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Livre électronique141 pages1 heure

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À propos de ce livre électronique

À douze ans, Victor déteste la technologie.
Lorsque son beau-père installe chez eux un système révolutionnaire de « maison intelligente » connecté au plus moderne des ordinateurs, la tension grimpe en flèche ! Très vite tout le monde adore Erèbe, leur nouveau compagnon virtuel. Sauf Victor. Mais a-t-il raison de s’en méfier ? Et si le Mal avait pris possession des lieux ?
LangueFrançais
Date de sortie5 févr. 2024
ISBN9782491750411
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    Aperçu du livre

    Styx - Marc Falvo

    MARC FALVO

    STYX

    Connexion démoniaque…

    Collection

    QUAI DES CAUCHEMARS

    Créée par Hervé Hernu et Gaylord Kemp

    Dirigée par Marc Falvo

    ISBN : 978-2-491750-07-7

    Dépôt légal mars 2022

    © Editions Faute de frappe

    Tous droits réservés

    À bord du train

    « Voyageur de l’horreur, bienvenue sur le Quai des Cauchemars. Ne reste pas comme ça les bras ballants, et monte plutôt, il y a une place juste ici !

    Attache ta ceinture. Un sac à vomi se trouve sur ta droite, au cas où tu aurais un petit cœur et que tu ne supportes pas la vitesse à laquelle notre convoi file.

    Trois… Deux… Un…

    Te voilà sur le chemin.

    J’en oublie les bonnes manières. Il faut dire que tu as attrapé ce train à la dernière minute. Cela semble être une fâcheuse habitude !

    Je me présente : Harold, le contrôleur du Quai des Cauchemars. En montant, tu as accepté que je t’emmène vers les confins des ténèbres. Sache que tu vas trembler, peut-être même très mal dormir des nuits durant. Terroriser les gens, c’est ma spécialité…

    Aujourd’hui, je te transporte vers une destination troublante. La métropole lilloise, où un garçon plutôt opposé à la technologie va se faire entraîner dans une terrible spirale. Je dirais, une spirale démoniaque…

    Oseras-tu aller jusqu’au bout de cette terrifiante histoire ? Tu y es obligé… À ce stade, il est impossible pour toi de faire marche arrière !

    Le train s’arrête ici.

    Bienvenue à Lille… »

    PROLOGUE

    Jamais, depuis l’enfance, Théophile Chevalier n’avait eu peur de son lit. Jamais plus il n’avait frémi d’horreur à l’idée de se coucher entre des draps pourtant frais et propres.

    Seul à la merci d’un monstre.

    — Monsieur Chevalier…

    L’aide-soignant vérifia sa montre.

    — Il est l’heure.

    Le vieillard tenta une timide esquive.

    — Hum… Ne pourrait-on pas continuer un peu ?

    Chaque soir, il aimait qu’on lui fasse la lecture dans la bibliothèque, loin du salon collectif où la télévision hurlait. Hélas, l’aide-soignant refusa.

    — Demain, dit-il avec douceur mais fermeté.

    Le vieillard poussa un soupir.

    — Bien… Allons-y, jeune homme.

    Il se gronda. Quelle attitude puérile pour quelqu’un de son âge. Quatre-vingt-six ans cette année. Pas le doyen des lieux, mais un bon prétendant à la sagesse. Alors pourquoi céder à un caprice ridicule ? Depuis quand un vulgaire lit pouvait-il être maléfique ?

    Les roues en caoutchouc de son fauteuil couinaient sur le linoléum.

    Debout derrière lui, poussant l’engin de ses bras puissants, l’aide-soignant sifflotait. Comment s’appelait-il déjà ? Tom ou Alexandre ? Théophile avait un soudain trou de mémoire…

    (soudain ?)

    (tu plaisantes, vieux ?)

    D’accord, ça lui arrivait de plus en plus souvent… Qu’il confonde deux prénoms ou en oublie jusqu’au sien. Et le phénomène ne faisait qu’empirer. Ils remontèrent le couloir menant à sa chambre, individuelle et plutôt spacieuse, pour un établissement de ce type

    (un mouroir)

    considéré comme le haut du panier régional, La Résidence des Saules, et payé à grands frais par ses trois enfants. D’ailleurs, on venait d’en refaire toute l’installation…

    (laquelle ?)

    … la chose qui portait un nom étrange…

    (formation ? information ?)

    Celle qui avait à voir avec les ordinateurs. Une société était venue la semaine dernière ou celle d’avant et ils avaient fait beaucoup de bruit. Déplacé beaucoup de matériel. Cartons et câbles. Écrans. Boîtiers. Téléviseurs. Moniteurs de vidéosurveillance. Théophile Chevalier s’en souvenait. Leur logo, en revanche…

    (informatique !)

    — Voilà.

    Tom ou Alex le sortit de ses pensées.

    Ils étaient arrivés devant la chambre 237. La sienne. Même si parfois, Théophile n’en reconnaissait plus la décoration, les bibelots sur les meubles ou les photos aux murs. Encore moins les gens sur ces maudites photos.

    Tom ou Alex tourna la poignée de porte. Fit pivoter celle-ci, puis poussa le fauteuil vers l’intérieur. Il alluma le plafonnier.

