Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Héros par accident
Héros par accident
Héros par accident
Livre électronique227 pages2 heures

Héros par accident

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Le flic de Chicago Simon Grant et l’agent du Sanctuaire Cain Brodie deviennent malgré eux les héros de leur propre histoire, simplement pour rester en vie.

Tout le monde souhaite la mort du flic de Chicago, Simon Grant. Armé d’une adresse, il est en cavale et se dirige tout droit vers le Sanctuaire, pour se retrouver du mauvais côté d’une arme à feu. Est-il possible que le type énorme aux yeux d’ambre braquant l’arme dans sa direction puisse l’aider ?

Cain Brodie est à la tête du nouveau bureau du Sanctuaire, en plein cœur de Chicago, dans la C-Tower. Sa journée bien organisée prend une tournure inattendue lorsqu’un homme recherché pour meurtre se pointe dans son viseur. Plongé dans une situation face à laquelle il n’a pas le moindre contrôle, il a besoin de diriger les opérations.

Accidentellement ou pas, Simon et Cain vont devenir les héros de leur propre histoire... dans l’unique but de rester en vie.

LangueFrançais
ÉditeurRJ Scott
Date de sortie16 janv. 2023
ISBN9781785642661
Héros par accident
Auteur

RJ Scott

RJ Scott is the author of the best selling Male/Male romances The Christmas Throwaway, The Heart Of Texas and the Sanctuary Series of books.She writes romances between two strong men and always gives them the happy ever after they deserve.

Auteurs associés

Lié à Héros par accident

Titres dans cette série (9)

Voir plus

Livres électroniques liés

Romance à suspense pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Héros par accident

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Héros par accident - RJ Scott

    Chapitre 1

    Tout le monde veut notre mort.

    Les flics. Les gangs. Les dealers. Varga. Ils veulent tous que nous disparaissions.

    Simon Grant recula, jusqu’à atteindre le mur, les genoux pliés vers le haut de sorte qu’il se retrouve aussi loin que possible du corps. Le sang s’accumulait en un cercle macabre et écarlate autour de lui et s’étendait presque jusqu’à ses pieds. Ce qui restait du visage de Jamie Harrington était tourné vers lui, mais Simon était incapable de le regarder. Il ferma les yeux, conscient que la vue de sa peau déchirée et de ses os brisés ne quitterait jamais plus sa mémoire.

    On devrait en parler à quelqu’un en dehors du commissariat.

    Voilà les dernières paroles que Jamie avait prononcées un jour auparavant. Quelques heures seulement avant que Simon découvre ce tableau macabre. Un bruit le fit se plaquer contre le mur, toutefois il réalisa tardivement que c’était lui qui en était à l’origine et qu’il venait de pousser un gémissement. L’horreur dont il était témoin lui donnait la nausée, il essayait tant bien que mal de respirer par la bouche, mais rien n’y faisait, il ne pouvait masquer l’odeur ferreuse du sang.

    — J’aurais dû…

    Je n’ai rien dit à personne…

    Simon acheva sa phrase dans son esprit, là où elle resterait gravée pour l’éternité. Il passa une main à travers ses cheveux, du sang tachant sa peau. Puis il rampa dans davantage d’hémoglobine dont l’humidité détrempa son pantalon, à la recherche d’un pouls.

    Jamie avait perdu la moitié de son visage, ses cheveux foncés et son crâne étaient recouverts de sang, un de ses yeux s’était envolé… au niveau de la partie manquante de son visage.

    Il est mort, et je suis là à chercher son pouls comme un abruti.

    Simon se figea sur place. Une arme était étalée dans le sang, obscènement noir au milieu de tout ce rouge, à quelques centimètres à peine de la main tendue de Jamie, comme si c’était lui qui l’avait attrapée, comme s’il avait regardé son agresseur en espérant pouvoir atteindre l’arme avant d’être tué.

    Pourquoi ?

    Putain, réfléchis. Analyse la situation.

    Est-ce que Simon devait la ramasser pour y chercher des empreintes ? Le tueur était-il en train de le regarder, attendant qu’il fasse une connerie, attendant qu’on lui reproche la mort de son équipier ?

    Il fallait qu’il repousse l’horreur, son choc et son chagrin, afin de pouvoir réfléchir.

