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Histoires de TPL - Marilou l'impulsive - Nicolas le caméléon: Tome 3 et 4
Histoires de TPL - Marilou l'impulsive - Nicolas le caméléon: Tome 3 et 4
Histoires de TPL - Marilou l'impulsive - Nicolas le caméléon: Tome 3 et 4
Livre électronique345 pages4 heures

Histoires de TPL - Marilou l'impulsive - Nicolas le caméléon: Tome 3 et 4

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À propos de ce livre électronique

*Livre double*

Tome 3: Marilou l'impulsive
Marilou, 15 ans, habite à Rimouski. Aux dires de ses proches, elle est très intense. Très colorée aussi, car elle se démarque bien des jeunes du coin. L’adolescente est impulsive et son intensité la pousse à sortir des sentiers battus, mais aussi à consommer drogues et alcool.
Souffrant depuis sa tendre enfance d’un TDAH non soigné, elle trouve dans la consomma- tion un moyen de calmer ses pics émotifs. Ses parents, qui la croient en pleine crise d’adolescence, n’ont aucune idée de ce qui les attend.
Plusieurs possibilités s’offrent à Marilou, mais elle n’en est pas consciente. Choisira-t-elle le chemin difficile ou celui du moindre mal? Ira-t-elle plutôt chercher de l’aide? Selon les choix qu’elle fera, nous en verrons les répercussions sur le reste de sa vie.
***
Tome 4: Nicolas le caméléon
Nicolas est un grand jeune homme de 16 ans, hypersensible et timide, qui vit en banlieue de Québec. Comme il n’aime pas déplaire, il s’adapte aux gens qui veulent bien de lui. Il ne parle jamais trop fort, de crainte de déranger. Comme il ne sait pas trop qui il est, il n’a pas de plan d’avenir, surtout qu’il a bien le temps.
Il mène une vie qui ressemble à celle de bon nombre d’adolescents de son âge, jusqu’au jour où la belle Marie-Pier lui brise le cœur.
Plusieurs possibilités s’offrent à Nicolas, mais il n’en est pas conscient. Choisira-t-il le chemin difficile ou celui du moindre mal? Ira-t-il plutôt chercher de l’aide? Selon les choix qu’il fera, nous en verrons les répercussions sur le reste de sa vie.
LangueFrançais
Date de sortie26 oct. 2021
ISBN9782924941867
Histoires de TPL - Marilou l'impulsive - Nicolas le caméléon: Tome 3 et 4

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    Aperçu du livre

    Histoires de TPL - Marilou l'impulsive - Nicolas le caméléon - Johanne Lavoie

    info@performance-edition.com

    www.performance-edition.com

    Distribution pour le Canada : Prologue Inc.

    Pour l’Europe : DG Diffusion

    Pour l’Europe en ligne seulement : www.libreentreprise.com

    © 2021 Performance Édition

    ISBN 978-2-924941-84-3

    EPDF 978-2-924941-85-0

    EPUB 978-2-924941-86-7

    Dépôt légal 4e trimestre 2021

    Dépôt légal Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada

    Illustration de la couverture : Camille Lauzon-Melançon, illustratrice; droopdead.x3@gmail.com

    Tous droits de traduction et d’adaptation, en totalité ou en partie, réservés pour tous les pays. La reproduction du tout ou d’un extrait de ce document, par quelque procédé que ce soit, tant électronique que mécanique, et en particulier par photocopie ou par microfilm, est interdite sans l’autorisation écrite de Performance Édition.

    Nous remercions la Société de développement des entreprises actuelles du Québec pour son appui à notre programme de publication.

    Nous remercions le gouvernement du Canada pour son aide financière par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

    Limite de responsabilité :

    L’auteure et l’éditeur ne revendiquent ni ne garantissent l’exactitude, le caractère applicable et approprié ou l’exhaustivité du contenu de ce programme. Ils déclinent toute responsabilité, expresse ou implicite, quelle qu’elle soit. Les exemples présentés dans ce livre sont tirés de la pratique de coaching de l’auteure en fonction de diverses situations composites.

    Imprimé au Canada

    À toi qui lis ce livre :

    Si tu agis sur des coups

    de coeur plutôt que sur

    des coups de tête ta vie

    sera beaucoup plus douce.

