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Roi et toi: Roman
Roi et toi: Roman
Roi et toi: Roman
Livre électronique247 pages3 heures

Roi et toi: Roman

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À propos de ce livre électronique

« Un matin, mon père a décidé de partir, nous laissant… Sans un mot, une trace. Où es-tu, papa ? Qui es-tu vraiment ? Toi, le père magnifique de mon enfance, dévoué, libre aussi. Ce livre est une quête, un roman policier et existentiel sur un père que je cherche encore. Il entrelace les écrits de celui qui fut un passionné de l’écriture et de la littérature. Et il pose une question : les êtres que l’on aime nous échappent-ils ? Possède-t-on vraiment ceux qu’on aime ? Qui est-on vraiment ? Papa est parti mais… Je peux écrire. »


A PROPOS DE L'AUTEURE
Pour Delphine Bell, Roi et toi représente une quête qui mène à son destin personnel et à sa lignée généalogique.
LangueFrançais
Date de sortie13 mai 2022
ISBN9791037752611
Roi et toi: Roman

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    Aperçu du livre

    Roi et toi - Delphine Bell

    Introduction

    Rédactrice en chef du site cosmopolite intelligently-fashionable.blogspot.com et coach d’anglais dans de grands groupes, j’ai voulu raconter mon histoire, celle de mes parents.

    Ce livre est la suite de Dernière Liberté, le livre consacré à ma mère.

    Un matin, mon père a décidé de partir, nous laissant…

    Sans un mot, une trace.

    Où es-tu papa ?

    Qui es-tu vraiment ?

    Toi, le père magnifique de mon enfance, dévoué, libre aussi.

    Ce livre est une quête, un roman policier et existentiel sur un père que je cherche encore.

    Il entrelace les écrits de celui qui fut un passionné de l’écriture et de la littérature.

    Et il pose une question : « Les êtres que l’on aime nous échappent-ils ? »

    Possède-t-on vraiment ceux qu’on aime ?

    Qui est-on vraiment ?

    Papa est parti mais… Je peux écrire.

    J’écris. Toujours.

    Chaque jour…

    C’est une mission que je m’octroie avec une grande attention…

    Je guette une enquête qui, je l’espère, va tout mettre à nu sous une lumière crue.

    Je n’éviterai aucun écueil, même pas le deuil.

    Avec comme seule arme l’amour pour vous, je m’infiltre dans ce récit en mettant de côté les poncifs, la peur et le politically correct, si inutiles.

    Et peut-être, papa, je te verrai enfin, parfois m’attendant devant notre ancien appartement, sagement, et nous partirons tous les deux, côte à côte comme nous savions si bien le faire.

    Le temps ne serait peut-être pas joyeux mais nous oui.

    Papa, où es-tu ?

    Qui étais-tu ?

    Je me lance dans cette cartographie qui me mène là où je ne sais pas, avec maman, sur un chemin stable et méritant.

    « Mais où est ton père ? » disais-tu parfois en vacances lorsque nous le cherchions.

    Et il surgissait de nulle part, avec un sourire toujours gêné, j’écoutais un concert…

    La musique : une donnée de ta vie, elle me manque, de ce temps où nous n’étions pas séparés par une lugubre maison de dépendance, où tu as laissé quelque chose de ton âme, comme tous les autres résidents.

    Papa, je suis toujours ta petite fille qui te cherche…

    Mais où, où est ton père ?

    Prologue

    Ceci est la dernière lettre de maman à papa, le jour de son anniversaire, il était depuis quatre mois en Ephad :

    « Nous voilà, toi et moi, comme deux naufragés, mais tenant l’un à l’autre et dans le même bateau, je te sais maintenant en sécurité, au cas où l’avenir viendrait à me manquer, je t’embrasse. »

    Mike m’a donné cette lettre un jour, un an après, au fil de ses découvertes, je suis restée tétanisée pendant une journée, Anne, une amie de Mike, mon frère, a été bouleversée aussi et cette communion devant cette dernière lettre sobre mais intense est le début de ce deuxième opus après Dernière Liberté.

    Il aurait pu s’intituler deuxième liberté… Ou incompréhensible liberté…

    Comme tout cela est étrange…

    Papa n’a jamais lu cette lettre, il m’a confié qu’il a raté un dernier appel, sa voix était fluette…

    Rêve ? Réalité ?

