marqué par le passage des pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle. C’est ici que les traditions chrétiennes rencontrent le folklore et que les légendes prennent vie.

Un écrivain en quête d'inspiration achète le plus grand bâtiment du village, surnommé « le château », un ancien presbytère ravagé pendant la Révolution française et teinté d'histoires sombres. Chaque matin, il se rend à la boulangerie locale, où il croise Ludivine, la charmante boulangère aux allures de sorcière, fille d'une diseuse de bonne aventure réputée pour ses maléfices protecteurs. Mais le village cache des secrets plus profonds encore.

Des hommes sans tête errent, sentinelles invisibles veillant au respect de la moralité chrétienne. Le passé du "château" révèle des échos avec l'éternel : l'ancien propriétaire, pendu, conversait avec un prêtre du Moyen Âge. Troublé par ces découvertes, l’écrivain se mue en historien, décidé à démêler le vrai du faux dans cette toile de mystères.

Plongez dans une histoire où le surnaturel côtoie le quotidien, où chaque pierre et chaque âme semblent chargés d’un passé éternel. Laissez-vous emporter par le charme envoûtant d’un village où même les morts ont des histoires à raconter.


À PROPOS DE L'AUTRICE

Charline Christophe - Elle écrit des textes érotiques. Sa seule limite est son imagination. Une plume à la main, elle peut concevoir des situations qui la choquerait dans la réalité.

Elle aime partager ses écrits, alors elle publie des e-books.

 Elle va vous envoyer une ou deux photos ce sera plus expressif de ses envies que des mots maladroits.
LangueFrançais
ÉditeurÔ Plaisir
Date de sortie22 avr. 2024
ISBN9782385723408
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    Aperçu du livre

    Le baiser de la mort - Charline Christophe

    Le baiser de la mort,

    quand les mots prennent vie et que les passions se déchainent

    De Charline Christophe

    Chapitre 1

    Je me lève.

    Toutes les histoires à l’image de tous les jours commencent un matin, ensoleillé ou pluvieux ou même neigeux. Cette possibilité s’avère plus rare par ici. J’habite le Sud-ouest. 

    J’imagine qu’il ne neige pas en cet endroit.

    Je suis écrivain, mon dernier livre s’est vendu plus que la raison le voudrait. J’ai cédé à une petite folie. J’ai acquis un château. Je m’appelle Édouard Bomard, mon nom d’écriture est Pierre-Louis D.

    On l’a bâti à Castéra-Lectourois au milieu du département du Gers.

    Ce n’est pas un château à l’image que ce mot renvoie, mais plutôt une belle demeure en pierres taillées, elle parait immense, un logis luxueux.

    Je suis resté célibataire, il semble bien trop grand pour moi. Je rencontre du mal à maitriser le flot de mes pensées. Mes textes parfois sont décousus, le lecteur ne parvient pas à suivre le cours de l’histoire, il se perd bêtement, car il avait oublié un détail.

    Après des années de galères, je savoure le fruit de mes écrits.

    Au-dehors, un parc de plusieurs hectares, une piscine, une terrasse ombragée, un mur d’enceinte en pierre protège la propriété des regards indiscrets.

    Le village comporte trois-cent-cinquante pèlerins, ils ne se rendent pas à Saint-Jacques le Compostelle, ils se sont arrêtés là. Du moins leurs ancêtres en voulant rendre grâce au soleil ont trouvé le lieu fort agréable, ils ont posé une nappe au sol, ils ont piqueniqué, ils ont oublié de repartir, je le conçois ainsi.

    Mon imaginaire s’avère débordant, il quitte son lit en imitant un fleuve lors d’inondations. Il commet moins de dégâts, j’en suis bien aise.

    Ce matin, je vais à la boulangerie, le besoin d’un pain m’expulse de ma tanière. Je souris, je ne suis pas un fauve. Ma montre indique huit heures, le village se réveille, une vieille femme ouvre ses volets, un bonjour matinal donne du baume au cœur. Elle me demande si mon futur livre avance, je lui réplique que, très doucement, il n’est pas pressé. Elle m’apprend qu’un nommé Paul est parti un matin chercher du pain, et il n’est jamais rentré. Elle quitte sa fenêtre, Paul reste un inconnu. 