    Table des matières

    Dédicace

    Remerciements

    À propos de l’auteure

    Critères de diagnostic du trouble de la personnalité limite

    Préambule

    CHAPITRE 1 - L’histoire de Marilou

    CHAPITRE 2 - Le bouleversement

    CHAPITRE 3 - La nouvelle vie de Marilou

    Réflexion 1

    CHAPITRE 4 - Premier scénario: Marilou ne va pas bien du tout

    CHAPITRE 5 - Répercussions

    Réflexion 2

    CHAPITRE 6 - Deuxième scénario: Marilou est en mode survie

    Chapitre 7 - Répercussions

    Réflexion 3

    CHAPITRE 8 - Troisième scénario: Marilou reçoit de l’aide

    CHAPITRE 9 - Répercussions

    Réflexion 4

    CHAPITRE 10 - Ton scénario

    Conclusion

    Remerciements

    Merci à vous tous qui me faites part de vos expériences avec tant de générosité et qui me permettez ainsi d’écrire des histoires aux multiples scénarios dans lesquels vous pourriez vous reconnaître.

    Je tiens à remercier Marie-Josée Blanchard, la présidente et fondatrice de Performance Édition, pour sa confiance indéfectible.

    J’aimerais aussi remercier Camille Lauzon pour son talent et pour avoir su si bien illustrer les personnages des livres avec toutes leurs émotions. Bravo!

    Merci à Sonia Daviault photographe, gagnante d’un prix à l’International portrait photography contest : www.soniadaviaultphoto.com Merci à Caroline Marino de la boutique Infini Shopping pour la commandite des vêtements de la séance photo : www.infini-shopping.com Merci à ma fille Leeza, source intarissable d’inspiration pour moi. Merci à mon conjoint de me laisser libre de vivre ma passion.

    À propos de l’auteure

    Johanne Lavoie, fondatrice du groupe de discussion Borderline Anonyme, conférencière, coache en programmation neurolinguistique et auteure, se passionne pour l’être humain.

    Elle inspire les gens par son parcours peu commun et sa capacité à vivre heureuse au quotidien en dépit de son diagnostic du trouble de la personnalité limite.

    Elle est l’auteure des best-sellers Borderline… mais pas folle! et Borderline… et heureuse! Elle a aussi écrit Je t’aime… je ne t’aime plus!, livre dans lequel elle présente cinquante clés aidant à comprendre et à améliorer ses relations amoureuses, amicales et familiales.

    Johanne s’est donnée pour mission de faire connaître le trouble de la personnalité limite afin d’offrir de l’espoir et des stratégies gagnantes à la portée de tous.

    Critères de diagnostic du trouble de la personnalité limite

    Ces critères sont ceux établis dans la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, un ouvrage de référence (disponible en ligne) publié par l’Association américaine de psychiatrie décrivant et classifiant les troubles mentaux.

    On dit qu’une personne présente un trouble de la personnalité limite lorsqu’elle remplit au moins cinq des neuf critères suivants. Si elle répond à moins de cinq critères, on parle alors de traits de personnalité limite plutôt que du trouble lui-même.

    1. Anxiété de séparation extrême.

    2. Extrêmement impulsif : frénésie alimentaire, rapports sexuels, gaspillage d’argent, abus d’alcool ou de drogues.

    3. Sautes extrêmes d’humeur, généralement de courte durée.

    4. Sensation de vide.

    5. Relations instables : idéalisation excessive et dénigrement.

    6. Trouble d’identité (image de soi ou sentiment de soi instable).

    7. Tendances suicidaires : menaces ou automutilation.

    8. Colères intenses : bagarres, indignation ou colère persistante.

    9. Dissociation et idées paranoïaques transitoires et liées au stress.

    Si vous avez plusieurs de ces symptômes et qu’un mal-être est omniprésent, je vous recommande de consulter un spécianumffe qui vous armera de bons outils visant à réduire ou à enrayer vos symptômes.

    Le trouble de la personnalité limite (TPL ou borderline) résulte d’une mauvaise programmation issue de notre enfance. Vous avez le choix de continuer de souffrir ou alors de reprogrammer votre cerveau pour vous donner une vie qui vaut la peine d’être vécue. Que choisissez-vous?

    Préambule

    Ce livre contient deux récits qui racontent chacun l’histoire d’une adolescente et d’un adolescent dont la vie est soudainement bouleversée par un événement troublant.

    Chaque récit explore les différents moyens que se donnent les jeunes pour tenter de faire face à leur nouvelle situation, avec les répercussions qui s’ensuivent.

    Du pire des scénarios au scénario idéal, chaque roman examine des situations auxquelles sont confrontés les jeunes d’aujourd’hui, ainsi que les choix et possibilités qui s’offrent à eux pour faire de leur vie un paradis ou un enfer.

