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Livre électronique203 pages3 heures

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À propos de ce livre électronique

Heureux et épanoui au milieu de ceux qu'il aime le plus, les arbres, un homme mène sa vie, seul et isolé. Il trouve son bonheur dans son amour fou du bois et des feux de cheminée, dont l'odeur si particulière s'invite en lui et l'enivre en un instant.

Il ne se verrait nulle part ailleurs que dans cette vieille maison perdue au milieu de la forêt, où il se sent si bien et à laquelle il tient tant. Il ne se verrait nulle part ailleurs que loin de ce chaos urbain aux allures si hostiles.

Mais l’inconnu intrigue et éveille en lui des désirs nouveaux…


À PROPOS DE L'AUTEUR


Après des études de finance, Tristan Tessier décide d’emprunter une voie différente. Celle, selon lui, du sens. Consécutivement ouvrier, livreur, voyageur, fermier en Islande, entrepreneur en Côte d’Ivoire ou encore déménageur, il n’abandonnera pourtant jamais son envie d’écrire. Jusqu’à ce premier roman.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie5 juil. 2022
ISBN9791038803671
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    Aperçu du livre

    Embrasements - Tristan Tessier

    cover.jpg

    Tristan Tessier

    Embrasements

    Roman

    ISBN : 979-10-388-0367-1

    Collection : rouge

    Dépôt légal : mai 2022

    © 2022 couverture Ex Æquo

    © 2022 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays

    Toute modification interdite

    Éditions Ex Æquo

    6 rue Sybilles

    88370 Plombières Les Bains

    www.editions-exaequo.com

    Chapitre I

    Elles s’embrasent. Elles sont belles. Elles sentent bon.

    Les flammes dansent au milieu du bûcher que j’observe.

    Moi, étourdi, hagard, émerveillé par le spectacle, je demeure debout et coi.

    Certains aiment l’odeur du pain grillé du matin, d’autres préfèrent celle de l’essence à la station-service des bords d’autoroute.

    Tout comme eux, j’ai ma favorite.

    Elle m’enivre, me rend fou. Elle m’apaise, me transporte.

    J’y suis accro, complètement accro.

    Le parfum fumé du bois qui brûle, dont l’accompagnement visuel me semble indissociable. Cette énergie qui se dégage de la bûche préalablement et précautionneusement sélectionnée.

    Les heures passées à chercher parmi les arbres de la forêt celui qui, des années plus tard, saura me donner satisfaction, m’apporter démence et réjouissance. Celui qui saura sécher suffisamment pour bien brûler. Pas trop, pour que le plaisir dure.

    Cette bûche, coupée de mes propres mains, parfaite dans son imperfection, portée à bout de bras pour rejoindre le petit tas de camarades qui l’attendent afin de servir un même et seul dessein.

    Son embarras lorsque, assiégée par les flammes, celle-ci n’a plus que pour appel à l’aide le crépitement de son écorce qui fut son armure, pendant de si longues années.

    Cette amie qui tant de fois la protégea des prédateurs en tous genres.

    La voilà qui finalement faiblit, craque et faillit. Elle disparaît, petit à petit, dans les cris silencieux d’une douleur que l’on devine. Mais, fidèle à elle-même, elle reste digne et fière. Elle m’offre pour dernier cadeau ce concert délicieux pour un adieu sobre et élégant.

    C’est une véritable histoire, alors, qui se termine. Une histoire à laquelle il m’a été permis de participer. Un lien certain s’est tissé entre ce petit morceau de bois et moi-même.

    Lui qui me paraissait si fort dans son élément, résistant aux intempéries d’une vie d’aventures, se révèle en réalité tellement fragile.

    Alors, pour qu’il reste de lui en moi, pour que nous ne soyons jamais séparés et que je ne l’oublie pas, je le sens, je le respire, je l’inhale.

    Son fumet, tout d’abord, caresse mes narines. Il les nargue. Je sais qu’il est là, juste là, sous mon nez. Pourtant, je refuse de le capturer immédiatement. Je joue avec lui pour que mon désir de l’attraper atteigne son paroxysme et que l’émotion qu’il me procure s’en trouve décuplée.

    Je tourne autour du grand brasier en quête de l’endroit où il sera le meilleur. Je tâtonne. Et puis je trouve.

    Alors je m’arrête. Je me tourne vers cet amas de lumière aveuglante dont je m’approche au plus près. Je me laisse saisir par cette chaleur suffocante et de toutes mes forces, bouche close, j’inspire mon environnement.

    De dehors il passe à dedans. Le doux parfum du bois brut est en moi. Il me monte directement à la tête et m’étourdit.

    Ensuite, lentement, il descend. Du cerveau le voilà qui rejoint les poumons, en passant par la gorge. Il la chauffe, elle le refroidit. Alors l’équilibre se fait. Il est adopté, définitivement.