    Je les revois juste, tous les deux, se serrant la main, le dernier Noël. « On va y arriver, cocotte », disait-il, et je n’existais plus, ils se doutaient peut être… Ils étaient un peu perdus, avant une accalmie que je croyais éternelle, peut-être la plus belle période de ma vie, la plus riche et éphémère, ils étaient parvenus jusque-là, mon dieu, un dernier effort…

    Mais non.

    Papa, qu’as-tu fait ? Pourquoi ? Nous étions si tranquilles.

    « Tu verras, quand je ne serai plus là », m’as-tu dit le dernier anniversaire avant ta fuite, le mien, tu marchais tel un jeune homme de plus de 80 ans, c’était ton surnom allègre que tu te donnais parfois…

    Oui, je vois.

    Je vois très clair, avec un recul presque trop rationnel.

    Ce deuxième opus est à la fois une recréation magique de ce que vous nous avez donné à Mike et moi, et une exploration minutieuse de ce que je ne comprends pas, et ce que je ne pourrai accepter.

    L’écriture est là, ton plus bel héritage.

    Paris, ma ville natale, était pour toi un territoire artistique, et souvent mon frère et moi nous nous y frottions avec joie. Rien n’était improvisé avec toi, mais tout résonne d’un bonheur familial parfait.

    Je revois et j’écris tout cela avec délice…

    Sans malice.

    Ainsi, chaque pixel de ton cerveau est bien là et notre ancienne vie où tout était sur des rails.

    Alors, encore, chaque jour, je cherche une solution, je n’arrêterai jamais.

    Ma plus belle histoire c’est vous.

    Barbara

    Pré-chapitre

    (J’invente un nouveau concept !)

    Je regarde cette femme qui parle, dans une grande émission littéraire. Un visage encore traqué ; oh non…

    Il faut que j’appelle Sylla, ma meilleure amie du lycée Fénelon, le visage m’évoque quelque chose.

    Mais oui, bien sûr… J’écoute silencieusement le fracas dans ma tête.

    Non, ce n’est pas possible.

    J’avais tout oublié. Totalement.

    L’oubli est une illusion salvatrice.

    Le souvenir frappe dans ma tête, une jeune fille que son père attend sagement à la sortie du lycée…

    Il va lui offrir un beau livre.

    La femme continue ses explications. Elles sont de la même génération. Pratiquement, pourquoi un sentiment bizarre et de mal être m’envahit ?

    L’expérience me saute au visage, oui, cet écrivain mauvais et antipathique que son père va intercepter, a-t-il dit un gros mot ?

    Il semble inquiet, lui toujours si bonhomme. Il aime la gastronomie et les beaux livres, ce père si attentif, un esprit large, vaste, absorbé par mille choses. « Il faut de la largesse d’esprit », disait-il en riant.

    Nous sourions, doucement. Je cligne de l’œil, lui aussi, ne t’inquiète pas papa…

    Je suis une grande fille, hein ?

    J’essaie…

    Un soir de janvier, papa est parti…

    Comme cela, personne n’était au courant… Depuis, je cherche, haletante mais jamais perdante.

    Le chemin est flou, à la fin, comme il a été lumineux avant, les deux mouvements s’affrontent sans cesse. La sueur froide de la fin que je veux éclaircir ne cachera jamais la dimension affectueuse et heureuse presque spectaculaire qui a été là.

    Je n’avais pas besoin d’une dernière intrigue, non…

    À mes parents, toujours là

    Un amour toujours grand

    Je ne veux rien oublier, je suis au cœur de votre vie, ma vie

    À vous, vous deux, ma plus belle histoire d’amour

    Chapitre 1

    1980

    Le musée Grévin

    L’obscurité l’entoure. Et elle a peur. Un premier sentiment, pas le plus beau.

    Un effroi plutôt.

    Elle cherche celui qui l’a accompagnée. Il est là avec elle, toujours là, son père.

    Mais papa n’est pas là, il l’a laissée, dans cette chambre froide, lugubre, triste. Un spectacle fantasmagorique et lucide.

    La lumière est infernale, crue, aveuglante.

    Papa, papa, elle tâtonne, elle cherche sa main, papa s’il te plaît… Tu ne dois pas me laisser.

