L'ONU face aux victimes: La compétence pénale des États contributeurs de troupes
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À propos de ce livre électronique
Les opérations de maintien de la paix sont loin de toutes bien se dérouler...
Les missions de maintien de la paix des Nations Unies font face à des défis importants, surtout depuis la montée des conflits intraétatiques et les mandats plus complexes adoptés par le Conseil de sécurité. Les opérations de paix doivent maintenant, non seulement assurer la sécurité des populations civiles, mais aussi contrôler et faire respecter les droits humains. La situation se complique lorsque les soldats de paix et le personnel civil international en viennent à commettre eux aussi des crimes ou manquent à leurs obligations dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Ce livre nous fait rentrer dans le méandre des opérations de maintien de la paix, en manifestant les causes de leurs faiblesses lorsqu'elles sont tributaires à l’exercice de la compétence pénale par les États contributeurs de troupes. Il traite également de l’inaffectivité de la réparation des victimes des fautes graves commises par les soldats de paix.
Plongez dans la complexité des missions de l'ONU !
À PROPOS DE L'AUTEUR
Michel Mugaruka Kaboyi est Directeur du Centre de Recherche sur les Opérations de Maintien de la Paix, Magistrat et membre de l'Association internationale des procureurs et poursuivants francophones (AIPPF). Fort de son expérience dans la gestion des conflits touchant aux opérations de maintien de la paix, il travaille comme partenaire des Nations Unies dans la prévention des actes d'exploitation et d'abus sexuels dans les missions de paix de l'ONU. Il est également auteur de plusieurs publications scientifiques et réside à Kinshasa.
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Aperçu du livre
L'ONU face aux victimes - Michel Mugaruka Kaboyi
ÉPIGRAPHE
On se figure que la justice amènera la paix parce qu’on croit qu’elle peut tuer la guerre. C’est plutôt le contraire qui est vrai : le règne de la justice suppose la paix. Dans une atmosphère saturée de passions, de rivalité et d’esprit belliqueux le juge est impuissant, car le droit qui est son arme perd toute sa valeur devant la force.
N. Politis, la justice internationale, p. 253.
Il n’y aura pas de paix sur cette planète tant que les droits de l’homme seront violés en quelque partie du monde que ce soit.
René Cassin, Déclaration universelle des droits de l’homme
La paix est un phénomène global, elle est l’affaire de tous et pas de la seule ONU… Le rôle des Nations Unies dans le maintien de la paix doit être transcendé. L’ONU doit élaborer et diffuser ce que l’on pourrait appeler une pédagogie de la paix… Le maintien de la paix doit être compris à la fois comme une préoccupation constante et comme une tâche de longue haleine. Il nous impose une action globale et permanente. Il ne doit pas faire de nous des activistes de l’instant, mais des volontaristes de la durée.
Boutros Boutros-Ghali, 1993.
REMERCIEMENTS
Pour sa collaboration scientifique, je remercie le coordonnateur du Centre de recherche sur les opérations de maintien de la paix (COP), Monsieur Alfred DIBANDI NZONDOMYO.
Pour avoir accepté à la première occasion, et ainsi sans broncher, à préfacer notre ouvrage, pour ainsi honorer la science et le scientifique, je remercie Monsieur Jérôme KITOKO KIMPENE.
Pour ses orientations, le Professeur Jean-Pierre MAVUNGU MVUMBI-di-NGOMA lira en cet ouvrage l’aboutissement d’un long travail pour la réalisation duquel il est complice.
Pour ses conseils, je remercie le Professeur Philippe KAYUMBA NKUDI SULTAN.
Un digne remerciement à toute ma famille, particulièrement à mon épouse Alliance NABINTU ainsi qu’à mes enfants Mégane KABOYI, Morgane KABOYI et Jean Michel KABOYI. Un hommage cordial à mon père Lambert KABOYI et à ma mère Joséphine VUMILIYA.
Michel MUGARUKA KABOYI
PRÉFACE
L’ONU face aux victimes : La compétence pénale des États contributeurs de troupes de l’Organisation des Nations Unies à l’épreuve des droits des victimes est une œuvre scientifique très révélatrice et pointilleuse, résultant des recherches d’un juriste plus ingénieur social que pontife¹. L’ONU, créée au sortir de la deuxième guerre mondiale et tirant les leçons des expériences d’impuissance de la Société des Nations, du désastre que représente le traité de Versailles et du rôle de la crise de 1929 dans son engrenage ultérieur, a le double mérite de mettre en place une juridiction permanente dont le statut fait partie intégrante de sa charte constitutive, d’une part, et d’instituer un système de sécurité collective autonome, d’autre part.
