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L'ombre de ton sang
L'ombre de ton sang
L'ombre de ton sang
Livre électronique251 pages3 heures

L'ombre de ton sang

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À propos de ce livre électronique

Quatre décennies se sont écoulées depuis le triomphe des vampires dans une guerre les opposant aux mortels.
Matthew Larkin, un influent trafiquant de sang humain, perd peu à peu le contrôle de son clan.
Ses alliés l’abandonnent et son emprise sur son territoire s’affaiblit.
Lorsque son fils est kidnappé, son univers achève de s’écrouler. Matthew se lance alors dans
une quête désespérée pour récupérer l’être le plus précieux à ses yeux.
Il est toutefois loin de se douter que son plus grand ennemi prendra
la forme d’un humain, un mortel aussi déterminé que lui.
LangueFrançais
Date de sortie9 févr. 2024
ISBN9782898191824
L'ombre de ton sang
Auteur

Johanne Dallaire

Avant de se lancer dans l’écriture, Johanne Dallaire a eu la chance de toucher à plusieurs domaines: construction, criminologie, droit… sans oublier le précieux métier de maman. Ce bagage diversifié lui a permis de pondre un récit futuriste puissant, très humain et riche en émotions. Le prix de l’immortalité est sa première oeuvre littéraire.

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    Aperçu du livre

    L'ombre de ton sang - Johanne Dallaire

    cover.jpg

    À l’aube de cette nouvelle ère, nous t’invitons à une réflexion : souhaites-tu faire partie du futur ? Incarner le progrès et le pouvoir ? Ou préfères-tu plutôt t’enliser dans tes peurs et dans la faiblesse de ta chair ?

    Joins nos rangs. Deviens le changement.

    Nos innovations en matière de faux sang permettront à tous de s’alimenter dans l’abondance. Une fois la guerre gagnée, tu n’auras qu’à profiter de ta vie éternelle.

    Les vampires ne sont pas tes ennemis.

    Mais les gouvernements, si.

    Extrait d’un dépliant de propagande, 1979

    PARTIE I

    LE VAMPIRE

    1

    13 août 2024

    Quarante-quatre ans après la fin de la Bloodrise War

    Des traînées de pluie s’accrochent au pare-brise de la Jeep, embrouillant les rues délabrées de Montréal. Matthew Larkin tourne la manivelle pour descendre la fenêtre, laissant pénétrer dans l’habitacle un vent humide et malodorant. Ses yeux percent la nuit à la recherche de son frère parmi les junkies, les itinérants et la racaille du coin, mais la tête rasée aux oreilles décollées d’Axel refuse d’apparaître dans son champ de vision.

    Le conducteur – son cousin du côté maternel – immobilise le véhicule en bordure de la route et pivote vers Matthew :

    — Ça sert à rien. On perd notre temps. Si ça te trouve, ton frère est en train d’enculer sa nouvelle conquête dans un caniveau, pis il veut pas qu’on le…

    Shut up, Ethan. Fais juste ta job. Conduis.

    Le visage d’Ethan se fige, et la voiture se remet en mouvement. Matthew passe nerveusement sa langue sur ses lèvres, scrute à nouveau l’obscurité. Par réflexe, il s’assure que son pistolet est chargé et prêt à tirer, avant de le replacer dans son étui sur sa hanche, près de son poignard. Si Axel a vraiment osé voler du sang de la réserve familiale, comme le démontrent les caméras de surveillance, il est forcément désespéré. Matthew s’attend donc au pire. Pressentant qu’il aura besoin de toute la liberté de mouvement possible, il retire son veston, l’abandonne sur la banquette à côté de lui. Il roule les manches de sa chemise et reporte son regard sur l’extérieur, à la fois fébrile et inquiet.

    D’aussi loin qu’il se souvienne, Matthew s’est toujours battu. A toujours aimé se battre. Même lorsqu’il était humain. Et il excelle dans ce domaine. C’est de cette manière qu’il s’est taillé une place au sommet d’un des quartiers de Montréal. Ses ennemis le craignent. Il n’a d’ailleurs jamais hésité à massacrer les clans qui souhaitaient lui voler son pouvoir. Tous le savent. Tous le respectent.

    Sauf cet idiot de Corbo.

    La noirceur est percée par les phares des véhicules, les quelques lampadaires encore fonctionnels et les affiches au néon des commerces. Les vampires ont beau avoir une vision nocturne de loin meilleure que celle des humains, l’éclairage ajoute une certaine profondeur, ainsi que des couleurs, à leur vie autrement monochrome.

    Matthew contracte les mâchoires. Fuck, Axel, c’était pas le temps de l’échapper, vieux. J’ai besoin de toi.

