Oleksandra Matviïtchouk et ses collaborateurs du Centre pour les libertés civiles (CLC) ont recensé tous les crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine depuis l’annexion de la Crimée et l’occupation du Donbass en 2014. Un incroyable travail de fourmi… auquel personne n’a prêté attention. Du moins jusqu’à ce que son ONG basée à Kiev reçoive le prix Nobel de la paix 2022, avec le militant des droits de l’homme biélorusse Ales Bialiatski (qui dirige l’ONG Viasna) et l’organisation russe Memorial, qui préserve la mémoire des victimes du pouvoir soviétique. « Toutes les victimes – et il y en a des dizaines de milliers – ont le droit à la justice », martèle cette élégante avocate de 39 ans, qui sera à l’honneur de la cérémonie officielle du comité Nobel pour la paix à Oslo (Norvège) le 10 décembre. La lauréate entend désormais employer sa notoriété à promouvoir la mise en place d’un « tribunal pour Poutine ». Verbatim.
Sur la barbarie russe
« La guerre, rappelons-le, n’a pas démarré en février 2022, mais en février 2014. Durant toutes ces années, la voix de ceux qui travaillent pour les droits de l’homme en Ukraine et dénoncent les crimes de guerre et demandent justice n’a pas été entendue. La Russie a commencé