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Shäomickya - Tome 2: Découvertes
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Livre électronique321 pages9 heures

Shäomickya - Tome 2: Découvertes

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À propos de ce livre électronique

Sachiko fait enfin la rencontre d’un membre de sa famille biologique, son demi-frère Lenwë, ainsi que les deux meilleurs amis de ce dernier, Myu-Thim et Keehyo. Elle se retrouve alors propulsée avec eux sur Komyah, l’autre planète si mystérieuse. Accompagnée de ces trois acolytes, l’adolescente découvrira peu à peu ce nouveau monde et en apprendra plus sur elle-même. Elle devra se préparer pour affronter le redoutable Sindar, son ennemi maléfique, et déjouer les nombreux pièges mortels qu’il lui tendra.


À PROPOS DE L'AUTRICE 


Après une période de remise en question, Laura Faly Rabesandratana publie ce livre comme une revanche sur la vie. Elle a su mêler son expérience, ses nombreuses lectures ainsi que son imagination débordante pour écrire son premier roman.
LangueFrançais
Date de sortie31 juil. 2023
ISBN9791037799050
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    Aperçu du livre

    Shäomickya - Tome 2 - Laura Faly Rabesandratana

    I

    La rencontre

    29 juin 8163, Nagoya, Japon

    Cela faisait un an jour pour jour que la catastrophe de l’entreprise SenJu s’était produite. Ça faisait également un an exactement que Sachiko avait été sauvée par ce mystérieux inconnu dont, malgré ses recherches, elle ne retrouva que peu de traces. Les dix premiers mois qui avaient suivi sa tentative d’enlèvement par l’être maléfique, qu’elle n’était pas non plus parvenue à retrouver, furent extrêmement éprouvants pour l’adolescente.

    Elle dut d’abord faire face à l’annonce du décès de ses parents adoptifs. Cette nouvelle l’affecta plus qu’elle ne l’aurait imaginé, regrettant surtout que ses derniers échanges avec eux aient été aussi froids. Sachiko s’était alors remémoré tous les bons moments, nombreux, qu’elle avait partagés avec eux depuis qu’ils l’avaient adoptée et se demanda comment cette distance avait pu s’installer peu à peu entre elle et ses parents. Suite à ce choc psychologique brutal, amplifié par le violent traumatisme qu’elle avait reçu à la tête, la jeune fille tomba dans une grave dépression, allant jusqu’à affecter ses pouvoirs qui semblaient avoir soudainement disparu. En plus de les avoir tous perdus, Sachiko était rapidement devenue très solitaire, se renfermant sur elle-même et étant toujours triste. Les médecins avaient alors préféré la garder en observation à l’hôpital. Elle y resta donc durant quatre mois, alternant entre les soins et les visites régulières du psychiatre. À cause de cet internement, pour lequel Sachiko n’avait même pas eu son mot à dire, l’adolescente ne put pas non plus participer au concert de mi-année de son lycée. Alors que c’était encore l’une des dernières choses qui arrivaient à lui remonter le moral, le fait d’en être privé ne fit que la déprimer davantage. D’autant plus qu’elle se sentit responsable de la déception éprouvée par Yumi, qui avait alors également annulé sa participation, refusant de monter sur scène sans elle.

    Cette dernière, s’inquiétant pour elle, avait obtenu un droit de visite quotidien et lui était d’un grand réconfort. Elle était en effet la seule personne que l’adolescente acceptait encore de voir avec plaisir. L’équipe médicale s’occupant d’elle ainsi que le psychiatre la suivant avaient, eux, beaucoup de mal à gagner sa confiance et à se faire écouter. Heureusement, grâce à Yumi, Sachiko sortait un peu de ses idées noires et eut moins l’impression d’avoir tout perdu lors de cette catastrophe. Son état psychologique restait cependant très fragile. Le fait d’avoir encore plus de questions sans réponse et qu’aucun autre souvenir ne lui était revenu depuis cette nuit-là ne l’aidait pas à retrouver le moral. Son amie l’avait alors fortement encouragée à reprendre ses recherches sur ses origines, en particulier sur son sauveur ainsi que sur cet être malfaisant. Elle parvint finalement à la remotiver en lui affirmant que ces individus faisaient probablement tout pour la retrouver aussi. Yumi lui parla donc de la fois où elle avait cru apercevoir de loin l’hybride, à travers la fenêtre de sa salle de cours, traverser rapidement la cour intérieure de leur lycée pour en sortir. Elle lui apprit aussi que c’était certainement ce même inconnu qui l’avait prévenue par SMS qu’elle était à l’hôpital Aiikukei Byouin la nuit même de l’attaque. Ça devait d’ailleurs être la raison pour laquelle Sachiko l’avait senti fouiller ses vêtements, il devait probablement chercher son portable. Yumi pensait de cette façon occuper assez l’esprit de la jeune fille pour la sortir totalement de sa dépression. Étant très douée dans le domaine informatique, elle l’aida volontiers à retrouver les fichiers que les employés de SenJu avaient enregistrés concernant leurs expériences ainsi que sur le projet secret du directeur, M. Matsuo. Malheureusement, la quasi-totalité de l’équipement de l’entreprise avait été détruite durant l’attaque, si bien qu’elles ne retrouvèrent pas beaucoup de dossiers. Yumi fut néanmoins ravie en constatant qu’elle avait eu raison de la soutenir. Sachiko avait progressivement retrouvé goût à la vie, ses pouvoirs lui étaient également revenus au bout de trois mois et elle était désormais obsédée par la dernière phrase qu’elle avait entendue venant du mystérieux jeune homme : la promesse qu’il lui avait faite de la retrouver, juste avant de partir.