    La tension n’a jamais été aussi grande entre le Centre-ville, contrôlé par le clan Larkin, et le quartier d’Oscar Corbo, situé dans les limites de l’ancien Westmount.

    La population s’inquiète pour sa sécurité, en plus de s’être considérablement appauvrie. La violence a augmenté en flèche, partout. Le sang synthétique – le Synthé – en provenance des usines américaines est désormais hors de prix pour plusieurs, favorisant le marché du sang bas de gamme provenant de l’élevage de Corbo. Pour fournir à la demande, l’hypocrite a commencé à en diluer des lots entiers. Excepté, bien sûr, ceux qu’il destine aux clients sur son propre territoire…

    Ces dernières années, les problèmes liés à la malnutrition ont grimpé en flèche dans le Centre-ville : vols, violence, meurtres. Les rues sont devenues dangereuses. Les gens sortent toujours en groupes. Armés. Et, de plus en plus souvent, les hommes de Matthew doivent exiler des vampires transformés en sauvages.

    Ceux qui ont eu tellement soif qu’ils ont perdu le contrôle de leur esprit.

    Et ceux qui se sont alimenté du sang de leurs semblables.

    Ce qui n’empêche pas son imbécile de frère de traîner dans les pires recoins du quartier, avec, sans doute, son compagnon d’infortune du moment.

    Des cris et des grognements tirent Matthew de ses réflexions. Une odeur de sang – vampire, mais aussi humain – provient de la même direction. Sûrement un combat pour une poche de fluide. Malgré tout, un état d’alerte le gagne. Ses sens sont exacerbés.

    — Tourne à droite, ordonne-t-il à Ethan en allongeant un doigt par la vitre ouverte. Y se passe de quoi, par là. T’entends ?

    Après le virage, les bruits s’amplifient. Les phares éclairent une voie déserte. Bientôt, une ruelle apparaît entre deux édifices décrépits. Malgré la bruine, Matthew a l’impression de capter dans l’air, les effluves subtils de son frère : la sueur, l’alcool, et, surtout, le parfum bon marché qu’il porte lors de ses sorties.

    — C’est juste des insignifiants en train de se tapocher, Matt. Perds pas ton…

    Mais Matthew tire sur la poignée et bondit hors de la Jeep sans laisser la chance à Ethan de l’immobiliser. Ou de terminer sa phrase. Il atterrit sur ses pieds et commence à courir vers la mêlée.

    — AXEL ! ? s’entend-il hurler. AX ! ! !

    Ils sont six dans la ruelle, sans compter les deux qui gisent au sol. Le premier baigne dans son propre sang, dont l’odeur ne tardera pas à attirer davantage d’ennemis. Le second, près d’une vieille voiture abandonnée, paraît seulement inconscient.

    Axel !

    Matthew passe à l’attaque.

    Il déboule sur son premier assaillant, un chauve avec un tatouage de serpent enroulé autour du cou. Pris de court, l’adversaire tente un uppercut qui frôle Matthew, mais ce dernier, plus agile, l’attrape par les épaules et plonge ses dents dans sa gorge. Dans un bruit humide, il arrache un morceau de chair dont les lambeaux s’étirent avant de se déchirer. Matthew recule, crache. Le goût prononcé du sang de vampire, rappelant un cadavre en décomposition, n’a rien d’agréable. Le chauve, mains tremblantes sur sa plaie, ne voit pas venir l’attaque suivante : des doigts qui s’enfoncent dans ses orbites, libérant un liquide gluant.

    Matthew se retourne pour faire face à un nouvel ennemi, arrivé trop tard pour porter secours à la première victime, quand une détonation d’arme à feu transperce l’air nocturne. L’ennemi, que Matthew découvre être une femme aussi grande et bâtie qu’un homme, s’effondre. Du sang s’échappe d’une blessure fatale située juste au-dessus de son arcade sourcilière. Un cri retentit : un barbu robuste, le regard empreint de fureur et de désespoir, fonce sur Matthew, brandissant un couteau rouillé. L’arme frise Matthew qui, dans un mouvement rapide, parvient à saisir son ennemi par la gorge, y creusant sa marque avec ses ongles acérés. Il le soulève, sentant le pouls de celui-ci battre avec fureur – un rappel que même dans leur état vampirique le cœur continue de battre, pompant une vie rythmée par la soif.

    De son autre main, Matthew parvient à s’emparer du couteau sur le point de le transpercer. Il le retourne contre le barbu. L’enfonce au centre de sa poitrine, faisant jaillir de la plaie un liquide foncé et odorant.