    Il compta à partir de cinq et considéra ce qui allait suivre. L’appartement était au deuxième étage. Celui qui avait fait cela pourrait l’attendre ou venir pour lui, il y avait une arme sur la scène de crime et Jamie était mort. Et s’il ne s’agissait pas de celle de Jamie ? Simon observa la pièce, puis s’empara du sac le plus proche, un sachet d’épicerie brun, et le renversa. Les pommes et les canettes présentes à l’intérieur se déversèrent dans la mare de sang sur le plancher. Jamie était-il sorti faire des courses ? Son meurtrier l’avait-il suivi jusque chez lui ?

    D’un côté, un bouquet de roses rouges se trouvait à moitié trempé. Le papier blanc dans lequel il était enveloppé s’était obscurci par endroits, des pétales gisaient sur le sol, alourdis par le poids du liquide écarlate.

    Simon utilisa le sac d’épicerie pour récupérer l’arme. De longs filets rougeâtres s’écoulèrent du pistolet pendant un moment, et il ravala à nouveau sa nausée. Il avait déjà pu observer la mort, quand bien même cette dernière n’avait jamais frappé aussi près de chez lui.

    Il tourna la tête pour inspirer de l’air frais en provenance de la fenêtre ouverte.

    Le bruit des sirènes qui se rapprochaient fut suffisant pour lui faire quitter l’appartement, il tourna à gauche au lieu d’à droite et opta pour l’arrière du bâtiment afin d’être en mesure de sortir. En montant au lieu de descendre, il atteignit le toit en un temps record, à peine essoufflé, le pistolet toujours dans le sac enfoncé fermement dans une poche de sa veste.

    Il recula près du bord et se concentra. Il compta à nouveau dans sa tête et se précipita en direction du bâtiment suivant, puis sauta l’écart entre les deux, atterrissant dans une roulade sur une couverture solide de l’autre côté. Il tomba lourdement sur le pistolet, qui lui rentra dans les côtes. Mais il avait réussi à traverser, alors c’était un moindre mal.

    Son plan de sortie avait été mis au point au milieu de taquineries et de rires autour d’une ou deux bières à la dernière réunion qu’avait organisée Jamie pour ses collègues, lors d’une soirée agréable à Chicago.

    — Tu n’arriveras jamais à traverser, lui avait dit Jamie. Ton petit cul et tes jambes molles te feront tomber dans la ruelle. Tu finiras dans une benne à ordure, et ne penses pas que quelqu’un viendra chercher ton corps puant.

    Simon l’avait bousculé.

    — Va te faire foutre, connard.

    Il ne faut pas que je pense à Jamie maintenant. J’ai réussi.

    Il réfléchit à un endroit où cacher l’arme. Il ne comptait pas se faire prendre avec. Il l’enfonça dans un conduit d’aération, sur une petite étagère.

    C’est fait. Pourquoi est-ce que je la garde ?

    Parce qu’il peut y avoir d’autres empreintes, ou une trace, ou n’importe quoi… répondit-il à sa propre question. S’il ne s’agit pas de l’arme de Jamie, nous pourrions être en mesure de

    De quoi ? Pourquoi l’as-tu prise ? Est-ce que tu es stupide ? Tu viens de retirer des preuves d’une scène de crime !

    Furtivement, il traversa le toit et prit les escaliers, les descendant trois par trois et atterrissant rapidement au premier étage. De là, il emprunta une passerelle de jonction menant à un autre immeuble et descendit finalement l’escalier de secours, s’arrêtant uniquement pour frotter son visage et y effacer toute trace de sang. Enfin, il rejoignit la foule qui déambulait sur le trottoir avec un but précis en tête. Ils se séparèrent devant lui, certains le reconnurent avec des hochements de tête, d’autres le contournèrent et d’autres encore lui jetèrent des regards coupables. Un couple l’insulta puisqu’il marchait à contre-courant, mais personne ne l’arrêta. Personne ne lui tira dessus, personne ne hurla. On ne le reconnaissait pas dans son uniforme.

    Il était simplement un autre flic de Chicago. Rien de bien spécial. Tant qu’il marchait tranquillement et qu’il ne s’enfuyait pas en courant, personne ne regarderait à deux fois par-delà son insigne.