    Après son quatrième mois d’hospitalisation, se sentant beaucoup mieux, l’adolescente avait alors demandé à sortir. Argumentant qu’elle avait fait son deuil, était complètement sortie de sa dépression et serait hébergée chez son amie Yumi, l’équipe médicale, qui la suivait depuis le début, avait accepté sa demande. Cependant, avant que la jeune fille ne quitte l’établissement, elle fut contrainte de suivre une femme d’un certain âge qui lui était totalement inconnue. Cette dernière s’était néanmoins très vite présentée comme étant l’épouse de M. Matsuo. Celui-ci, contrairement aux parents de Sachiko et à ses deux associés, avait miraculeusement survécu, mais se trouvait dans le coma. Sa femme avait donc pris le relais et, malgré les vives protestations de l’adolescente ainsi que de sa meilleure amie, avait finalement obtenu le droit de l’héberger chez elle. Sachiko n’eut alors pas d’autre choix que d’endurer, pendant les six mois suivants, les traitements inhumains que la femme, Mme Matsuo Eida, lui infligeait à longueur de journée. L’épouse du directeur, qui était également au courant de son projet secret, s’appliqua à le poursuivre, en dissimulant ses expériences aux autres. Elle utilisa le même puissant tranquillisant sur l’adolescente que celui dont s’étaient servis les cinq scientifiques sur Lenwë quelques mois auparavant et lui fit subir le même genre d’expériences insupportables. Mme Matsuo Eida avait également mis au point une substance lui permettant de réanimer très facilement Sachiko à chaque fois que son cœur s’arrêtait. Fascinée par les résultats de ses expérimentations et obsédée par l’idée de lui en faire passer toujours plus, elle ne laissait que peu de répit à la jeune fille. L’adolescente, trop affaiblie, n’avait même plus eu la force de se défendre. Bien qu’elle ait essayé, dans un premier temps, de s’évader, Sachiko avait fini par abandonner cette idée qui lui avait semblé irréalisable après un mois de tentatives ratées. Elle espérait seulement que Yumi trouverait un moyen de la faire sortir de cet enfer ou que son sauveur inconnu tienne sa promesse rapidement.

    De son côté, Yumi s’activait effectivement à prouver les conditions abominables dans lesquelles vivait Sachiko chez Mme Matsuo. Ce ne fut, comme elle s’y attendait, pas facile à démontrer, la femme du directeur de SenJu parvenant toujours à dissimuler ses véritables actes et motivations. Même si elle avait dévoilé le projet fou, de créer des robots humanoïdes totalement autonomes et ayant leur propre volonté, du directeur de la célèbre entreprise, par manque de preuves, bien peu de personnes la crurent. À force de persévérance et grâce à ses aptitudes en informatique, Yumi réussit cependant, au bout de six longs mois, à prouver ses dires. L’adolescente était finalement parvenue à pirater le système de vidéosurveillance chez Mme Matsuo et avait alors diffusé les images des caméras en direct sur tous les réseaux sociaux durant l’une de ses nombreuses expériences insoutenables. Elle avait également réussi à télécharger les plans de construction des futurs robots puis les avait mis en ligne sur Internet. Scandalisés, les services de police s’étaient immédiatement emparés de l’affaire et avait rapidement sorti Sachiko de l’emprise de Mme Matsuo Eida. Cette dernière fut très vite jugée, puis emprisonnée dans une des prisons les plus sécurisées de Nagoya. Soulagée d’être enfin délivrée de son calvaire, l’adolescente avait chaleureusement remercié sa meilleure amie et réitéré sa demande de s’installer chez elle. Yumi, ainsi que ses parents avaient accepté avec joie. Après un mois de soins intensifs à l’hôpital Aiikukei Byouin, la jeune fille put donc enfin emménager avec son amie. Elle avait également repris très vite ses recherches, toujours aidée par Yumi, afin de retrouver le jeune homme inconnu qui l’avait sauvée ou, à défaut, celui qui avait essayé de l’enlever, mais toujours en vain. Cela faisait désormais exactement un mois que les deux adolescentes vivaient ensemble.