    Matthew laisse tomber le corps pour constater que les trois ennemis restants ont atteint les profondeurs de la ruelle ; s’il ne fait rien, ils vont s’échapper. Il empoigne son propre pistolet et vide le chargeur dans leur direction. Une cible s’écroule, tandis que les survivants atteignent une brèche dans le grillage métallique. L’un des deux paraît hésiter. Il se penche pour secourir le premier, tandis que l’autre, coiffé d’un affreux bonnet gris, le tire par le bras :

    — Faut décrisser. Sinon on va y passer aussi.

    Axel, toujours au sol, gémit.

    Matthew oublie ses adversaires pour se ruer vers son frère, qu’Ethan soulève au même moment. La bruine s’est transformée en pluie franche, et leurs vêtements leur collent à la peau tandis qu’ils retournent à la Jeep.

    — Ça va, Matt. Y a rien de grave. Axel est vivant. Y a pas été empoisonné non plus. En tout cas, on dirait, parce que sinon il souffrirait plus que ça. Il va s’en sortir.

    Un vampire bien nourri, comme Axel – ou n’importe quel Larkin, d’ailleurs –, peut guérir de pratiquement n’importe quelle blessure. Sauf d’un cœur endommagé, d’un empoisonnement, ou d’une exposition au soleil. Leur capacité de régénération est presque infinie.

    Matthew atteint la Jeep en premier, ouvre la portière et s’écarte pour qu’Ethan puisse poser Axel sur la banquette. Dans son dos, il entend un bruit, comme un raclement de gorge. Il se retourne pour apercevoir, appuyé contre un vieux lampadaire éteint, un type baraqué, vêtu d’un simple t-shirt noir. Des rangées de petites bosses sur son front, des implants sous-cutanés, permettent toutefois immédiatement de reconnaître son allégeance. L’eau ruisselle sur ses bras musclés tandis qu’il sourit, exhibant ses canines pointues :

    — Zara veut te voir, Larkin, annonce-t-il d’une voix grave.

    Ethan et Matthew pointent déjà leurs armes vers lui, mais l’étranger, sans s’en préoccuper, enfonce les mains dans ses poches et s’éloigne. Matthew se tourne vers son frère et lève les yeux au ciel :

    Damn, Ax, dans quel merdier tu t’es foutu, encore ?

    2

    À quelques coins de rue seulement de l’altercation, Ethan immobilise la Jeep, éteint le moteur et tourne son visage triangulaire, presque efféminé, vers Matthew. Il caresse du bout des doigts sa barbe, un bouc en forme d’ancre, geste qui trahit son inquiétude.

    — Tu devrais attendre d’avoir du backup avant de rentrer là, Matt. Ou, au moins…

    Matthew durcit son regard, contraignant son cousin au silence. Il préfère, et de loin, être seul quand il voit sa cliente. Peu importe les circonstances.

    — Laisse-moi gérer les sautes d’humeur de Zara, Ethan. Pis, tu penses qu’il va arriver quoi, hein ? À ce que je sache, elle achète encore son stock chez nous ; elle a pas intérêt à me faire de trouble. Va porter Axel à la Tour. Demande à Isabelle de s’en occuper. Tu reviendras me chercher dans deux heures.

    — Mais…

    Un grognement s’échappe de la gorge de Matthew, qui dévoile ses crocs, presque inconsciemment. Ethan, le regard fuyant, replace ses mains sur le volant.

    — C’est pas moi qui vais chialer sur ta tombe si tu crèves icitte, rumine-t-il.

    Avant de sortir, Matthew examine une dernière fois Axel, affalé sur la banquette arrière, déjà un peu plus conscient. Ses larmes tracent des stries sombres sur sa peau pâle. Il porte ses vêtements préférés : un jean troué et son affreux chandail sans manches multicolore. Matthew ouvre la bouche, tenté de questionner son frère sur les récents événements, puis la referme.

    Il en aura le temps plus tard. Quand la poussière sera retombée.

    Il se tourne plutôt vers son cousin :

    — Ethan, pour la ruelle où on a trouvé Axel…

    — Oui, j’envoie des gars nettoyer tout ça. De toute manière, nos patrouilleurs vont vite être attirés par l’odeur.

    — Non, justement ! Je veux pouvoir comprendre moi-même ce qui s’est passé. Alors, assure-toi qu’ils touchent à rien et que personne d’autre vient déranger la scène de crime. Y a peut-être des détails importants.

    Ethan hoche la tête. Matthew lui tend son pistolet – aucune arme à feu n’est admise dans l’Arène Rouge –, puis sort de la Jeep. Il claque la portière et regarde la voiture s’éloigner, avant d’escalader les marches menant au populaire établissement. Sous une enseigne au néon patiente une file de vampires. N’entre pas qui veut, dans l’Arène ; Zara s’assure de garder les fauteurs de troubles à l’extérieur. En reconnaissant Matthew, les trieurs, leurs fronts ornés d’implants sous-cutanés comme tous les hommes appartenant à Zara, le laissent toutefois passer sans poser de questions.