    J’entre au sein de cette boutique en poussant une porte vitrée, une petite sonnette avertie de mon arrivée. Des gâteaux et du pain, à foison, mon estomac se creuse. Des religieuses, des choux à la crème, des millefeuilles, des tartelettes aux fraises, et d’autres délices, m’adressent une œillade moqueuse.

    Un boulanger, Barnabé, un homme de cinquante ans, le cheveu noir, le teint mat, un ventre qui prend naissance vient me demander ce que je désire. Je voulais juste une baguette, je requiers un millefeuille en même temps. Je confesse un péché mignon de gourmandises.

    Il ronchonne, car sa serveuse n’est pas arrivée, alors il est obligé d’être au four et au moulin. Une jeune fille blonde franchit la porte, et s’excuse de son retard, hier soir, elle s’est promenée à vélo via Podiensis, la nuit dominait la campagne, elle a crevé. Elle est rentrée en le tenant, elle ne pouvait pas l’abandonner ainsi, elle a un bon cœur. À trois heures du matin, elle s’est couchée, ce matin, elle n’a pas entendu le réveil. Elle passe derrière la boutique, elle désire s’habiller d’une blouse.

    — Est-ce que vous la croyez ? me souffle-t-il.

    — Un loup de rencontre a dû la retarder !

    Il sourit, et il retourne à son four, et, moi, je m’en vais.

    J’approche des quarante ans, cette demoiselle se révélait plus appétissante que mon millefeuille. J’aurais dû pratiquer du vélo hier, je n’en possède pas, cela adoucit mon regret, je comprends d’un seul coup l’ardeur des cyclistes lors du tour de France, ils veulent rattraper ce genre de gonzesse. Elle doit avoir dix-huit ans, blonde, le teint mat. Je marche, je me sens soudain vieux. Désabusé, je m’arrête à la terrasse d’un bar de village, il fait office de magasin et de bureau de tabac en même temps.

    Un monsieur chauve des lunettes sur le nez me requiert ce que je désire. Je lui demande le secret en vue de retrouver ma jeunesse, il rit et me dit que tout le monde le recherche. Je lui commande un café. Sans le faire paraitre, il se renseigne sur moi, je me laisse aller à des confidences sur mon activité d’auteur, je reste muet sur ma vie privée. Son visage marque son dépit.

    En buvant mon petit noir, je me rends compte que celle-ci s’avère vide, en fait, elle forme un désert, le Sahara semble plus peuplé. J’écris beaucoup, j’invente des existences, mais je laisse tomber la mienne. Celles des autres, je les bâtis les soirs de solitude. Être seul donne la puissance d’écrire, sinon, tu écoutes les autres, tu en oublies ton histoire.

    Revoilà le patron, il tient cet établissement avec sa femme, je lui requiers un second café, je me renseigne s’il connait via Podiensis. Il me raconte que c’est une partie du chemin qui conduisait les pèlerins vers Saint-Jacques de Compostelle. Et ensuite, je lui avoue mon vœu de dénicher un vélo, je n’ai pas envie d’aller à Agen à cette fin. Il demande à son épouse, si elle a entendu parler d’un quidam qui en vendait un en bon état. Elle répond juste par un prénom : la mère Françoise. Je la vois, une femme grande et maigre, un peu bossue, j’ai l’impression qu’elle ressemble à un aigle, du moins, le visage s’y apparente, son nez courbé me stupéfie, il lui manque un bec crochu. Peut-elle pédaler ? J’imagine un vélo rouillé.

    J’apprends qu’il s’appelle Henri et, elle, Henriette, il me glisse qu’ils devaient se marier, leurs prénoms les ont toujours rapprochés même à l’école communale.

    Il m’indique le chemin si je souhaite me rendre au domicile de la mère Françoise. Je m’y dirige doucement en m’interrogeant au sujet de l’utilité d’un vélo. Je frappe à une porte en chêne, cette maison revêt l’aspect de celles que tout un chacun appelle de village. Une femme de quarante ans m’ouvre, brune encore jolie. Je lui demande si elle se nomme la mère Françoise, elle m'informe que c'est sa mère, mais que c’est elle qui vend le vélo.