    Lenwë, lui, venait tout juste, en ce jour du 29 juin 8163, de revenir sur Terre. Cette fois, Keehyo et Myu-Thim l’accompagnaient tous les deux. Il était plus déterminé que jamais à rencontrer sa petite sœur Siam et à repartir sur Komyah avec elle, en espérant que celle-ci le souhaitait également. Avant tout, les trois inséparables amis se renseignèrent sur la date et se rendirent vite compte que cela faisait un an qu’ils étaient partis.

    Lenwë avait déjà traversé le portail, sans lui répondre. Il était visiblement impatient de la retrouver, ce qui était compréhensible. Keehyo le traversa donc à son tour, suivi par Myu-Thim. Une fois de l’autre côté, l’hybride expliqua :

    Les trois compagnons se dirigèrent alors vers l’accueil, Lenwë en tête. Il expliqua, en japonais, qu’il souhaitait connaître ce qu’il était advenu de Siam, en précisant son nom d’humaine Kinoshita Sachiko, après qu’elle a été amenée dans leur hôpital, à la suite de la destruction de l’entreprise SenJu. Après avoir écouté l’objet de leur venue, l’hôtesse d’accueil leur répondit :

    Myu-Thim, qui n’était pas au courant des péripéties de son ami elfe-chat garou avec cette société, voulut en savoir un peu plus :

    Avant que Keehyo ne lui réponde, car Lenwë s’était vexé, le médecin qui avait suivi Sachiko les interpella :

    L’homme les dévisagea longuement un par un, en particulier Lenwë. Il semblait hésiter à leur donner cette information. Méfiant, il les questionna :

    Le médecin sembla hésiter encore un instant, puis finit par s’expliquer :

    Lenwë était choqué par cette nouvelle, tout comme Keehyo et Myu-Thim. Le médecin les rassura cependant :

    Le médecin vérifia l’adresse de l’adolescente dans son dossier et la lui transmit. C’était effectivement la même.

    « Cette Yumi Ueno avait donc bien reçu le message que je lui avais envoyé avec le portable de Siam, et elle la suit vraiment partout ! » pensa-t-il, rassuré.

    Après l’avoir encore une fois chaleureusement remercié et salué, Lenwë ouvrit son transplaneur et le traversa pour se retrouver devant la maison de l’adolescente. Ses deux compagnons Keehyo et Myu-Thim toujours derrière lui. En sonnant à la porte, le jeune hybride se sentit un peu anxieux. Il se demanda quelle serait la réaction de sa sœur lorsqu’elle les verrait. Ce furent les parents de Yumi qui leur ouvrirent. Ils restèrent un instant stupéfaits en découvrant les trois inconnus, n’étant pas humains. Comprenant leur surprise, Lenwë prit la parole, en japonais, et les rassura :

    Le couple se regarda, hésita une minute, puis la mère de Yumi répondit, toujours hésitante :

    Les parents de Yumi semblaient s’être un peu détendus. Son père déclara :

    Ils s’écartèrent pour laisser Lenwë, Keehyo et Myu-Thim entrer et leur indiquèrent le salon. Les trois amis s’installèrent dans le grand canapé d’angle en cuir noir. Les parents de Yumi prirent place en face d’eux, chacun dans un gros fauteuil confortable assorti. Ayant toujours été passionnés par Komyah et ses habitants, ils étaient très impressionnés de voir ces trois êtres extraordinaires chez eux. L’hybride, à la fois ravi et impatient, demanda :

    Lenwë, qui ne pensait pas que sa sœur tenait à ce point à connaître ses origines, ne put s’empêcher de culpabiliser. Après tout, c’était aussi en partie de sa faute si elle avait vécu les 16 premières années de sa vie sur Terre et qu’elle était trop jeune pour se souvenir de quoique ce soit lorsqu’elle avait quitté Komyah. Il fut néanmoins heureux de l’apprendre et encore plus impatient. Le père de Yumi leur proposa alors :

    La mère de Yumi se leva donc, désireuse de faire plaisir à ses invités imprévus, et revint un instant plus tard avec quatre bouteilles de limonade japonaise ramune, chacune ayant un parfum différent : framboise, mangue, pastèque et abricot.