    Mais, j’oubliais. Un détail. Une broutille.

    Tout comme la cuisine a ses secrets, les odeurs ont les leurs.

    Quels sont le sel et le poivre du bois qui brûle ? Comment le sublimer sans entraver sa superbe fragrance ?

    Qu’il fut long et difficile de trouver la réponse.

    Comme cela peut changer un homme.

    Comme l’on peut se redécouvrir dans pareille quête.

    Comme rien, dans cet état, jamais, ne vous arrête…

    Chapitre II

    Seul, au milieu de la foule, je déambule. Je me mêle à cette masse mouvante dont les codes m’échappent et dont la présence m’effraie. Je me laisse noyer dans cette marée humaine dans laquelle j’ignore comment me comporter. Je ne me rends que rarement en ville, lorsque le besoin se fait sentir de raviver la flamme qui brûle en moi. Ainsi, pour qu’elle ne s’éteigne jamais, il me faut me rappeler les vices d’une rue bondée de gens pressés et accablés.

    Moi qui ne me sens jamais mieux que dans la solitude et l’exil et qui ai pour unique plaisir celui de l’éloignement et de l’oubli, cette impression magnifique que le monde ne vous attend pas, petit à petit, dans cet environnement si éloigné du mien, je suffoque. La détresse et la peur m’envahissent. Je tourne la tête dans tous les sens, je cherche du regard un moyen de m’en sortir. Je cherche une berge à rejoindre, un radeau à la dérive. Mais je ne vois que des visages étrangers auxquels je n’ose quémander de l’aide, je n’entends plus que le brouhaha incessant d’une ville agitée et effrayante, prête à s’emparer de moi. Même le ciel semble avoir déserté les lieux, fatigué de se battre contre ces monstres de béton qui grimpent vers lui comme le lierre s’acharne sur les arbres malades. Alors, éreinté, je me laisse submerger par cette vague déferlante qui m’entraîne dans les profondeurs inaccessibles de la tourmente. Plus mon corps sombre, plus mon âme se remplit d’une douleur qui devient insupportable. Autour de moi résonnent de plus en plus fortement les cris d’une horde d’humains qui me retiennent. Ils m’empêchent de partir et de rejoindre mon univers. Je me débats, de toutes mes forces, en vain. Je sens leur emprise sur moi prendre l’ascendant et m’attirer vers eux.

    QUI SUIS-JE ?

    Vite, mon bois, ma bûche, mon oxygène.

    Du feu, de la fumée, partout.

    Laissez-moi respirer. Par pitié.

    Ouf, me revoilà auprès de la cheminée. Il s’en est fallu de peu. Mais tout rentre lentement dans l’ordre. Mes pensées s’amenuisent à mesure que mon souffle se saccade. Enfin, je retrouve le rythme normal des battements de mon cœur. Mon esprit se vide. Ma lucidité s’échappe. Mes ravisseurs me libèrent.

    Le calme est revenu et je rouvre les yeux.

    Apaisé, je regarde ma cheminée.

    Comme elle est belle. Comme elle est grande.

    Surélevée d’une petite vingtaine de centimètres par rapport au sol, elle donne l’impression d’être le trône de la salle.

    Toute de pierre, elle s’impose par sa taille. De chaque côté, jaillissant du mur, des colonnes massives s’élèvent jusqu’au plafond. À mesure que le ciel se rapproche, elles pénètrent de plus en plus dans la pièce. Comme si cette cheminée emmurée voulait sortir de son cercueil.

    On devine, sans jamais pouvoir les voir, la dangereuse gorge et son conduit qui rendront à la forêt les vapeurs de ses cadavres. Qu’elle semble profonde, cette gorge. Qu’il semble infini, ce conduit. Le voyage qu’ils proposent est comme un long pèlerinage. Il offre le temps de méditer pour qu’à l’arrivée chacun soit prêt à accueillir la liberté de l’âme et de l’esprit.

    Tout du long, une fine tablette décrit les contours de la forteresse. On y pose les briquets, les bougies et les allumettes qui serviront à mettre en lumière le spectacle flamboyant des éléments qui fusionnent et qui dansent.

    À l’intérieur de l’impressionnante structure, le cœur de la cheminée. Les côtés de l’âtre sont d’une humilité remarquable. La pierre lisse et polie qui les compose ne présente aucun relief particulier. Mais elle n’est pas fade pour autant, bien au contraire. Elle est belle dans sa sobriété, ravissante de simplicité. Elle joue à la perfection son rôle de guide et accompagne le regard du visiteur jusqu’au fond du foyer. Sur cette partie se dressent des moulures noircies par l’œuvre des cérémonies qui se sont succédé à travers le temps. On devine un chasseur dont la lance brisée rebondit sur le sol. Face à lui, la patte levée, un lion semble vouloir rendre justice. La crinière étoffée, rugissant de sa gueule grande ouverte, il s’apprête à porter le coup fatal.

