La Croix-Rouge française: La Société de secours aux blessés militaires pendant la guerre
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La Croix-Rouge française - Charles-Alexandre Geoffroy de Grandmaison
Charles-Alexandre Geoffroy de Grandmaison
La Croix-Rouge française
La Société de secours aux blessés militaires pendant la guerre
EAN 8596547435143
DigiCat, 2022
Contact: DigiCat@okpublishing.info
Table des matières
I
II
PARIS
PROVINCE
III
IV
00003.jpgIL A ÉTÉ TIRÉ A PART:
deux exemplaires sur papier de Hollande
I
Table des matières
La Croix-Rouge est le symbole de la convention de Genève.
La convention de Genève est le contrat international en vertu duquel, depuis 1864, les blessés et les ambulances sont neutralisés en temps de guerre. Elle a rendu sacrés ceux qui sont tombés sur le champ de bataille, ceux qui ramassent les blessés et ceux qui les soignent.
Il y a quarante ans, Maxime du Camp soulignait l’importance dans les annales de l’Histoire de cette date du 22 août 1864, et il ajoutait: «La guerre y perd de sa cruauté ; il lui en reste encore assez pour satisfaire les plus difficiles». En vérité, ce sera l’honneur, de notre temps d’avoir atténué l’empire de la violence et adouci la brutalité des luttes humaines. Des siècles auront été nécessaires pour mettre en pratique, après le combat, la mansuétude évangélique. Même aux beaux jours de la Chevalerie, la protection des faibles ne s’accompagne pas de la compasion envers l’ennemi couché sur le champ de bataille.
Si dans nos chansons de gestes: «Le Chevalier aux deux épées», «Girart de Roussillon », «Garins le Lorrain» et d’autres, on voit apparaître quelques femmes de barons qui ont suivi l’armée, parcourir les rangs des moribonds, un vase d’eau fraîche sur l’épaule, pour étancher les soifs; ou encore les clercs «représentant la charité du Christ» , au soir de la bataille ramasser et placer sur des civières les blessés, les conduire aux médecins, (les «mires») dont la science rudimentaire couvre du même onguent toutes les plaies, — c’est l’exception, presque le hasard. Aucun règlement, aucune méthode ne s’imposent aux belligérants.
A l’époque de Henri IV, après les terribles guerres de religion et leur mortalité, une ordonnance de Sully songea à constituer ce que nous appellerions une sorte de service sanitaire, — sans qu’il apparaisse qu’on en ait fait emploi dans les misères de la Guerre de Trente Ans. Mais on ne voit rien de précisé à l’époque de Louis XIV; mais encore au XVIIIe siècle, le talent des chirurgiens dans les camps vaut à peine celui des barbiers de village; et les âmes qui se piquent de «sensibilité » ne songent pas à exercer envers les soldats cette vertu à la mode. On fait venir dans le régiment, aux gages du Colonel: un chirurgien; on accepte dans les mêmes conditions un personnel supplémentaire de 1 apothicaire, 6 confesseurs aumôniers (le plus souvent des jésuites ou des capucins) 5 aides, 1 cuisinier. La prévision ne va pas plus loin.
C’est en 1674 qu’est fondé l’Etablissement des Invalides, pour les soldats infirmes ou mutilés.
Un édit royal de 1708 réserve aux soldats une partie des hôpitaux qui se trouvent dans les places frontières.
Cette prescription demeure plus théorique qu’exécutée. Tout dépend de la bonne volonté individuelle.
Et voici qu’à la Révolution, l’extinction des Ordres religieux amène une confusion affreuse dans les hospices. Une circulaire de 1792 veut les remettre sur pied en utilisant «les meubles des émigrés», parce que les lits manquent avant tout.
On vit venir à la suite des troupes des ambulances (c’est-à-dire des hôpitaux mobiles); mais comme elles