    Les trois amis s’en servirent donc chacun une et prirent le temps de les déguster. Bien qu’ils trouvèrent les saveurs assez étranges – à la framboise pour Myu-Thim, à la mangue pour Lenwë et à la pastèque pour Keehyo –, ils les trouvèrent agréables et désaltérantes. L’hybride elfe-chat garou demanda ensuite avec curiosité :

    Tout en se levant de son fauteuil, la femme les invita à la suivre jusqu’à la chambre de l’adolescente. Ils montèrent l’escalier en colimaçon et ouvrirent la porte de celle-ci.

    La mère de Yumi tourna les talons en refermant la porte derrière elle.

    C’était une chambre assez spacieuse, avec un lit deux places, un grand bureau en angle et deux imposantes armoires au milieu desquelles un miroir était collé au mur sur toute la hauteur. Le trio remarqua immédiatement les trois épais bouquins sur Komyah posés sur le bureau de l’adolescente. Une partie des murs était recouverte d’articles parlant de la catastrophe de SenJu, de l’entreprise elle-même, de son directeur M. Matsuo et des quelques analyses de ses tests que l’adolescente avait réussi à récupérer grâce à Yumi. Cette dernière était en effet parvenue à sauver les rares données encore stockées dans les ordinateurs de l’entreprise malgré leur destruction. Elle avait également retrouvé certains résultats des expériences menées sur Lenwë, dont celui du test ADN prouvant qu’ils étaient de la même famille. Les trois inséparables amis observèrent avec attention ces articles pendant un instant. Le reste des murs de la chambre de l’adolescente était décoré de nombreux posters représentant différents groupes de musique. Lenwë, Keehyo et Myu-Thim, bien qu’ayant un grand intérêt pour la musique terrienne en général, n’en reconnurent aucun. Siam s’était également aménagé un mini studio d’enregistrement dans un coin de sa chambre. Une guitare basse était en effet soigneusement exposée sur son support. Elle était d’une belle couleur rouge et noir avec un manche en acier et des cordes brillantes. À côté, sur un grand pupitre en métal, était déposé un imposant classeur de partitions. Un micro ainsi qu’une énorme enceinte, visiblement tous deux de très grande qualité, complétaient sa panoplie. Brisant le silence, Lenwë lança à l’attention de son ami cyborg :

    L’elfe-chat garou soupira et se renfrogna. Keehyo répondit à sa place :

    Lenwë préféra ignorer sa remarque et changea de sujet :

    Ils entendirent bientôt des bruits de pas montant rapidement les escaliers puis se rapprochant de la chambre. Le jeune hybride devina tout de suite que sa sœur était rentrée et s’apprêtait à apparaître. Il fut surpris de la voir traverser le mur plutôt que d’ouvrir la porte.

    Dès qu’elle entra chez son amie, l’adolescente avait immédiatement repéré la présence des trois inséparables, mais ne les avait pas reconnus. Très intriguée, elle allait demander aux parents de Yumi qui d’autres étaient chez eux, mais ces derniers la devancèrent. La mère de son amie l’encouragea vivement à monter dans sa chambre, ne lui dévoilant rien d’autre à part qu’une surprise de taille l’y attendait. La jeune fille, étonnée, se hâta donc de monter. Yumi, voulant la suivre, fut néanmoins retenue par ses parents. Ceux-là lui expliquèrent qu’il valait mieux la laisser y aller seule, dans un premier temps. En arrivant dans sa chambre, Sachiko resta un moment figée. Elle était très loin d’imaginer une telle surprise. L’adolescente ne put détacher son regard de Lenwë, le dévisageant de ses grands yeux violets, pendant un long instant. Elle reconnut immédiatement l’hybride elfe-chat garou qu’elle avait libéré dans l’entreprise SenJu et qui s’était ensuite volatilisé, et fut heureuse de constater qu’il avait meilleure mine que la dernière fois qu’elle l’avait vu. Elle prit alors de temps de l’observer plus longuement que la première fois. Il était de taille moyenne, environ 1m70, estima-t-elle, assez musclé et avait deux queues touffues. Sa peau était recouverte d’une fourrure assez sombre, très brune, avec des rayures plus claires formant des lignes abstraites sur tout son corps. Il avait de petites oreilles pointues et une abondante crinière d’un bleu électrique entourait son visage fin. Ses cheveux mi-longs, lisses et soyeux, étaient en effet tout ébouriffés et semblaient indomptables. Sachiko était surtout hypnotisée par ses grands yeux jaunes en amande. Les mêmes qui l’avaient tellement marquée dans les visions qu’elle avait eues. Elle observa rapidement ses vêtements. L’hybride était vêtu d’une simple chemise à manches courtes en soie beige brodée de fines rayures dorées laissée ouverte, ce qui laissait entrevoir son torse athlétique, d’un pantalon en jean noir ayant de discrètes rayures obliques argentées presque invisibles et il portait des rangers. Une large ceinture en cuir entourait également sa taille, à laquelle était accrochée son épée. Seule la poignée de celle-ci dépassait de son fourreau. Elle n’était pas très longue, mais assez large, forgée dans une matière ressemblant à du cristal et sertie de nombreux diamants éclatants.