Les Nations Unies font du maintien de la paix et de la sécurité internationales, plus que de la démocratie, le constate l’auteur avec raison, « le substrat sotériologique de tout leur système (…), la motivation première et le refrain de toutes leurs actions ».
De tous les organes statutaires de l’ONU, le Conseil de sécurité est le garant des compétences liées à la paix et à la sécurité internationales. Dans ce sens, l’auteur affirme que : « le principe matriciel à placer au frontispice de la notion de maintien de la paix et de la sécurité internationales doit être la charge principale que les États membres assignent au Conseil de sécurité, à travers l’article 24 de la Charte de l’ONU », tenant compte du rôle majeur de l’Assemblée Générale et des autres organes principaux actifs, dans la construction de l’édifice démocratique international.
Les conflits armés internationaux, pour la résolution desquels la Charte s’évertue dans son ordonnancement, laissent vite place à des conflits armés non internationaux, à des tensions ethnico-tribales et religieuses et à des attaques et suicides terroristes. Le souci d’adaptation de la Charte a conduit à l’application de son arsenal juridique dans ces situations originellement en marge de ses considérations : d’abord sous le chapitre VI, avec des actions d’interposition de type FUNU I ou d’observation de type ONUST ou MONUC, du moins dans sa configuration première. Sous le chapitre VII, l’on prévoit des actions contraignantes entrainant l’usage de la force, soit sur le plan tactique, avec l’autorisation du Conseil de sécurité et le consentement préalable de principe des États, dans les opérations de maintien de la paix dites robustes, soit dans l’activité opérationnelle et dans les opérations d’imposition de la paix. Enfin, dans la perspective d’actualisation opérationnelle des actions onusiennes, tout en conservant la fidélité spirituelle de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité reste favorable aux coalitions d’États ou à des organisations régionales (chapitre VIII) pour restaurer la paix dans les conflits complexes ou régionaux.
Ces entreprises ont vite pris le nom des opérations de maintien de la paix, vacillant historiquement entre les chapitres VI et VII, avant de se stabiliser, comme il peut être constaté dans les mandats édictés ces dernières années, dans le chapitre VII de la Charte. Ces opérations ont évolué et leurs champs d’application invitent constamment à une analyse casuistique, mieux spatio-temporelle. Car, chaque opération a ses missions spécifiques, qui changent et qui s’adaptent au même rythme que le processus de pacification dans l’État, où se déroulent lesdites opérations.
Ce processus est rendu possible grâce aux soldats que les États membres mettent à la disposition des Nations Unies : les Casques bleus. Ceux-ci, totalement pris en charge par l’ONU, sous le drapeau de laquelle ils agissent, ne répondent de leurs faits pénaux que devant les juridictions de leurs États d’envoi. Or, la déontologie des fonctionnaires internationaux renseigne que les fonctionnaires, statutaires ou contractuels, jouissent d’une indépendance totale vis-à-vis des États tant d’envoi que de séjour, des États membres de l’Organisation, des autres institutions internationales et des autres États. Bien plus, le fonctionnaire international n’est redevable qu’à la seule Organisation qui l’emploie : c’est le principe du loyalisme du fonctionnaire international.
L’on se poserait, dès lors, la question de savoir si la compétence pénale exclusive des États contributeurs de troupes ne porte pas entorse au principe sus-énoncé, si cette exclusivité n’est pas la conséquence d’une absence institutionnelle, voire structurelle, dans l’architecture des Nations Unies et si le sort des populations civiles victimes est pris en compte.
Avec un état d’âme scientifiquement construit et sans pudeur diplomatique, l’auteur, chercheur affermi et expert des opérations de maintien de la paix, peint le fond escamoté du tableau des opérations de maintien de la paix, utilisant son expérience Congolaise comme toile de fond du tableau des perspectives structurelles et institutionnelles, fruit d’une longue cogitation intellectuelle.
Somme toute, cet ouvrage est une alerte et une solution scientifiquement démontrées, face à la métastase cancéreuse des abus et exploitations sexuels de temps en temps observés et, ici analysés par l’auteur qui désapprouve tant la faiblesse des dispositions juridiques et judiciaires que l’inexistence des mécanismes de protection et de réparation en faveur des victimes.
Mon souhait est que cet ouvrage, considéré, d’une part, comme une prescription scientifique qui brise la glace de l’impunité, marquée par la léthargie systémique des Nations Unies durant les sept décennies passées, et, d’autre part, destiné à la consommation internationale (et nationale), et particulièrement à ceux qui sont intéressés par des questions de l’organisation des Nations Unies, de ses opérations de paix et leurs succès, histoire, échecs, revers, défis et perspectives, soit exploité par le management des Nations Unies, tout agent des Nations Unies et tout obsédé textuel.
