LA DATE ANNIVERSAIRE APPROCHE, ce sera la septième depuis l’attaque du Bataclan, la première depuis le procès. Cette fois-ci, Aurélie Silvestre espère « enfin avoir un bon 13 novembre, ce sera chouette ». Un dîner avec « sa famille de drame » rencontrée au tribunal se profile chez elle. Ces amis-là sont tous de bons vivants. Elle a envie de se mettre aux fourneaux. Les convives n’auront pas besoin de se demander comment ils vont, ils se serreront dans les bras sans doute, pour se rejoindre là où ils sont les seuls à pouvoir se rejoindre et « peut-être qu’ils parleront même d’autre chose ». Dans son appartement parisien aux grandes fenêtres par lesquelles s’engouffre la lumière, la longue table en bois de la cuisine, comme à la ferme, les attend.
Cet après-midi de début d’automne, Aurélie Silvestre, chemise à fleurs vertes et bleues, cheveux blonds lâchés, y est attablée sans façon. Les mains autour d’un verre d’eau, elle raconte comment le procès des attentats de Paris fut une expérience qui l’a mise sur des rails imprévus. Le 13 novembre 2015, son compagnon était