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Livre électronique200 pages2 heures

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À propos de ce livre électronique

Voyagez dans la mémoire, l'imaginaire, le temps et les réflexions d'un vieil homme !

Un vieux monsieur sous son arbre se pose des questions au sujet de sa vie ou plutôt de ses vies.
Ses souvenirs sont-ils réels ou ne sont-ils que des rêveries ?

Entre émerveillement et clairvoyance, ce roman inédit soulève des questions universelles tout en parcourant les souvenirs d'un homme qui a connu plusieurs vies.

EXTRAIT

Il est émerveillé par les progrès, le confort et l’art qui se développe. Les siècles se déroulent. La science, la médecine progressent, les images défilent à un rythme effréné sur des écrans. Les hommes atteignent des univers inconnus incommensurablement grands ou petits. Lui-même traverse la matière solide, en perçoit la structure atomique. Mais, il découvre aussi les contrastes de l’époque, certains individus mènent une vie de rêve, d’autres meurent de faim. On ne parle plus que d’argent de rentabilité de pouvoir.
Les hommes ont pillé la Terre, sans rien lui donner en échange. Le paysage est ravagé, où sont les oiseaux, les arbres, les récoltes ?
Maintenant sur terre, ils sont plusieurs milliards.
Des files d’humains, alignés comme des manchots essaient de gagner d’autres planètes.
La société de consommation a privé ses descendants de leur pitance, de leur vitalité, de leur substance.
Il accompagne, à côté d’elle, mais toujours invisible à ses yeux, la foule qui monte dans l’engin interplanétaire les emmenant sur la nouvelle planète.
Celle-ci est merveilleuse, un vrai paradis terrestre pour le moment. Mais trop petite pour contenir tout le monde !
Là, en fait, c’est un centre de tri : un grand nombre d’individus subissent des transformations physiques et psychologiques, des vaccins, des transfusions… des expériences diverses.
Ils seront transférés dans d’autres Centres de la galaxie.
Tempora a des ratés… Il a juste le temps de retourner dans son man’s land.
Un message de Cyprien s’affiche soudain : « Qui oublie son histoire n’a pas d’avenir… »
Un livre apparaît sur l’écran, dont l’encre s’efface et les pages s’envolent peu à peu.
Illief, par réflexe a réussi à en attraper une, devenue soudain bien réelle : il plie le carré de papier, l’enfourne dans sa poche.
Illief se rend compte que Cyprien a programmé Tempora afin de l’empêcher de se perdre tout à fait.
Dans mon ADN pense-t-il, coulent toutes les particules venues du passé. Je suis le produit de ces époques...

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née en 1951, Dominique Firmin fait ses études au lycée Corot à Douai jusqu’au niveau BEPC. Elle a toujours aimé la lecture. Mère de quatre enfants et fleuriste, elle profite de la retraite pour écrire.
LangueFrançais
Date de sortie21 juin 2019
ISBN9782851135292
Variateur: Roman

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    Aperçu du livre

    Variateur - Dominique Firmin

    1

    Illief

    Une soucoupe voyage dans les courbes de l’espace-temps.

    Illief était à un tournant de sa vie. Une intuition le guidait.

    Il commençait à percevoir, à travers ses rêves récurrents, quelque chose… qui l’incitait à rechercher une sortie du Dôme.

    Il était maintenant obnubilé par cette idée : s’enfuir !

    Sa descente aux enfers durait depuis longtemps, trop longtemps... il avait ouvert (il ne savait trop comment) une boîte de Pandore.

    Mais, maintenant, il avait cessé de se poser des questions.

    La vérité qui lui était apparue avait eu un effet destructeur, son monde, ses certitudes, tout avait volé en éclats : il était un homme du passé.

    Illief sentait confusément que son mal être venait de son histoire qu’il ne connaissait pas, et pourtant, le tourmentait sans cesse. Il se sentait complètement différent de ses semblables.

    Désintéressé, dépassé par la technologie. La soi-disant quiétude du Dôme, il n’y croyait plus...