Jérôme KITOKO KIMPELE
Premier Président de la Cour de Cassation
1 Lire CUBERTAFOND, B., La création du droit, Paris, Ellipses, 1999, P. 4 (Préface) : notre époque, à ses yeux, « a plus besoin de Juristes Ingénieurs Sociaux que de Juristes Pontifes ».
AVANT PROPOS
Le présent ouvrage assis sur les opérations de maintien de la paix emporte une kyrielle de matières connexes à celle-ci.
Aujourd’hui définies comme un moyen de rétablir les conditions d’une paix durable dans les pays déchirés par des conflits, les opérations de maintien de la paix ont connu une évolution d’abord dubitable, avant la guerre froide, avec des forces essentiellement interposantes, ensuite paralysée, pendant la guerre froide, et, bien après, spectaculaire et multiforme. Sa naissance et son évolution (section 1ère), traverse, au-delà ses notions (A) basiques, la terre innovante de la belle aventure de conflits de type nouveau (B) à la base de sa naissance (§1). Les différentes générations des opérations de maintien de la paix et les diverses techniques de missions, orientées par le mandat, n’ont conduit qu’à une analyse pluridisciplinaire et parallèle, vite diluée dans l’interdisciplinarité, des approches diachronique (A) et opérationnelle (B) des opérations de maintien de la paix, lesquelles ont permis de cerner les manifestations actuelles (C) de l’évolution des opérations de maintien de la paix (§2).
Quoi qu’il en soit, ces opérations sont le plus souvent le résultat d’un tandem coopératif entre les États (§1) et l’ONU (§2), dont les rôles (section 2ème) sont lisibles, pour les uns, sur le plan politico-juridique (A) et financier (B) et, pour les autres, avant (A) et pendant (B) l’opération, dans la concrétisation du mandat abstrait, et à la fin (C), dans l’extinction de la mission. L’auteur n’épargne pas les Nations Unies des faiblesses (D) qu’accuse son système pour rendre effectif ses rôles salvateurs.
Au regard de toutes les considérations supra-reprises, nous pouvons noter que l’étude de la naissance et de l’évolution des opérations de maintien de la paix, ainsi que celle des rôles des États et de l’ONU (Chapitre I) dans ces opérations a planté le décor théorique et normatif en filigrane, pour mieux baliser l’entame de l’épineuse problématique de la place des victimes dans les opérations de maintien de la paix (chapitre II).
Pour répondre à la question de l’ignorance ou de l’inconsidération des victimes dans ces opérations, il faut avant tout propos passer au peigne fin les faits d’inconduite dans la législation onusienne (§1), particulièrement sous leur forme abracadabrante d’exploitation et d’abus sexuels (§2), appelant ainsi à une résurrection inouïe de la théorie générale sur la responsabilité des organisations internationales (§3), permettant, tous, d’établir l’état de victimes dans les opérations de maintien de la paix (section 1ère).
Le mérite intrinsèque de cet ouvrage est constitué des perspectives structurelles et institutionnelles efficientes pour la protection des victimes des (dans les) opérations de maintien de la paix, avec une mise en exergue de l’expérience des victimes présumées des faits commis par les soldats de paix congolais de la MINUSCA (section 2ème), sous les déclinaisons logiques et ontologiques de l’effectivité de la répression des casques bleus (§1), des perspectives (§2) proprement dites, avant d’analyser le principe de réparation (§3), conséquence de tout établissement de responsabilité.
