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Nulle part où fuir (Un thriller à suspense Harley Cole du FBI – Livre 3)
Nulle part où fuir (Un thriller à suspense Harley Cole du FBI – Livre 3)
Nulle part où fuir (Un thriller à suspense Harley Cole du FBI – Livre 3)
Livre électronique330 pages4 heures

Nulle part où fuir (Un thriller à suspense Harley Cole du FBI – Livre 3)

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À propos de ce livre électronique

« C’est un excellent livre… Quand vous commencerez à le lire, assurez-vous de ne pas avoir à vous lever tôt ! »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

Lorsque des adolescents en excursion au bord de la rivière découvrent un cadavre, il est vite évident qu’il s’agit de l’œuvre d’un nouveau tueur. L’agente spéciale du FBI Harley Cole, dans une course contre la montre, est chargée d’arpenter un terrain difficile et d’arrêter ce tueur – mais les démons de son passé l’ont finalement rattrapée, et cette fois, il n’y a pas d’échappatoire.

NULLE PART OÙ FUIR (un thriller à suspense Harley Cole du FBI – Livre 3) est le troisième livre d’une nouvelle série de l’auteure à succès de romans policiers à suspense Kate Bold, qui commence avec NULLE PART EN SÉCURITÉ (livre 1).

Harley, sous le choc de sa mise en congé, de la rupture d’une longue relation et de la mort de son père, n’est guère prête à retourner dans sa ville natale, à retrouver ses secrets enfouis depuis longtemps et son passé torturé. Elle a passé sa vie à fuir cette petite ville, mais en s’y réinstallant, elle se demande si elle n’aurait pas eu tort pendant tout ce temps ?

La série HARLEY COLE est un thriller policier bouleversant, mettant en scène une justicière brillante et torturée, un mystère fascinant, et bourré d’action, de suspense, de rebondissements et de révélations, sur un rythme effréné qui vous fera tourner les pages jusque tard dans la nuit. Les fans de Rachel Caine, Teresa Driscoll et Robert Dugoni ne manqueront pas de tomber sous le charme.

Les prochains livres de la série seront bientôt disponibles.

« Ce livre bouge très vite et chaque page est passionnante. Il y a beaucoup de dialogues, on adore les personnages et on encourage l’héroïne tout au long de l’histoire… J’ai hâte de lire la suite de la série. »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Kate a fait un travail incroyable sur ce livre et j’ai été accroché dès le premier chapitre ! »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

« J’ai vraiment apprécié ce livre. Les personnages sont authentiques, et les méchants ressemblent à ceux dont on entend parler tous les jours aux infos.... J’attends avec impatience le livre 2. »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

« C’était un très bon livre. Les personnages principaux étaient réalistes, imparfaits, humains. L’histoire avançait rapidement sans s’embourber dans trop de détails inutiles. Je l’ai vraiment apprécié. »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Alexa Chase est têtue, impatiente, mais surtout courageuse avec un grand C. Elle ne recule jamais, je dis bien jamais, jusqu’à ce que les méchants soient remis à leur place. Clairement cinq étoiles ! »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Des meurtres en série captivants et fascinants avec une touche de macabre… Très bien fait. »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

« WOW, quelle lecture géniale ! Vous parlez d’un tueur diabolique ! J’ai vraiment apprécié ce livre. J’ai hâte de lire les autres livres de cette auteure. »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Un roman captivant, c’est sûr. Des personnages et des relations formidables. J’étais pris par l’histoire et je n’ai pas pu le lâcher. J’ai hâte de lire la suite de Kate Bold. »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Difficile à lâcher. L’intrigue est excellente et il y a une bonne dose de suspense. J’ai vraiment apprécié ce livre. »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE

« Extrêmement bien écrit, il vaut vraiment la peine d’être acheté et lu. J’ai hâte de lire le livre deux ! »
Commentaire d’un lecteur sur JEU DE MASSACRE
LangueFrançais
ÉditeurKate Bold
Date de sortie7 sept. 2023
ISBN9781094357263
Nulle part où fuir (Un thriller à suspense Harley Cole du FBI – Livre 3)

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    Nulle part où fuir (Un thriller à suspense Harley Cole du FBI – Livre 3) - Kate Bold

