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Éclats de vie: Recueil de poèmes
Éclats de vie: Recueil de poèmes
Éclats de vie: Recueil de poèmes
Livre électronique125 pages44 minutes

Éclats de vie: Recueil de poèmes

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À propos de ce livre électronique

Elle était belle comme un soleil
Qui eut élu son domicile
En Estonie ou à Sarcelles,
Un diamant dans du grésil.
C’était à Lille
La belle ville
C’était à Lille,
Qu’elle fleurissait.

Recueil de poèmes, rimés en six ou huit pieds et quelques libertés, Éclats de vie est un voyage dans la vie, abordée sous l’angle du temps : tantôt le passé, tantôt le futur, rarement le présent. Il est une invitation suggérée, mais jamais exprimée, à vivre pleinement l’instant.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Benoît Van Der Hauwaert, lauréat du prix Desrousseaux 2020, utilise les mots pour décrire sa perception de la vie, de l’existence, du monde.
LangueFrançais
Date de sortie7 sept. 2021
ISBN9791037733542
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    Aperçu du livre

    Éclats de vie - Benoît Van Der Hauwaert

    Éclats de vie qui file

    Le bistrot

    Par un soir de beuverie,

    Tous les quatre au bistrot,

    Un soir de féérie,

    Où tous les mots sont gros,

    On a repeint la terre,

    Tâchée de varicelle,

    Et chanté de vieux airs

    Sur un violoncelle.

    Les étoiles ont prié

    Pour qu’on fasse silence.

    Dehors les peupliers,

    Dressés comme des lances,

    Vibraient d’indignation,

    Scandant nos quatre noms,

    Promettant punitions,

    Vengeance et sans pardon.

    Les hiboux de la nuit,

    Aux yeux d’illuminés,

    Annulèrent leur sortie,

    Se privant de dîner.

    Les matous du quartier,

    En rut à cette époque,

    Par nos voix, effrayés,

    Éjaculèrent précoce.

    Et nous, continuant

    Nos folles libations,

    Nous étions chats-huants,

    Hurlant : Libération !

    Usant des mots menteurs

    Et des phrases débiles,

    Nous étions des marcheurs,

    Des passeurs d’Évangile.

    Et le monde s’y pliait,

    Des gens, reconnaissants,

    Venaient nous supplier,

    En priant plus avant.

    Nous apportions l’amour

    À la femme quittée,

    Et passions par le four

    Les dettes non acquittées.

    Les puceaux par magie

    Se faisaient libertins,

    Et les impôts promis

    Devenaient incertains.

    Allions-nous réussir

    Là où tous échouèrent ?

    Allions-nous les punir,

    Les faiseurs de misère ?

    Mais nous étions trop seuls,

    Ils étaient si nombreux,

    Plus que paille en la meule

    Qui craint si fort le feu.

    Le vieux monde, attaqué,

    Vite, en eut plein les burnes :

    Les flics ont débarqué

    Pour tapage nocturne.

    La morale de l’histoire :

    Pour promettre la lune,

    Mieux vaut ne pas trop boire,

    Sinon on prend des prunes.

    Mais à l’inverse, à jeun,

    Et un peu entraîné,

    On vend des lendemains

    Qu’on n’ose imaginer.

    Rencontre à Lille

    Elle bossait à Intermarché

    Sur des horaires un peu pignoufs,

    Le sentiment d’être arnaquée,

    Dans ces rayons où l’on étouffe.

    C’était à Lille

    La belle ville,

    C’était à Lille,

    Qu’elle travaillait.

    Il arrivait en Parisien

    Pour un master à la Catho,

    Il arrivait tout droit d’Enghien

    Où les maisons sont des châteaux.

    C’était à Lille

    La belle ville,

    C’était à Lille,

    Qu’il étudiait.

    Elle avait les lèvres en feu

    D’avoir hurlé dans les manifs,

    Elle détestait les fastueux

    Et leurs discours expéditifs.

    C’était à Lille

    La belle ville,

    C’était à Lille,

    Qu’elle combattait.

    Il avait son plan de carrière,

    Ses stages prévus à l’étranger,

    L’évolution de ses salaires

    Évaluée et programmée.

    C’était de Lille

    La belle ville,

    C’était de Lille,

    Qu’il s’élançait.

    Elle était belle comme un soleil

    Qui eut élu son domicile

    En Estonie ou à Sarcelles,

    Un diamant dans du grésil.

    C’était à Lille

    La belle ville,

    C’était à Lille,

    Qu’elle fleurissait.

    Il était raide et bien bâti,

    Habitué des sports d’hiver,

    Le corps moulé en beaux habits,

    Le maintien droit et l’œil sévère.

    C’était à Lille

    La belle ville,

    C’était à Lille,

    Qu’il grandissait.

    Elle le croisa rue Masséna,

    Du côté de la Préfecture,

    Le pas flottant, tout tralala

    De s’être pris une biture.

    C’était à Lille

    La belle ville,

    C’était à Lille,

    Un pur hasard.

    À travers son regard vitreux

    Il ne vit qu’une tourterelle,

    Un oiseau bleu venu des cieux

    Pour l’embrasser à tire-d’aile.

    C’était à Lille

    La belle ville,

    C’était à Lille,

    Un peu hagard.

    Elle ne vit qu’un enfant perdu,

    En ce grand corps un peu sonné,

    Un gros gamin fruit défendu,

    À qui l’on pouvait pardonner.

    C’était à Lille

    La belle ville,

    C’était à Lille,

    Un soir d’été.

    L’amour les prit telle une averse

    Sans parapluie dans la cambrousse,

    Il en plut tant, tonneau en perce,

    Soudain leur vie leur devint douce.

    C’était à Lille

    La belle ville,

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