    Dès qu’il le put, il entra dans un local commercial : un café. Il se dirigea immédiatement vers les toilettes, se lava le visage et les mains correctement, puis observa son uniforme de façon critique. Il était recouvert de sang, du sang de Jamie, mais le bleu foncé du tissu suffisait à le masquer. Il sortit son téléphone et le fixa pendant de longues secondes. Il contenait tous ses numéros. Y compris celui d’Eliott. Il y avait également une puce GPS à l’intérieur qui pouvait être tracée.

    Il chercha alors la carte qui se trouvait dans sa poche.

    — Si vous avez besoin de quoi que ce soit…

    Eliott leur avait fait cette proposition à Jamie et à lui. Il leur avait promis un endroit où ils pourraient obtenir de l’aide. Même à ce moment-là, Simon avait placé sa foi dans les flics avec lesquels il travaillait et Jamie en avait fait de même.

    — C’est bien plus gros que ce que vous imaginez tous les deux, leur avait dit ce dernier.

    Délibérément, Simon plaça son téléphone derrière le réservoir du premier cabinet de toilette. Si c’était plus gros que ce qu’il pensait, si lui et Jamie s’étaient retrouvés dans une merde tellement profonde qu’il ne serait plus capable de s’en sortir, alors il n’allait pas être retrouvé à cause de son putain de téléphone.

    Il quitta le café, tourna à droite et marcha. Il évita les rues principales, se concentrant sur une seule adresse, l’endroit où quelqu’un serait en mesure de l’aider.

    Personne ne t’aidera s’il y a un « avis de recherche » te désignant comme suspect de meurtre.

    Il devait s’attendre au pire, il devait craindre que ce soit une sorte de coup monté.

    Du calme. Du calme. Ça ne peut pas être aussi grave.

    Une voiture de flics accéléra au bout de l’allée suivante. Simon ne réagit pas, ne s’enfuit pas, mais il n’hésita pas sur la conduite à adopter. Il resta près des devantures des magasins et échangea même des plaisanteries sur le manque de neige en ce jour de novembre à Chicago avec un couple de magasiniers. Il ne s’arrêta jamais longtemps pour parler : il garda sa casquette inclinée devant son visage et continua à avancer. Dix pâtés de maisons, quinze…

    Quelqu’un avait déjà peut-être découvert le corps de Jamie, et s’il était le suivant ?

    Simon jeta un coup d’œil derrière lui, ayant l’impression d’être suivi. Toutefois, il n’y avait rien. Juste quelques regards curieux dans sa direction. Une touriste prit même une photo de lui sur son portable, criant à son mari qu’elle venait de prendre en photo un flic de Chicago. Il baissa la tête et se détourna brusquement lorsqu’il vit cela, puis traversa la route dès que les lumières passèrent au vert.

    Lorsqu’il atteignit une ruelle entre deux bâtiments de style ancien, il s’autorisa à se détendre un peu. Seulement pour pouvoir se recentrer sur l’endroit où il se dirigeait, mais ce fut suffisant pour laisser place à ses pensées les plus sombres.

    Qui a tué Jamie ? Les flics ? Varga ? Qui sait même ce qui se passe ?

    Il trébucha à un pas de la fin de l’allée, arrivant devant une tour. Il n’avait pas eu besoin de la carte pour connaître l’adresse. Il était arrivé. Une cinquantaine d’étages avec une façade en verre, et à l’intérieur, quelque part, se trouvait quelqu’un qui pouvait l’aider. Il attendit pendant longtemps, se demandant comment il allait entrer et faire croire qu’il était censé se trouver là. Il ne voulait pas être le flic dont tout le monde se souvenait parce qu’on lui imputait la mort de Jamie.

    Un seul d’entre vous doit mourir pour faire taire l’autre.

    Simon se pencha en avant et posa ses mains sur ses genoux tandis que ces paroles le frappaient violemment. Lorsque Lewis Varga avait prononcé ces mots, emprisonné derrière une vitre, les menaçant de toutes sortes de choses, Simon avait ricané bêtement. Jamie n’avait jamais été impressionné, pourtant Varga l’effrayait, mais après tout, comment aurait-il pu leur faire du mal en moins de trois jours, alors qu’il était enfermé dans l’attente de son procès ?