    Naître de nouveau, c’est se débarrasser de notre identité, de nos convictions et de tout attachement quelle que soit sa nature.

    – Talal Ghosn

    Chapitre 1

    L’histoire de Marilou

    STRATÉGIE 3

    Méditer

    Méditer est une stratégie exceptionnelle, mais pas quand on est en colère, car on risque alors de rager encore plus.

    Il faut d’abord calmer notre respiration pour ensuite nous centrer en état de grâce en nous enracinant comme un beau gros arbre et en ressentant toute la force et l’énergie de cette connexion à la terre en continuant à respirer et en imaginant une douce brise dans nos feuilles.

    Borderline… et heureuse , Performance Édition, 2019

    Voici Marilou frisous, qui ne fait rien comme les autres, ces autres étant les membres de sa famille, mais aussi les jeunes de son âge. Marilou a l’impression d’avoir atterri au mauvais endroit et pense même être une extra-terrestre tellement elle se sent différente des autres.

    Elle vit avec ses parents et son frère Mathieu, son aîné de deux ans, dans la ville de Rimouski. C’est la plus grande et la plus importante ville maritime du Québec, avec une population de près de cinquante mille habitants. Mais aux yeux de Marilou, il ne s’y passe jamais rien, car tout ce qui l’intéresse, comme les spectacles de ses idoles, a lieu à Montréal ou à Québec, à trois cents kilomètres au moins de chez elle. Il est impossible pour la jeune ado de s’y rendre seule.

    La jeune fille à l’impression de passer à côté de sa vie d’adolescente. Elle perçoit sa ville comme un village sans grand intérêt. Mais il semble que l’insatisfaction a toujours été présente en elle. Durant sa petite enfance, déjà elle n’avait pas l’impression de vivre au bon endroit, pas plus dans sa famille où tous sont plutôt de petite taille avec les cheveux blonds et plats alors qu’elle est grande et que ses cheveux sont bouclés. C’est d’ailleurs de cette chevelure que lui vient le surnom de Marilou frisous. Elle ne ressemble à personne de sa famille, ni du côté de son père François, un homme pacifique, ni de celui de sa mère Chantal, une femme charmante et conciliante.

    Petite, le fait d’avoir les cheveux bouclés lui attire des remarques continuelles qui exacerbent son impression d’être différente : « Oh! Regarde ses cheveux, s’exclame-t-on en la voyant. On dirait Boucle d’Or. » C’est une remarque parmi d’autres qui lui donne envie de vomir de se faire ainsi comparer à une petite nunuche qui s’est perdue dans les bois et qui vit avec des oursons.

    En même temps, tout comme Boucle d’Or, rien ne semble fait pour elle; tout est trop petit, trop loin ou trop moche. Marilou ne se satisfait jamais de son sort. À la garderie, on tente rapidement de calmer ses ardeurs. Elle bouge trop, parle trop, déborde d’énergie et dérange le groupe. L’éducatrice demande à ses parents de vérifier auprès de son médecin si par hasard Marilou n’aurait pas besoin d’un médicament pour tempérer son exubérance.

    François et Chantal ne sont pas le genre de parents à vouloir médicamenter leur enfant, surtout pas à un aussi jeune âge. Plutôt que de consulter le médecin, ils décident de la changer de garderie. Ils sont bien conscients de l’énergie de leur fille, qu’ils réussissent à canaliser le soir en faisant du vélo avec elle ou en jouant pendant de longs moments avant de la mettre au lit. Ils se disent que Marilou doit tout simplement dépenser son énergie débordante. Ils sont d’avis qu’un enfant qui bouge est un enfant en santé et qu’il y a possiblement trop d’enfants à la garderie pour qu’on réponde adéquatement aux besoins exclusifs de leur fille. En revanche, ils sont conscients que Marilou est une enfant différente. Comme ce sont des parents aimants et bienveillants, ils essaient du mieux qu’ils le peuvent de répondre aux besoins de leur fille par eux-mêmes.

