Elle est en retard. Ce qui, en soi, n’est pas un gros souci. Enfin, pour Ilaria Gaspari, si. Lorsqu’elle arrive, un peu essoufflée, dans le hall de l’hôtel où était prévu le rendez-vous, la philosophe italienne vient juste de terminer un entretien par téléphone et n’en finit pas de s’excuser. Dans la langue de Molière, qu’ elle maîtrise parfaitement. On lui pardonne bien volontiers, mais elle insiste, gênée, paniquée. Politesse excessive? Mieux vaut cela que le contraire et, de toute manière, nous étions prévenus, à la lecture de son formidable Petit manuel philosophique à l’intention, dans lequel cette trentenaire évoque et assume sa réalité quotidienne, celle d’une hypersensible. Au moins n’ aura-1-elle pas eu une crise de larmes, comme ce fut le cas lorsque, à l’âge de 8 ans, elle éclata en sanglots dans le confessionnal, face au curé, convaincue qu’ elle avant commis tant et tant de péchés inexcusables, impardonnables, « , analyse-t-elle. . »
