Histoire de TPL - Christophe se fait violence - Émilie et ses sautes d'humeur: Tome 5 et 6

Par Johanne Lavoie

*Livre double*

Tome 5: Christophe se fait violence
HISTOIRES DE TPL TOME 5 — Christophe se fait violence Trouble de la personnalité limite
Christophe habitent avec ses parents sur la Rive-Sud de Montréal, dans l’une des maisons de ville réservées autrefois aux militaires. Ce jeune adolescent de 13 ans est maltraité par son père, un homme très autoritaire, et négligé par sa mère, plutôt instable émotionnellement et qui consomme toutes sortes de médicaments en vente libre afin de s’étourdir un peu.
La violence physique fait partie du quotidien de ce benjamin d’une famille de six enfants. Son père souhaite qu’il réussisse là où lui a échoué. Très jeune, Christophe est formé à la boxe, une discipline que son père respecte. Pour cet homme qui travaille fort pour peu, la vie est merdique.
Christophe est très intelligent, mais se servira-t-il de son intelligence pour construire sa vie, ou pour la détruire?

Tome 6: Émilie et ses sautes d'humeur
Émilie, 14 ans, est native du Lac-Saint-Jean. Quand elle est heureuse, tout le monde le sait, et quand elle est triste, elle se noie dans sa tristesse. La jeune fille n’a jamais connu son père, parti avant sa naissance. Elle et sa mère, avec qui elle a toujours vécu seule, entretiennent une relation fusionnelle dans laquelle Émilie joue le rôle d’amie et confidente.
Cette relation est teintée de drames, réels ou imaginaires, que l’une et l’autre alimentent. Ne connaissant rien d’autre, la jeune fille rêve bien souvent d’une famille comme en ont ses amis, avec un père et une mère, et surtout avec une structure.
Faute d’encadrement, qu’adviendra-t-il d’Émilie, qui a tout à apprendre des relations aux autres?

• Langue: Français
• Éditeur: Performance Édition
• Date de sortie: 4 oct. 2022
• ISBN: 9782925096047

Aperçu du livre

Remerciements

Merci à vous tous qui me faites part de vos expériences avec tant de générosité et qui me permettez ainsi d’écrire des histoires aux multiples scénarios dans lesquels vous pourriez vous reconnaître.

Je tiens à remercier Marie-Josée Blanchard, la présidente et fondatrice de Performance Édition, pour sa confiance indéfectible.

J’aimerais aussi remercier Camille Lauzon pour son talent et pour avoir su si bien illustrer les personnages des livres avec toutes leurs émotions. Bravo!

Merci à Sonia Daviault photographe, gagnante d’un prix à l’International portrait photography contest : www.soniadaviaultphoto.com

Merci à ma fille Leeza, source intarissable d’inspiration pour moi. Merci à mon conjoint de me laisser libre de vivre ma passion.

À propos de l’auteure

Johanne Lavoie, fondatrice du groupe de discussion Borderline Anonyme, conférencière, coache en programmation neurolinguis- tique et auteure, se passionne pour l’être humain.

Elle inspire les gens par son parcours peu commun et sa capa- cité à vivre heureuse au quotidien en dépit de son diagnostic du trouble de la personnalité limite.

Elle est l’auteure des best-sellers Borderline mais pas folle! et Borderline et heureuse! Elle a aussi écrit Je t’aime je ne t’aime plus!, livre dans lequel elle présente cinquante clés aidant à comprendre et à améliorer ses relations amoureuses, amicales et familiales, ainsi que De Mirabel à Compostelle, où vous y trou- verez de judicieux conseils en vue d’une expérience inégalée sur le chemin de Compostelle.

Johanne s’est donnée pour mission de faire connaître le trouble de la personnalité limite afin d’offrir de l’espoir et des stratégies gagnantes à la portée de tous.

Critères de diagnostic

du trouble de la personnalité limite

Ces critères sont ceux établis dans la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, un ouvrage de référence (disponible en ligne) publié par l’Association américaine de psychiatrie décrivant et classifiant les troubles mentaux.