    Quand elle est heureuse, la gamine sautille constamment, toute fébrile. Quand elle est en colère, elle le démontre tout aussi clairement. Il n’y a pas de demi-mesures pour Marilou. C’est tout ou rien. Elle adore la vitesse et rien ne se produit jamais assez vite pour elle. Elle fait tout avec une grande intensité, au grand désespoir de ses parents qui sont constamment anxieux. Chantal se souvient du jour où elle et François ont retiré les roues stabilisatrices du petit vélo de Marilou en lui expliquant de bien faire attention de ne pas tomber. Elle doit pédaler doucement car, si elle perd l’équilibre, elle risque de se blesser. Mais Marilou n’en fait qu’à sa tête. Pour elle, il n’y a aucun plaisir à rouler lentement. À la plage, c’est exactement la même chose. Marilou reste d’abord près du rivage où le niveau de l’eau est peu profond, mais le temps de regarder ailleurs un instant et la voilà qui rejoint son frère sans crainte, dans l’eau jusqu’au cou.

    Les parents de Marilou constatent toute l’intensité de leur fille, mais selon eux, c’est un signe de bonne santé et d’intelligence. Marilou a aussi de la difficulté à se faire des amis et ne cadre pas dans les activités qui leur sont destinées. Chantal est artiste-peintre et aurait bien aimé partager sa passion avec sa fille ou l’inscrire à des cours de danse ou de patinage artistique. François assiste aux matches de hockey et de soccer de Mathieu. Mais rien de tout cela n’intéresse la petite Marilou. Elle préfère courir pour attraper des grenouilles et aller à la pêche avec son grand-père. Elle accroche même les vers de terre aux hameçons. L’hiver, elle déteste rester à la chaleur dans la maison et préfère se construire des abris de neige ou faire la guerre avec des balles de neige en compagnie des garçons de la rue. Souvent, ce ne sont pas les plus gentils garçons du coin qui nouent des liens avec la jeune fille, mais plutôt ceux qui font des mauvais coups en sonnant aux portes avant de se sauver à la course ou en intimidant des enfants plus réservés de la petite école du quartier.

    Après avoir changé de garderie à quelques reprises, Marilou entre à la maternelle. Ses parents se disent qu’enfin elle aura un meilleur encadrement, les enseignants étant formés pour diriger leur petite boule d’énergie. Mais dès le premier jour d’école, Marilou ne reste pas en place. Son enseignante, douce et patiente, attribue son effervescence au premier jour d’école. Mais, malheureusement, les jours se suivent et se ressemblent. Marilou n’arrive pas à rester en place, se lève continuellement et dérange les autres enfants de la classe pendant les consignes.

    Après une première semaine d’école, l’enseignante sent le besoin de contacter Chantal et François pour s’assurer que Marilou profite pleinement des enseignements. Elle leur explique que leur fille ne reste pas en place et n’écoute pas les directives, pour ensuite demander de répéter ce qui vient tout juste d’être expliqué. Comme on le leur avait suggéré à la garderie, l’enseignante ajoute qu’il est bien possible que leur fille ait besoin d’être aidée par une médication appropriée pour être en mesure de se concentrer et d’écouter.

    Tout comme ils l’ont fait la première fois, François et Chantal se disent qu’il est normal que les jeunes enfants n’aient pas envie de rester en place et qu’ils sentent le besoin de bouger. Il est vrai que Marilou bouge plus que son frère, mais chaque enfant a un tempérament différent. Elle a besoin de bouger, pas d’être médicamentée. Elle n’est pas malade, elle est simplement en santé et active.

    D’un commun accord, plutôt que de consulter un médecin, ils décident de réveiller la petite un peu plus tôt le matin et de lui faire dépenser son énergie avant de partir pour l’école. Marilou aime beaucoup faire des paniers de basket avec son père. François se lève donc plus tôt pour jouer avec sa fille avant de la déposer à l’arrêt de l’autobus scolaire en se disant que maintenant qu’elle a dépensé son trop-plein d’énergie, elle sera sûrement plus tranquille sur son banc d’école.

    Pourtant non! Quelques jours plus tard, l’enseignante téléphone à nouveau à ses parents pour leur faire savoir que malgré toute la patience qu’elle met à vouloir aider Marilou, elle n’écoute toujours pas et a de la difficulté à se concentrer. Insultée, Chantal lui répond qu’il est tout à fait normal que sa fille, qui n’a que six ans, n’arrive pas à se concentrer comme un adulte. L’enseignante lui rétorque gentiment que les autres élèves de la classe ont le même âge qu’elle et qu’ils suivent tout de même les consignes. Elle trouve important que Marilou aime l’école et apprenne plutôt que de se perdre dans des difficultés d’apprentissage. Après en avoir discuté avec François, Chantal décide de prendre rendez-vous avec le pédiatre de leur fille pour en avoir le coeur net.

