Il a refusé d’entrer au gouvernement en tant que ministre des Armées. Rencontre avec celui qui défend ses idées avec toujours autant de conviction
« C’est une grande liberté de pouvoir dire non. Je suis construit comme ça, je ne peux pas faire semblant »
Interview Laurence Ferrari
Paris Match. Vous n’avez pas de regret de ne pas être entré au gouvernement ?
François Bayrou. Non. Mon idée était de n’accepter un ministère que dans un secteur difficile et en crise profonde. J’en avais identifié deux : l’éducation, avec la crise de confiance si lourde dont l’école souffre aujourd’hui ; et la question démocratique, les rapports entre citoyens et pouvoir, entre ceux qui se battent en bas et ceux qui décident en haut. Nous n’avons pas pu nous mettre d’accord sur ces sujets. Et donc cela n’aurait pas eu de sens. Je ne cherche pas de galons, je ne fais pas carrière, je veux m’occuper de l’essentiel. Mon engagement, c’est la crise de la France depuis plus de vingt ans. Et, aujourd’hui, même de l’Europe et de l’Occident.
Pour vous, c’est aussi large que ça ?
On croit toujours que ce qui nous arrive ne concerne que nous, que ce sont des phénomènes franco-français. Mais regardez les États-Unis, par exemple, ils vivent une forme de sécession d’une partie du peuple contre ceux qui exercent les fonctions du pouvoir, qu’il soit