    Englouties ses illusions, ses tentatives de se raccrocher à sa civilisation : la TOTALITÉ.

    Sa vie était décolorée, il était devenu anachronique.

    Il lui semblait que même son ami Devon, convaincu, lui, que la réalité se trouvait dans les progrès réalisés sous le Dôme, ne l’écoutait plus avec la même attention qu’avant.

    Tout lui paraissait étrange et vide de sens.

    Il régnait un équilibre parfait dans le système clos de la TOTALITÉ.

    Il DEVAIT régner un équilibre parfait !!!

    Tout devait se dérouler sans heurt !!! Sinon on vous débranchait !!!

    On disparaissait d’un jour à l’autre, comme ça, sans que personne ne sache rien, ni où vous étiez ou ce qu’il était advenu de vous.

    Aussi les individus ne laissaient plus rien paraître, se fondaient dans la foule, tels des zombies.

    À cause de la surpopulation du dôme, ON acceptait plus aucune demande de rattachement à celui-ci.

    Si on voulait que le système perdure...

    L’énergie était pourtant y était récupérée entièrement. Mais à cause du tout machinerie automatique, la monotonie se faisait sentir.

    Chaque Sunagore pouvait investir sa propre case, certes minuscule, mais là, pouvait être tranquille dans son « chez-soi »

    Mais combien étaient-ils vraiment, là, dans la TOTALITÉ ? Aucun renseignement sur cela, rien, pas un indice.

    Le dôme faisait penser à une ruche avec ses alcôves... mais les habitants ne produisaient rien, eux !!!

    Enfin, Illief était sûrement le seul à penser cela, les Sunagores ne cherchaient même pas à savoir ce qu’était une ruche ! Lui-même ne savait pas d’où il tenait certains mots, certaines idées… Ruche, tiens par exemple, où avait-il pêché ça !

    Des coursives permettaient aux Sunagores de se déplacer à l’intérieur du Dôme.

    Tout était transparent et lumineux, ce qui permettait à l’Architecte de surveiller ses congénères le plus facilement possible.

    Quelques bulles communes servaient aux exercices physiques, là les Sunagores pouvaient se retrouver, se défouler ou parler un peu entre eux. Le statut d’Illief, bien qu’en dessous de la moyenne des autres habitants, lui permettait d’y accéder.

    Le statut ne pouvait pas évoluer, il vous collait à la peau dès votre arrivée, c’est-à-dire votre naissance. Mais Illief était loin d’écouter toutes les banalités de ses semblables pour qui tout allait toujours bien dans le meilleur des mondes, de plus, leur ton monotone ou trop aigu pour être honnête le fatiguait.

    Illief se demandait quelquefois où se trouvait la sous- classe ? Il n’était jamais parvenu à la trouver. Il avait fait une fois une demande au Centre, qui avait, bien sûr, été refusée.

    Personne ne parlait jamais de ces Sunagores.

    Mais une ruche a une reine et des ouvrières…

    Bon, pour la reine Illief se doutait bien que l’Architecte faisait l’affaire, mais les ouvrières, ce n’étaient sûrement pas lui et ses congénères.

    Que produisait donc la sous- classe ?

    Illief en était à se demander si ce n’était pas... ce qu’ils avalaient tous les jours : des berlingots ?

    Cette horrible pensée traversa son cerveau, mais il s’efforça de ne plus revenir là-dessus, jamais…

    Il n’y avait que lui, Illief, pour penser de telles choses !

    Même Devon !!!

    En fait, les Sunagores ne savaient pas grand-chose sur rien. Mais, en vérité, cela, pour ainsi dire, ne les gênait pas… Tout le monde se fichait DE TOUT.

    Lui, Illief aurait voulu entre autres, savoir tout des mâles et des femelles qui entretenaient le Dôme de la TOTALITÉ et aussi des révélations sur le passage.