    Quelques jours plus tard, ils expliquent la situation au médecin pendant que Marilou s’amuse avec un jeu qu’elle a apporté pour passer le temps. À leur avis, l’enseignante n’a tout simplement pas les compétences voulues pour bien encadrer leur fille, qui a tout simplement un peu plus d’énergie que la moyenne des jeunes.

    Ils précisent qu’ils font partie de ceux qui préfèrent que leurs jeunes bougent plutôt que de les geler à l’aide d’une médication pour qu’ils restent tranquilles et soient moins exigeants. Ils sont fiers de voir Marilou jouer avec son jeu, ce qui démontre bien qu’ils ont raison et que leur fille n’a pas besoin d’être médicamentée. Le médecin leur sourit en leur disant qu’effectivement, avant l’âge de sept ans, le manque d’attention et l’agitation motrice sont monnaie courante chez les jeunes enfants. Malgré tout, il juge qu’il vaut mieux vérifier si elle a un déficit de l’attention à l’aide d’un test comportant une série de questions très pointues.¹ Il est préférable de savoir plutôt que d’ignorer si un problème est en train de naître. Bien sûr, il y a la médication, mais il existe aussi d’autres outils pour les enfants qui ont un déficit d’attention léger, comme de faire des casse-tête, des maquettes, des projets qui leur permettent de combler leurs besoins et d’engendrer ainsi un équilibre chez ceux qui sont infatigables.

    Le médecin commence d’abord par demander si d’autres membres de la famille ont les mêmes difficultés, car il y a peut-être un aspect héréditaire aux difficultés de Marilou. Chantal et François se regardent avec un point d’interrogation dans les yeux avant que Chantal réponde qu’à sa connaissance, il n’y en pas.

    Après avoir répondu aux questions, Chantal répète que tous les enfants agissent de cette façon, que ce ne sont que des enfants, qui bougent et n’écoutent pas toujours. Avant même que le médecin puisse renchérir, François dit à sa femme que Marilou est peut-être finalement telle que son enseignante la décrit et que maintenant qu’ils le savent, ils peuvent soit se fermer les yeux ou alors l’aider. Le médecin réplique que plusieurs choses peuvent être tentées avant de médicamenter Marilou. Les parents se disent qu’ils vont tout faire pour aider leur fille, pas pour qu’elle cadre dans un système, mais pour son propre bonheur.

    Il est vrai qu’ils ne l’aideront pas en niant l’évidence. Marilou a un trop-plein d’énergie qu’elle doit apprendre à canaliser. Plus tôt elle sera outillée et mieux elle fonctionnera dans la société sans pour autant être nécessairement médicamentée ou lui faire perdre sa vitalité.

    Ce jour-là, après avoir quitté le bureau du médecin, François est heureux de mieux comprendre les comportements de sa fille si explosive. Quand elle ne gigote pas, elle est dans la lune et semble déconnectée de la réalité. Les critères de diagnostic du test décrivent exactement Marilou.

    Quant à Chantal, elle reste sur sa position. Il n’est pas question de droguer leur fille. Elle a vu des enfants qui avaient l’air de petits robots dociles avec cette médication et elle refuse d’en donner à Marilou.

    Ils feront les choses autrement. Il n’est pas question de ne rien faire, mais de trouver des stratégies adaptées à ses besoins. Ils continueront de lui faire dépenser son énergie le matin avant l’école afin de réduire son hyperactivité. Ils consulteront aussi une nutritionniste pour connaître l’alimentation qui lui conviendrait le mieux.

    Pour l’aider à avoir une meilleure concentration, dès leur sortie du bureau du médecin, Chantal, proactive, demande à François d’arrêter au magasin de jouets afin d’en trouver un qui pourrait aider leur fille à être plus calme et concentrée.

    Au magasin, elle se dit que Marilou n’a aucun intérêt pour les casse-tête, mais davantage pour les Lego avec lesquels elle peut créer des structures et des villages entiers. Voilà le problème résolu, se dit-elle, elle apprendra à se concentrer en faisant des choses qui l’intéressent. Tout semble résolu comme par miracle pour la mère aimante. De retour à la maison, les parents installent une table où Marilou pourra se consacrer à ses constructions de Lego. Chantal prend sans délai rendez-vous avec une nutritionniste afin de s’assurer que la petite ait une bonne hygiène de vie à tous points de vue.

    Quant à l’impulsivité de Marilou, ses parents se disent qu’elle a du caractère, que ce trait de sa personnalité n’a rien à voir avec un trouble déficitaire de l’attention. D’autant plus qu’ils trouvent acceptable qu’elle ait du caractère et qu’ainsi personne ne lui marchera sur les pieds plus tard.