    Elle me conduit dans une cave poussiéreuse où nous attend cet objet, il parait rutilant. Je lui révèle que je souhaite me promener sans vouloir devenir un champion, je souligne à plusieurs reprises que cette activité demeura occasionnelle. Elle acquiesce d’un sourire, c’est un modèle VTT, il répondra à mon besoin de suivre les chemins qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle. Je l’achète, j’ai l’impression que j’ai bénéficié d’un prix touriste. La bicyclette d’occasion devient plus onéreuse qu’une neuve qui l’eut cru. 

    En sortant, je me rends à l’épicerie, Henriette me sourit. Elle discute avec une femme âgée, grasse et courte sur pattes ; elle forme le modèle du chien basset qui revêt un aspect humain. Je m’éloigne, je cherche un paquet de pâtes, je prends des taliatelles, de la crème fraiche, des lardons, une petite boite de champignon. Je les écoute, elles discutent à propos d’un individu nommé Paul, hier soir, il déambulait au milieu des rues du village à moitié ivre, sa femme Anne vit une liaison avec un amant, un ouvrier agricole. Un noir, elles ne comprennent pas qu’on puisse avoir des relations avec des hommes de couleur.

    — L’odeur, quand ils vous embrassent, ils doivent vous envoyer des effluves aussi nauséabonds que celle d’une poubelle, murmure Henriette. 

    — Nous ne pouvons plus les tutoyer, nous sommes obligés de leur dire monsieur !

    — Si une personne blanche prononce le mot « nègre », la justice la jette directement en prison à l’égal du pire des malfrats !

    — Nous n’avons plus la liberté de parole, c’est la censure ! Où se niche la liberté d’expression ? Nous avons pris la Bastille, aujourd’hui, on nous retire tous les droits.

    — En plus, ils détiennent des mœurs bizarres !

    Elles arrêtent leurs médisances au moment où Henriette s’aperçoit que je me tenais devant la caisse. Je ne connaitrais jamais le secret des mœurs des personnes de couleur.

    Je rentre. Mes emplettes logées à l’intérieur d’un petit sac à dos, je pédale, mes cuisses gonflent. J’ai peur qu’elles deviennent des ballons. Je présume que je ne participerais jamais au tour de France.

    Au cours de la nuit, un bruit me réveille, il emprunte la sonorité d’un toc, je ne sais pas d’où il provient. De la maison, j’en suis sûr, mais il est en mesure d’émaner des murs, des plafonds ou des planchers. Je prends conscience que la source m’indiffère, ce qui me préoccupe est celui qui le crée. Avant d’habiter, ici, je logeais au sein d’un appartement d’une cité HLM, toutes les nuits, j’entendais plusieurs tocs à espace régulier à trois heures du matin. Puis j’ai découvert que c’était la canalisation, mon voisin prenait une douche au cours de la nuit à la même heure.

    Je me lève. Le silence règne, mon doigt hésite sur l’interrupteur, j’ai peur de me retrouver face à face avec l’anormal. Ici, je n’ai pas de voisin. La lumière est. J’avance, j’arpente le couloir qui mène à un escalier, j’entre au sein de toutes les pièces du premier étage. J’allume. Je poursuis au rez-de-chaussée. Des rires confus, du bruit provient du dehors, j’aperçois des jeunes fuir.

    À la cuisine, je me rends compte qu’ils ont pénétré chez moi, ils ont mangé et bu. Devant la piscine, je ramasse deux serviettes de bain. Ils se sont baignés.

    — Les fantômes aiment nager !

    Je les jette sur la terrasse.

    À la cuisine, je me verse un verre d’eau fraiche. Je l’ingurgite d’un trait. Il fait chaud, cela explique peut-être l’intrusion.

    Au village, tout le monde pense que ce sont des jeunes d’Agen qui se sont promenés aux alentours, ils ont piqué une tête à la piscine. Je n’y crois pas, je suis persuadé qu’ils habitent ici, la piscine, tout un chacun doit savoir qu’elle existe. Elle ne se révèle pas visible de l’extérieur, les intrus devaient savoir qu’elle était là. De plus, en venant d’Agen, ils auraient pu aller patauger dans le Gers ou le Hiron, les cours d’eau ne manquent pas. Le ruisseau de Bayle est en état de former une pataugeoire.

    Depuis une semaine, je me rends à la boulangerie acheter une baguette, je n’ai jamais autant consommé de pain. Je confesse que le sourire de la serveuse s’avère démentiel. Elle se prénomme Ludivine. Cependant, elle travaille en revêtant une blouse rose, le patron a dû les acquérir en stock voilà une cinquantaine d’années. Je ne perçois aucune forme. J’affuble une planche à repasser d’un bout de tissu de cette couleur, j’ai le même effet.