    Son regard se porta ensuite sur les deux compagnons de son demi-frère. Bien qu’elle n’en ait jamais vu de ses propres yeux, la jeune fille devina tout de suite que Keehyo était un cyborg et Myu-Thim une goule. Tout comme Lenwë, ils étaient tous les deux musclés. Keehyo était néanmoins légèrement plus grand tandis que Myu-Thim était le plus petit du trio. Sachiko fut immédiatement charmée par la beauté étrange que dégageait le jeune cyborg. Il avait en effet un visage assez fin, quoique plus carré que celui de l’hybride elfe-chat garou. Ses yeux bridés d’un gris très clair et lumineux étant tout aussi hypnotisants que ceux de son ami. Ses cheveux lisses lui arrivaient presque aux épaules et étaient d’un noir absolu, ce qui contrastait avec ses yeux et sa peau également très claire. Ils étaient simplement coiffés en une demi-queue d’où quelques mèches rebelles retombaient devant ses yeux. Keehyo avait un teint très pâle, néanmoins rehaussé par des reflets chauds dans les tons jaune orangé. Sa peau était également lisse, sans aucune imperfection, et deux lignes droites légèrement bleutées débutant sous ses yeux semblaient descendre tout le long de son corps. Il était vêtu assez simplement, portant un débardeur gris très foncé surmonté d’une épaulette noire de chaque côté. Bien que le débardeur était fait dans une sorte de métal brillant extrêmement léger et les épaulettes dans un cuir souple, le tout formait une seule pièce, semblable à une armure. Ses avant-bras étaient recouverts par de larges bracelets en cuir noir, et son pantalon était également fabriqué dans cette matière. Lui aussi portait des rangers. À sa taille pendaient d’un côté son épée – minutieusement rangée dans son fourreau –, dont la poignée longue et fine était d’une jolie couleur vert émeraude translucide, et de l’autre côté un poignard en acier sculpté de motifs végétaux en or.

    Myu-Thim, quant à lui, avait un visage plus rond, un peu enfantin. Sachiko crut même qu’il était encore adolescent. Ses yeux, assez grands et de forme ovale, étaient vert foncé à droite et bleu clair à gauche et deux petites canines très aiguisées dépassaient de chaque côté de sa bouche. Ses oreilles, comme celles des elfes, étaient petites et pointues, mais il en avait deux paires. Contrairement à ses deux acolytes, la goule avait des cheveux bicolores – gris et roux – courts remontant en un épi sur le haut de sa tête, qui lui faisait presque une crête. Sa peau bleu nuit était couverte par endroits de larges zones d’écailles, au niveau de son front, autour de ses yeux, sur les côtés de son cou ainsi que le dessus de ses bras. Lui était habillé avec un t-shirt en velours argenté, un pantalon en jean gris et des baskets remontant jusqu’à ses chevilles. Deux longues épées, aux manches noirs et rouges, étaient attachées en croix dans son dos. Sachiko, très surprise, reconnut aussitôt la goule qui était apparue au musée de Tokyo.

