Du drame à la résilience: Justice pour mon père, Vérité pour les citoyens
Par Sophia Ayache
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À propos de ce livre électronique
En dépit de ses réticences et ses demandes de protection, Sophia Ayache, en sa qualité d’adjointe au Maire sortant, a tenu un bureau de vote à Montpellier par devoir. Le lendemain elle voit sa vie bouleversée.
Elle décide de porter plainte auprès de la Cour de Justice de la République qui ouvre une enquête au cours de laquelle Agnès Buzyn est auditionnée et confrontée à ses déclarations du 17 mars 2020 au Monde « Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade » au sujet du processus électoral. Elle est mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » pour sa gestion de la pandémie et placée sous le statut de témoin assisté pour « abstention volontaire de combattre un sinistre ».
La plainte de Sophia Ayache est jugée recevable. Elle est dans l’attente du verdict de la Cour de Justice.
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Aperçu du livre
Du drame à la résilience - Sophia Ayache
Préface
Je souhaite, par mon récit, donner corps à ce que j’ai vécu et qui est sans doute emblématique de ce que bien d’autres citoyens ont traversé et traversent peut-être encore aujourd’hui à des degrés divers, dans ce contexte de pandémie mondiale.
Je livre ici le témoignage d’une histoire dramatique, à la fois personnelle et collective, qui a soulevé des questionnements en cascade sur la gestion de la crise sanitaire. Les événements relatés ici m’ont conduite à procéder à plusieurs dépôts de plainte, dont celui, retenu par la Cour de Justice de la République, contre le gouvernement. Mon action, conjuguée à celle d’autres requérants, a déclenché une enquête, puis des perquisitions – et nous sommes aujourd’hui dans l’attente d’une décision d’un éventuel procès des responsables politiques.
Je m’en remets à la Justice de mon pays pour qu’elle apporte les réponses à toutes les questions que nous nous posons sur les décisions qui ont été prises au sommet de l’État pour faire face à la crise sanitaire. Certaines de ces décisions ont eu des effets extrêmement graves, donné lieu à des dysfonctionnements effarants et à des dommages psychologiques sans précédent ; elles ont généré des situations que jamais nous n’aurions dû vivre. J’attends que les magistrats puissent procéder à tous les actes d’instruction nécessaires à la manifestation de la vérité. Si je m’adresse à la Justice aujourd’hui, c’est avec l’espoir qu’elle pourra qualifier ces décisions – ou non-décisions – politiques ainsi que leurs conséquences en chaîne. J’espère que la Justice pourra établir la distinction entre le juste et l’injuste au sujet des agissements dénoncés ici.
Ma démarche vise également à rappeler aux politiques l’importance de la responsabilité que la population leur confie, et le fait que leurs décisions peuvent être soumises à examen judiciaire.
Les pages qui suivent se veulent, de surcroît, un plaidoyer pour l’amélioration de notre système de santé et du traitement du personnel soignant. La France est mondialement reconnue pour la qualité de ses soins médicaux, ainsi que pour la haute compétence, le dévouement et l’implication remarquable de ses soignants. Soumis depuis le début de cette pandémie à une surcharge de travail effectué dans des conditions de précarité et de stress intense, certains ont payé – et paient encore – un lourd tribut psychologique et physique à leurs conditions de travail dégradées. Il me semble plus qu’urgent désormais d’enfin prendre pleinement la mesure de la souffrance des soignants afin de mettre en place des moyens et des soutiens adaptés, et ce afin d’assurer non seulement le bien-être au travail de ces acteurs sociaux si essentiels, mais également la qualité de soins qu’un grand État doit à ses citoyens.
En somme, si je choisis aujourd’hui de me tourner vers la Justice de mon pays, c’est avec l’espérance qu’à l’issue de cette démarche judiciaire, les familles – dont la mienne – pourront faire le deuil de leurs proches décédés de la Covid d’une manière enfin apaisée. En effet, lorsque nous sommes profondément atteints par les circonstances inhumaines de la mort d’un être cher, le processus de deuil ne peut se dérouler de façon naturelle ; les étapes s’entrechoquent et s’allongent sans que nous puissions parvenir au terme naturel et résolutoire de chaque cycle, ce qui engendre une douleur accrue. Nos vies restent alors plus longtemps marquées par des stigmates profonds, et le temps semble rester suspendu dans l’attente que toute la lumière soit enfin faite.
Première partie : Le drame
TABLEAU DES ORIGINES
La vision du monde de chaque être humain est influencée par son ancrage culturel, son milieu d’appartenance, son éducation, ses études, ses rencontres, etc. Raison pour laquelle je veux me présenter ici, afin que l’on sache d’où je parle et de quel « point de vue » j’observe le monde qui m’entoure.
Je m’appelle Sophia Ayache. Je suis Française, née dans le Tarn (81) à Lavaur, le 21 mars 1979. Mes parents, Algériens d’origine, sont arrivés en France en 1973. Mon père est devenu cadre, à la force de son travail, dans une usine de mégisserie de cuir à Graulhet. Ma mère, elle, était mère au foyer et s’occupait de six enfants. Je me suis socialisée dans ce double environnement culturel – français et algérien – et continue d’établir tous les jours des passerelles entre mes deux cultures. Ma personnalité doit beaucoup à cette double appartenance, qui est pour moi une source de richesse : un atout inestimable, et non un handicap comme certains ont tendance à le penser.
Le rejet de la différence, quelle qu’elle soit, m’insupporte et me heurte. Et je suis également froissée par les confusions commises à l’égard des enfants français de parents émigrés d’origine maghrébine. Ainsi, à titre d’exemple, la confusion proférée par Marlène Schiappa – ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la citoyenneté – parlant de « migrants » pour évoquer Zinédine Zidane, alors que celui-ci est aussi Français qu’elle-même. Ce genre d’amalgame, commis par nos hauts dirigeants m’apparaît inacceptable, car il tend à alimenter une forme de clivage et de stigmatisation.
Durant mon enfance et mon adolescence, j’ai vécu dans un quartier populaire : le quartier « Crins » à Graulhet dans le Tarn. La population y était cosmopolite. C’est là que j’ai appris le vivre-ensemble.
J’y ai vécu une enfance comblée, entourée de mes deux demi-frère et demi-sœur Rabah et Nadia (nés d’un premier mariage de mon père), ainsi que de mes deux frères, Liesse et Ben, et de ma sœur Linda. Mon père s’est toujours dévoué, démené même : il a travaillé très dur pour que ses six enfants ne manquent de rien. Outre le fait qu’il fut pour moi une figure d’autorité essentielle dans ma construction d’enfant, il m’a offert un amour bienveillant et inconditionnel, de la présence, de l’attention et du temps. Il a été un exemple pour moi, un modèle d’identification très fort, décisif dans la structuration de ma personnalité et de mes choix professionnels. De lui j’ai hérité ses valeurs essentielles : le dévouement inconditionnel, le sens de l’éthique et de la droiture, et aussi le sens du respect (accepter l’autre tel qu’il est, quelle