JONAS BENDIKSEN Autopsie d’une imposture
“Ça c’est l’image du livre, regarde bien...” En appel visio depuis Oslo, Jonas Bendiksen nous montre l’un de ses fameux clichés publiés dans son livre The Book of Veles, et diffusés il y a quelques mois à Visa pour l’image. “Dans cette photo, tous les stéréotypes sont là. Un immeuble défoncé, une épave de voiture, des gens mangeant devant un brasero et vivant dans un bus”... Puis d’un coup de baguette magique, ou plutôt en un clic, le photographe lève le voile sur la supercherie. La voiture, les gens, le brasero… Tout disparaît de l’image qui ne représente plus qu’un banal paysage urbain que Jonas Bendiksen a manipulé pour en faire le décor d’une fiction. Celle d’un reportage qui n’a jamais eu lieu et qui a dupé à la fois le public et un prestigieux festival de photojournalisme. Scandale !
L’origine de ce travail remonte à 2016 lorsque Donald Trump est élu à la présidence des États-Unis. Le monde des médias encaisse une attaque soudaine. Durant la campagne, puis tout au long du mandat, l’information est soumise au joug des réseaux sociaux, des petites déclarations, des . Et en parallèle des tweets et des petites phrases, de nouvelles méthodes de diffusion de l’information apparaissent : les “usines à contenus”. Ces fabriques d’un nouveau genre automatisent la production de
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