    Un dimanche en me promenant, je le croise près de l’église, au milieu de l’après-midi, il savoure le ciel bleu. Après quelques bavardages insipides, à la même saveur qu’un plat qu’un quidam mangerait tous les jours, je lui mentionne les blouses roses. Il me déclare qu’il a reçu un tract de la CGT, il dénonce le sexisme du patronat envers le personnel féminin. 

    — Ainsi, je n’ai pas d’ennui, vous lisez la presse, c’est la chasse au moindre fait suspect, me déclare-t-il.

    — Je n’ai jamais fait attention à ce problème.

    — Vous n’employez personne, voilà la raison.

    J’en reste coi, elle demeurera en blouse rose des années cinquante.

    Quinze jours plus tard, un rire gras me sort de mon sommeil. Je me lève d’un bond, je descends, je vais coincer les jeunes qui s’introduisent chez moi. Je débouche sur la terrasse, ils ont déguerpi plus vite que je ne l’ai cru.

    De retour au logis, le fait que la cuisine ne me révèle pas leur passage me laisse dépité. Qui à part des visiteurs nocturnes aurait été capable de rire ainsi ? L’absence de réponse semble montrer la bêtise de ma question.

    De nouveau au fond de mon lit, le sommeil a du mal à revenir, je me retourne plusieurs fois. Ma montre indique trois heures, je ne vais pas pouvoir me lever demain matin.

    Plusieurs nuits de suite, le même rire me secoue et me jette au sol, et toujours personne ne parait avoir violé la propriété.

    Je pense à un chien en vue de garder la demeure, puis j’abandonne le projet. Il comporte des inconvénients. Je devrais songer à acheter de la nourriture pour chien et le promener. Toutes ces choses perturberaient mon existence.

    En ce moment, je manque d’inspiration, les pages restent blanches, l’envie de construire une histoire marque son défaut. Les personnages s’ennuient à la dixième page ; le décor prend feu, le scénario prend l’eau, tout fout le camp. Je ne parviens pas à bâtir une intrigue qui permet de tenir le lecteur en alerte.

    Personne ne mentionne ici l’ancien propriétaire, il n’a pas laissé un souvenir ineffaçable. Toutefois, le notaire ne m’en a pas parlé non plus, mis à part son décès et que ses héritiers ont désiré vendre cette maison. Qui était-il ? Est-ce que les visiteurs de la nuit gâchaient son sommeil ?

    Le lendemain, après l’achat de ma baguette et le sourire ravageur de Ludivine, je vais boire un café sur la terrasse d’Henri et d’Henriette. J’interroge Henri sur cet inconnu. Il me révèle que c’est un suicide, âgé, il a sombré doucement au sein de la démence. Il délirait en affirmant qu’il souhaitait rejoindre le prêtre Albert.

    — Un matin, il arrive, il s’assoit à la terrasse. Et il me déclare qu’il allait retrouver cet homme d'Église, il devait préparer son bagage. Sinon, il allait rater son tour. 

    — Où devait-il partir ?

    — À Saint-Jacques-de-Compostelle, pardi !

    — Où se niche ce prêtre ?

    — Il serait né en 1365.

    Je reste coi, je ne dis plus rien.

    — Je vous avais averti que la démence l’avait envahi. 

    — De quoi est-il mort ?

    — Voilà trente ans, quelqu’un l’a retrouvé pendu ! Je ne sais plus qui a eu cette surprise.

    — Pourtant le château s’avérait en bon état, lorsque je suis arrivé.

    — Ses héritiers ont mandé un curé en vue de l’exorciser, et une entreprise est venue le nettoyer à espace régulier.

    — Ah quand même !

    Je demande un autre café, un corsé ! Je m’interroge au sujet du château, cependant au bout de trente ans, les souvenirs s’enfuient, les rumeurs et médisances les modifient. Je me dirige vers l’épicerie, Henriette est seule, elle attend le chaland en imitant un chasseur qui guette un perdreau. Elle ne détient pas de fusil, je ne risque pas de me trouer la peau, elle ne veut plus à mon portemonnaie que je le vide sans plus tarder au sein de

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