    L’homme de cire est immobile, gris, glacé, il ne bouge pas et elle, elle ne comprend pas. Tous les dimanches, il l’emmène dans un musée, avec son frère, Mike, un brin facétieux, qui bouge dans tous les sens. Toujours.

    Ce musée devait être une bonne idée, le musée Grévin.

    Le fameux.

    Elle les cherche, tous les deux. Sa mère est restée chez eux, elle a hâte de la retrouver.

    Elle est seule en face de cet homme cireux et lugubre : il semble dormir.

    Dort-il vraiment ?

    Qui est-il ? Que fait-il ? Elle est tétanisée. Elle le sera plus tard aussi.

    Tout d’un coup, un peu perplexe, il surgit. Une ombre plus claire et affectueuse.

    Son père, brun à l’époque, elle le voit avec clarté. Justement, la clarté manque.

    Elle s’agrippe à lui, son papa, toujours là, encore là, qui cherche à leur faire plaisir, chaque dimanche. Ce rituel n’appartient qu’à eux.

    Son père est gêné, embarrassé :

    Il soupire. Il cherche une explication pour sa fille, qu’il a voulue, sur le tard, après ses études de médecine, avec cette très belle femme qui lui est tombée dessus en vacances. Il la cherchait.

    Elle le suit, la main dans la main. De jolies couettes que la mère lui a tressées ornent son visage. Elle y a consacré du temps. Chaque matin, sa petite fille doit être la plus jolie. La plus parfaite ?

    Il va où Napoléon ?

    Papa, il va où ? S’il te plaît, parle-moi…

    Des années plus tard, elle a compris, l’indicible, le néant. Mais pour l’instant, ils se serrent la main et Mike le joyeux les rejoint. Il court dans tous les sens.

    Une sombre prémonition enfantine l’a saisie et son père l’a sentie. Elle sera là, plus vieille, un jour.

    Les ellipses, les silences feront partie de cette histoire folle. Et il faudra déchiffrer et défricher, sans relâche.

    Et Mike, lui, sera moins joyeux. La mine préoccupée. Il la regardera, avec une solidarité fraternelle qui n’appartient qu’à lui.

    Papa, pourquoi t’es parti ? Pourquoi ? J’essaie de comprendre. Ce livre est pour toi.

    Encore mon cadeau, si tu le permets. Je voudrais te retrouver.

    Te trouver ?

    Chapitre 2

    Le spectacle de Saby (2019)

    Elles rentrent toutes les deux. Elles ont ri toute la journée, éclairées de leur amitié récente mais durable. Tout d’un coup, Saby se fige, ses yeux verts lumineux empreints d’une lueur grave :

    Saby l’écoute avec attention, et elles prennent le temps, ce fichu temps, pour analyser, critiquer, pointer du doigt, apprécier. Elle connaissait son père, qu’elle opposait parfois au sien, absent et peut-être plus abrupt. Elles cultivent leur nostalgie toutes les deux, évoquer les travers d’une société qu’elles opposent aux années 80, souvenez-vous ?

    La ritournelle, chacun fait ce qui lui plaît… Elles assument leur côté ringard, de mon temps, voyez-vous… Elles étaient heureuses dans cette période, les stéréotypes, la famille, l’argent, la famille, étaient si nuancés et sans vulgarité.

    Mais il va falloir tenir et surtout finir cette enquête.

    Elle réfléchit, elle a perdu la notion du temps, 2019, 2018 ? Elle ne sait plus. Comme lui, à la fin.

    Elles se regardent, tout le monde s’interroge, où est parti ce grand médecin retraité ? Pourquoi n’a-t-il pas laissé une explication ? Rien. Pas une trace. Il semblait aimer cette maison de retraite où il écrivait et pratiquait un peu de yoga quand il le pouvait.

    Les mots sont péremptoires, abrupts, la réalité sèche. Sa réalité maintenant. Et elle rit, elle ne devrait pas. Saby est si drôle, elle lui a conseillé d’écrire son spectacle, elle peut l’écrire si elle veut. Mais là, Saby se pose des questions. Comme tout le monde, son père a piégé tout le monde.

    Ah Bravo. Le rythme s’est accéléré, il part avec une énigme, un peu comme les romans policiers qu’il aimait lui acheter chez des libraires lorsqu’elle était petite. Il a brisé cette petite vie qu’il menait en tant qu’octogénaire veuf dans Paris. Tout ne pouvait pas être si simple et tranquille. Surtout pas.