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    NULLE PART OÙ FUIR

    Un thriller à suspense Harley Cole du FBI – Livre 3

    K a t e   B o l d

    Kate Bold

    L’écrivain à succès Kate Bold, auteur des THRILLERS à SUSPENSE ALEXA CHASE, six tomes (à suivre); THRILLER à SUSPENSE ASHLEY HOPE, six tomes (à suivre); THRILLER à SUSPENSE CAMILLE GRACE du FBI, huit tomes (à suivre); THRILLER à SUSPENSE HARLEY COLE du FBI, sept tomes (à suivre); THRILLER à SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE KAYLIE BROOKS, cinq tomes (à suivre) et THRILLER à SUSPENSE EVE HOPE du FBI, cinq tomes (à suivre)

    Lectrice passionnée, fan de thrillers et romans à suspense depuis son plus jeune âge, Kate adore lire vos commentaires, rendez-vous sur www.kateboldauthor.com pour en savoir plus et rester en contact.

    Copyright © 2022 par Kate Bold. Tous droits réservés. À l’exclusion de ce qui est autorisé par l’U.S. Copyright Act de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous toute forme que ce soit ou par aucun moyen, ni conservée dans une base de données ou un système de récupération, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre numérique est prévu uniquement pour votre plaisir personnel. Ce livre numérique ne peut pas être revendu ou offert à d’autres personnes. Si vous voulez partager ce livre avec quelqu’un d’autre, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre sans l’avoir acheté, ou qu’il n’a pas été acheté uniquement pour votre propre usage, alors veuillez le rendre et acheter votre propre exemplaire. Merci de respecter le dur labeur de cet auteur. Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organismes, lieux, événements et incidents sont tous le produit de l’imagination de l’auteur et sont utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, n’est que pure coïncidence. Image de couverture : Copyright Galyna Andrushko, utilisée sous licence à partir de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR KATE BOLD

    UN THRILLER EVE HOPE

    DANS SON SANG (Livre #1)

    DANS SON VISEUR (Livre #2)

    À SA PORTÉE (Livre #3)

    UN SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE KAYLIE BROOKS

    DERNIER SOUPIR (Livre #1)

    DERNIÈRE CHANCE (Livre #2)

    UN THRILLER À SUSPENSE HARLEY COLE DU FBI

    NULLE PART EN SÉCURITÉ (Livre #1)

    NULLE PART OÙ RESTER (Livre #2)

    NULLE PART OÙ FUIR (Livre #3)

    UN THRILLER À SUSPENSE DE L’AGENT DU FBI CAMILLE GRACE

    PAS MOI (Livre #1)

    PAS MAINTENANT (Livre #2)

    PAS BIEN (Livre #3)

    UN THRILLER ASHLEY HOPE

    LAISSE-MOI PARTIR (Livre #1)

    LAISSE-MOI SORTIR (Livre #2)

    LAISSE-MOI VIVRE (Livre #3)

    LAISSE-MOI RESPIRER (Livre #4)

    UN THRILLER D'ALEXA CHASE

    JEU DE MASSACRE (Livre #1)

    MEURTRE EN EAU TROUBLE (Livre #2)

    L'HEURE DU CRIME (Livre #3)

    L’INSTANT FATAL (Livre #4)

    SOMMAIRE

    PROLOGUE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE ET UN

    CHAPITRE TRENTE-DEUX

    CHAPITRE TRENTE-TROIS

    ÉPILOGUE

    PROLOGUE

    Spencer s'appuya sur la rambarde métallique du bateau d'excursion en observant la caverne qui grossissait au fur et à mesure qu'ils approchaient du rivage. Il y avait quelque chose de menaçant dans la façon dont la cavité émergeait du sol comme une bouche avide, désireuse de les avaler tout entier. Si le niveau du Rio Grande montait, se demanda-t-il, est-ce qu'il pourrait la remplir ? Ou bien s'enfoncerait-elle de plus en plus profondément dans la terre, tel un estomac impossible à rassasier ?

    Quelque chose de lisse et de froid se pressa contre le coude de Spencer, il sursauta.

    — Allez, prends-en une autre, insista Jordan Armstrong une bière à la main.

    Il transpirait dans la chaleur matinale, qui commençait tout juste à pénétrer la couche d'air frais qui avait recouvert la rivière pendant la nuit. Il avait cette lueur sauvage dans le regard, ce qui annonçait généralement tout un tas d’ennuis en perspective.

    Organiser un enterrement de vie de garçon sur un bateau était l'idée de Jordan. De même, celle d’inviter Ed Mullins et Jaylen Ware, qui avaient partagé avec lui la même cité U adossée à l'université de Claxton. Ils étaient diplômés tous les quatre depuis cinq ans, cette lointaine époque où ils voulaient conquérir le monde.

