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Délaissée. Persécutée. Jugée.
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Livre électronique223 pages3 heures

Délaissée. Persécutée. Jugée.

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À propos de ce livre électronique

Une enfant de la DPJ, voilà ce que je suis. Ces trois lettres me suivront toute ma vie. J’en suis marquée au fer rouge, comme du bétail.
Tout a commencé par une mère monoparentale, toxicomane et violente, et un beau-père agresseur. Ensuite, ceux qui devaient me protéger m’ont fait passer d’une famille d’accueil à l’autre, aveugles à la négligence que je subissais. Séquestrée, j’ai grugé les barreaux de mon lit pour ne pas mourir de faim. Abandonnée, j’ai cherché à être aimée à n’importe quel prix. Mais qui veut s’occuper d’une fillette avec un bagage aussi lourd ?
« Il ne faut pas s’attendre à des miracles avec une mère comme ça. Ça donne des enfants fuckés, des bons à rien. Y a rien à faire avec ce monde-là. Le mieux, c’est de la caser jusqu’à ses dix-huit ans, et de gérer ses fugues jusque-là. » Ces phrases, je les ai entendues souvent. Pourtant, elles ne résument pas qui je suis.
Malgré ce qu’on m’a répété, je sais aujourd’hui que j’ai de la valeur, une personnalité, un avenir. Et que je ne suis pas qu’un nom sur un formulaire, pas qu’un dossier d’enfant maltraitée parmi tant d’autres.
Nancy St-Laurent a été appelée à témoigner devant la commission Laurent, Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Après avoir entendu son histoire, un de ses membres lui a suggéré d’écrire un livre… celui que vous tenez entre vos mains.
LangueFrançais
Date de sortie22 sept. 2021
ISBN9782897923013
Délaissée. Persécutée. Jugée.
Auteur

Nancy St-Laurent

Nancy St-Laurent a été appelée à témoigner devant la commission Laurent, Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Après avoir entendu son histoire, un de ses membres lui a suggéré d’écrire un livre, ce qu'elle a fait.

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    Aperçu du livre

    Délaissée. Persécutée. Jugée. - Nancy St-Laurent

    Couverture du fait vécu Délaissée. Persécutée. Jugée. Écrit par Nancy St-Laurent et publié aux Éditions de Mortagne. On y voit le titre sur trois lignes, dans le haut, avec les trois premières lettres de chaque mot en rouge, formant le sigle DPJ. Au centre, la photo d'une fillette, seule, assise dos à un mur délabré.

    Nancy St-Laurent

    Délaissée. Persécutée. Jugée.

    Logo des Éditions de Mortagne

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Titre : Délaissée. Persécutée. Jugée. / Nancy St-Laurent.

    Noms: St-Laurent, Nancy, auteur.

    Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20210058072 | Canadiana (livre numérique) 20210058080 | ISBN 9782897922993 | ISBN 9782897923006 (PDF) | ISBN 9782897923013 (EPUB)

    Vedettes-matière : RVM : St-Laurent, Nancy. | RVM : St-Laurent, Nancy—Enfance et jeunesse. | RVM: Enfants maltraités—Québec (Province)—Biographies. | RVM : Enfants maltraités devenus adultes—Québec (Province)—Biographies. | RVMGF: Autobiographies.

    Classification : LCC HV745.Q8 S75 2021 | CDD 362.76092—dc23

    Édition

    Les Éditions de Mortagne

    Case postale 116

    Boucherville (Québec)

    J4B 5E6

    editionsdemortagne.com

    Tous droits réservés

    Les Éditions de Mortagne

    © Ottawa 2021

    Mise en pages et adaptation numérique

    Studio C1C4

    Maquette de couverture

    Kinos.ca

    Dépôt légal

    Bibliothèque et Archives Canada

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque nationale de France

    3e trimestre 2021

    Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

    Financé par le gouvernement du Canada

    Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL)

    Logo de l’Association nationale des éditeurs de livres

    Ce livre n’aurait jamais été possible

    sans la précieuse collaboration

    de France Poirier.

    Merci de tout cœur, France !

    Avant-propos

    J’ai eu peur presque toute ma vie. Peur d’être violée. Peur de mourir à force de recevoir des coups. Peur de me faire tuer par ceux que j’ai envoyés en prison. Peur de mourir de faim, sous la surveillance d’un adulte désigné par la loi pour me protéger. Peur de me faire enlever la garde de mes enfants. La liste est longue.

    Aujourd’hui, je mène la vie la plus normale que je puisse avoir. Je souhaite plus que tout au monde préserver cette stabilité pour ma santé mentale et, surtout, le bien-être de mes enfants. Alors pourquoi raconter mon histoire ? Pourquoi exposer au grand jour les misères qui appartiennent à un passé noir et lourd de conséquences ?

