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EMA: Version française
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Livre électronique213 pages2 heures

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À propos de ce livre électronique

Année 2084. La Terre s'est réchauffée au-delà de deux degrés Celsius par rapport à l'époque préindustrielle. Les gouvernements ont tenté, en vain, de prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et notre impact sur l'environnement.

Damien Minsky, inventeur de génie, a créé EMA : une intelligence artificielle conçue pour surveiller et contrôler les conséquences écologiques de notre société de consommation. Grâce à son système économique intégré, la « cryptonomie », elle s'assure de répondre à nos besoins tout en respectant les ressources limitées de notre planète. À terme, elle permettra à l'espèce humaine de vivre en harmonie avec la nature.

Jason Webb, grand admirateur de Minsky, assiste à l'une de ses conférences à Montréal, lorsqu'un attentat survient. Ébranlé, il tente de retrouver les auteurs de cet attentat. Ses incroyables découvertes auront des implications sur le destin de l'humanité tout entière. Il sera entraîné dans une aventure où cyberpirates et mégalomanes se rencontreront dans le Métavers.

LangueFrançais
Date de sortie1 oct. 2023
ISBN9798223922667
EMA: Version française
Auteur

Aian D. Grey

Denis Boulanger Ph.D. alias Aian D. Grey, est un chercheur et un innovateur travaillant depuis plus de 30 ans   dans le développement de produits de haute technologie. Il agit comme directeur de la recherche d’un centre de recherche appliquée à Québec dans les domaines de l’intelligence artificielle. Passionné de nouvelles technologies et d’histoire, il aime par-dessus tout à trouver des solutions innovantes à des problèmes de toute sorte. Pour lui, le résultat attendu n’est pas une motivation en soi ; c’est plutôt le processus créatif qui le motive.

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    Aperçu du livre

    EMA - Aian D. Grey

    Chapitre 1

    En cet été 2084, les rayons ardents du soleil pénétraient profondément dans l’air épais, rendant chaque respiration difficile. Pour éviter les canicules, devenues de plus en plus fréquentes, la majorité des habitants de la ville préférait se déplacer à travers les innombrables méandres urbains pour profiter de l’air frais de la climatisation.

    Dans cette fourmilière en mouvement, un jeune homme dans la trentaine, au teint hâlé et aux traits fins, circulait d’un pas affirmé. En effet, Jason était très excité à l’idée d’assister à la conférence de son idole, le charismatique milliardaire Damien Minsky, créateur d’EMA. EMA était l’intelligence artificielle la plus sophistiquée au monde qui gouvernait de façon autonome un tout nouveau système économique distribué, vert et résilient.

    Contrairement à ses camarades de classe, qui admiraient les athlètes et les joueurs de hockey, Jason avait pour héros des inventeurs et des scientifiques. Il était passionné par les biographies de ces grands esprits, en particulier ceux dont les idées sortaient du cadre. Il vouait en particulier un réel culte envers Elon Musk, l’homme qui repoussa les limites de l’exploration spatiale en tentant d’aller coloniser Mars. Ainsi qu’à Steve Jobs, le fondateur d’Apple, qui eut l’idée de combiner téléphone, appareil photo, GPS et ordinateur en un seul dispositif, connaissant un succès commercial planétaire. Mais pour Jason, Minsky trônait bien au sommet de ce panthéon de Dieu de la technologie.

    Jason quitta la station de métro Place-d’Armes accompagné d’une foule dense, mais ordonnée. Tous se dirigeaient dans un flux continu en direction du nouveau Palais des congrès de Montréal. L’allure inédite de la bâtisse émerveillait Jason, qui avait du mal à croire qu’il s’agissait du même bâtiment pratiquement abandonné qu’il avait connu dans son enfance. Cet immeuble, d’une beauté architecturale incomparable, avait récemment subi une rénovation coûteuse, mais spectaculaire. Ses concepteurs avaient remodelé sa façade vitrée multicolore, qui était maintenant illuminée la nuit par des vitraux électroluminescents, donnant ainsi l’impression d’une boîte gigantesque sertie de pierres précieuses.