    Que nous est-il arrivé ? se demanda Spencer, en lançant un regard vers Ed et Jaylen, engagés dans un débat sur les avantages et les inconvénients de la cryptomonnaie. À quel moment a-t-on pris un tel coup de vieux ? Seulement quelques mois semblaient s'être écoulés depuis la fois où ils avaient tenté de mettre la Kawasaki de M. Reynolds sur le toit du gymnase. À cette période, la vie était amusante et terriblement excitante.

    Et aujourd'hui ? Eh bien, maintenant, elle rimait avec responsabilités — factures, comptes d'épargne libre d'impôt, discussions politiques autour de la machine à café et, bien sûr, l’organisation de son mariage, une tâche interminable. Quand est-ce que tout avait basculé ?

    Tout en méditant sur ces pensées, son regard se dirigea vers le groupe de personnes qui occupait le reste du ponton, des inconnus avec lesquels Spencer avait échangé seulement quelques phrases polies. À l'extrémité, aux commandes du bateau, se tenait leur guide touristique Colin Sharpton, véritable statue en bronze barbue tout droit sortie de l'Antiquité.

    Ce n'était pas vraiment Sharpton qui attirait l'attention de Spencer, mais plutôt la passagère à côté de lui, une jeune femme d'environ le même âge que lui, vêtue d'un crop top et d'un short de bain. Des taches de rousseur parsemaient l'arête de son nez et Spencer ne put s'empêcher de remarquer le tonus de ses abdominaux, qui contrastaient de manière frappante avec la graisse que sa fiancée Sandra avait accumulé à cet endroit dernièrement.

    La fille surprit son regard et lui sourit. Il détourna les yeux, culpabilisa de cette comparaison, et chercha dans sa poche l'alliance qu'il avait récemment commencé à emporter partout avec lui — comme s’il avait besoin de se remémorer constamment sa décision pour faire enfin la paix avec. Il ne trouva que son téléphone, censé rester étanche sous l'eau une demi-heure, et se souvint qu'il avait laissé la bague à la maison de peur de la perdre dans la rivière. Il ressentait néanmoins la présence de l'anneau.

    — C'est ta dernière chance de vivre un truc, dit Jordan en poussant la bière contre le polo blanc de Spencer. Une fois entre les griffes de Sandra, ta vie se résumera à plier des draps-housses et à des disputes sans fin pour savoir si la table basse doit aller à gauche ou à droite du canapé. Alors là, si vous avez des enfants

    Jordan se tourna vers Ed, le seul des quatre amis à en avoir — probablement le seul qui savait changer une couche, supposa Spencer. Cependant, Ed était trop absorbé par sa conversation avec Jaylen pour remarquer Jordan, et Spencer échappa ainsi à un long discours sur les pièges de la parentalité.

    — Écoute, continua Jordan en étouffant un rot, ce que je dis c'est que tu ne veux pas regarder en arrière dans un an et regretter les choses que tu n'as pas faites, hein ? Un âge d'or s'ouvre dans la vie de chaque homme lorsqu'il quitte la maison de ses parents pour se réaliser tout seul, et qui se termine quand une belle femme le convainc d'échanger son épée contre un soc de charrue.

    Spencer haussa un sourcil, impressionné par la métaphore.

    — Tu l'as inventée toi-même ?

    — Histoire ancienne, premier cours, répondit Jordan d'un geste pour écarter sa remarque. Le fait est qu'il n'y a pas de retour en arrière possible.

    Spencer se tourna vers lui, en serrant toujours la rampe de sa main droite. Ses yeux voulaient dévier vers la fille aux taches de rousseur — il ressentait un besoin urgent de voir si elle l'observait — mais il se força à rester concentré sur Jordan.

    — Non, répondit-il, tu es bourré. Tu es censé m'aider à passer un bon moment, pas me dire pourquoi je commets une énorme erreur.

    Jordan posa sa main sur l'épaule de Spencer. Mais avant qu'il puisse formuler la défense qu'il avait préparée, le moteur cessa de tourner et Sharpton jeta l'ancre par-dessus bord. Le métal étincelant plongea dans l'eau et disparut.

    — Terminus! lança Sharpton d'une voix autoritaire enjouée. À tous ceux qui veulent voir la grotte : rangez vos bières, prenez un gilet de sauvetage, et sautez dans la rivière.