    Ce soir-là, Chantal et Marilou s’installent à la table avec la boîte de petits blocs. À peine a-t-elle commencé que Marilou veut que la maison et la voiture illustrées sur la boîte soient déjà finies. Après cinq minutes, comme la structure n’avance pas assez vite à son goût, elle se fâche et laisse tomber, et sort faire du vélo. Un peu déçue, Chantal se dit qu’elle réessaiera demain.

    Elle réveille Marilou tôt le lendemain pour faire des paniers avec son père et dépenser un peu de son énergie. Pendant ce temps, elle prépare les collations et le dîner de Marilou pour sa journée à l’école. En prévision de leur rencontre avec la nutritionniste, Chantal a décidé de couper toute forme de sucre du régime alimentaire de sa fille. Plus question de manger des tartines au chocolat le matin, ce dernier contenant beaucoup trop de sucre. Elle les a remplacées par du beurre d’arachides ce qui ne fait pas l’affaire de la petite, qui ne peut non plus manger ses céréales préférées, qui contiennent elles aussi trop de sucre. En fait, Chantal surveille la quantité de sucre dans tout ce qu’elle achète.

    À la récréation, au lieu de la barre qu’elle avale en vitesse avant d’aller jouer au ballon, Marilou trouve maintenant une pomme et un morceau de fromage. Elle mange rapidement le fromage et laisse la pomme de côté. Pour le dîner, elle mange habituellement des pâtes, dont elle raffole, apprêtées par Chantal de différentes façons, parfois avec du poulet, du brocoli et une sauce blanche, d’autres fois en salade froide. Elle aime encore plus les sandwiches, qu’elle peut avaler rapidement avant d’aller jouer. Les jambes lui démangent et elle a la bougeotte lorsqu’il lui faut rester assise trop longtemps, même si elle a fait des paniers avec son père le matin.

    C’est ainsi que le lendemain de son rendez-vous chez le médecin, elle n’a ni pâtes ni sandwich dans sa boîte à lunch, mais un beau plat que sa mère lui a gentiment préparé avec des crudités, un oeuf cuit dur, quelques morceaux de poulet, des fraises et un yogourt. Tout cela est bien beau, mais gruge beaucoup trop de son temps. Marilou dévore son poulet et son oeuf et referme sa boîte à lunch.

    À la récréation de l’après-midi, la fillette a faim, mais rien de ce que sa mère lui a préparé ne l’intéresse. Fâchée, elle referme sa boîte et va jouer. De retour à la maison, affamée et d’humeur massacrante, elle dit à sa mère qu’elle crève de faim tandis que Chantal ouvre sa boîte à lunch pour la nettoyer. Étonnée de la trouver encore bien garnie, elle demande à Marilou pourquoi elle n’a pratiquement rien mangé. Celle-ci lui répond en pleurnichant qu’elle n’avait rien à manger qui lui aurait permis d’aller rapidement jouer et qu’elle veut manger comme avant.

    Aidée par la nutritionniste heureusement, Chantal trouve des menus plus appropriés et moins riches en glucose. Ces aliments l’aident un peu à calmer l’agitation de l’enfant, mais tellement peu que l’enseignante contacte les parents à nouveau quelques semaines plus tard pour leur demander de penser sérieusement à la médicamenter, car elle bouge sans arrêt et dérange la classe. Elle manque de concentration, ce qui ne l’aide pas dans son apprentissage. Chantal tente de reprendre le retard de Marilou le soir en lui faisant faire ses devoirs avant de jouer avec ses Lego. Mais elle ne veut que jouer, tout le reste ne l’intéresse pas. Elle a simplement besoin de bouger.

    Les années passent et Chantal reste convaincue que sa fille n’a pas besoin de médication. En bonne mère, elle essaie par des moyens naturels d’aider sa fille à se concentrer et à dépenser son trop-plein d’énergie. Malgré tout, Marilou accuse un retard de plus en plus important sur le plan académique, ce qui a pour effet de miner sa confiance en elle. Lorsque les enseignants donnent les notes à voix haute, Marilou se sent de plus en plus accablée.

    Lorsqu’elle va jouer chez des amis à qui les parents permettent de manger des friandises, Marilou a encore plus de difficulté à rester en place. Un jour, la mère d’une amie de Marilou les emmène au cinéma. Chantal a bien dit à la mère de ne pas donner de sucreries à sa fille, parce qu’elle gère

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