    En chemin, Jason s’arrêta et passa sa main dans sa chevelure noire et dense, tentant de décrypter les différentes annonces virtuelles qui s’affichaient devant lui.

    Ne trouvant pas son chemin, il communiqua avec Sherlock, son assistant virtuel intelligent, pour lui demander la bonne direction à prendre.

    Sherlock était l’ami parfait, personnalisé, avec qui l’on pouvait partager ses pensées et ses préoccupations. Celui-ci avait un tempérament qui plaisait à Jason. Arrogant parfois, il avait une bonne répartie toujours pleine d’humour. Sherlock savait tout sur ses habitudes, ses goûts, ses restos préférés, bref il était son « alter ego ». Mais ce que Jason aimait le plus chez Sherlock était le fait qu’il pouvait le débrancher à volonté. Le meilleur des deux mondes. Un ami « débranchable ».

    —  Dis Sherlock, peux-tu m’indiquer le chemin svp ?

    —  Où désires-tu te diriger ?

    —  À la conférence de Minsky, bien sûr, fit-il, exaspéré.

    —  Ne m’en veux pas. J’avais pensé que la réunion des « Pères Noël » pouvait t’intéresser, fit-il ironiquement.

    —  Très drôle. Bien que j’aurais pu y trouver un vent de fraîcheur, répondit-il en souriant. Mais non, je veux juste le chemin pour la conférence de Minsky. Fait vite, elle commence dans quelques minutes.

    —  C’est simple, prends l’escalier mécanique à ta droite et l’auditorium se trouvera droit devant.    

    Sherlock lui indiqua alors le chemin en lui projetant une carte interactive devant lui. Celle-ci était affichée grâce à son Métabrain, une interface électronique, constituée de circuits branchés directement à ses nerfs auditifs et des lentilles cornéennes intelligentes qui agissent comme des écrans miniatures.

    Dans le vaste hall d’entrée du Palais des congrès, il croisa un groupe d’une dizaine de manifestants scandant des slogans anti-Minsky. « Minsky, dictateur climatique ! », « Sauvons la planète, non les riches ! ». Ces protestants faisaient partie d’un mouvement de plus en plus répandu qui exprimait des critiques envers l’utilisation de l’intelligence artificielle, et de la technologie en général, pour gérer les problèmes environnementaux. Ils considéraient que cette approche permettait aux gouvernements et aux entreprises de se dédouaner de leurs responsabilités face aux changements climatiques, au lieu de prendre des mesures concrètes pour réduire leurs impacts. Les membres de ce mouvement populaire estimaient plutôt que nous devions modifier nos habitudes et notre mode de vie si nous voulions avoir une chance de nous en sortir.

    Jason fit la remarque à Sherlock.

    —  Encore des illuminés qui croient aux miracles.

    —  Tu as peut-être raison, mais chacun a le droit de s’exprimer, fit Sherlock.

    Jason fit la moue. Contrairement à ces contestataires, il croyait en l’efficacité de l’IA pour aider à protéger la planète. Il ne pouvait s’empêcher de ressentir un mélange de tristesse et de frustration face à ces contestations. Il savait très bien que les gens n’étaient pas prêts à réduire leur train de vie. La seule solution était d’utiliser, justement, la technologie, pour tenter de régler les problèmes environnementaux. Des solutions, telles que celle proposée par Minsky, pouvaient permettre d’atteindre un nouvel équilibre avec la nature sans compromettre notre mode de vie moderne.

    Alors que Jason marchait dans les corridors, il se sentit observé sans raison apparente. Cette situation l’angoissait un peu. Son imagination lui jouait-elle des tours ? Était-il en train de devenir paranoïaque ? Il se mit à regarder autour de lui, mais il ne vit rien de suspect, mais ne put s’empêcher de se sentir mal à l’aise.

    —  Ne remarques-tu pas quelque chose d’anormal, demanda-t-il à Sherlock ?

    —  À part les « illuminés », comme tu les nommes, non, je n’observe rien d’anormal.

    Arrivé à l’entrée de l’auditorium principal, Jason se dirigea d’un pas allègre vers son siège. Au passage, il scanna sa puce d’identité numérique, qui permettait à chacun d’être identifié sans ambiguïté grâce à leur signature génétique. Il était toujours très excité à l’idée de voir l’un de ses héros en chair et en os et emballé par le fait que la conférence était sur le point de commencer.