Michel MUGARUKA KABOYI
Sigles et abréviations
A.P.R.O.N.U.C. : Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge
A.T.N.U.T.O. : Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental
AFDI : Annuaire français de droit international
art. : Article
AUF : Agence universitaire francophone
AVCRP : Association des victimes des crimes et répressions politiques au Tchad
BSCI : Bureau des services de contrôle interne
CAPG : Centre africain de paix et gouvernance
C.E.D.H. : Cour européenne des droits de l’homme
C.E.E.A.C. : Communauté économique des États de l’Afrique centrale
C.I.C.R. : Comité international de la Croix-Rouge
C.I.J. : Cour internationale de justice
C.I.R.G.L. : Conférence internationale sur la région des grands Lacs
C.P.I. : Cour pénale internationale
C.P.J.I. : Cour permanente de justice internationale
C.S : Conseil de sécurité
CAI : Conflit armé international
CANI : Conflit armé non international
CDI : Commission du droit international
CEDESURK : Centre de documentation de l’enseignement supérieur, universitaire et recherche de Kinshasa
CERJI : Centre d’échange pour des réformes juridiques et institutionnelles
chap. : Chapitre
coll. : Collections/Collaboration de
COP : Centre de recherche sur les opérations de maintien de la paix
Dir. : Sous la direction de
Doc. off. NU : Document officiel des Nations Unies
DUC : Division universitaire CIACO
EAS : Exploitation et abus sexuel
Éd. : édition
Ed. : Éditions
et al. : et aliis
EUE : Éditions Universitaires européennes
F.I.S.N.U.A. : Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abiyé
F.O.R.P.R.O.N.U. : Force de protection des Nations Unies
F.U.N.U. : Force d’urgence des Nations Unies
FIDH : Fédération internationale des droits de l’homme
FRPI : Force de résistance patriotique de l’ITURI
HRW : Human right watch
ILA : International law association
INTERFET : Force international pour le Timor oriental
IOC : capacité opérationnelle initiale
J.-C. : Jésus-Christ
loc. cit. : Locus citatus
M.I.N.U.A.D. : Opération hybride de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour
M.I.N.U.K. : Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo
M.I.N.U.L. : Mission des Nations Unies au Liberia
M.I.N.U.R.S.O. : Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental
M.I.N.U.S.C.A. : Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique
M.I.N.U.S.M.A. : Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali
M.I.N.U.S.S. : Mission des Nations Unies au Soudan du sud
M.I.S.C.A. : Mission internationale de soutien à la République centrafricaine
M.O.N.U.C. : Missions d’observation des Nations Unies au Congo
M.O.N.U.S.C.O. : Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo
MICOPAX : Mission de consolidation de la paix en Centrafrique
O.N.U. : Organisation des Nations Unies
O.N.U.C. : Opération des Nations Unies au Congo
O.N.U.C.I. : Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire
O.N.U.S.O.M. : Opération des Nations Unies en Somalie
O.N.U.S.T. : Organisme des Nations Unies pour la Surveillance de la Trêve
O.U.A. : Organisation de l’unité africaine
OMP : Opération(s) de maintien de la paix
Op. cit. : Opus citatus
OPJ : Officier de police judiciaire
OTAN : Organisation du traité de l’Atlantique Nord
P : Page
PIDCP : Pacte international relatif aux droits civils et politiques
pp. : Pages
PUAM : Presses universitaires d’Aix-Marseille
PUC : Presses Universitaires du Congo
PUF : Presses Universitaires de France
RCA : République Centrafricaine
RDC : République Démocratique du Congo
Rés. : Résolution
RGDIP : Revue générale de droit international public
RGDJ : Revue générale de droit et de jurisprudence
RQDI : Revue québécoise de droit international
S.A.D.C. : Southern Africa Development Community
S.D.N. : Société des Nations
SDS : stocks stratégiques pour le déploiement rapide
SFAE : Département fédéral des affaires étrangères suisse
SGNU : Secrétaire général des Nations Unies
Sofa/Soma : statut des forces ou statut de la mission
SOPs : Règles et procédures opérationnelles
SPRI : Stockholm international peace research institute
T.P.I.R. : Tribunal pénal international pour le Rwanda
T.P.I.Y. : Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie
T.S.S.L. : Tribunal spécial pour la Sierra Leone
U.A : Union africaine
U.N.F.I.C.Y.P. : force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre
UB : Université de Bruxelles (Éditions)
UCL : Université Catholique de Louvain
URSS : Union des Républiques socialistes soviétiques
USA : United States of America
UPN : Université pédagogique national
Vol. : Volume
INTRODUCTION
Le terme opération de paix vient s’ajouter à une liste déjà longue de vocables désignant les différentes formes d’interventions dans les conflits armés en vue de contribuer à leur résolution. Cette adjonction répond à un besoin : celui d’un concept suffisamment large pour embrasser l’ensemble du spectre des activités déployées en soutien à un processus de paix¹.
Ces dernières années, la multiplication des opérations, l’accroissement de leur taille, la variété des contextes des mandats et des acteurs impliqués ont assez logiquement débouché sur une inflation conceptuelle d’autant plus difficile à cerner que le choix des vocables est souvent chargé d’enjeux politiques².
Ainsi, le concept le plus fréquemment utilisé – opération de maintien de la paix – ne peut-il aujourd’hui être employé sans l’adjonction d’un qualificatif : « traditionnel », « robuste », « élargi », etc.
Quoi qu’il en soit, le maintien de la paix et de la sécurité internationales demeure, avant, pendant et après la création de l’ONU jusqu’à nos jours, le substrat sotériologique du système onusien, sinon la motivation première et le refrain de toutes ses actions.
La Charte onusienne nous renseigne que le but premier de l’ONU est de « maintenir la paix et la sécurité internationales » et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et de réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix.³ »
Dans cette optique, nous sommes d’avis avec Pierre-Marie Dupuy etYann Kerbat que l’objet principal de la Charte de l’ONU est en effet de mettre au service