    Un éclair de lumière sur le verre attira l’attention de Simon, et la silhouette élégante d’une Ferrari rouge s’arrêta devant les barrières de sécurité. Un bras apparut par la fenêtre et pressa un des boutons. La voiture n’était qu’à quelques mètres de Simon.

    Avec une inspiration soudaine, il traversa rapidement l’espace entre eux, passa le petit stand de hot-dogs et finit par flâner dans l’entrée sécurisée du parking, comme si c’était son seul but dans la vie et qu’il était censé être là. Il se faufila par les portes de fermeture et vérifia l’emplacement de la caméra de sécurité, un vieux modèle qui pointait au-delà des portes et vers la route extérieure. La Ferrari fit le tour du premier étage, puis se gara sur son emplacement réservé. Celui qui la conduisait devait être suffisamment riche pour pouvoir se permettre une telle voiture, ainsi qu’une place de stationnement juste à côté de l’entrée.

    Simon resta caché derrière un pilier. Il devait effectuer une courte marche jusqu’aux ascenseurs qui comportaient un clavier sur le côté. Il devait y avoir un meilleur moyen. Il lui suffisait de se rendre à la réception et de poser la question, pour l’amour de Dieu !

    Transforme-toi en quelqu’un en qui ils peuvent avoir confiance. Il doit bien y avoir une personne ici qui peut nous dire comment nous rendre devant ces gens du Sanctuaire.

    Il parvenait pratiquement à entendre la voix de Jamie mot pour mot.

    Si seulement Simon pouvait faire confiance aux flics. Avec les messes basses, les collègues qui se détournaient, comment pourrait-il encore faire confiance à cette institution ? À ces mêmes personnes pour qui il aurait pu donner sa vie auparavant. Comment faire confiance à la loi ? La seule qui aurait pu être la baguette magique qui aurait effacé la peur dans le regard de Jamie.

    Je te le dis, ils ont essayé de me faire sortir de la route, lui avait confié son ami.

    Simon ne l’avait pas cru, ou du moins il l’avait mis sur le compte de sa paranoïa. Oui, ils avaient dû affronter un certain niveau de harcèlement pour ce qu’ils avaient fait, mais rien qui n’aurait pu conduire au meurtre. Le claquement d’une porte fut suivi par les bruits de pas du conducteur de la voiture.

    — Nik a dit qu’il en couvrirait, mais il est à Chicago. Pas plus tard qu’aujourd’hui. Kayden le soutient. C’est un problème médical. Je vais vérifier auprès de Manny.

    Les bruits de pas se rapprochèrent.

    — D’accord, nous allons ouvrir le S19. J’ai bien compris… oui… au revoir.

    Juste avant que le type atteigne le pilier, Simon s’éloigna comme si sa présence en ces lieux était normale, comme s’il avait un but en venant ici. Il hocha la tête poliment en direction du conducteur et le suivit jusqu’à l’ascenseur.

    — Officier, le salua ce dernier en inclinant sa tête.

    Il était grand et mince, avait des cheveux blonds parfaitement bouclés et ses yeux arboraient une curieuse nuance d’ambre et étudiaient Simon avec une vive attention. Son costume gris foncé coûtait probablement plus cher que celui que Simon avait pu se payer en un an. Le col était lâche et laissait apparaître une chemise blanche, sans cravate. Il était plutôt mignon, et la façon dont ses yeux s’illuminèrent tandis qu’il l’observait fit comprendre à Simon qu’il était surveillé.

    Ce qui était très mauvais.

    Bizarre qu’il fasse cela, et c’est encore plus bizarre que je m’en rende compte.

    Rien de tout cela ne va. Parce que Jamie est mort.

    Simon se sentait comme séparé de la réalité. Il avait l’impression de vivre dans un horrible cauchemar.

    — Bonjour, répondit-il évasivement.

    Le conducteur appuya sur un des boutons pour appeler l’ascenseur, un code compliqué que Simon fit semblant de ne pas regarder. Ils attendirent la cabine, qui descendit lentement jusqu’au quarante-deuxième étage.

    — Il y a un problème de sécurité ? lui demanda le conducteur.

    Super, il veut faire la conversation…

    Simon lui offrit une réponse standard :

    — Je suis simplement là pour une vérification de routine, Monsieur.

    — Devrais-je m’inquiéter pour ma voiture ?

    — Tout va

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1