    Assise à côté de lui, une jeune femme à la tignasse violette attira son attention. Sa coiffure excentrique et ses bijoux lui donnaient un charme indéniable qui plaisait à Jason. Il pouvait voir sur son gilet l’image d’un gros doigt d’honneur avec la mention « Fuck All! ». « Une anarchiste », pensa Jason. Découragé par le message qu’elle portait, il détourna son regard vers la scène, décidé à l’ignorer.

    Malgré cela, elle semblait le reconnaître. Elle lui adressa alors la parole.

    —  Hé ! ce n’est pas toi la grosse tête que j’ai vue dans le Métavers ? Ouais, c’est toi ! j’en suis certaine ! 

    La jeune fille faisait référence à une parution de Jason dans la presse officielle du Métavers, un réseau d’environnements virtuels personnalisés, constituant la réalité alternative d’une majorité des gens.

    Au fil des années, le Métavers était devenu pour beaucoup de personnes, un moyen de fuir la réalité et de vivre des expériences extraordinaires. On pouvait le considérer comme une forme incarnée d’Internet, où tout était possible. Jason avait lui-même plongé dans le Métavers à plusieurs reprises, fasciné par la richesse et la diversité des expériences qu’il offrait. C’était un monde de liberté et de créativité infinies, mais il était également conscient des dangers de s’y perdre.

    Jason finit par répliquer.

    —  Je ne sais pas, mais je m’appelle Jason Webb et pas « grosse tête » !

    Elle pouffa de rire.

    —  Jason Webb? Tu rigoles ? C’est quoi ce nom ? Une blague ?

    —  Non, c’est mon vrai nom. Je sais que beaucoup de gens me taquinent, mais le « Webb » s’écrit avec deux « b » et non « web » comme dans « Métaweb ».

    —  Et puis Jason ? Un nouveau format de fichier ?

    —  « Oui, c’est ça », fit-il, offusqué par cette remarque.

    Un ange passa.

    —  Allez, je plaisantais. Moi, c’est Lidia, fit-elle en lui tendant la main. Vous êtes un admirateur de Minsky ?

    —  « Certes, à mes heures », répondit-il en tentant de l’ignorer.

    Il se retourna subitement vers elle, ne pouvant contenir son excitation, malgré ses commentaires.

    —  En fait, je le trouve plutôt génial. C’est l’un des plus grands visionnaires de l’histoire. Un révolutionnaire, quoi ! Pas pour vous ?

    —  Je n’irais pas jusque-là. Vous savez, moi les mégalomanes narcissiques, ce ne sont pas mes préférés. Et puis son invention n’est rien de plus que des conneries.

    —  Quoi ? Il va sauver la planète, et vous-même, par-dessus le marché, et vous trouvez ça banal ?

    —  Il va surtout s’enrichir pendant que l’on continue à tout faire pour creuser notre tombe.

    —  Dites-moi, pourquoi une personne qui a autant de préjugés contre Minsky que vous, voudrait-il assister à sa conférence ? Le prix des billets n’est pas bon marché pourtant.

    Lidia hésita à répondre.

    —  Disons que j’ai mes propres intérêts.

    Jason s’apprêtait à répliquer, mais la lumière de la salle s’estompa et le silence s’installa peu à peu. C’était le signal que le spectacle allait débuter. L’atmosphère était survoltée d’anticipation. Jason ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu nerveux, mais il était aussi impatient de découvrir ce qui allait se passer. La table était mise et le spectacle pouvait commencer.

    Chapitre 2

    Minsky et l’animateur de la soirée firent leur entrée sur scène, sous les applaudissements assourdissants de la foule déjà conquise par le personnage. Ils prirent place confortablement sur des chaises placées au centre d’un grand tapis rouge circulaire, caractéristique des forums TED. Les lettres vermeilles « TED Montréal —100 ans » trônaient fièrement à l’arrière-plan. Célébrant le centième anniversaire de cette vénérable institution du savoir, les conférences TED ( Technology, Entertainment and Design ) étaient organisées par une fondation internationale sans but lucratif, dont le slogan était « Des idées qui valent la peine d’être diffusées ».