    Spencer ôta ses tongs et les envoya dans le compartiment situé sous l'un des sièges, puis se plaça sur le bord du bateau comme un condamné à mort sur la planche d'un pirate. Il contempla la pénombre impénétrable de la caverne et eut l'étrange sentiment qu'il regardait son avenir, un obscur mystère insondable. Valait-il la peine d'être exploré, ou serait-il vraiment aussi sombre que Jordan le suggérait — une vie où sa seule échappatoire serait son bureau et où les vacances consisteraient à transporter dans une poussette tout le nécessaire pour bébé ?

    — Allez, vas-y ! l'encouragea Jordan, en lui donnant un petit coup de coude.

    Les pieds de Spencer glissèrent sur le rebord de l'embarcation, l'eau vint à sa rencontre et se brisa comme une plaque en verre sous ses genoux. Elle était plus fraîche qu'il ne l’aurait cru, et un agréable frisson le parcourut.

    Tu dois arrêter d'y penser, se répéta-t-il. Advienne que pourra. C'est tout. Profite de ta liberté tant que tu le peux.

    Un cri retentit sur le bateau. Spencer se tourna juste à temps pour recevoir des éclaboussures lorsque Ed se jeta dans la rivière. Plusieurs invités le rejoignirent dans la foulée et, avant que Spencer ne s’en rende compte, ils l’avaient déjà oublié.

    Après avoir essuyé l'eau de ses yeux, Spencer se pencha et battit des pieds pour nager vers la caverne. Ses orteils frôlèrent quelque chose de doux et de glissant. Puis il toucha du sable, se propulsa vers le haut, et remonta en entendant de grands éclats de rire.

    — Il nage comme un canard ! lança Jordan en tapant sur l'épaule de Spencer.

    Spencer observa tout autour de lui les visages souriants, se sentant un peu comme un explorateur échoué sur une île habitée par une espèce de singes encore inconnue.

    Joue le jeu, se dit-il. Fais semblant de t'amuser, et ça pourrait bien arriver.

    Spencer leva les deux poings en l’air, il fallait vivre le moment présent. Ed et Jaylen applaudirent. Un sourire sincère se dessina aux coins de ses lèvres, puis il vit la fille aux taches de rousseur le dévisager de l'autre côté de la rivière, ses yeux saphir brillaient d'une intensité qui semblait presque féroce.

    Spencer, à sa propre surprise, la fixa lui aussi. Avec un air narquois, la fille se détourna et se dirigea vers un espace vide le long de la paroi de la caverne où les lignes dorées du reflet de l'eau ne dansaient pas. Elle lui jeta un dernier regard par-dessus son épaule bronzée et lui lança un clin d'œil. Puis elle disparut dans la galerie rocheuse.

    Spencer continua à contempler fixement la paroi, sans savoir comment réagir. Était-ce une invitation, une proposition ? Ou l'avait-il mal comprise ? Elle avait peut-être cligné des yeux pour enlever une goutte d'eau. Il se sentirait bien bête de se faufiler derrière elle pour la trouver occupée.

    — Une caverne comme celle-ci a dû mettre des milliers d'années à se former ! s'exclama Sharpton, un pied perché sur une protubérance minérale tombée du plafond.

    Il ressemblait à un conquistador, il ne manquait que le casque à crête pour compléter l'image.

    Spencer n'écoutait pas. Il cherchait toujours la fille, intrigué par sa disparition.

    Une main secoua son épaule.

    — Regarde, dit Jordan en montrant l'endroit où il venait de graver une version primitive du jeu du morpion sur la paroi avec une pierre. Un hiéroglyphe indien.

    Jaylen commença à expliquer que « hiéroglyphe » n'était pas le bon mot, mais Spencer les ignora.

    Peut-être que Jordan a raison. Peut-être que c'est vraiment mon dernier tour de piste, ma dernière chance de vivre à ma façon, sans être redevable à personne.

    Et si c'était vrai, c'était le meilleur moment pour prendre des risques ! Il n'allait pas en rajeunissant, et c'était sans doute sa dernière chance avant longtemps, étant donné les allusions de Sandra et sa volonté d’avoir un enfant le plus vite possible.

    Oui, s'il devait faire quelque chose d'un peu fou, s'il devait se prouver qu'il ne sacrifiait pas sa condition d'homme en même temps que son célibat, c'était le moment. Quant à l'opportunité, elle l'attendait de l'autre côté de la caverne, quelque part dans ce passage sombre.