    Parce que mon « cas » – mon gros dossier d’enfant de la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse) – a servi d’exemple lors de la commission Laurent. Mon histoire est connue de plusieurs personnes. Mon nom est à jamais associé à la maltraitance, aux agressions physiques et sexuelles, à la violence et à l’abandon, et parce que les cicatrices qu’ont laissées ces deux premières décennies dans ma vie ne s’effaceront pas.

    Je suis aujourd’hui maman, et mon cœur de mère a un instinct de protection qui va au-delà de mes propres enfants. Et si mon récit pouvait changer quelque chose ? S’il pouvait améliorer le sort d’autres victimes du système ? Et s’il pouvait y avoir, pour au moins quelques-uns d’entre eux, une conclusion heureuse ?

    Mais même adulte, une peur persiste encore en moi : celle de ne pas être crue.

    Parce que mon histoire est si abominable que peu acceptent de croire que de telles choses puissent réellement se passer. Surtout pas si près de chez soi, pendant si longtemps, avec autant de témoins…

    Qu’auriez-vous fait à la place du policier ? De l’intervenante de la DPJ ? Des membres de ma famille ? Que feriez-vous si vous constatiez un jour de la maltraitance à l’endroit d’un enfant dans votre entourage ? Signaleriez-vous son cas ? Feriez-vous confiance au système ?

    À vous de lire et de constater. À votre tour de juger.

    1re PARTIE

    Mon enfance

    Elle est morte, pas moi

    Je m’en souviens comme si c’était hier. La nouvelle frappe le Québec au complet. On en parle à la télé. Il se passe un drame effroyable qui me glace le sang.

    Une petite fille est décédée après avoir été sous-alimentée, violentée et ligotée. Elle a subi des sévices pendant des années, infligés par son père et sa belle-mère, et ce, malgré le fait qu’elle était censée être suivie par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Sa mort entraîne une prise de conscience collective et une révision de tout notre système de protection des enfants.

    Le décès d’une fillette de 7 ans à Granby, le 30 avril 2019, a ébranlé la population québécoise et a soulevé des inquiétudes sur le système de protection de la jeunesse et sur le soutien aux familles en situation de vulnérabilité.

    Devant cette tragédie, le gouvernement du Québec s’est engagé à entreprendre une réflexion qui porte non seulement sur les services de protection de la jeunesse, mais également sur la loi qui l’encadre, sur le rôle des tribunaux, des services sociaux et des autres acteurs concernés.

    Le 30 mai 2019, il confiait ce mandat à une commission spéciale sous la présidence de madame Régine Laurent1.

    Plusieurs points sont soulevés durant cette commission d’enquête. On fait, par la même occasion, la lumière sur le travail de la DPJ. On relève notamment que, trop souvent, les enfants se retrouvent devant des professionnels qui ignorent leur réalité, et sont représentés par des avocats qui ne les écoutent même pas.

    Parce que mon histoire comporte beaucoup de similitudes avec le cas de cette enfant martyre, je suis appelée à témoigner de mon expérience personnelle devant la commission Laurent. Tout au long de mon récit, la commissaire reste pétrifiée. Ma belle-famille salue mon courage. Ce n’est jamais facile de faire l’étalage de ses blessures. On me suggère fortement d’écrire un livre sur mon calvaire. Un livre pour mettre en mots des images qu’on ne saurait voir. Un livre pour passer un message. Un livre pour ouvrir les yeux des gens sur les horreurs perpétrées contre des enfants.

    Ç’aura pris un mois, un seul, au gouvernement pour mettre sur pied une commission d’enquête à la suite de cette triste nouvelle. Il faudra un an pour avoir le rapport.

    Personnellement, j’ai vécu trente ans de souffrances exactement dans le même contexte. Ce drame effroyable m’a complètement bouleversée, entre autres parce que cette petite fille de 7 ans est morte, et pas moi.

    Je ne cesse de me demander combien d’enfants ont pu vivre des histoires similaires. Pourquoi, depuis la mort du petit garçon de 22 mois au Lac-Saint-Jean trois ans plus tôt, croyait-on à un cas isolé ?

    Même si je n’ai pas de réponses à ces questions, je peux, en tant que victime, dénoncer. Encore. Vous l’apprendrez dans ces pages : j’ai dénoncé plusieurs fois, envoyé des malfaiteurs en prison, payé cher en coups pour avoir appelé la police, mais aussi souvent que j’en ai eu l’occasion et le courage, j’ai fait ce qu’il fallait pour réclamer justice. Au moins, pour essayer.

