L’innocence sacrifiée: L’hébéphilie démasquée
Par Céline Jacobs
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTRICE
Céline Jacobs prend la plume pour mettre les mots sur ses maux. Avec "L’innocence sacrifiée", elle partage son expérience en mettant en lumière les failles d’une société en décadence, où l’exploitation violente de la vie humaine est trop souvent tolérée.
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Avis sur L’innocence sacrifiée
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Aperçu du livre
L’innocence sacrifiée - Céline Jacobs
Retour à soi
Ce tout premier texte autobiographique du manuscrit est écrit à la troisième personne. Il m’a fallu ce cheminement pour réussir à prendre du recul sur mon histoire et enfin parvenir à me la représenter afin de prendre conscience de ce qui est arrivé.
Cathy est née à la fin des années septante. Prématurée de deux mois, elle apprend dès ses débuts dans la vie à lutter contre l’adversité. Atteinte d’une grave broncho-pneumonie et d’une jaunisse « carabinée », elle passe six semaines en couveuse entre la vie et la mort. La petite Cathy est sauvée de justesse.
Ce bébé est emmené à six mois en Afrique centrale, au Burundi d’abord puis au Zaïre (RDC), dans les capitales, pour y vivre sa petite enfance. Elle grandit dans un environnement magnifique, malgré une ambiance familiale difficile, jusqu’à ses huit ans, élevée par une autochtone.
À cet âge-là, elle est soudainement ramenée en Belgique. Cathy restera choquée par ce déménagement, accompagné de l’annonce brutale du divorce de ses parents. Elle dira plus tard :
« Je suis ce qu’on appelle une déracinée. Je passerai des années à me chercher pour identifier mes origines. »
Pendant l’adolescence, dès ses 14 ans, la jeune fille devient une proie facile pour les dangereux prédateurs qui rôdent… Elle est abusée sexuellement par des proches de sa famille. Violée, isolée et renfermée ; elle est de plus en plus seule, névrosée par la violence et la honte.
Malmenée par la vie à Bruxelles, elle se trouve vite confrontée à des difficultés insurmontables. Elle avale alors un grand nombre de médicaments de la pharmacie, dans un geste de survie, pour échapper à la morosité et change le cours de son destin. Elle se réveille à l’hôpital où les médecins lui ont effectué un lavage d’estomac pour la sauver. Ensuite, elle décide de quitter la maison familiale où elle ne supporte plus d’être confrontée au nouveau mari de sa mère, un beau-père colérique. Recueillie par les parents de deux camarades d’école. Elle redouble sa quatrième secondaire, car elle ne comprend plus rien au cours de mathématiques et ne supporte plus d’être obligée de rester dans une école catholique qui la fait se sentir « comme un lion en cage ». De toute façon, elle est virée ou en tous cas, « priée de ne pas revenir ». Cathy est soulagée de partir de là.
Orientée par la suite dans un établissement de préparation au jury central, elle accepte le défi de passer les trois dernières années de ses humanités en une. Dans cette école privée, elle rencontre Mike, dont elle tombe éperdument amoureuse. Mais ce jeune homme, hors du commun, décède accidentellement avant la fin de l’année, fauché sur l’autoroute par un camionneur ivre.
À la surprise générale, elle réussit sa session et s’inscrit à l’université, un an avant ceux de sa génération, en faculté de Philo et Lettres.
Elle explique : « J’entre ensuite à l’université et, au bout de six ans, je deviens journaliste. Juste après mes études, vers 23 ans, je décide de me changer les idées en suivant un groupe avec lequel je prends des drogues illicites pour échapper au mal-être qui me ronge. »
Rapidement, Cathy fait une « overdose » et traverse un épisode difficile de remise en question qui l’entraîne à l’hôpital psychiatrique non sans subir une arrestation musclée, pour « Trouble de l’ordre public ». Colloquée sans en comprendre les causes, elle sombre dans le désespoir. Elle témoigne de ces années-là :
« Les psychiatres me diagnostiquent une maladie mentale, la bipolarité grave et me droguent avec d’autres médicaments (neuroleptiques, anxiolytiques, somnifères, antidépresseurs, etc.) encore bien plus forts que ceux qui m’avaient soi-disant conduite dans cet asile. »
Complètement perdue, Cathy s’en sort trois mois plus tard et se réfugie chez Daniel, une connaissance, qui l’accueille dans sa maison. Elle y restera huit ans.
« De fil en aiguille, Daniel et moi commençons à sortir ensemble. Toute ma jeunesse – cette période où on est censé profiter de ce temps où toutes les opportunités sont offertes pour se construire et devenir adulte –, je resterai cloîtrée avec lui. »
Malheureusement, avec son traitement aux antipsychotiques inadapté, elle n’arrive pas à s’en remettre. Elle lutte pour s’en sortir, mais les neuroleptiques lourds empêchent sa volonté d’y voir clair. Les médicaments sont inefficaces à réveiller sa conscience, au contraire, ils empêchent toute introspection et Cathy le sait :
« Inconsciemment, je loupe des prises, comme pour échapper à cette camisole chimique qui me lave le cerveau et me rend catatonique. »
Mais l’accoutumance à ces cachets la condamne à les prendre au risque de paraître psychotique aux yeux des psychiatres lorsque, en colère, elle manifeste son sentiment d’injustice.
Daniel a un passé très lourd. Il a trente-trois ans et elle, vingt-trois. Lui aussi reste traumatisé par un événement tragique dont il ne peut se relever : sa sœur a été assassinée tandis qu’il était un jeune adolescent. Vingt ans plus tard, il