On dit qu’une personne présente un trouble de la personnalité limite lorsqu’elle remplit au moins cinq des neuf critères suivants. Si elle répond à moins de cinq critères, on parle alors de traits de personnalité limite plutôt que du trouble lui-même.

Anxiété de séparationextrême.

Extrêmement impulsif : frénésie alimentaire, rapports sexuels, gaspillage d’argent, abus d’alcool ou dedrogues.

Sautes extrêmes d’humeur, généralement de courtedurée.

Sensation devide.

Relations instables : idéalisation excessive etdénigrement.

Troubled’identité(imagedesoiousentimentdesoiinstable).

Tendances suicidaires : menaces ouautomutilation.

Colères intenses : bagarres, indignation ou colèrepersistante.

Dissociation et idées paranoïaques transitoires et liées au stress.

Si vous avez plusieurs de ces symptômes et qu’un mal-être est omniprésent, je vous recommande de consulter un spécialiste qui vous armera de bons outils visant à réduire ou à enrayer vos symptômes.

Le trouble de la personnalité limite (TPL ou borderline) résulte d’une mauvaise programmation issue de notre enfance. Vous avez le choix de continuer de souffrir ou alors de reprogrammer votre cerveau pour vous donner une vie qui vaut la peine d’être vécue. Que choisissez-vous?

Préambule

Ce livre contient deux récits qui racontent chacun l’histoire d’un adolescent et d’une adolescente, dont la vie est soudainement bouleversée par un événement troublant.

Chaque récit explore les différents moyens que se donnent les jeunes pour tenter de faire face à leur nouvelle situation, avec les répercussions qui s’ensuivent.

Du pire des scénarios au scénario idéal, chaque roman examine des situations auxquelles sont confrontés les jeunes d’aujourd’hui, ainsi que les choix et possibilités qui s’offrent à eux pour faire de leur vie un paradis ou un enfer.

Chapitre 1

L’histoire de Christophe

L ’histoire de Christophe ressemble à tant d’autres en même temps qu’elle peut être bien différente de la vôtre…

Nous sommes dans la ville de Greenfield Park, au Québec, où la famille Miller habite une des maisons réservées autrefois aux anciens combattants, avec une petite cour clôturée à l’arrière. Le jeune Christophe est le dernier d’une famille de six enfants comptant trois filles et trois garçons nés d’un père anglophone, Roger, chauffeur de taxi, et d’une mère francophone, Francine.

Rien ne laissait présager que Francine et Roger feraient un jour vie commune. Quand ils se sont rencontrés, lui, qui ne parlait qu’anglais, travaillait comme videur dans un bar en vue de Greenfield Park. Elle, jeune fille de bonne famille, ne parlait que le français. Pourtant, ce fut le coup de foudre. L’amour ne se comprend pas toujours et encore moins dans leur cas.

C’est que Roger traite Francine comme une moins que rien. Il l’in- sulte ouvertement devant leurs enfants, ce qui les autorise à faire de même, en particulier les trois garçons. La stratégie que la mère de Christophe a mise au point pour ne pas être trop importunée par le manque d’égard de son mari et de ses enfants est d’ingurgiter tout ce qui lui tombe sous la main, des fonds de bouteilles d’alcool de son mari aux médicaments en vente libre.

La famille de Christophe compte deux poids, deux mesures, selon le sexe de chacun. Les filles sont encouragées dans leurs études, les garçons dans la violence. Francine s’occupe de ses filles avec gentillesse et Roger des garçons avec force et rudesse. Ce grand amateur de boxe a inscrit ses trois fils dès leur plus jeune âge à des cours et des compétitions de boxe.

Prétextant la discipline pour frapper ses fils, qu’il élève dans la crainte, Roger les frappe de plus belle pour forger leur caractère, se plaît- il à leur répéter. Il ne fait aucune distinction entre les plus vieux et Christophe, et les oblige à se battre les uns contre les autres.