    Contrairement à cette fillette de Granby, j’ai la chance de raconter mon histoire. D’appuyer les horreurs par des faits. Aujourd’hui, j’ai 34 ans. Je suis maître de mon existence, enfin.

    Louise

    J’ai quatre semaines quand la police vient à mon secours pour la première fois. Quand tu es un bébé, ce sont les autres qui doivent se charger de dénoncer les comportements inadéquats de tes parents. Moi, je n’ai pas de père. Et ma mère n’en est pas une.

    Louise, c’est ma mère biologique. Mais avant tout, c’est une toxicomane, une manipulatrice, une femme violente. C’est aussi une récidiviste, parce qu’avant moi, Louise a abandonné un fils.

    J’étais loin d’être « planifiée ». Ma mère avait oublié qu’elle avait déjà un enfant quand, des années plus tard, entre deux lignes de coke parfumées d’effluves de joint, avec une robe empruntée et une gueule de bois, elle s’est mariée. À peine un an plus tard, elle se retrouve à Noël avec un p’tit Jésus sur les bras. Loin d’être un cadeau, ce bébé-là.

    Un nouveau-né, ça pleure. C’est sûr que moi, je pleure sans arrêt. Privée de contacts humains, de caresses, de sécurité, je suis en sevrage depuis ma naissance. Accro à la drogue que je recevais dans l’utérus, je ne dors pas. Les rares fois où je dors, je me réveille en sursaut avec des cris stridents. Devant son homme, Louise tente de faire bonne figure, mais dès qu’il a le dos tourné, elle enferme son rejeton dans le placard pour ne pas l’entendre. Louise préfère de loin ignorer les cris du bébé pour répondre à ses propres besoins, beaucoup plus importants, de consommation. Elle range le bébé le temps de s’oublier avec une ligne dans le nez ou une aiguille dans le bras. Le hic dans sa technique, c’est qu’une fois gelée, elle oublie qu’elle a un enfant. Puisque nous habitons seules toutes les deux, il n’y a personne pour le lui rappeler. Je ne suis pas sûre qu’elle sache même ce que cela signifie, avoir un enfant.

    Faut croire qu’il y a des avantages à habiter dans un logement mal insonorisé, trop petit et trop près des voisins. Un nourrisson qui pleure du lever du soleil au coucher de la lune, ça dérange les voisins, et quand ça les dérange trop, ils appellent anonymement le 911.

    Selon les notes détaillées du rapport de police intégré à mon dossier de la DPJ (que j’ai lu une fois adulte), c’est comme ça qu’un matin, des policiers ont réussi à tirer Louise de son sommeil éthylique, et ce, après avoir longuement cogné à la porte. Ils sont alors entrés dans le logis. Une soue à cochons. Ça sent l’urine et le pot. Ils y trouvent un poupon d’un mois, une petite fille déshydratée et sans tonus ; sa mère a négligé/oublié de la nourrir. Il faut faire vite, son petit corps est en détresse. Les yeux clos, elle ne bouge pas, son souffle est à peine visible, elle ne pleure plus.

    Je viens de venir au monde, et je suis déjà en train de mourir.

    Je passe de longs jours à l’hôpital. Je me bats pour rester en vie. Il n’y a pas de remède miracle pour sauver les bébés d’une maman intoxiquée. Le protocole est suivi, c’est un premier signalement, sans plus, parce que dès que je vais mieux, les services sociaux me rendent à ma mère.

    Louise vit de l’assistance sociale. Chaque mois, c’est la même histoire. Elle attend son chèque pour éponger sa dette au pusher du coin. Le frigo se remplit d’alcool et du strict minimum pour nourrir un bébé qui chiale. Tout le temps.

    Qu’est-ce qu’elle va bien pouvoir faire de moi ? Rien. Elle ne fait rien justement. Je reste là, par terre ou dans un coin. Pas un jouet, pas un regard, pas un câlin. L’appartement empeste la cigarette, des restes de pizza traînent au sol et régalent les coquerelles, les punaises et les rats. Il y a de la moisissure sur les murs et le désordre est ahurissant. Insalubre, le mot est faible.

    Ça va prendre un autre quatre semaines pour que quelqu’un remarque que ça ne tourne pas rond, et que la malveillance est la seule attention que l’on porte à cet enfant qui vient de naître. J’ai donc deux mois quand quelqu’un s’avise de faire une plainte à la DPJ. Force est de constater que je ne reçois pas les soins nécessaires au développement d’un jeune bébé. Je n’ai, entre autres, pas de berceau ; je dors dans un tiroir de bureau, directement sur le bois. Confinée à cet espace, sans stimulation aucune, la probabilité de souffrir d’un certain retard de croissance est forte, tant sur le plan physique que psychologique. Des fonctionnaires viennent sur place pour vérifier les dires des plaignants et pour remplir un rapport d’incident. Apparemment, ils jugent les conditions acceptables, puisque je reste là.