    Alors Théophile aperçut la bête. Large d’un mètre soixante et longue de deux mètres. Structure métallique blanche et matelas aux reflets bleus. Un creux entre la partie supérieure mobile et la partie inférieure fixe lui faisait comme une bouche.

    (le logo)

    Ses lèvres tremblèrent.

    — Qu’y a-t-il ? demanda l’aide-soignant sans ralentir ses gestes.

    (mon Dieu quel logo ?)

    Mais il ne pouvait pas…

    Non. Pas à son âge. Pas ici. On le prendrait pour un fou s’il révélait la véritable nature de ses craintes. On le croirait sénile. Alors adieu les rares privilèges des patients sains d’esprit. Adieu parties de cartes et bingo, bonjour calmants et doubles doses.

    (un élément liquide)

    (peut-être la mer)

    — Tout va bien, Monsieur Chevalier ?

    Sa voix en fut réduite à un murmure.

    — Oui…

    (non la mer ou un fleuve oui, c’est ça !)

    Il bredouilla que tout allait bien, qu’il ne fallait surtout pas s’inquiéter et, disant cela, il se parlait surtout à lui-même. Ensuite, Tom ou Alex fit rouler son fauteuil jusqu’au lit médicalisé – relié à une batterie d’appareils dernier cri flambant neufs, autonomes, surveillant sa tension et son rythme cardiaque comme on lui avait expliqué, ainsi qu’une sonnette – puis l’aida à s’y mouvoir.

    Une fois installé, il en rabattit les couvertures. Masqua ces allumettes décharnées qui lui servaient de jambes, et ne le portaient plus depuis des lustres. Enfin, durant un court laps, protégé et ainsi couvert, le vieillard se sentit mieux. Presque apaisé.

    — Je crois…

    Son autosuggestion tournait à plein.

    — Je crois que je vais bien dormir…

    — C’est tout le mal que je vous souhaite, plaisanta l’autre.

    En entendant mal, Théophile se raidit. Le Mal. L’instrument de torture sur lequel il se trouvait à cet instant précis, cette bête, ce mons…

    (un fleuve rouge !)

    L’image du logo lui revint.

    — Il vous faut quelque chose ? Un verre d’eau ?

    Théophile Chevalier resta muet.

    — Vous avez pris vos pilules ?

    (Un fleuve rouge, huit lettres gothiques, beaucoup de bruit et de matériel sophistiqué et moi maintenant seul dans mon lit, sans défense à la merci de)

    — Monsieur Chevalier ?

    Le vieillard finit par hocher la tête.

    L’aide-soignant lui souhaita bonne nuit puis s’éclipsa en refermant la porte, sans oublier d’inverser les éclairages. Le chevet avec le plafonnier. Pour que le patient puisse éteindre lui-même, garder un semblant de contrôle sur son univers.

    Cinq minutes plus tard, Théophile n’avait pas éteint. Il guettait un signe. Une preuve tangible de ses craintes, même si pour l’instant il obtenait seulement celle de sa déconfiture mentale, à croire ces bêtises sur un prétendu lit maléfique… Qui lui en avait parlé, à l’origine ? Était-ce la locataire du 240, cette toquée quasi centenaire ? Celle qui se plaignait d’entendre le fantôme de son défunt mari ronfler à ses côtés ? Peut-être que oui. C’était elle. D’ailleurs il ne l’avait pas vue depuis longtemps…

    (une semaine ou deux heures ?)

    (qu’est-ce que ça veut dire, longtemps, ici ?)

    Théophile se faisait du souci pour…

    Clic.

    Le vieillard perçut un premier cliquetis. Il pencha d’abord pour son imagination avant d’en entendre un deuxième, provenant des appareils flambant neufs dont il redoutait l’usage. Il préférait se faire soigner par des gens. Il avait connu l’époque révolue où on ne se reposait pas sur les machines pour tout, où l’on privilégiait l’animal ou l’Homme et Théophile s’en méfiait par instinct.

    Clic.

    La partie mobile du lit médicalisé, où reposait son buste, s’éleva de quelques centimètres. Pourtant, il n’avait appuyé sur aucun bouton. Théophile chercha la commande manuelle, puis faute de mieux la sonnette. Hélas, ses doigts osseux ne crochetèrent que du vide.

    Clic.

    Son rythme cardiaque s’accéléra. Même si, sur l’écran du monitoring, aucune évolution ne fut rapportée. Le silence de la pièce devint étouffant.

    — S’il vous plaît…

    Le patient se décida à appeler quelqu’un.

    — S’il vous plaît ?

    Personne, de l’autre côté de la porte épaisse, ne l’entendit. C’était l’heure de dormir, aux Saules. Et l’équipe s’affairait donc à cette tâche, conduisait les résidents à leur chambre et s’occupait de les border. Seule une infirmière demeurait au poste de surveillance, à l’accueil, pour le cas où on sonnerait. Hélas, celui qui avait besoin d’aide en était incapable.

    Clic.

    La partie mobile s’éleva, amena Théophile en position assise. Celui-ci tremblait. Entouré par les appareils de haute technologie en plastique blanc. Froids. Inertes. Une angoisse sourde avait remplacé chez lui la peur d’être pris pour un

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