À treize ans, à force d’entraînements, de combats et de punitions corporelles, le jeune Christophe a développé une force physique et une endurance hors du commun, et il se bat avec un instinct de survie qui

ravit son père. Fier de la progression de son petit dernier, Roger voit en lui un grand boxeur en devenir, le champion de renommée mondiale qu’il aurait aimé être, inconscient que Christophe n’a pas du tout les mêmes ambitions que lui et qu’il cherche simplement à s’éviter des raclées.

Christophe est très intelligent, mais d’une intelligence que son père et ses frères ne lui reconnaissent pas. À quoi sert en effet d’être doué à l’école si on n’arrive pas à jouer de ruse dans le ring ? Il n’y a rien comme la force physique, et celle de Christophe lui fait encaisser coup sur coup sans broncher. C’est qu’il a appris il y a longtemps à ne pas montrer le moindre signe de douleur, morale ou physique, car il ne sait que trop bien ce que lui vaudrait même une seule larme. Il s’évite ainsi les colères de son père, en même temps qu’il se sent valorisé aux yeux de ce dernier, qu’il respecte autant qu’il craint.

La famille Miller vit modestement dans un plain-pied de cinq pièces où les frères partagent la même chambre, les filles, une autre et les parents la dernière. Comme Christophe est élevé à la dure à la maison, il ne s’en laisse pas imposer dans la cour d’école et les parcs de la ville, où il est reconnu comme un bagarreur, signe pour lui de respect, comme le lui enseigne son père, qui lui lance un regard approbateur lorsqu’il raconte comment il se fait justice.

Quand la direction de l’école contacte Francine pour la prévenir que Christophe s’est encore battu, elle s’excuse pour son fils et dit que son père s’en occupera. Lorsque Roger apprend que l’école a encore appelé, il esquisse un petit sourire en coin, fier de son fils. Ce garçon ira loin dans la vie, personne ne lui marchera sur les pieds, à celui-là, lui répond-il.

Christophe a passé son enfance entouré de ses frères qui le tabassent sans cesse et de son père qui en rajoute, sans vraiment forger de liens avec sa mère et ses sœurs. Il appartient au clan des hommes de la maisonnée, où l’on ne parle plus que l’anglais, par « respect » pour le père, Francine n’ayant pas vraiment voix au chapitre lorsque Roger est à la maison, même si elle a élevé les enfants en français, à tout le moins jusqu’à ce qu’ils entrent à l’école anglaise. En fait, la seule vraie victoire de Francine est d’avoir donné un prénom français à son petit dernier, en l’honneur de son père à elle, contrairement à ses frères et sœurs, quiportent tous un prénom qui se dit aussi bien dans les deux langues offi- cielles du pays.

À l’adolescence, les frères Miller font les mille et un coups dans leur quartier, où ils sont considérés comme des voyous qui aiment de surcroît la bagarre, dont ils s’enorgueillissent. L’ambition de Christophe en ce moment est de faire partie d’un gang, d’être reconnu pour sa force et d’avoir beaucoup d’argent sans avoir à travailler.

Christophe a commencé à dix ans à commettre de petits vols dans le quartier, encouragé par ses frères qui liquident le butin en ne lui en remettant qu’une infime partie. Se sentant valorisé par les plus vieux, Christophe s’exécute dès qu’ils le mettent au défi.

Bien qu’il n’étudie pas vraiment et qu’il se fait souvent expulser pour s’être bagarré ou avoir négligé ses devoirs, Christophe réussit bien à l’école. Il écoute, comprend et retient facilement la matière, ce qui lui permet de passer avec mention d’une année à l’autre.

Entre l’école, l’entraînement, les combats de boxe et les mauvais coups, le jeune garçon n’a pas réellement de temps libres ni d’amis, et ne compte donc que ses frères et un cousin comme garde rapprochée.

Le clan Miller vit en vase clos, le mauvais caractère du père et l’es- prit égaré de la mère ayant fait fuir famille et amis depuis longtemps. Le clan a d’ailleurs perdu des joueurs avec le départ de Laura, l’aînée des filles, qui est partie s’installer avec son petit ami. Tous deux comptent se marier d’ici un an ou deux, quand Laura aura terminé ses études collé- giales.

L’aîné de la famille, Mike, a lui aussi quitté le