Je ressens donc je suis
Il faut s’en méfier. Les émotions n’ont pas bonne presse. On les soupçonne de nous mener par le bout du nez, d’être des passions tristes. Alors, quand une philosophe va y regarder de plus près, on s’interroge. Et si ces passions n’étaient pas si délétères ? Après (Grenelle, 2017) et(PUF, 2020), Ilaria Gaspari plonge dans la grande aventure de nos affects. Ancienne élève de l’École normale supérieure de Pise, docteure en philosophie de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne avec une thèse sur les passions et la conscience de soi chez Spinoza et Pascal, elle se souvient des périodes de sa vie dont elle se sert pour nous montrer l’acuité des sujets abordés. Défilent alors les notions d’angoisse, de compassion, d’antipathie, de colère, d’envie, de jalousie. Tous ces maux évidemment ont une histoire, des racines grecques et latines, des utilisations différentes selon les cultures. Ilaria Gaspari se raconte, joliment, avec le sens de la formule, tout en puisant dans ses lectures. Celle des philosophes bien sûr mais pas seulement, les psychanalystes et les écrivains comptent au moins autant dans sa démonstration. Elle nous rappelle qu’à la fin du XVII siècle la nostalgie – étymologiquement « retour de la douleur » – était considérée comme une maladie où se manifeste notamment
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