    Devon rétorquait, quand il osait avancer un mot, qu’en Salle du Renseignement, il en saurait plus, là on donnait toutes les réponses. Là, au Centre, toute demande était résolue en un clin d’œil : il suffisait d’appuyer sur un bouton et la réponse arrivait sur le super ordinateur. Mais pour Illief c’étaient des réponses qu’il ne demandait pas, qu’il recevait et bien sûr et dont il n’avait que faire…

    Le « dehors » constitué de quelques bulles réservées à la classe de haut statut, dont faisait partie Devon, avait quand même un sérieux inconvénient : impossible de sortir sans un équipement, à cause de l’air vicié…

    Le Dôme s’était détaché d’un complexe « Centre Astral » pour devenir autonome.

    Il flottait doucement, luminescent dans l’espace...

    Pour Illief, le complexe ressemblait à des pieuvres… (mais où avait-il pêché ce mot !!!)

    D’immenses avancées technologiques y avaient été inventées.

    Pour Devon, elles n’avaient plus de secrets, lui qui de sa cabine maîtrisait son art à la perfection.

    Il recréait l’histoire, en de lointains voyages instantanés, reconstituait des films, créait des programmes.

    Illief était époustouflé par son travail. Il l’admirait. Tout semblait si féerique, si formidable chez Devon.

    Mais quand Illief le quittait et repartait chez lui, un poids pesait sur ses épaules.

    Lui aurait voulu percer les secrets non révélés : la vie, la mort, d’où ils venaient, leur histoire.

    Il avait voulu en parler certaines fois à Devon mais celui-ci rétorquait toujours que cela ne servait à rien !

    Devon, lui aussi, était dans la mouvance des Sunagores.

    De sa naissance, Illief ne se rappelait plus rien, sauf la vidéo « in utérus » bien sûr, que l’on pouvait voir et revoir autant de fois que l’on voulait !

    Les Sunagores passaient de l’état d’embryon à celui d’adulte en un parcours accéléré et sans douleur.

    Assez grande, un nez rétractile, une peau tirant sur le vert, voilà ce qui caractérisait sa race.

    Quand Illief était chagriné, Devon lui démontrait par A plus B, et de long en large qu’il avait été conçu par le Communautaire prévu pour les naissances, comme tout un chacun dans la TOTALITÉ.

    Illief écoutait son ami, mais n’était pas convaincu !

    Une musique diffusait, en permanence, des accents sirupeux dans le Dôme.

    L’Architecte et son équipe s’occupaient de tout, enfermés dans leur bureau. Ils avaient une durée de vie incroyable. Mais, bien sûr, nul Sunagore ne les connaissait…

    La technologie actuelle permettait de tout programmer (les données défilaient à raison de millions par seconde)

    Illief, lui, pensait, malgré tout, que tout pouvait disparaître d’un seul coup !

    Après tout, osait-il penser, n’était-ce pas qu’un programme comme les autres ?

    IL NE RESTERAIT RIEN...

    Illief, le nez collé à un hublot rêvassait.

    Il aperçut des ascenseurs vitrés bondés de Sunagores, qui se rendaient en salle des exercices.

    Illief avait essayé, comme beaucoup d’autres, et pour passer le temps, les mondes parallèles : ces mondes où l’on pouvait se prendre pour quelqu’un d’autre étaient attirants. Tous étaient mis à la disposition des habitants de la TOTALITÉ.

    Mais son euphorie fut, là aussi, de courte durée.

    Illief s’était d’abord pris pour un être actif et volontaire dont le but était de balayer tout sur son passage.

    Cela n’avait pas duré... Illief I l’avait vite lassé.

    Une seule expérience avait été suffisante pour lui.

    Puis, Illief II fut un artiste, observateur, à la conversation profonde. Illief y était retourné plusieurs fois...

    La vie parallèle de Illief III fut celle d’une femme, bombe ambulante et exigeante. Cela lui avait plu. Il s’était abreuvé de ce personnage pendant longtemps.

    Puis Illief IV s’était marié avec Élia, qui avait un sens de l’amour-amitié développé.

    Il avait échoué un été dans un archipel virtuel, et croisé, ce cœur solitaire, il avait répondu à ses avances. Puis, soudain, elle avait disparu... le laissant abandonné.

