Au moment où il publie « Des lieux qui disent », que Match a lu en exclusivité, l’ex-Premier ministre nous a reçus dans sa ville du Havre. Un entretien vérité
« Je ne suis pas le plus populaire, mais le moins impopulaire des hommes politiques français »
Par Marie-Laure Delorme
Les teintes maritimes sont un mélange de bleu, de vert, de gris entre été et automne. Les nuages passent, rendant leur beauté aux clartés soudaines. On le rencontre dans son bureau de l’hôtel de ville. Photos d’amis, livres, objets fétiches. Dans « Des lieux qui disent », l’ancien Premier ministre (mai 2017-juillet 2020) et actuel maire du Havre tisse deux fils, personnel et politique, pour raconter l’importance du sacré dans sa vie, la convocation par la Cour de justice de la République dans le cadre de sa gestion de la crise du Covid-19, la tentative de suicide de son père, la priorité absolue à donner à l’école dont tout découlerait. De l’enfant à l’adulte, Édouard Philippe revisite les lieux de son parcours (école, port du Havre, hôpital, Palais-Royal, monastère) pour dessiner sa vision de la France de demain en vue de la présidentielle de 2027. L’homme n’élude rien. Il revient sur sa double maladie auto-immune (vitiligo et alopécie) pour parler de son cheminement vers l’acceptation de sa nouvelle apparence et se livrer à une réflexion sur notre rapport à la norme. Il s’est habitué à son physique, on s’est habitué à son physique. Le sujet n’est plus là.
Le président du parti de