Henri Guaino: « Il n’est pas du tout sûr que la société russe craque la première »
EN MAI, DANS UNE TRIBUNE TRÈS COMMENTÉE parue dans Le Figaro, il fut l’une des premières personnalités françaises à avertir contre une escalade de la guerre en Ukraine, tout en critiquant l’expansion de l’Otan. Comme Henry Kissinger ou John Mearsheimer aux Etats-Unis, le gaulliste Henri Guaino entend se placer sur le plan du réalisme plutôt que celui de la morale. Quatre mois plus tard, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy dénonce plus que jamais le « jusqu’au-boutisme » et l’absence de débat sur cette guerre. Il répond à Volodymyr Zelensky qui, dans L’Express, a affirmé vouloir reconquérir la Crimée. Entretien.
En mai, vous évoquiez le risque d’une « escalade incontrôlée » en Ukraine. Estimez-vous que l’évolution de la guerre vous ait donné raison?
Quand j’ai écrit cette tribune, j’étais inquiet de voir que les Etats-Unis et l’Europe étaient engagés dans une surenchère qui pouvait conduire à une catastrophe. J’ai voulu rappeler que la leçon de l’histoire des conflits est que la guerre est une escalade dans la violence qui peut conduire n’importe qui à accomplir des actes qu’il aurait auparavant considérés comme inimaginables. En se lançant dans une surenchère de réactions, sans tenir compte de cette montée aux extrêmes d’une violence imprévisible qui est inhérente à la guerre, les dirigeants occidentaux se laissaient entraîner dans une pente très dangereuse, sur fond d’arsenaux nucléaires. Quatre mois plus tard, tout
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