    Sous le foyer, où brûlent encore les guerriers les plus rebelles et résistants, s’amassent les restes d’un combat épique et courageux.

    Et moi, devant ce monument, je reste béat.

    Tel un tableau magistral, le feu crépite au milieu de ce cadre de rêve.

    Chapitre III

    Tout à coup, un événement vient briser la douceur poétique de mes contemplations. Tandis que je balaie des yeux la beauté de cette œuvre, je suis interpellé par mon petit panier à bois. Comme toute magie a ses exigences, il n’est malheureusement pas possible d’en profiter éternellement sans compatir du moindre effort. Alors, chaque semaine arrive ce jour où le panier, des suites de nuits interminables de vie, se retrouve vide.

    C’est ce jour-là que mon bonheur atteint sa plus haute intensité.

    C’est ce jour-là que je quitte mon fauteuil.

    C’est ce jour-là que nous sommes.

    Je jette un œil par la fenêtre, par réflexe, mais mon ouïe ne me trompe pas : la pluie n’est pas tombée dernièrement, je l’aurais entendue rythmer de sa mélodieuse sonorité le ballet des flammes qui s’entremêlent ou alors j’aurais reconnu que la lumière qui pénétrait dans la pièce avait une teinte différente. Cela signifie que le bois tombé des arbres est prêt à être ramassé. Peut-être viendra-t-il directement combler ce vide en osier, peut-être passera-t-il d’abord par le vieux hangar au fond du jardin où les plus belles bûches sont endormies. Elles y attendent patiemment que l’appel irrésistible d’un moment d’accalmie me fasse les rejoindre et que mes mains, guidées par ma seule intuition et la force de mes souvenirs, désignent enfin l’heureuse élue.

    Qu’importe où la bûche sera déposée, l’envie, toujours, me transcende d’aller la trouver. Alors je m’aventure dans les bois environnants à la conquête de ses plus beaux secrets.

    Qu’il est bon de se retrouver perdu dans la forêt.

    Le ciel est bleu, pas un nuage. Nous sommes au début de l’automne et le bois doit être sec. J’enfile mes bottes et me dirige vers mon atelier où je récupère une scie et une hache. Devant la porte, mon fidèle destrier se meurt d’impatience. Une brouette artisanale, en acier, mais avec une particularité : celle-ci est plus étroite qu’une brouette ordinaire, ce qui lui permet de se faufiler entre les arbres.

    Je suis paré. Comme ma maison se situe dans une clairière, je n’ai pas beaucoup à attendre avant de m’enfoncer au milieu de cet immense bois.

    Depuis le temps que je le sillonne, l’erreur serait de croire le connaître. On ne connaît jamais une forêt. Parce qu’elle est gigantesque, certes, mais avant tout parce qu’une forêt est un microcosme naturel. C’est un monde à part, qui respire et qui change. Les arbres grandissent, tombent malades. Puis ils guérissent ou bien ils meurent. Pendant que d’autres naissent. Un mouvement perpétuel anime cette terre, si fort et si rapide que nul ne peut se targuer de la connaître.

    Il y demeure une diversité époustouflante : il y a le plus haut, le roi, les larges, qui prennent la lumière et le terreau des autres, les petits, qui ne dérangent personne. Mais pas un qui me déplaise.

    Ce mélange des genres parvient malgré tout, par l’un des nombreux et mystérieux miracles de la nature, à un équilibre parfait. Une alchimie certaine se dégage de tous ces êtres boisés.

    Et puis, bien sûr, il y a tout le petit univers qui crapahute entre ces racines. Sur ou sous cette terre si riche qu’elle n’oublie de nourrir personne. La faune et la flore s’allient pour mettre en mouvement cette troupe de théâtre secrète.

    À chaque balade sa représentation.

    Sous le pas d’une botte, le craquement délicieux des quelques feuilles déjà tombées de leur berceau et encore gelées par la rosée matinale.

    Liens de la terre et du ciel, messagers et gardes de ces bois, les oiseaux mettent en musique le spectacle.

    Puis s’invite le vent qui, selon son humeur, traverse la scène à grande allure ou bien s’installe et souffle lentement sur les décors. Sans gêne et intraitable, il fait trembler les rideaux et anime le ballet des feuilles automnales qui prennent leur grand envol.

    Il n’y a rien qui ne soit beau. Devant, derrière, en bas ou bien en l’air, partout, la magie opère. Elle me plonge dans un tourbillon d’émotions. Je me laisse simplement submerger par la grandeur de ce que je ne contrôle plus. Je m’abandonne au plaisir de me faire discret. Alors je me tais et j’observe. Je m’assieds sur une souche dont l’épaisse couverture de mousse semble m’inviter. Je perds la notion de l’espace et celle du temps. Je perds tous mes repères, mais je me sens bien.