    Laissant Jaylen et Jordan à leur discussion, Spencer traversa le bassin pour rejoindre la galerie de l'autre côté. Il s'attendait un peu à ce que quelqu'un l'interpelle et lui demande où il allait, mais personne ne dit un mot. Ils étaient plongés dans leurs mondes. Quand il jeta un œil en arrière, personne ne regardait dans sa direction.

    Elle s'est peut-être perdue, pensa-t-il, en ressentant un besoin soudain de justifier ses propres actions. Sandra comprendra que j'essayais juste de lui venir en aide.

    Oui, c'était ça : il aidait quelqu'un. C'était un acte de solidarité. Et si la personne qu'il devait aider s'avérait jeune, en pleine forme, et belle, pourquoi la discrimerait-il ?

    Et si quelque chose de plus devait arriver, si elle voulait manifester sa gratitude... eh bien, ce n'était pas vraiment tromper, vu qu’il n’était pas encore marié, n'est-ce pas ? Il ne cherchait pas une relation, après tout. Il avait juste besoin d'un peu… d'aventure, quelque chose qu'une vie stable et un mariage ne pouvait pas lui offrir.

    Il savait qu'il reprenait la logique de Jordan — un raisonnement bancal dans tous les cas — mais il s'en fichait. En fait, il avait joué la carte de la sécurité toute sa vie, le seul enfant de la bande à porter un casque lorsqu'ils faisaient du vélo. C'était la raison pour laquelle il avait continué à travailler dans l'entreprise de son père ces cinq dernières années, même si cela lui semblait une impasse, et qu'il avait décidé d'épouser la première fille acceptée par ses parents, et qu'il avait refusé les tentatives incessantes de Jordan pour le pousser à investir en bourse.

    Il était raisonnable, prudent et sensible.

    Parfois, cependant, il avait envie de se débarrasser de toute cette prudence.

    Il essaya de se remémorer le prénom de la fille - il savait qu'il l'avait entendu au moins une fois - mais rien ne lui revenait. Elle devait attendre un geste de sa part, mais il ne bougeait pas. Il était le futur mari dévoué, après tout ! Jamais il ne faisait l'idiot, tout comme il n'avait jamais essayé les champignons de Jordan ou ne buvait plus que de raison. Il n'avait jamais dépassé la limite de vitesse de plus de dix kilomètres, même sur autoroute.

    Néanmoins, peut-être que, pour une fois, il pourrait expérimenter la vie sans les petites roues, se lancer et voir ce qui se passerait.

    Je suis vraiment en train de le faire, pensa-t-il avec un frisson en avançant. Bon sang, je vais avoir une histoire à raconter aux gars.

    Tout ce qu'il avait à faire était de trouver la fille. Ça ne risquait pas d'être si difficile. Ce n'était qu’une caverne, bon sang.

    Cependant, à mesure qu'il s'enfonçait dans l'obscurité et que les voix s'estompaient derrière lui, il commença à redouter de se perdre. Il mesurait difficilement sa progression, et sentait le mur se tordre à côté de lui, descendant en tire-bouchon comme si c’était un portail vers les enfers.

    — Salut ? appela-t-il, en se sentant stupide au son hésitant de sa propre voix. Est-ce que tu es là ?

    Aucune réponse. Où était-elle ?

    — Je n'ai pas retenu ton prénom, ajouta-t-il dans l'obscurité, en essayant de calmer sa voix.

    Outre cette peur sous-jacente, il ressentait une impatience frémissante, le sentiment de possibilités inconnues qui lui tournait la tête comme une drogue. Il imaginait, ce que cela ferait, de toucher la peau de cette fille dans l'obscurité, juste tous les deux au fond de la caverne, leurs chuchotements étouffés dans l'espace confiné.

    — C'est Jordan, continua-t-il, en faisant courir le bout de ses doigts le long de la paroi glissante tout en avançant.

    Il faillit dire Je suis sur le point de me marier, ce qui était devenu presque automatique, comme si cela faisait partie intégrante de son identité, mais il s'arrêta à temps.

    Il marqua une pause pour mieux écouter. Alors qu'il attendait une réponse, une odeur de soufre pourri lui parvint aux narines comme, la fois où, à son retour de vacances, il avait aperçu une boîte d'œufs vides oubliées sur le comptoir, l'albumen s'était coagulé et puait.

    Du guano de chauve-souris, pensa-t-il avec un frisson. Peut-être y a-t-il des centaines, voire des milliers de chauve-souris qui nichent ici. Je dois faire attention de ne pas les effrayer.