    Elle avait dû, sans doute, par mégarde, mettre un terme à son programme. Sa désillusion fut brutale ! Il l’avait aimé avec passion.

    Maintenant, Illief refusait de rentrer dans ce monde.

    Par pur acte de résistance, il avait débranché ce moteur de recherche.

    Devenu de plus en plus soupçonneux et pour se rassurer, il aurait voulu voler de la documentation au CENTRE qui regroupait l’ensemble des données relatives au Dôme, gardé par l’Architecte et son groupe.

    Mais c’était un projet des plus utopiques. Et il était nul ! Il aurait fallu déployer de machiavéliques manœuvres, dont il était bien incapable !

    Peut-être que Devon, lui, aurait-il pu le faire ? Mais il n’oserait jamais lui en parler et il n’était pas question de l’entraîner dans cette galère. D’ailleurs, il doutait que Devon ne comprenne même pas sa démarche !

    En fait, Illief ne rêvait plus que de sortir du Dôme.

    Il était persuadé qu’il trouverait la solution dans les couloirs de la TOTALITÉ.

    Il en avait sillonné des coursives depuis sa naissance ! Sans succès... Mais, il continuait à y croire.

    Tous ses rêves le confortaient, il en était sûr : quelque chose se produirait qui le mènerait ailleurs.

    Illief contemplait son jardinet suspendu. Les maigres chutes de fausse verdure arboraient des pétales cristallins. Illief les trouvait jolis.

    Il pensait encore à ce jour où Devon lui avait fait faire une merveilleuse expérience.

    — Tu seras mon cobaye !

    Mais ce programme, il le tenait secret, et avait-il ajouté :

    — Profite, car tu ne pourras pas le faire une seconde fois !...

    Illief s’était installé avec un matériel (impressionnant) autour de lui.

    Son ami l’avait laissé seul libre pour visionner.

    Il s’était retrouvé d’un seul coup, face à l’océan, des falaises déchiquetées recevaient des paquets de pluie, fouettées par le vent.

    Les vagues roulaient avec fracas des galets, l’écume fleurissait sur la plage.

    Il commença à marcher.

    C’était simple...

    Tout était mouvant autour de lui.

    Il frissonna, une bande d’oiseaux lui rasa la tête, il dépassait un cimetière peuplé de croix de granit et de fleurs d’hortensias bleus.

    — Tu es en Bretagne... disait la voix-commentaire.

    La lande autour était pourpre de bruyères et jaune de genêts.

    Ses sens commençaient à s’éveiller.

    Un frisson le parcourut.

    Il traversait un bosquet de chênes à la végétation sombre, trouée de quelques éclats fugitifs de lumière.

    Ses pas s’enhardissaient. Des taches de verdure dansaient sur le chemin.

    Son ombre s’agrandissait en tremblotant devant lui.

    Le bosquet semblait rempli de mystérieuses présences.

    — Des elfes, disait la voix.

    Étrange…

    Un murmure d’eau parvint à ses oreilles :

    Il approchait d’une mare.

    — La mare aux fées, commentait la voix.

    Des troncs moussus de lichens s’y penchaient. Des senteurs d’humus montaient.

    La nuit tombait, il se retrouva dans une clairière où les flammes d’un feu de bois jetaient des lueurs bizarres.

    Il se posa sur de l’herbe tendre.

    Des nymphes s’approchèrent de lui, elles étaient vêtues de robes longues et transparentes.

    En tournant autour de lui, elles le caressaient de leurs chevelures rousses, il subissait leurs coups donnés avec des rameaux de verdure.

    Il pouvait presque goûter à leur odeur quand elles se penchaient sur lui.

    Illief était sonné, tout y était, la vue, l’odorat, le son...

    Le programme s’arrêtait là.

    Devon lui avait fait un cadeau merveilleux...

    Celui-ci précisa que le commentateur était lui-même.

    — Génial ! 

    — Mais, surtout pas un mot à quiconque !

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