    Il n’existe point de hasard. Pas même dans les bûches ramassées. Je ne choisis pas mon bois. C’est lui qui me choisit. Comme une parfaite évidence. Ne pas le prendre serait comme passer à côté d’une belle rencontre.

    Il n’y a point de brindille ou bien de tronc. Il n’y a que des choses qui me parlent. Comment ? Cela ne s’explique pas. Je le vois, là, posé sur le sol, ce morceau de bois. Et puis cela m’apparaît clairement. Il serait trop réducteur et trop simpliste de vouloir expliquer la raison de mon geste. Certaines pulsions sont si puissantes que même le recul ne permet pas de les défendre. Une envie viscérale me fait agir. Ce n’est pas un choix que je fais, ce sont mes sens qui convergent et m’invitent à abdiquer. Sa position, sa couleur, son regard et son odeur. Je pense déjà, dès le premier échange, à notre relation future. Il peut finir là, couché, seul dans la forêt ou bien être déposé dans le vieux hangar à la place qui lui correspond. Je peux être son héros et lui offrir une sortie grandiose.

    Le voilà enfin où il doit être, dans l’arène des adieux. Petit à petit la chaleur se fait sentir. Elle se rapproche, s’intensifie. Mais ce bois n’a pas peur. Le feu et lui sont amis. La flamme enfin l’assiège et s’empare de lui. Elle le réchauffe et l’étourdit. Alors il crépite comme pour laisser exploser sa joie et exprimer sa gratitude. Il dit merci, et au revoir. Il part. Il est parti.

    Je continue de marcher au hasard de ces rencontres. La brouette se remplit petit à petit. Le bruit du bois qui saute lorsqu’elle franchit un obstacle me fait toujours un drôle d’effet. Parfois, une bûche tombe. Alors je sais que ce n’était pas le bon moment. Si l’on doit se retrouver, alors nous nous retrouverons.

    Et puis, enfin, il y a celles qui font briller mes yeux. Celles qui se font attendre et désirer. Des séductrices nées.

    D’abord, je n’ose pas la prendre. Elle semble posée sur un écrin dont la retirer serait lui faire offense. En harmonie avec le paysage, la regarder est un voyage. Son écorce est remarquable. Elle présente bien évidemment quelques fissures, quelques fragilités, mais c’est bien en cela que demeure toute sa beauté. Chacune de ses cicatrices est le témoin d’histoires passées.

    Mes genoux s’assouplissent, mon bras se tend, mes doigts sur sa peau glissent et ma main la prend. Qu’elle est belle.

    Je la porte à mes narines et je hume son incroyable parfum. Jamais je n’avais senti pareille richesse. Elle est de celles que l’on ne rencontre qu’une fois dans une vie. L’odeur est brute et puissante. Elle est hallucinante. Mes yeux se ferment et je vois la scène. Je vois quand et je vois comment.

    C’est une denrée rare. C’est un millésime.

    Dans un geste tremblant de fragilité et d’émerveillement, mais sans erreur ni maladresse, je l’amène à son carrosse. Je la dépose, lentement. Les autres bûches semblent épouser sa forme, comme pour lui construire un nouveau berceau.

    La roue tourne dans un léger grincement qui la caractérise si bien. La brouette se faufile entre les obstacles avec une élégance triomphante.

    Il se fait tard et la nuit commence à montrer son sombre manteau. L’obscurité se fait rapidement maîtresse au milieu des immenses arbres qui s’endorment.

    Chapitre IV

    Le bois consciencieusement rangé, le panier à nouveau plein et le lait sur le feu, je savoure cet instant où la quiétude m’envahit. Il fait un froid glacial dehors. Déjà une fine couche de glace apparaît sur la fenêtre. Mon corps tout entier n’est plus qu’un épais bloc de glace qu’il suffirait de renverser pour briser en des milliers de morceaux. Chacun se mettrait à fondre et il n’y aurait alors plus la moindre trace de mon passage sur cette Terre. Voilà comment l’existence me semble être la plus belle. Intense, mais furtive et dérisoire. Un frisson s’empare alors de moi et me ramène à la raison.

    Je devine au bois qui se consume le temps qui passe. La bûche principale est à demi creusée maintenant. Son teint noirci trahit ses brûlures. Elle ne fume pas encore, elle n’a pas abdiqué.

    Autour d’elle place se fait. Le petit bois n’est presque plus, il devient cendres. Une ascension tourbillonnante prend alors forme et se poursuit jusqu’à atteindre des sommets inatteignables.

    Le lait doit être prêt maintenant.

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