    Oui, la présence de chauves-souris dans une caverne le long de la rivière était logique. Seulement… pourquoi ne sentait-il rien d'autre sous ses pieds que de la pierre lisse ? Et le guano avait-il vraiment une odeur de… de… eh bien, de poissons morts échoués sur le rivage, gonflés par le soleil ?

    Il fouilla dans sa poche, en se rappelant la présence de son téléphone.

    — Je vais allumer une lumière, d'accord ? C'est vraiment trop sombre.

    Il espérait que cela ne gâcherait pas le moment. Un rendez-vous galant dans le noir était quelque chose d'attrayant, mais cet attrait pouvait disparaître rapidement s'il se blessait au genou en heurtant la paroi.

    Il sortit son téléphone et alluma la lampe torche, qui dévoila une petite cavité ovale creusée par d'innombrables années. La lumière se refléta sur quatre formes dorées étalées au sol.

    Le cœur de Spencer bondit dans sa poitrine. Il se sentit soudain comme dans un musée égyptien, en train de contempler la reconstitution d'une tombe de pharaon. Spencer ne pouvait pas dire si ces objets étaient recouverts d'or ou en or massif. Si c'était le cas, ils valaient peut-être des dizaines de millions de dollars.

    C'est peut-être la plus grande découverte archéologique de la décennie, pensa-t-il, frétillant d'excitation. Dans un recoin de sa tête pourtant, il se demandait ce que des momies pouvaient bien faire dans une grotte le long du Rio Grande, mais il ignora cette question. La réponse finirait bien par arriver.

    Je dois prévenir les autres ! pensa-t-il. Alors qu'il se retournait pour exécuter son plan, il réalisa à quel point il se sentirait stupide s'il ramenait tout le monde dans la grotte et découvrait que ces objets étaient des accessoires et des mannequins mis en scène pour un film. Il pourrait bien le regretter.

    Non, il avait besoin d'en savoir plus avant de le dire à qui que ce soit. De plus, si ces choses étaient là depuis des centaines ou même des milliers d'années, il ne devrait rester plus que des squelettes. Et pourquoi avoir peur d'un squelette ?

    Mais si ce ne sont que des ossements, pourquoi sentent-ils si mauvais ?

    Une fois encore, il choisit d'ignorer ses doutes. Il n'allait pas revenir sur ses pas et laisser Jordan le traiter de peureux qui n’avaient pas eu le courage d’examiner les corps. Il était un homme, et il allait agir comme tel.

    Il se ressaisit et s'accroupit à côté du corps le plus proche. Le cadavre était solidement enroulé des pieds jusqu'au cou dans une housse dorée qui se froissait à son contact. Le visage, cependant, était différent. La dorure semblait avoir été peinte, et recouvrait tout sauf les fentes des yeux et de la bouche et les trous des narines. En séchant, la peinture avait craquelé, et révélait des lignes de peau en dessous.

    De la peau, répéta Spencer avec un petit gémissement intérieur. Non, ce n'est pas possible. La peau devrait avoir disparu depuis longtemps, à moins que…

    Attiré par une curiosité incontrôlable, il tendit un doigt vers la joue et pressa. Il sentit la chair gonflée s'écraser contre l'os. Puis, comme si le geste de Spencer l'avait déclenché, les lèvres se mirent à frémir et la chair peinte se détacha après qu'une énorme mouche à viande s'en échappa.

    Spencer bondit en arrière avec un cri étranglé et se cogna l'épaule contre la paroi.

    Ce n'est pas possible, se dit-il, en frottant son épaule douloureuse. Tu es en train de divaguer, d'halluciner. Ça doit être une blague ou un truc du genre.

    Oui, c'était ça ! Jordan avait décidé de lui faire une farce, et avait réussi à convaincre la fille aux taches de rousseur de participer à l'opération. C'était une farce élaborée, certes, mais une farce tout de même, et dès que Jordan le lui expliquerait, tout aurait un sens.

    — Très drôle ! lança-t-il à haute voix, en dirigeant la lumière vers l'autre côté de la grotte. La plaisanterie est terminée, alors sortez !

    Il n'y eut aucune réponse, hormis des éclats de rire provenant de la partie principale de la caverne, déformés par la distance, de sorte qu'ils semblaient inquiétants, comme des rires provenant d'une tombe.

    Je dois sortir d'ici, pensa-t-il, désespéré à présent. Il était resté trop longtemps.

    Il

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