    Elle pense à la meilleure réponse pour son amie, plus jeune qu’elle, donc plus protégée qu’elle. Ses parents sont encore jeunes, enfin, ils sont là.

    Son père n’est pas parti.

    — Il ne parle pas, mais il sait peut-être, il dit que papa était complexe, peut-être trop…

    Saby se tait. Elles ont arrêté de rire, papa aimait rire avec elle, peut-être ne lui en veut-il pas. La vie est belle, disait-il, oui plus vraiment. Mais il convoquait souvent la mémoire de celle qui avait toujours été là. Une chevelure rousse, magnifique, une solidarité épaisse, alors on fait quoi ?

    On fait quoi, hein ?

    La fatigue l’envahit, un sentiment d’impuissance et de vie entachée.

    Elles ont ri toute la journée. Un rire franc sans arrière-pensée, pourtant il a fui.

    Elle est envahie d’un sentiment de culpabilité, encore, c’est son lot depuis trois ans alors elle remercie Saby de la faire rire. Papa disait qu’il fallait rigoler mais lui ne rigolait pas du tout à la fin, il était grave, déterminé.

    Elle n’a pas encore su voir. Elle en a assez de déchiffrer. Et chiffrer les mois d’absence.

    Encore.

    Saby est venue avec elle une fois, elles ont marché avec lui, il parlait d’un flot absurde de ses lectures, son nouveau métier d’écrivain… Elle, elle a conservé ses manuscrits qu’il n’a pas emportés. Pourquoi ? Une fois, sa mère a eu les larmes aux yeux en parlant de ses matinées passées à écrire, elle savait. Elle le connaissait par cœur. Il ne lui a jamais échappé. Peut-être est-il parti pour la rejoindre.

    Mais où bon sang ? Elle observe son amie avec effroi, elle n’était pas supposée rire. Pas maintenant.

    — Tu crois qu’il souffrait ? Il a souffert ?

    — Je ne sais pas…

    Mat aussi ne sait pas, il est impuissant, elle sait qu’elle lui donne du fil à retordre avec sa famille, sa mère, radicale elle aussi, et à présent lui. Lui qui devait faire semblant. Ou pas. Ses parents sont des énigmes vivantes. Mat le rationnel, l’ingénieur qui a voulu se hisser dans la hiérarchie sociale, il tente de la rassurer mais il a des réponses. Pas là.

    Pas dans ce cas-là. Ses parents échappent aux cases, aux poncifs, d’ailleurs il vaut mieux les éviter. Voyons voir, oh il était vraiment vieux lui au moins, il était médecin, il savait, et avoir une femme qui voulait échapper à la chimio, qui l’a refusé, sa dernière liberté, mais oui, bien sûr, une égoïste, non ? Bon, il a bien vécu, non ? On aimerait bien aller jusqu’à cet âge, et puis disparaître comme ça, sans un mot, on fugue à plus de 80 ans ?

    Il ne devait pas sagement attendre la mort, non, à plus de 80 ans ?

    Les gens autour d’elle parfois lui tendent une réalité sans filtre…

    Et la meilleure ? Il l’a fait exprès, pour que vous écriviez, après tout… Non, ce n’est pas possible.

    Il n’était pas banal, avec ces mots, toute sa vie et puis…

    Plus de mot. Le dernier mot. Le plus vital. Papa ? Un dernier mot, s’il te plaît, où es-tu ? Peux-tu m’éclairer ?

    Que s’est-il vraiment passé ?

    Pourquoi ce scénario improbable ?

    Mike, son frère, est catégorique :

    C’est peut-être sa dernière énigme. La plus forte.

    La plus libre.

    Chapitre 3

    Le libre arbitre

    Papa, papa… Il adorait écrire, son plus beau cadeau. Son libre arbitre.

    Une forme de ténacité qui défiait le temps.

    Un jour, ma mère m’a raconté avec des larmes que sa retraite se déroulait exclusivement avec des cahiers, des notes, beaucoup de travail mais assis sur son fauteuil. Il s’est imaginé un nouveau travail, je trouvais cela plutôt beau et inspiré. Après tout, il avait, selon lui, un sentiment de puissance avec l’écriture.

    Que je retrouve aussi, tel père…

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