    L’animateur était James Leblanc, un journaliste très célèbre du Métavers de la presse canadienne. Après que le public eût fini d’acclamer son invité, il prit la parole :

    —  Bonjour, et bienvenue à cet événement spécial, célébrant le centième anniversaire des sommets TED.

    La foule applaudit de nouveau chaleureusement.

    —  Les conférences TED sont devenues au fil des années une plateforme de diffusion des connaissances où les idées nouvelles sont promues de l’avant. Avant de vous présenter notre invité, je vous convie à regarder cette brève vidéo qui relate les 100 ans de cette vénérable institution.

    Une vidéo 3D retraçant l’historique de cette organisation fut présentée sur un écran holographique situé au-dessus de la scène. On y vit défiler des hommes et des femmes célèbres comme Elon Musk, l’entrepreneur mégalomane et pionnier de l’exploration spatiale martienne, Bill et Melinda Gates, philanthropes reconnus, Yoshua Bengio, fondateur du Mila et Volodymyr Zelenski, prix Nobel de la paix.

    Après la présentation, une transmission en direct des interlocuteurs fut affichée sur l’écran afin que les gens à l’arrière de la salle puissent mieux voir. La conférence était également diffusée dans le Métavers de TED. Plus de cent millions de personnes à travers la planète assistaient en direct à cette conférence exclusive.

    L’intervieweur reprit la parole.  

    —  Nous avons le plaisir et le grand honneur de recevoir cet après-midi, à Montréal, l’entrepreneur et visionnaire Damien Minsky, fondateur d’EMA Corp.

    Une vague supplémentaire d’applaudissements éclata dans la salle, remplissant l’espace sonore d’une foule enthousiaste et survoltée comme dans un spectacle rock. Il poursuivit.

    —  Notre invité aujourd’hui est l’un des personnages le plus connus et le plus puissants de la planète. Né en Californie en 2030, de parents-ingénieurs, M. Minsky est le descendant du professeur Marvin Lee Minsky, une légende et l’un des pères fondateurs de l’intelligence artificielle au MIT. En 2048, âgé alors seulement de 18 ans, il conçoit EMA, une IA révolutionnaire qui vise à résoudre les problèmes de la crise climatique que nous subissons aujourd’hui. En 2050, il entame sa carrière chez OpenAI, une organisation à but non lucratif dédiée à l’utilisation bénéfique de l’IA pour l’ensemble de l’humanité.

    —  Quelques années plus tard, il crée son entreprise, EMA Corps. et offre le premier système économique ouvert entièrement contrôlé par une IA. En moins de 10 ans, sa société est devenue l’une des entreprises les plus influentes du monde. Nous avons la chance de le recevoir aujourd’hui afin qu’il nous raconte son histoire.

    L’intervieweur se tourna alors vers Minsky. 

    —  Monsieur Minsky, avant de parler d’EMA, parlez-nous de vous. Racontez-nous vos origines et décrivez-nous les influences qui vous ont mené à l’inventeur que vous êtes.  

    Minsky semblait se remémorer ses souvenirs. Il hésita avant de répondre.

    —  Eh bien, je suis né à San Jose en Californie pendant une période assez tumultueuse. Mon père travaillait dans une centrale de production d’énergie solaire sous la gestion de l’État. Il avait lui-même connu les difficultés économiques découlant des changements climatiques. Au fil des années, cet État, autrefois prospère, est devenu une région semi-désertique, où les vastes incendies de forêt et les tempêtes de sable étaient monnaie courante.

    —  Ce n’est que dans les années 2040 qu’un gouverneur pragmatique et écologiste, nommé Michael Buenavista, tenta de prendre les choses en main en investissant massivement dans le développement technologique. La Californie, et entre autres la région de San Jose d’où je viens, jouissait de la réputation d’être le berceau de nombreuse « startup » en haute technologie. Ce gouverneur visionnaire a eu l’idée géniale de profiter des changements climatiques pour promouvoir d’autres types d’entreprises. On installa dans les champs autrefois cultivés, des milliers de panneaux solaires en vue de produire de l’hydrogène vert. On construisit également

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