    Comment est-ce possible ? Je ne le comprends toujours pas. Ma mère est complètement dérangée, c’est un fait établi, mais ces gens sont censés, eux, faire preuve de jugement. Est-ce qu’ils ont eu un drôle de sentiment en repartant ? Ont-ils repensé à ce nourrisson laissé derrière, qui recevrait encore moins qu’au moment de leur visite ?

    Il n’y a pas de limite pour ma non-mère. Louise continue de respirer sa poudre et de flotter. Munie d’une planche de Ouija, elle parle aux morts… et ils lui répondent ! Lors de ses séances de pseudo-spiritisme, elle sort de son corps et plane. Un soir de pleine lune, prise dans un delirium d’épouvante, elle hurle si fort que les voisins appellent les services d’urgence. Dans sa démence, elle croit que je suis possédée du démon ; je suis l’épouse de Satan, vengeresse des Enfers, venue pour la tuer de mes gencives sans crocs. Elle est affolée et répète sans arrêt aux policiers : « Elle va me tuer ! Au secours ! Elle va me tuer ! » J’ai 6 mois.

    Cette fois, les services sociaux me prennent en charge. Je suis (enfin) en danger à leurs yeux. Cette femme est malade. Et c’est le troisième signalement à la DPJ depuis ma naissance, en vingt-quatre semaines ; me semble que juste ça, c’est assez alarmant.

    Ce n’est pas facile de trouver un foyer pour un bébé décharné qui n’a que la peau sur les os. En prime, je ne dors pas et je pleure tout le temps. Mes grands yeux noirs dévorent mon visage et mes cheveux me donnent l’air d’un hérisson. Je viens avec des terreurs nocturnes, des troubles d’alimentation et des problèmes d’attachement. Bref, j’ai besoin de BEAUCOUP d’attention. À six mois, j’ai déjà vécu plus de malheurs que certaines personnes n’en connaîtront jamais dans toute leur vie.

    Alors, comment me trouver une famille d’accueil ? Les gens qui cherchent un enfant à adopter rêvent d’une famille et désirent cumuler les moments de bonheur et les souvenirs heureux. Moi, je ne suis pas sur une liste d’adoption, car je ne réponds pas aux critères ; mon passé est plus lourd que moi. Je suis comme de la marchandise en solde qu’on garderait dans le backstore.

    Quoi faire alors ? Me placer ? Mais où ? Me placer en attendant ? En attendant quoi au juste ? Il n’y a pas mille solutions.

    Une famille m’accueille « pour essayer », mais je ne passe pas le test. Je ne fais pas l’affaire. Je demande beaucoup trop de soins, trop d’égards et de bienveillance. Ils ne s’attendaient pas à devoir s’investir autant. Déçus, ils préfèrent me remettre sur le marché et choisir un autre poupon.

    Chaque fois, ce sera la même histoire. Je ne sais pas et je ne saurai jamais combien de gens ont « essayé » de me garder avant de me retourner à la DPJ. Le résultat, par contre, je le connais, j’en suis marquée au fer rouge. Ballottée d’un endroit à l’autre, je ne reconnais jamais un visage rassurant. Je me retrouve souvent seule dans des endroits inquiétants. Très tôt, insidieusement, mon cerveau réagit à l’abandon… et s’y acclimate.

    Le sentiment d’être rejetée s’imprime dans mon ADN.

    Je suis un vrai dossier, mais juste un numéro

    Mon dossier est classé prioritaire à la DPJ. Malgré l’urgence de me trouver une famille d’accueil, il n’y a toujours personne qui se manifeste. « Mère toxicomane », « négligence parentale », « comportement dérangeant » sont des termes qui, couchés sur du papier, découragent les mieux intentionnés. J’ai 1 an.

    C’est donc après une profonde analyse de la situation que des bureaucrates compétents en arrivent à la conclusion que je suis mieux de rester avec ma mère. Les parents biologiques sont donc les seuls à ne pas pouvoir se débarrasser de leurs enfants ?

    Si on lui accorde une aide financière pour moi, se disent-ils, Louise pourrait être en mesure de me reprendre. C’est une façon assez arbitraire de résoudre une situation où la santé d’un enfant est en jeu. C’est une chose de vouloir me retourner chez maman, mais elle, souhaite-t-elle vraiment que je revienne ? Est-ce que c’est ce qu’il y a de mieux à faire ? C’est une question dont personne ne semble se soucier. Il fallait me caser. C’est fait.

    L’argent, dans tous les cas, est bienvenu. Me revoilà avec maman. On habite dans un quartier peu fréquentable, Louise connaît

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