    Elle reporta à nouveau son attention sur Lenwë. Ce dernier s’avança vers elle et la serra dans ses bras. Bien que surprise, Sachiko se laissa faire. Après s’être dégagée de son étreinte, elle lui demanda :

    L’hybride s’attendait exactement à ce genre de réponse et ne fut donc pas étonné. Il reprit, avec un large sourire :

    Tout en parlant, il désigna le cyborg et la goule. Sachiko lui demanda alors, intriguée :

    Lenwë, vexé, préféra ne rien ajouter. La jeune fille, après avoir retrouvé son calme, s’installa sur son lit et voulut avoir plus de détails.

    Perplexe, Sachiko le rectifia :

    Écoutant avec beaucoup d’attention les explications de son demi-frère, Sachiko se dit alors que ses livres sur Komyah étaient bien incomplets. Elle n’y avait en effet jamais lu aucune information à ce sujet et se demanda quelles autres choses de cet intrigant monde ils ne mentionnaient pas, faute de connaissances suffisantes. Toujours aussi curieuse, elle lui demanda :

    Ne s’attendant pas à un tel entrain de sa part, Lenwë fut agréablement surpris par sa réaction. Il répondit alors :

    Elle s’adressa ensuite à Keehyo et Myu-Thim :

    Faisant référence à son passage à Tokyo, dans le célèbre musée de l’autre monde, l’adolescente questionna Myu-Thim avec curiosité :

    Se souvenant de la nuit où Lenwë l’avait sauvée, elle leur demanda ensuite :

    Sachiko acquiesça. Elle ne lui en voulait pas d’avoir mis toutes ces années avant de la retrouver, comprenant très bien ses raisons. La jeune fille était surtout heureuse qu’il ait tenu sa promesse. Toujours aussi curieuse, elle les questionna encore, en s’adressant aux compagnons de son frère :

    L’adolescente réalisa alors une chose dont elle n’avait jamais eu conscience jusqu’à maintenant :

    La jeune fille resta un moment silencieuse, repensant à tout ce qu’elle venait d’apprendre d’un coup.

    Ils entendirent alors frapper à la porte. C’était la mère de Yumi. Elle les prévint que le dîner était prêt et qu’elle avait préparé assez à manger pour tout le monde. Keehyo s’exclama :

    Elle se releva et sortit de sa chambre, toujours en traversant la porte plutôt qu’en l’ouvrant, bientôt suivie par son frère, le cyborg et Myu-Thim.

    Le repas se passa dans une ambiance très conviviale. Yumi et ses parents, également très curieux de connaître un peu plus leurs hôtes et la planète Komyah généralement, ne purent s’empêcher de les assaillir de questions. Ces derniers leur répondirent avec plaisir et apprirent aussi certaines pratiques des humains, qui leur parurent parfois étranges. Ils apprécièrent finalement avec appétit le plat préparé par Mme Ueno : des ramen accompagnées de fines lamelles de bœuf de Kobe napées de sauce teriyaki et un assortiment de sushis et de sashimis, ainsi que des taiyakis fourrés à la pâte de haricot rouge en dessert. Au lieu de la forme traditionnelle de poisson des taiyakis, la pâte gaufrée entourant le fourrage avait une forme de feuille d’une plante très répandue dans le territoire elfique. Lenwë la reconnut très facilement et félicita la mère de Yumi pour sa ressemblance. Cette dernière, gênée par le compliment de l’hybride, ne sut quoi répondre, mais en fut touchée. Seul Myu-Thim, qui se nourrissait exclusivement de viande crue et de légumes, également crus, ainsi que de quelques fruits n’existant que sur Komyah, ne put profiter de ce festin. Cédant à l’insistance des parents de Yumi – très désireux de tous les satisfaire –, il se laissa finalement tenter par les sashimis, mais eut du mal à les apprécier, les trouvant trop fades. Sachiko lui demanda alors ce qui lui ferait plaisir de déguster, mais il douta que son régime alimentaire soit satisfait sur Terre. L’adolescente quitta alors la table quelques minutes et revint avec deux gros poulets entiers crus, tout juste décongelés. À leur vue, Keehyo et Lenwë éclatèrent de rire, sachant bien que ce n’était pas non plus ce que leur ami avait l’habitude de manger. La goule, comprenant la bonne intention de l’adolescente, fit cependant un effort et s’en contenta. Il admit même que ce n’était pas si mauvais. Tout au long de leur dîner, Lenwë avait remarqué que sa petite sœur avait déjà un grand intérêt pour Keehyo. Pouvant en effet ressentir les émotions des autres, l’hybride s’était assez vite aperçu que Sachiko était très curieuse de connaître davantage le cyborg. La jeune fille le trouvait à la fois beau physiquement, très intrigant et aussi mystérieux. L’hybride fut

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