Dans son premier roman, « Assises », où s’entremêlent faits divers et histoire d’amour interdite, l’avocate sonde la complexité des sentiments. Confidences
Par Marie-Laure Delorme
Elle semble avoir revêtu une tenue de camouflage. Tee-shirt kaki, jeans passe-partout, veste pied-de-poule, ceinture en cuir marron. Sa parole file droit. À seulement deux reprises, sur deux heures de face-à-face, le timbre de sa voix, collé aux battements de son cœur, se précipitera et se ralentira. Tiphaine Auzière passe vite sur l’échec du lycée Autrement, projet d’un établissement d’excellence ouvert à tous, dont elle fut brièvement la présidente, mais fait attention à ne pas marcher pieds nus sur une peine ensevelie lorsqu’elle parle de son père, André-Louis Auzière, mort le 24 décembre 2019. On la rencontre dans un bureau des éditions Stock. Yeux ouverts, portable fermé. L’avocate de 40 ans raconte dans « Assises », son premier roman se déroulant dans le milieu judiciaire, des destins de femmes à l’heure des choix. Tiphaine Auzière s’exprime à mots comptés, comme son personnage d’avocate. « Dans l’exercice du métier, on ne parle pas pour soi, mais pour les autres. Il faut réfléchir aux conséquences de ses phrases pour la personne que l’on défend. En famille, on essaye de tout se dire et de tout entendre. »
Tiphaine Auzière est la fille de Brigitte Macron et la belle-fille d’Emmanuel Macron. Elle garde un souvenir émerveillé de ses années en Alsace, à Truchtersheim, où elle est restée de sa naissance à 7 ans. Son père, banquier, y était en poste