    Comme chaque fois qu’il met les pieds ici, le chef du clan Larkin a l’impression d’être transporté dans un univers fusionnant le présent et un passé depuis longtemps révolu. L’endroit, vibrant d’énergie, est baigné d’une lumière électrique tamisée, multipliée par les reflets des nombreuses boules disco accrochées au plafond. Des faisceaux colorés s’échappent de projecteurs, se croisant et se recroisant sur une foule endiablée.

    Derrière une console, une figure encapuchonnée manipule des vinyles et des commandes avec habileté. Elle amplifie le rythme de Disco Inferno, du groupe The Trammps. La musique semble presque tangible, palpable dans l’air saturé d’excitation. C’est l’une des chansons préférées de Zara, et le DJ le sait. Avec un sourire en coin, il monte encore le volume, faisant trembler les murs.

    Plusieurs clients se déhanchent sur la piste de danse, d’autres conversent près des tables ou du bar. Non loin, des groupes de spectateurs s’assemblent autour de la cage grillagée où des combats, chaque nuit, attirent les regards curieux et les paris. Les serveuses et les prostituées se faufilent à travers la masse grouillante, offrant leurs services contre une rétribution, payée d’avance. Les nombreux videurs ne tolèrent aucun geste hostile.

    Ici, les gens sont heureux ; leur misère disparaît le temps de quelques heures. C’est d’ailleurs ce qui, croit Matthew, a fait la popularité de l’établissement en ces temps sombres.

    Plus loin, un couloir s’enfonce dans le bâtiment : cabines de danseuses, lits pour les plaisirs éphémères, salons d’injection. La vente et la consommation d’Essence, la drogue injectable distribuée par Zara, ont lieu sur place, mais sont maintenues à l’écart des autres activités de l’Arène. En approchant du bar, Matthew lance une œillade à la petite foule entassée devant le comptoir des paris. Est-ce là qu’Axel a accumulé ses dettes ? Ou a-t-il creusé son trou uniquement avec la drogue ?

    Il n’en a aucune idée.

    Une soudaine vague de regrets envahit Matthew ; il n’a pas été assez présent pour son frère, en particulier ces derniers mois. Les meurtres, vols et sabotages ayant touché son clan l’ont accaparé bien plus qu’il ne l’aurait voulu.

    Même son fils en a écopé, réalise-t-il avec un pincement au cœur.

    Il secoue la tête pour chasser ses regrets, s’accoude au bar. Un instant plus tard, Armand, un barman avec lequel il est familier, pose devant lui sa boisson habituelle : absinthe additionnée de Synthé – soit de sang artificiel –, pour la rendre digeste. Offert par la maison, comme toujours. Matthew porte le verre à ses lèvres quand une main s’incruste dans le col de sa chemise et caresse son torse. Il se retient de frissonner.

    — Matt Larkin, lui susurre une voix féminine. Ça fait un moment. Je commençais à m’ennuyer.

    Matthew hausse un sourcil. La femme chasse une cliente pour s’installer sur le banc adjacent. Chevelure dorée reposant sur ses épaules. Robe rouge moulante. Petit nez retroussé lui donnant un air espiègle. Mais ce sont ses yeux verts, d’une intensité presque surnaturelle, qui captivent véritablement Matthew, éclipsant tout autre détail de son visage.

    Zara.

    Ils échangent un regard chargé de tension. Cette femme éveille chez lui un instinct primaire qu’il échoue chaque fois à refouler. Il vide son verre avant de demander d’un ton détaché :

    — C’est pour ça que tu m’as envoyé ton gros bras me transmettre un message ? Me passer un coup de fil, ça aurait pas suffi ?

    Elle fait claquer sa langue :

    — Ton frère l’a complètement échappé depuis deux semaines ; je voulais que tu le saches. Pis j’fais pas confiance à ta ligne téléphonique. J’suis pas mal sûre que t’as une taupe dans ton clan.

    Matthew le pense aussi. Les attaques qu’il subit sont trop précises pour qu’il en soit autrement. Il hausse néanmoins les épaules :

    — T’inquiète pas pour ça. J’m’occupe de mes affaires.

    — Comme tu t’occupes de ton frère ? le relance-t-elle d’un ton de défi.

    Il contient un grognement, se bat contre une envie de se lever et disparaître. De la planter là. Pourtant, il demeure fusionné à son banc. Armand pose un nouveau verre devant lui, de même qu’une coupe pour sa patronne. Sang et vin rouge. Elle prend une première gorgée, passe sa langue

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